Mélenchon : "Ce qu’est Chavez ne meurt jamais"
Le leader du Parti de gauche a rendu hommage à Hugo Chavez, emporté hier par un cancer. Il se place dans ses pas et promet de perpétuer son oeuvre, sans oublier de déclarer sa haine à l’égard des puissants qui, même à l’heure de la mort, sont incapables de respect.
Se réjouir de la mort d’un homme est en effet infect, certains se reconnaîtront... citons au hasard Le Figaro, qui réduit Chavez à un "provocateur", et les journalistes Jean Robin, qui - avec sa finesse habituelle - écrit "bon débarras" et compare Chavez à Hitler, Staline et Mussolini, Frédéric Martel (France Culture), qui le traite de "quasi-dictateur" et parle de "bonne nouvelle pour le Venezuela", ou encore Frédéric Haziza (LCP, Radio J) qui voit en lui un antisémite.
Marianne revient d’ailleurs aujourd’hui sur la haine que Chavez a suscitée en Occident :
"Chavez restera comme l’homme politique le plus détesté des médias d’Occident en général, et de France en particulier. Quoi qu’il n’ait jamais enfreint le suffrage universel et qu’il ait été réélu trois fois, il a été traité au mieux de « populiste » (c’est devenu l’injure suprême) et au pire de dictateur. Il a même été affublé de l’étiquette de « Mussolini des Caraïbes ». Le Monde et Libération en ont fait leur cible préférée, instruisant à son encontre des procès perpétuels (dont celui d’antisémitisme pour Libé). Alors que le président du Venezuela a toujours eu contre lui l’immense majorité des médias de son pays, possédés par des équivalents locaux de Dassault, on l’a systématiquement suspecté de mettre la presse au pas.
Bref, dans un monde médiatique fonctionnant sur le mode binaire – les bons contre les méchants – Chavez était d’office classé dans le camp du Mal. Le Venezuela devait être mis en banc de la civilisation, à la différence du Qatar ou de l’Arabie Saoudite, par exemple, ces pays amis de l’Occident, forcément respectueux des droits de l’homme, de la femme et du citoyen (surtout de la femme)."
Salué par Mélenchon, Chavez l’a aussi été par le vice-président du FN Florian Philippot. Quand les ennemis jurés, qui se haïssent de la haine la plus profonde, se retrouvent autour du cadavre du révolutionnaire vénézuélien... Mahmoud Ahmadinejad lui a rendu aussi un grand hommage, voyant en lui un "martyr", qui, il le croit, "reviendra, aux côtés de tous les vertueux, de Jésus et de l’Homme parfait et qu’il aidera à rétablir la paix, la justice et la grâce". Hommage aussi des stars hollywoodiennes Sean Penn, Michael Moore et Oliver Stone, mais encore de François Hollande et Christiane Taubira. Jean-Pierre Chevènement s’est fendu d’un communiqué :
"J’ai appris avec émotion la mort de Hugo Chavez.
Je l’ai rencontré il y a dix ans et nous avions immédiatement sympathisé. C’était un homme généreux, animé d’une foi sincère en l’humanité et d’un ardent désir de justice sociale.
Il restera dans l’histoire comme celui qui aura su intégrer dans la démocratie vénézuélienne les populations indiennes jusqu’alors tenues en marge.
Pendant quinze ans, il aura tenu en respect ses adversaires en s’appuyant sur le seul suffrage universel. Puisse le peuple vénézuélien maintenir son héritage !"
A noter enfin le vibrant hommage de Nicolas Dupont-Aignan, qui parle de "légende vivante". Extrait :
"Une des grandes voix du monde libre s’est éteinte. (...) Curieux « dictateur » tant décrié par la pensée unique que cet homme qui s’est toujours soumis au vote populaire quand tant de nos « démocrates » autoproclamés s’en lavent les mains. Hugo Chavez était une révolte. Une révolte contre la confiscation de la rente pétrolière par quelques uns quand tous n’ont que la pauvreté à se partager. Une révolte contre le défaitisme d’Etat incapable de promettre à ses enfants autre chose que la misère. Une révolte contre la soumission intéressée de dirigeants au parti de l’étranger américain. (...) La pauvreté a reculé, l’accès à l’éducation et aux soins a progressé, la démocratie s’est renforcée. En douze années de réformes, Hugo Chavez a contribué à donner aux Vénézuéliens les moyens de leur propre liberté. (...) Toute légende vivante a ses failles mais elle anime un peuple fier d’être libre. Les défis sont nombreux pour le Venezuela, faire le deuil du bruit et de la fureur n’est pas le moindre."
Tags : Jean-Luc Mélenchon Nicolas Dupont-Aignan Hugo Chavez Jean-Pierre Chevènement
79 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON