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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > Le pari de la décroissance : Serge Latouche

Le pari de la décroissance : Serge Latouche

Professeur émérite de l’Université de Paris Sud (Orsay), Serge Latouche est notamment spécialiste des rapports Nord-Sud et d’une réflexion sur les principaux concepts économiques. Il est l’un des animateurs du MAUSS (Mouvement anti-utilitaire dans les sciences sociales). Plus récemment, il a participé à la fondation de la revue ENTROPIA, revue d’étude théorique et politique de la décroissance.

 

Caricaturée par ses adversaires en une régression économique et sociale radicale, la décroissance se veut au contraire une perspective d’avenir pour y échapper : celle d’un refus du gaspillage des ressources naturelles, d’une prise en compte de leurs limites qui rendent d’ores et déjà impossible la généralisation à toute la planète du mode de vie occidental. Aussi exige-t-elle un changement radical de paradigme, ce que l’auteur appelle une société de décroissance. Une telle société donnerait un autre sens à la production et à la consommation, réorientant les arbitrages politiques, relocalisant l’économie, limitant les échanges dispendieux mais stimulant la convivialité. Cet appel à la décroissance, qui rencontre de nombreux échos depuis que la crise planétaire a éclaté et que les menaces sur l’environnement se précisent, est aussi un appel à l’imagination.

 

Partie 1 : La décroissance, pourquoi ?

 

Partie 2 : La décroissance, comment ?

 

Réévaluer : Changer les valeurs de nos sociétés, décoloniser notre imaginaire...
 
Reconceptualiser : Sortir du capitalisme, redonner la priorité du social, de l’humain sur l’économie...
 
Restructurer : restructurer la société sur d’autres value que le seul profit, sur une autre approche du temps de vie...
 
Redistribuer : les droits de tirage sur la biosphère, retrouver l’empreinte écologique normale...etc. et pourquoi pas retrouver le yaourt de notre enfance avec les fraises du jardin, produit qui n’aurait fait que quelques kilomètres...
 
Relocaliser : Remettre les produits à leur véritable coût incluant l’écologie, nous permettant de redécouvrir les vertus de nombre de produits locaux, produits français, c’est déjà re-localiser l’emploi, lutter contre le chômage, retrouver le sens de , là où l’on vit, sortir d’un monde géographique virtuel...
 
Réduire notre empreinte écologique : Changer sa manière de consommer, adapter les habitations, réduire le temps de travail, travailler moins pour travailler tous, Eduquer pour donner du sens à la vie, au temps réapproprié...
 
Restaurer l’activité paysanne : Sortir de la culture intensive, promouvoir la qualité des produits...
 
Recycler : Rendre effectif le recyclage sur toute la France, revaloriser les produits non jetables, favoriser la réparation qui crée des petits métiers de proximité...A cela il faudrait ajouter une forte taxation sur la publicité, lutter contre ce fléau environnemental (summum de l’inutile) 2ème budget mondial après l’armement.
L’auteur termine sa démonstration en concluant sur la pédagogie des catastrophes moteur de la "décolonisation de l’imaginaire" mais insuffisante car le travail de réenchantement du monde, et de recherche spirituelle lui apparaît comme nécessaire pour se détacher de la religion de la société de consommation et ne pas laisser champ libre aux sectes.
Plus précis qu’un résumé qui ne rend pas la mesure de l’oeuvre originelle, je vous conseille de lire ce livre qui est (comme chacun d’eux) précieux parce qu’il nourrit l’esprit et structure la réflexion pour continuer le chemin vers la décroissance.
 

Tags : Economie Société Publicité Ecologie Solidarité Travail Mondialisation




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8 réactions à cet article    


  • 4 votes
    gorobei 4 septembre 2012 12:27

    Je me sens très proche de cette idéologie de la responsabilité écologique et économique.

    Cependant ce terme de décroissance est un véritable repoussoir. Comment associer progrès et décroissance ? mieux-être et mieux-vivre avec décroissance ? l’antinomie est presque évidente et comment accepter un concept qui ne sait pas s’associer au progrès.
    Dans votre terminologie, il faut absolument changer "le moins" en "le mieux".
    Il ne faut pas moins consommer mais mieux consommer.
    Il ne faut pas moins croitre mais mieux croitre.



    • 3 votes
      Athene2011 4 septembre 2012 15:33

      Tout à fait juste. Des années que cette remarque est faite et elle n’est jamais prise en compte. C’est peut-être une considération marketting mais en ce début de 21eme siècle c’est ainsi la majorité ne fera pas le choix du moins contre celui du plus. Le mouvement assume ce choix, et le revendique même, les charmes du gastéropodes ni feront rien c’est un suicide politique. C’est entêtement est d’autant plus navrant que l’urgence est là.


    • 2 votes
      libriste libriste 4 septembre 2012 15:36

      Bonjour,
      Le mot décroissance a été choisi car c’est un mot provocateur et irrécupérable par le système capitaliste.
      On a eu un bel exemple avec "développement durable" ayant été repris comme slogan des transnationales les plus polluantes,...
      Le mot décroissance fait toujours débat au sein du mouvement, doit on continuer à l’utiliser ou pas... Certains l’utilisent d’autres préfèrent parler de sobriété choisie, heureuse, etc...
      Pour ma part, je pense que le mot décroissance n’est pas vraiment négatif. Prenons exemple sur désintoxication, dépollution,... :)
      Chacun son avis sur son appellation, l’essentiel est ce qu’il y a dedans.


    • 2 votes
      Pierre Régnier 4 septembre 2012 20:55

      Moi qui suis pour je précise toujours, quand je le dis, "décroissance de la production et de la consommation matérielles"

      Et j’ajoute : "associée à une croissance de la spiritualité"

      Mais l’exemple du développement "durable" est bien choisi. C’est en effet, le plus souvent, quand on ne veut pas vraiment de la chose qu’on souhaite ardemment la nommer autrement.

      Aujourd’hui une importante partie de la jeunesse est entraînée dans l’impasse du développement matériel prétendument "durable" par ceux qui les ont trompés en déformant l’objectif.

      Et, la conscience ayant régréssé à cause de cette tromperie qui rassure, la situation s’aggrave plus encore.


    • 1 vote
      Supafaya 4 septembre 2012 14:34

      Latouche nous parle de la pollution mentale exercée par la pub, celui qui a posté ces vidéos est t’ il obligé de nous gonfler avec ses bandeaux d’ pub intempestifs ? smiley


      • 3 votes
        libriste libriste 4 septembre 2012 15:41

        Bonjour,
        Je ne suis pas l’auteur de ces vidéos, je vous prie de m’excuser pour ce désagrément.
        Par ailleurs je crois que l’auteur lui même n’est pas responsable des publicités.
        Je vous recommande l’extension Adblock Plus qui permet de bloquer les publicités.
        https://adblockplus.org/fr/


      • vote
        Supafaya 4 septembre 2012 16:40

        Salut, j’ai pas dis que c’était toi, t’as pas a t’excuser. Je l’ai Adblock, je dirai que c’est plutôt comme programme !! j’ai aussi flashblock, celui il m’épargne la pub d’Agoravox qui m’ mettait hors de moi quand je me connectais !! smiley


      • vote
        Supafaya 4 septembre 2012 16:40

        *plutôt limité



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