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La naissance du capitalisme : entretien avec Michel Beaud

 

Michel Beaud, économiste et historien, nous montre dans quel contexte historique est né le capitalisme, et quelles furent les conditions économiques de son essor.
Il analyse la formidable puissance de ce système au fil des siècles, mais il nous explique comment, face aux défis environnementaux et sociaux à venir, le capitalisme pourrait déboucher sur le "pire des mondes" si rien n’est fait pour changer de cap.

 

- « Il y’ a toujours eu cette volonté d’égalité ou au moins que chacun ait de quoi vivre mais cette revendication est faible par rapport à cette énorme machinerie qui se développe non pas en dehors de nous et nous opprime, mais qui se développe en nous ! »

 

- « Un nouveau système économique et social ne peut se forger qu’à travers des générations et ce n’est pas avec des décrets, des lois, une démocratie populaire ou une dictature qu’on met en place un nouveau système économique et social ».

 

- « Le capitalisme est un système qui se reproduit de lui-même dans une puissance de transformation sociale de plus en plus grande et qui s’est toujours transformé à travers des crises ».

 

- « La crise et un élément de la dynamique du capitalisme. Elle est un moment ou s’opère le double aspect du capitalisme : créatif et destructeur ».

 

- «  Le capitalisme est capable de faire opportunité de tout problème et de rebondir là-dessus (changement climatique, épuisement des sources d’énergie fossile, non épuisement des énergies fossiles etc.).Il est capable de faire de toute crise une renaissance, un redémarrage. Dans le cadre actuel, il a de bonnes décennies devant lui. Il ne peut buter que sur une volonté d’ une large partie de la population pour qu’ une autre vision du monde s’ impose ».

 

- « Les richesses des banquiers au 14 et 15 eme siècle sont des richesses immenses qui sont réalisées le plus souvent à partir du commerce international et quelque fois à partir d’activités locales ou régionales. Quelques fois ces banquiers sont tellement riche qu’ils sont plus riche que les princes qui les protègent ».

 

- « Jusqu’ à la fin du 19 eme, la plupart des grandes contrées étaient encore principalement paysanne et rurale .A peu près 80 % de la population était en lien avec la terre(…). Pour le paysan ce qui compte est ce qu’il va produire et ce qui va lui rester après le prélèvement du prince pour vivre avec sa famille et planter pour la saison suivante. Il n’est pas dans une économie marchande. Avec le développement du capitalisme qui se situe dans un mouvement de généralisation de l’économie commerciale et monétaire, tout le monde est pris dans le système de relation d’échange et de monnaie. Ce qui compte est d’avoir un pouvoir d’achat ».

 

- « Le capitalisme est un processus qui est porté par les capacités financières et de connaissance qui s’opère à travers des innovations techniques. Ces innovations techniques ont permit une augmentation très forte de la qualité de vie dans les pays riches mais sans faire disparaitre le sentiment de pauvreté et cela parce que le capitalisme s’accompagne sans arrêt de créations de nouveaux besoin  ».

 

- « Dans les entreprises françaises, chez les dirigeants, prononcer le mot capitalisme c’est déjà être anticapitaliste ».

 

- « Marx a reconnu que le capitalisme avait une capacité à créer des dynamiques et à révolutionner les sociétés qui était tout à fait remarquable ».

 

Source :Avantgardeeconomique

 

Le capitalisme tel un golem crée par la frénésie collective des humains pour le profit et le matérialisme, écrase ses créateurs.

 




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11 réactions à cet article    


  • 4 votes
    L'Andalou L’Andalou 2 avril 2013 15:06

    Bonne vidéo.
    Ce golem, ce monstre affreux, nous le nourrissons.
    Le système capitaliste est en effet une bête. Et le Victor Frankenstein, dans cette histoire, c’est nous. On est maintenant totalement dépassé par le monstre que nous avons créé de nos mains. Et ce monstre est train d’avoir raison de la famille humaine. Comme le monstre a tué les membres de la famille de Victor Frankenstein.
    Il se nourrit de l’appât du gain, de la consommation. Dans la société, l’appât du gain et la consommation resplendissent. L’accumulation de gadgets nous étourdit.
    Le capitalisme aime la meute. Dès lors qu’une minorité subjugue par les gadgets qu’elle a accumulé, la majorité veut la même chose. D’où le mimétisme propre à la société capitaliste.
    Dans un de ses livres, Castoriadis faisait remarquer, à juste titre, que les gens revendiquent l’individualisme et l’originalité, mais s’habillent de la manière, vont dans les mêmes magasins, mangent les mêmes poisons, regardent la même chose à la TV.


