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Egypte-Ethiopie : La guerre du Nil annoncée ?

“L’Égypte est un don du Nil”, disait Hérodote. Mais jusqu’à quand ?

 

 Le fleuve est formé par la rencontre, au niveau de Karthoum (Soudan), du Nahr-el-Abiad (Nil Blanc), qui vient du lac Victoria et du Nahr-el-Azrak (Nil Bleu), qui prend sa source au lac Tana, en Éthiopie.

 

 Les autorités éthiopiennes prévoient d’ériger sur le Nil Bleu, ce qui devrait devenir le plus grand barrage hydroélectrique du continent. Pour Addis-Abeba, ce chantier est vital pour le développement économique ainsi que pour l’irrigation de ses terres agricoles, dont certaines sont rachetées par des pays étrangers pour y faire pousser du blé, du riz ou encore du maïs. Seulement, il prévoit de dévier le lit naturel de l’affluent du Nil… hors de question pour les Egyptiens.

 

Aussi, Le Caire a mis en avant le traité de 1929 ainsi qu’un autre, signé en 1959, pour contester le projet éthiopien. Ces deux textes donnent à l’Égypte un droit de veto sur tout projet amont susceptible de porter atteinte à ses intérêts. La question en est même devenue une affaire de sécurité nationale : 90% des ressources égyptiennes en eau viennent du Nil.

 

Et le ton se fait belliqueux du coté égyptien. Ainsi, comme le relate RFI, une réunion du président Mohamed Morsi (issu des Frères musulmans) et des parti islamistes, diffusée à la télévision d’État le 3 juin dernier, a donné lieu à des menaces à peine voilées contre l’Éthiopie.

 

“Nous devons conclure des accords avec la Somalie, l’Érythrée et Djibouti pour les utiliser comme bases contre l’Éthiopie et, comme vous le savez, tout s’achète en Afrique”, ainsi affirmé un participant, pendant que d’autres ont demandé des missiles longue portée et des avions ravitailleurs pour bombarder Addis-Abeba. Et le président Morsi a laissé dire… Qui ne dit mot consent, dit-on.

 

Deux jours plus tard, Ayman Ali, un conseiller de ce dernier a prévenu que Le Caire étudierait “toutes les options si le projet éthiopien devait nuire à l’Égypte”. “ Il est du droit de l’Égypte de défendre ses intérêts, comme d’autres gens ont le droit de défendre les leurs. Mais il doit y avoir des garanties selon lesquelles le barrage éthiopien ne nuira pas à l’Égypte, ou alors toutes les options seront sur la table”, a-t-il affirmé.

 

De son côté, Pakinam el-Charkawi, conseillère du président Morsi pour les affaires politiques pour le président égyptien, a indiqué qu’une demande allait être faite pour que l’Éthiopie renonce à son chantier.

 

Seulement, il n’en est nullement question. “Nous allons continuer notre projet”, a déclaré Getachew Reda, porte-parole du Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, en faisant valoir que la construction du barrage “Grande renaissance” ne dépendait pas de “la volonté de politiciens égyptiens.” Par ailleurs, il a également indiqué que le président Morsi avait été invité à Addis-Abeba pour discuter du projet, mais en aucun cas pour en négocier son arrêt.

 

 

Sources : Alqarra Tv

 opex360.com

Tags : Afrique Egypte




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9 réactions à cet article    


  • 1 vote
    Frida FRIDA 12 juin 2013 18:27

    Bonjour Machiavel1983

    l’Ethiopie construit un barrage et menace la sécurité de l’eau pour l’Egypte. Ok

    Morsi est un pantin, un guignol aucun charisme et aucune subtilité.
    La question est le projet date de quand et qui le finance et pour quelle raison. Je n’ai pas approfondi la question
    j’ai lu quelque part que derrière le barrage l’Arabie saoudite et les Etats unis d’Amérique. Le but est de tenir les frères musulmans. Le coût de la construction est hors des capacités de l’Ethiopie. As-tu d’autres informations ?

    Cordialement


    • 1 vote
      maQiavel machiavel1983 12 juin 2013 18:44

      Bnjour Frida !

      C’ est une affaire compliquée. Ce que tu dis est vrai sur l’ instrumentalisation de ce projet pour tenir l’ Egypte par les USA ...et Israël  !
      Les pétromonarchies et Israël comptent en plus de l’ aspect géopolitique s’ en servir pour des projets irrigation .
      L’ Egypte peux se servir de l’ Érythrée pour contrer ces visées mais le problème est que tous les pays concernés par la source du Nil sont alliés aux américains( dont le Rwanda qui est véritablement devenue le sous traitant principal pour les américains ). Voyons comment ça va finir.
      Concernant les capacités financières de l’ Ethiopie , il ne faut pas les sous estimer !

    • 1 vote
      maQiavel machiavel1983 12 juin 2013 18:49

      Et il y’ a aussi le Soudan qui est aussi concerné, voir mon article sur la stratégie et la manipulation sioniste au Soudan !


    • 2 votes
      Lisa Sion Lisa Sion 12 juin 2013 19:39

      C’est pourtant extrêmement simple à partager les responsabilités : un quota de voix à une commission référendaire où chaque pays est représenté par son débit d’eau donne l’aval aux égyptiens.


      • 2 votes
        maQiavel machiavel1983 12 juin 2013 19:48

        Certes mais les hommes ne sont pas si raisonnable que cela. Ils préfèrent engager d’ abord un rapport de force pour savoir qui aura quelle part du gâteau ...


      • 2 votes
        Lisa Sion Lisa Sion 12 juin 2013 23:17

        De toutes façons il y a bien un Ming local ou d’importation qui va leur expliquer comment la civilisation chinoise multimillénaire s’est établie autour d’un barrage et canaux latéraux pour dompter les crues mémorables provenant tout droit de l’Himalaya. Et cela dans l’intérêt de tous, une sorte de communisme à l’africaine...géopolitiquement diffférent mais ça se défend, non ?


      • 1 vote
        maQiavel machiavel1983 13 juin 2013 13:48

        Oui sans doute mais bon ... je ne pense pas que les hommes soient raisonnables.



      • 1 vote
        Kaoteknik 13 juin 2013 01:35

        Il est difficile de trancher en faveur d’un pays ou d’un autre dans ce genre de conflit, chacun jouant de sa nécessité en eau et en énergie, chacun ayant des arguments à faire valoir. Le plus raisonnable serait que les différents pays traversés par le Nil trouvent un consensus profitable à tous, comme par exemple une mutualisation de la consommation en eau ou en énergie électrique produite, ou d’un échange eau contre électricité. Bref, un sujet complexe qui risque fort de dégénérer si l’Ethiopie s’obstine à vouloir construire son barrage.




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