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Les secrets de la ruche (documentaire en 4 parties)

Les secrets de la ruche, miel, gelée royale, pollen, propolis... Mais au fait, quel genre d'apiculteur êtes-vous ?

 

 Parmi la multitude de graves problèmes qui anéantissent des milliers de ruches sur toute la planète, certains sont désormais connus et prouvés : Pesticides et produits chimiques dont les cocktails sont hautement mortifères, pollutions, ondes générées par les innombrables antennes de téléphonie mobile et autres, la minuscule tique Varroa introduite depuis l’Asie par le biais d’apiculteurs imprudents uniquement soucieux de rentabilité élevée, traitements chimiques des maladies qui détruisent le système immunitaire des abeilles, sélections de races d’abeilles plus dociles, plus rentables, plus ceci et plus cela mais trop fragiles pour s’adapter ou se défendre des maladies et des prédateurs comme en étaient naturellement capables les abeilles depuis la nuit des temps, surexploitation des colonies, etc...

 

 Toutefois, bien que tous ces facteurs se combinent pour tuer des milliers et des milliers de colonies d’abeilles, des solutions seraient envisageables, la plupart très facilement. Hélas, les autorités européennes et autres ne prennent jamais les bonnes décisions, et les lobbies de l’industrie chimique et agro-alimentaire imposent encore et toujours leurs volontés.

 

 Ce documentaire en 4 parties nous rappelle les vertus, la richesse les multiples possibilités contenues dans le miel ( de qualité ) La sagesse Arabe ne s’y était pas trompée qui affirme : "que tout ce qui sort du ventre des abeilles, c’est de l’or"

 

 Sources : - Laju Yulian

 - Olivier Duprez, http://ruchebio.com/ et le rucher école Villa le Bosquet.

 

 

 

 

 

Il serait également temps que les apiculteurs s’interrogent sur eux-mêmes et se rendent compte qu’ils peuvent aussi être à la source ou, par leurs façons de faire, participants actifs aux problèmes dénoncés.

 

 David Heaf résume avec beaucoup d’intelligence les quatre grands types d’apiculteurs que l’on peut rencontrer, et l’on comprend vite pourquoi certains d’entre-eux font partiie intégrante des problèmes liés à la disparition excessivement rapide des populations mondiales d’abeilles.

 

 Sans nos amies précieuses et indispensables , l’humanité, déjà submergée de toute part de problèmes auxquels aucune civilisation n’a encore eu à faire face, se trouvera devant un péril insoluble : la polinnisation "gratuite", efficace et pérenne ne sera plus effectuée. Il n’existe pas d’alternatives ou de solutions à cet état de fait. L’impossibilité de maintenir toute forme d’agriculture deviendrait alors dramatique.

 

 Les prix très élevés du miel favorisent beaucoup trop de dérives. Certains apiculteurs qui n’hésitent pas, sous prétexte de productivité et de rentabilité, à développer une apiculture qui se rapproche de l’exploitation industrielle du bétail avec pour conséquence une durée de vie de leurs essaims divisée par deux !

 

Comme dans bien d’autres domaines, argent et apiculture ne vont pas souvent bien ensembles...

 

QUEL GENRE D’APICULTEUR ÊTES-VOUS ?
d’après David Heaf

ruche Warré - vue d'intérieur

En 2010, David Heaf publie son propre livre, « The Bee-friendly Beekeeper ». Un ouvrage remarquable qui analyse simplement et résume tout ce qui concerne l’approche ‘’sustainable’’ de l’apiculture, un livre malheureusement pas disponible en français mais que tout le monde devrait avoir lu.
voici un extrait de livre : Quatre grands types de comportement : Le dominateur, l’intendant, le partenaire et le participant. Libre à chacun de voir duquel il se rapproche le plus. (Traduction réalisée parOlivier Duprez)
 