    • 3 votes
      maQiavel machiavel1983 2 avril 2013 15:26

      Excellent commentaire. 

      Nous avons crée une bête fabuleuse digne des récits mythologiques, rien n’a jamais été aussi puissant dans l’histoire humaine c’est terrifiant  ! 

      Puisque sa dynamique est de grossir sans cesse (comme les virus qui eux ont pour dynamique de se multiplier jusqu’ à détruire l’organisme qu’ils infectent) et que par la création il ne peut plus le faire, il va maintenant passer à une phase de destruction en se retournant contre ceux qui l’ont pourtant nourri par leur cupidité : nous !

      La seule manière de nous en sortir est de changer notre vision du monde pour le faire disparaître. En sommes nous capable ? J’en doute, on préfère désigner des coupables plutôt que de faire une autocritique constructive, l’avenir dans ces conditions semble bien sombre !


    • 1 vote
      Caracole AgeNu 2 avril 2013 18:16

      "Castoriadis faisait remarquer, à juste titre, que les gens revendiquent l’individualisme et l’originalité, mais s’habillent de la manière, vont dans les mêmes magasins, mangent les mêmes poisons, regardent la même chose à la TV."
      Oui, ou pour le dire autrement, on ne rêve pas de ce qu’on ne connaît pas (on rêve d’une réalité transformée), et ce à quoi on aspire n’est souvent pas trop éloigné de ce qu’on a, ceci pour deux raisons : 
      à la fois pour que cet idéal soit éventuellement atteignable un jour,
      mais aussi pour qu’il ne remette pas en cause les protections que nos conditions actuelles nous offrent...


    • vote
      freddy 2 avril 2013 20:44

      C’était donc ça la bête immonde de Jean !


    • vote
      maQiavel machiavel1983 3 avril 2013 09:34

      Je crois que c’ est Babylone  la grande, la mère des impudiques et des abominations de la terre , la grande ville qui a la royauté sur les rois de la terre.

      Mais si c’ est le cas , elle finira par s’ effondrer brutalement  : 
      Après cela, je vis descendre du ciel un autre ange, qui avait une grande autorité ; et la terre fut éclairée de sa gloire.
      Il cria d’une voix forte, disant : Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande ! Elle est devenue une habitation de démons, un repaire de tout esprit impur (…)parce que toutes les nations ont bu du vin de la fureur de son impudicité, et que les rois de la terre se sont livrés avec elle à l’impudicité, et que les marchands de la terre se sont enrichis par la puissance de son luxe.
      Et tous les rois de la terre, qui se sont livrés avec elle à l’impudicité et au luxe, pleureront et se lamenteront à cause d’elle, quand ils verront la fumée de son embrasement.
      Et les marchands de la terre pleurent et sont dans le deuil à cause d’elle, parce que personne n’achète plus leur cargaison d’or, d’argent, de pierres précieuses, de perles, de fin lin, de toute espèce d’objets en bois très précieux, en airain, en fer et en marbre (…) , de corps et d’âmes d’hommes.
      Les marchands de ces choses, qui se sont enrichis par elle, se tiendront éloignés, dans la crainte de son tourment ; ils pleureront et seront dans le deuil, en une seule heure tant de richesses ont été détruites !
      Ils jetaient de la poussière sur leurs têtes, ils pleuraient et ils étaient dans le deuil, ils criaient et disaient : Malheur ! malheur ! La grande ville, où se sont enrichis par son opulence tous ceux qui ont des navires sur la mer, en une seule heure elle a été détruite !
      Ciel, réjouis-toi sur elle ! Et vous, les saints, les apôtres, et les prophètes, réjouissez-vous aussi ! Car Dieu vous a fait justice en la jugeant".Apocalypse chapitre 18.

