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Une analyse de la crise par Bernard Teper

 

 

 

 

Bernard Teper, militant pour une république laïque, écologique et sociale, responsable de l’éducation populaire à l’UFAL et membre d’Attac, nous fait part ici d’une analyse de la crise actuelle pour terminer par des propositions qu’il désirerait mettre en débat.

 

Il reprend pour cela, avec quelques précautions cependant, la critique marxiste qui perçoit une contradiction fondamentale dans le capitalisme entre, d’un coté, la maximisation des profits nécessaire pour attirer les investisseurs dans un contexte concurrentiel, et de l’autre la baisse tendancielle du taux de profit que subirait les entreprises dans ce même contexte. Contradiction qui, toujours dans l’analyse marxiste, pousse l’Etat à des stratégies parfois dévastatrices sans parvenir pour pourtant à résoudre le problème sur le long terme, comme l’impérialisme par exemple, l’augmentation du taux d’exploitation, ou la dérèglementation du crédit bancaire.

 

Notons que cette notion, considérée par beaucoup comme la plus importante découverte de Marx, portait déjà à la polémique dès la fin du XIXème siècle. A l’époque il s’agissait de savoir, entre autre, s’il peut ou non y avoir véritablement création de plus-value en dehors de celle produite par la force de travail.

 

Ce qui est surprenant, c’est qu’alors que la controverse semblait entièrement consommée, empiriquement du moins, depuis l’effondrement de l’économie soviétique et la relative bonne santé de l’économie occidentale, c’est empiriquement aussi que la "nouvelle" pertinence de l’analyse marxiste resurgit maintenant avec la crise actuelle. 

 

On peut se demander parfois à quoi bon alors parler de sciences économiques.

 

D’ailleurs on bouffe de plus en plus d’anti-capitalisme dans les médias, mais il ne sera jamais question de relancer la vieille rengaine de la baisse tendancielle du taux de profit par exemple, ni des procédés nécessaires pour la contrecarrer. A ce régime là même des libéraux disent vouloir "revenir à Marx", tant qu’on ne sait pas ce que ça signifie, qu’ont-ils à y perdre ?

 

Tout ceci ne manque évidemment pas de provoquer des situations tout à fait cocasses, comme celles sur lesquelles revient Frédéric Lordon pour Acrimed :

 

 

Bernard Teper, même s’il ne manque pas d’ironie non plus, insiste à juste titre sur le fait qu’il est pourtant au moins aussi urgent d’ouvrir le débat sur des propositions de sortie ou de dépassement de la crise.

 

D’autant que, si on suit une réflexion d’Aymeric Monville, la question posé par certains libéraux "faut-il revenir à Marx ?" est biaisée d’emblée puisqu’elle consiste en réalité à faire le procès du marxisme en jugeant à l’aune de l’actualité la validité de théories datant maintenant d’un siècle et demi. Comme si rien ne s’était passé depuis, qu’aucun pays n’avait expérimenté le socialisme et qu’aucun travaux n’avaient été fait sur le sujet. Sans même parler du complet bouleversement des sciences sociales qui s’est produit entre temps. La réponse sera "non" de toute manière.

 

Pourquoi, à l’heure de la mondialisation, n’a-t-il pas aussi été question de "revenir à Adam Smith" avant de déréguler les marchés financiers ?

 

Certains en auraient peut-être profité pour souligner que c’est un économiste plus ancien encore que Marx... ce dernier aurait alors profité de l’argument du modernisme.

 

Ou peut-être de peur que les gens lisent Smith et s’aperçoivent qu’on lui fait dire le contraire de ce qu’il a écrit ?

Tags : Economie Politique




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1 réactions à cet article    


  • 3 votes
    poetiste 23 avril 2011 07:45

    Folle machine.

     

    Les gros rouleaux compresseurs du profit, lourds de tous les égoïsmes des hommes, avancent en saccageant tout sur leur passage. Les machines sont aveugles, n’ont pas de pilote. Leur principe de fonctionnement n’est pas la responsabilité mais le pouvoir.

    Pour arrêter ces machines, il conviendrait de freiner sur tous les engrenages qui les composent mais on ne peut le faire car ces pièces là vivent en autarcie et n’entendent pas se laisser commander dans leurs mouvements erratiques ; elles ne se sont pas dotées de freins.

    Les machines sont de type : « démocratie avancée », c’est-à-dire que voilà un bail qu’elle n’ont pas subi de révision. On ne compte plus les pannes, les grèves, les fuites d’huiles, le rendement médiocre, les pièces hors d’usage mises au chômage.

    Bien plus efficaces pour tout détruire sur la terre, sans vergogne, sont les machines de type : « état émergent », lancées dans la compétition sur le circuit mondial.

    Tous ces rouleaux compresseurs vont arracher les arbres, répandre des pesticides, faite éclater les schistes, souiller les nappes phréatiques, rajouter du CO2, exploiter les pays pauvres.

    2011 : odyssée de l’espace restreint de l’intelligence des hommes : la machine a pris le contrôle sur eux, elle se conduit toute seule et elle fonce droit contre un mur.

    Nous sommes à l’ère du rouleau compresseur financier gagnant. Si l’humanité survit, que diront de ce temps les frères humains qui après nous vivront ? Je n’ose y penser.

     



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