Le dominateur


Le dominateur pense que la nature est au service de l’homme. Celle-ci n’est qu’une source de matières premières, et doit être conquise, contrôlée, soumise, domestiquée, …Il cherche à en tirer le maximum, légalement, techniquement et économiquement. La nature évolue par sélection naturelle, au rythme de ses essais et de ses erreurs. En utilisant des techniques d’élevage, le dominateur la fait évoluer pour son profit.
Il va modifier la génétique de ses abeilles, en utilisant toutes les techniques possibles et rentables. Il peut s’agir d’insémination artificielle, et même de modification génétique. Si le génotype qu’il désire n’est pas disponible localement, il va l’importer, de l’autre bout du monde si nécessaire.
Le dominateur va élever ses abeilles dans les conditions qui lui permettent de les contrôler le plus possible, en utilisant cadres, cire gaufrée, grilles à reines, acaricides de synthèse, antibiotiques, prévention de l’essaimage, clippage des reines, etc.
Si possible, il va essayer de supprimer tout instinct d’essaimage et d’intervenir dans la sélection par élevage et remplacement des reines. Pour garder le contrôle total de ses abeilles, et à cause du coût de ce
travail, il va ouvrir ses ruches aussi souvent que nécessaire . Il prendra autant de miel que possible, le remplaçant par du sucre.
A la recherche de lucratifs contrats de pollinisation, il déplacera ses abeilles en camion sur des milliers de kilomètres.
En ajoutant des hausses, des abeilles si c’est rentable, il s’assure que pendant la miellée les abeilles aient un espace vide au dessus de la tête, à remplir d’urgence de miel.
Les règles de rentabilité ont conduit l’apiculteur dominateur à certaines pratiques qui ont heureusement pris fin ou sont beaucoup moins employées, du fait de l’utilisation de nouveaux types de ruches. L’une de ces pratiques dans les ruches paniers était l’asphyxie des abeilles, en brûlant du soufre, pour récolter le miel.
Une autre pratique, tout à fait routinière sous certains climats nordiques, consistait à tuer les colonies en automne afin d’économiser les coûts d’alimentation et d’isolation pour passer les rudes hivers, et de racheter de nouvelles colonies dans le sud, à la belle saison. Seul le côté économiquement très défavorable de cette pratique a fini par la faire presque totalement disparaître.


 

L’intendant

 

L’intendant voit aussi la nature d’une façon anthropocentrique, mais à la différence du Dominateur, il fixe des limites à son utilisation. Il se voit comme un utilisateur et pas comme un consommateur. Il s’oblige à prendre soin des organismes autres que l’être humain, considérant qu’ils lui ressemblent dans leur capacité à souffrir.
Le problème est alors le classement des valeurs intrinsèques que l’intendant reconnait aux autres organismes. La soumission d’un animal à une forme particulière d’élevage ou de reproduction ne doit pas être arbitraire. Bien que l’intérêt humain soit plus important que celui des plantes et des animaux, l’intérêt de ceux-ci dépasse le cadre purement économique. L’instrumentalisation des créatures doit tenir compte d’autres facteurs.
Le résultat majeur de ces instrumentalisations est que les animaux domestiques ne peuvent plus vivre sans l’assistance humaine. Pour les abeilles par exemple, c’est la sélection contre l’instinct d’essaimage. Mais de toute façon, elles n’acceptent pas un tel contrôle.
La société accepte que les animaux soient utilisés à des fins diverses, mais fixe des limites à ces utilisations. L’obligation de soins de l’intendant s’étend à la conservation des espèces, à la protection des écosystèmes, même si parfois l’intérêt humain doit passer au second plan, pour éviter de contrarier la nature. L’intendant ne veut pas atteindre à son intégrité, mais volontiers la domestiquer autant que possible. L’apiculteur intendant favorise les méthodes d’élevage plus traditionnelles, mais, comme le dominateur, aurait recours aux techniques modernes si c’était nécessaire, comme le risque de disparition des espèces dans une région suite à une épidémie. Il va pratiquer l’apiculture comme la plupart des apiculteurs, mis à part quelques techniques comme le rognage des ailes ou le fait de ne pas laisser leur miel aux abeilles pour l’hiver. Il va néanmoins contrôler l’essaimage de manière conventionnelle,
tout en essayant de réduire ses interventions pour ne pas trop déranger ses colonies.Il va également pratiquer le contrôle sanitaire du couvain et donc utiliser des acaricides, si possible naturels, et au lieu des antibiotiques pratiquer le changement des cires et le remérage.
Il est prêt à déplacer ses colonies sur de courtes distances pour assurer un bon approvisionnement de nectar et de pollen, il va être prudent pour estimer le nombre de ruches qu’un lieu peut héberger. Les apiculteurs en général ont tendance à se retrouver dans ces deux types de comportement, dominateur ou intendant.