    • vote
      Ozi Marenlapine 2 avril 2013 19:23

      "Le capitalisme est capable de faire opportunité de tout problème et de rebondir là-dessus"

      Du moins jusquà un certiain point, le capitalisme porte en lui les germes de sa propre destruction, il ne fonctionne qu’avec de la croissance or l’épuisement des matières premières dans un monde fini condamne la croissance...

      Le capitalisme peut il survivre dans la décroissance ?


      • vote
        L'Andalou L’Andalou 2 avril 2013 19:33

        La décroissance, pour prétendre à quoi que ce soit, doit susciter le même mimétisme que le capitalisme.
        Par exemple, durant 200 ans l’Occident s’est appuyé sur l’industrialisation pour booster sa croissance et accroître le niveau de vie. Les gens du Tiers monde voient cela à travers les médias occidentaux diffusés dans ces pays. Ils veulent la même chose, soit en migrant vers ces eldorados, soit en reproduisant le même schéma chez eux.
        La décroissance est-elle capable d’enthousiasmer les peuples ?


      • vote
        Ozi Marenlapine 2 avril 2013 20:50

        "La décroissance est-elle capable d’enthousiasmer les peuples ?"
        .
        Cela dépend de la compréhension et de la portée du mot "décroissance" (donc de sa force de frappe informative, comme pour tout "régimes"), par ex (caricatural) : si demain Hollywood trouve un meilleur intérêt (à moyen terme) de promouvoir la décroissance avec les slogans qui incitent à la réflexion, du genre : "La croissance n’est pas la solution, mais le problème !",  "travailler moins pour vivre mieux", ou L’utopie d’aujourd’hui est la vérité de demain, ect... alors il y a fort à parier que cela entraînera les mêmes "besoins" que se que propose le capitalisme, à la différence que se ne sont plus des "besoins" d’avoir mais des "besoins" d’être...
        .
        Au delà de cette vision "cartésienne" (trop pour le coup), le mouvement décroissant s’accompagne inévitablement d’une prise de conscience que l’on pourrait qualifier de "spirituelle", sans parler de religion (qui ne sont que des outils), mais plus d’un état de conscience et une recherche d’harmonie...
        Pour le coup, les pays dits du Tiers monde, ont une avance non négligeable sur les Occidentaux....
        La surprise n’est peut être pas celle que l’on imagine...


      • vote
        maQiavel machiavel1983 3 avril 2013 09:19

        Pratiquement d’ accord sur tout avec marenlapine. La seule façon de vaincre le matérialisme , c’ est la spiritualité.

        Seulement , je n’ ai pas le même optimisme concernant les peuples du tiers monde , je pense que dans la grande majorité , les gens sont aliéné de la même façon par le pouvoir de séduction du capitalisme ,d’ ailleurs l’ une des grandes raison de la vague migratoire en occident est certes la misère mais aussi le désir de consommer de la marchandise.


        • 1 vote
          Éric Guéguen Éric Guéguen 25 avril 2013 11:20

          J’étais passé à côté de votre vidéo, Machiavel, merci pour le partage.
          Vous savez déjà ce que j’en pense, à tous les coups.
          La première moitié était assez pauvre, je trouve, peut-être parce que les questions n’étaient pas d’une profondeur abyssale.
          En revanche, la seconde moitié est très intéressante et nous plonge dans le vif du sujet : le fait que le capitalisme ait les moyens de phagocyter l’ensemble des activités humaines.
          Et là, je suis un peu déçu que Michel Beaud n’ait pas insisté davantage sur le poumon principal du capitalisme : la consommation. Certes, il en parle à la fin, très justement, mais à mes yeux il reste claquemuré dans un schéma stérile : "il faut brider le capitalisme afin de remédier aux inégalité" nous dit-il.
          J’aurais tendance à lui répondre (et vous savez pourquoi, Machiavel...) : "il faut surtout cesser de tout évaluer à l’aune du principe d’égalité pour couper l’herbe sous le pied du capitalisme", car il ne faut pas oublier qu’historiquement, c’est dans l’obsession égalitaire, matérialiste, dans le besoin de dépasser la verticalité politique par l’horizontalité économique que le capitalisme s’est taillé une telle ampleur. C’est la raison essentielle pour laquelle il se nourrit de nos jours du moindre de nos actes (comme quelque chose d’entropique, incessant), sans que le pouvoir politique, émasculé, ne puisse plus l’endiguer.
          Bien à vous,
          EG



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