Cassandre : pourquoi tant de haine.. ?
L'analyse détaillée de "l'affaire" Cassandre Fristot vous fait basculer dans une dimension parallèle exempte de raison, de pondération, et de justice.
Cette jeune trentenaire a manifesté le samedi 07 août à Metz avec une pancarte devenue célèbre ("Qui.. ?") qui devint promptement l'objet d'une mémorable crise d'hystérie.
Dès le lundi 09 août au chant du coq Cassandre est interpellée chez elle, son logement est perquisitionné et elle se retrouve en garde à vue. Darmanin s'égosille sur cette pancarte "abjecte", Blanquer décide aussitôt de suspendre (présomption de culpabilité sans doute) l'odieuse professeur d'allemand. Son nom, sa (petite) ville de résidence sont divulgués dans la presse dans laquelle elle est habillée pour l'hiver, et d'ailleurs même la tenue vestimentaire (béret basque et gabardine) qu'elle arborait lors de la funeste manifestation est centre de commentaires très orientés.
Exemple en moins d'une minute du traitement moyennement équitable de l'affaire.
En musique c'est plus joli :
Cassandre Fristot est jugée par le tribunal correctionnel de Metz dès le 08 septembre avec en face d'elle 13 (oui, treize) parties civiles remontées comme des pendules. Pour l'anecdote, si je puis dire, le Parquet de Metz avait mobilisé la "brigade des crimes contre l'Humanité" pour confondre la criminelle finalement reconnue coupable le 20 octobre dernier de "provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion par parole, écrit, image, ou moyen de communication au public."
Verdict : six mois de prison avec sursis et une addition de 9702 euros à régler aux parties civiles dont les frais d'avocats de ces dernières. La prochaine fois il faudra penser à inclure dans la note les frais de bouche et de déplacement. N'est-ce pas un brin excessif voire abusif pour une pancarte portée par une justiciable au casier judiciaire vierge et chez qui on a retrouvé comme seul pièce "compromettante" une bible.. ?
La châtiment ne s'arrête pas là : il ne s'agit pas d'un jugement en correctionnelle expédié en quelques minutes qui ne laissera à la limite qu'un entrefilet anonymisé dans la presse régionale...Cassandre a été exposée, lynchée, injuriée durant de longues semaines. La suspension ordonnée par Blanquer va, sauf miracle, déboucher sur une radiation pure et simple de l'EN ces prochains jours. Elle a été liquidée professionnellement, socialement, financièrement. Pour une pancarte.
La question n'est en rien provocatrice : même si d'aventure l'accusation était fondée, étayée, portée par la raison objective et non un acharnement haineux, la sentence ne serait-elle pas déjà disproportionnée.. ? est-il admissible de comparer le lourd préjudice infligé à Cassandre Fristot avec les "héros" d'autres procédures judiciaires autrement plus crapoteuses et/ou crapuleuses qui, souvent, ont la tribune du 20h de TF1 pour clamer leur supposée innocence.. ?
La jeune enseignante n'avait pas de plateau de télévision pour plaider sa cause, se défendre. Elle s'est livrée ces jours-ci dans un hebdomadaire confidentiel où elle témoigne de sa gratitude aux personnes qui lui ont apporté leur soutien. Elle remarque que dans cette affaire qui a agité les plus hauts responsables de la "république" aucun candidat, déclaré ou potentiel, à la prochaine présidentielle ne s'est manifesté pour la défendre. La meute vociférait sa haine et ils regardaient ailleurs. Il n'y avait qu'un noyau dur de personnalités (éloignées des médias officiels) pour se tourner fraternellement vers Elle et souligner son courage, lui porter assistance dans la tempête.
Pourquoi tant de haine ? parce que "nous" l'acceptons. "Nous" tolérons que des pans entiers de la Justice soient devenus des zones de non-droit, aux mains sales d'activistes haineux qui ne cessent d'étendre leur territoire grâce à la passivité, la complicité des représentants du peuple. Parce que "nous" avons le sentiment d'être désarmés face à la férocité tentaculaire de cette répression aveugle et dévastatrice.
Naguère les textes de loi liberticides étaient lisibles, compréhensibles, aujourd'hui c'est un fourre-tout législatif où la moindre virgule de travers peut être interprétée à mauvais escient et valoir les conséquences vues avec cette pancarte devenue affaire d'Etat.
En clair : demain ou après-demain, Cassandre ça peut être n'importe qui...
Pour finir, il est vain de commenter des éléments de la vie, jetée en pâture à la France entière, de cette jeune femme emportée malgré elle dans un infernal tourbillon de haine...ses opinions politiques, sa foi catholique, entre autres...rien n'efface l'ampleur indicible de l'acharnement dont elle a été la proie, et peut-être n'a t-elle pas été ciblée par hasard...il faut souhaiter à cette compatriote de retrouver une vie à peu près normale, une "réinsertion" dans l'anonymat, ou, si c'est son souhait, s'investir pleinement dans le combat pour nos libertés, contre l'oppression et la terreur.
En compagnie de tous ceux qui n'acceptent plus la soumission à l'arbitraire...
Tags : France Education Justice Médias Manifestation Liberté d’expression Communautarisme Psychiatrie Pass Sanitaire
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