 

LE PARTENAIRE


Le partenaire considère les animaux comme des alliés potentiels, ce qui suppose qu’ils ont leur mot à dire dans leurs liens avec l’homme. Il conçoit la nature comme un ensemble de formes de vies différentes, dans lequel chacun apporte ses propres caractéristiques. Ceci ne doit pas empêcher une approche scientifique, mais oblige à respecter la nature. L’humanité se distingue des autres formes de vie en ceci qu’elle n’est pas simplement intégrée biologiquement à la nature, mais qu’elle est capable de conscience et d’éthique. Néanmoins ce partenariat n’est pas équilibré, car il s’agit d’interaction entre des formes de vie à différents niveaux de complexité organique. Le
partenaire préfèrera l’élevage biologique ou écologique. L’utilisation de technologie peut être faite tant que l’animal n’est pas élevé de façon artificielle, c’est à dire tant que ses fonctions spécifiques sont respectées. L’exploitation pourrait être un avantage mutuel, et la biodiversité, y compris celle des animaux d’élevage, respectée. Comparé au dominateur ou à l’intendant, l’apiculteur partenaire est prêt à accepter une baisse de ses bénéfices pour utiliser des pratiques plus respectueuses de l’abeille.
Quand il élève des abeilles, il évite toute forme de manipulation génétique, mais accepte d’élever des reines en mini-nucleis. Ses ruches peuvent ou non contenir des cadres. Si c’est le cas il va les rendre assez profond pour que le nid à couvain soit dans un seul élément. S’il utilise de la cire gaufrée, même comme simple amorce, elle sera issue de colonies non traitées chimiquement. S’il n’utilise pas de grille à reine, il va gérer sa ruche de façon à
minimiser le risque de ponte dans les hausses.
En minimisant le nombre de visites, en réduisant la densité de ruches, en permettant une bonne population de mâles et en laissant aux abeilles leur propre miel pour l’hiver, il va optimiser la santé de ses colonies. Si, malgré ces pratiques, les abeilles meurent de maladie, il va préférer le remérage ou l’échange de couvain aux produits chimiques, ou il va supprimer les colonies malades.
Pour contrôler le varroa il utilisera l’acide formique, qui est déjà présent dans la ruche, ou des produits naturels qui ne contamineront pas les cires.
Pour produire de nouvelles reines ou augmenter ses colonies, il préférera utiliser le processus normal d’essaimage, intervenant pour diviser quand le temps est venu.
Le partenaire, et à fortiori le participant, cherchent à pratiquer l’apiculture d’une façon plus respectueuse de la nature.


 

LE PARTICIPANT


Le participant voit la nature comme la totalité des formes de vie, interdépendantes et entrelacées. L’humanité est une partie intégrante de la nature, les autres formes de vie doivent être respectées, non seulement pour leur valeur intrinsèque mais aussi pour leur rôle dans les innombrables relations et équilibres entre tous ces organismes, qui ont
une valeur qui dépasse celle de leur utilité pour l’homme.
Cela a des conséquences qui vont plus loin pour le participant que pour le partenaire. Il est plus biocentrique dans ses principes et ses choix pour fixer des limites à l’intervention de l’homme sur la nature. Bien qu’il doive inévitablement intervenir à des fins de production alimentaire, il essaie du mieux qu’il peut d’utiliser les processus naturels et leur
dynamique. Sa science et sa technologie sont fondés sur une approche globale, basée sur l’observation, mais ne sont pas nécessairement incompatibles avec une technologie de pointe.
Par rapport au partenaire, l’apiculteur participant est encore plus centré sur ses abeilles et leur rôle dans l’environnement. Il travaille avec des races locales, les élevant et les sélectionnant pour une santé maximale. Bien qu’il cherche une petite récolte de miel, il est prêt à y renoncer si cela obligeait à nourrir ensuite avec du sucre. Il ne cherche pas à maintenir artificiellement des abeilles sur un territoire.
Conscient des besoins en ressources florales des autres espèces pollinisatrices, il ajuste son nombre de ruches en conséquence. Il fournit à ses abeilles des logements appropriés, dans lesquels elles construisent elles-mêmes leurs rayons, ce qui leur permet de choisir la taille optimale des cellules, leur répartition, ainsi que le nombre de mâles. Ses reines sont libres de se déplacer comme elles le veulent.
Il évite l’agrandissement par le haut, qui génère un stress en obligeant les abeilles à remplir constamment un espace vide au dessus de leurs têtes. Les abeilles construisant du haut vers le bas, il agrandit la colonie par-dessous, ce qui réduit les essaimages générés par le manque de place. Néanmoins, si les abeilles cherchent à essaimer, et que le rucher n’est pas en ville, il les laisse faire et se sert des essaims pour initier de nouvelles colonies.
Il dérange ses colonies aussi peu que possible, parfois même une seule fois dans l’année, et surveille ses abeilles de l’extérieur, apprenant beaucoup des sons de la ruche, des odeurs, et de l’observation de la planche d’envol.
Il n’utilise aucun traitement chimique quel qu’il soit. Sa politique face au varroa est la co-adaptation ou co-évolution des abeilles et de l’acarien.
Il récolte en prenant un ou deux éléments au dessus de la ruche, à condition qu’ils ne contiennent pas de couvain, et qu’il reste bien assez de miel pour que la colonie passe l’hiver sur ses réserves. Il ne souhaite pas du tout revenir à la pratique des paniers et de l’étouffement des abeilles. Il ne déplace pas ses colonies, sauf si des évènements imprévus les mettent en danger.
Il s’intéresse à l’étude scientifique et éthique des abeilles, même en utilisant des techniques analytiques sophistiquées, surtout si cela lui enseigne comment se rapprocher au plus près de leurs rythmes naturels, de
leurs besoins et de leurs habitats. L’apiculteur participant est très proche de l’élevage bio-dynamique, même s’il n’en applique pas tous les principes.


© 2010 The beefriendly Beekeeper, Dr.David Heaf, text original en anglais
© 2011 rucher école Villa le Bosquet, Traduction réalisée par Olivier Duprez

 

Biochimiste, pratiquant l’apiculture naturelle (ruche Warré) en plein cœur du pays de Galles,David Heafdécouvre la ruche Warré en 2006.
En 2007, avec sa femme, il traduit en anglais le livre de l’abbé Warré, « L’apiculture pour tous ». Traduction utilisée aujourd’hui par de nombreux apiculteurs dans le monde anglophone, et qui a aidé au développement de cette ruche dans le monde entier.

The Bee-friendly Beekeeper Dr.David Heaf

En 2010, il publie son propre livre, « The Bee-friendly Beekeeper ». Un ouvrage remarquable qui analyse simplement et résume tout ce qui concerne l’approche ‘’sustainable’’ de l’apiculture, un livre malheureusement pas disponible en français mais que tout le monde devrait avoir lu.
Avec son expérience en ruches Warré, confortée par celle de nombreux apiculteurs, il développe une approche plus naturelle de l’apiculture, fondée sur des bases scientifiques sérieuses. Il examine également les attitudes fondamentales de l’homme face à la nature et de l’apiculteur vis-à-vis de ses abeilles.
Il définit ainsi quatre grands types de comportement : Le dominateur, l’intendant, le partenaire et le participant. Libre à chacun de voir duquel il se rapproche le plus.Le dominateur, l’intendant, le partenaire et le participant.

 




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3 réactions à cet article    


  • 1 vote
    La mésange La mésange 4 mai 2013 21:53

    Merci 12+ !
    Super reportage. Très intéressant, le miel est vraiment une panacée. Il faut absolument sauver les abeilles.


    • 1 vote
      Awake Awake 5 mai 2013 13:28

      Vraiment très bien, merci du partage !


      • vote
        mickachou 26 février 2014 18:13

        Merci pour cet article, 

        Grâce à ce texte on devient pratiquement incollable dans tout ce qui concerne le miel, les abeilles ou encore le propolis .

        Je partagerai avec plaisir cet article


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