Syrie : une rébellion anti-Assad divisée et "sponsorisée" depuis l’étranger
Qu'en est-il de cette rébellion en Syrie, de ses divisions, de ses sponsors, et de ce soulèvement qui n'aurait rien de spontané ?
Pour Russia Today, la Syrie abriterait environ 100 000 rebelles divisés en un millier de groupes :
10 000 combattants seraient des djihadistes radicaux liés à Al Qaida,
35 000 islamistes durs,
30 000 rebelles modérés.
James Corbett rappelle que les 10 000 djihadistes sont les plus expérimentés et les plus engagés dans les combats contre le régime de Bachar El-Assad.
James Corbett : « Ce qui se passe en syrie est le résultat planifié d’une intervention de près de 10 ans. Une intervention étrangère fournissant finance, armement et formation en Syrie et au profit des groupes de l’opposition syrienne. Officiellement, dans l’administration Bush en 2006 on a commencé à financer et entraîner les forces d’oppositions en Syrie. Nous devons comprendre que ce n’est pas un soulèvement spontané et il y a beaucoup de forces extérieurs, y compris Etats-Unis, Saoudiens, Qataris, et d’autres, qui financent leurs propres combattants dans ce conflit et beaucoup d’entre eux sont motivés par différentes raisons et opportunités. Certains sont motivés en tant que mercenaires, d’autres par le djihad et la possibilité d’instaurer un Etat islamique... »
Le Monde propose une carte de la rébellion syrienne quelque peu différente de celle de Russia Today, avec cinq groupes distincts et leurs sponsors, et leurs fournisseurs d’armes...
Dans Carte : comprendre la rébellion en Syrie en cinq minutes (Le Monde, 27-09-2013), Benjamin Barthe décrit la rébellion comme étant une myriade de brigades qui feraient partie de cinq groupes distincts :
Les Nationalistes
Forte présence de l’ASL (l’Armée syrienne libre),
Financés et armés par l’Arabie Saoudite (probablement armés également par les USA).
Les Islamistes modérés
Proches du discours des Frères musulmans,
Forment le FILS (Front Islamique pour la Libération de la Syrie),
Financés par des fondations privées situées dans les Etats du Golfe. Le Qatar et la Turquie les soutiendraient également.
Les Brigades Salafistes
Regroupées dans le FIS (Front Islamique Syrien),
Islamistes rigoristes anti-chiite, souhaitant instaurer un Etat islamique,
Financées par de riches mécènes koweïtiens.
Les Brigades Djihadistes
Se réclament d’Al Qaida,
Djihadistes syriens (discipline et ardeur au combat) et djihadistes étrangers,
Armes et hommes entrent par les frontières irakiennes et turques.
Les Kurdes
Unités de protection populaire, marxistes, à mi-chemin entre le régime et les rebelles.
Michel Collon rappelle les cinq principes de la propagande de guerre, principes appliqués dans ce cas d’espèce qu’est le conflit syrien...
1) Cacher les intérêts
2) Cacher l’histoire
3) Diaboliser l’adversaire
4) Se présenter comme défenseur des victimes
5) Monopoliser le débat et empêcher les opinions adverses
Pour voir un extrait plus long de l’émission avec l’intervention de Michel Collon et celle de Dominique de Villepin : Ce Soir Ou Jamais - Syrie- Michel Collon Et Villepin Ecrasent Frédéric Encel
Pour conclure, le désormais fameux témoignage du Général 4 étoiles Wesley Clark :
« Lors d’une conférence donnée à San Francisco le 3 octobre 2007, Wesley Clark, général 4 étoiles retraité des Forces armées des Etats-Unis, affirme que dix jours après le 11-Septembre, les invasions de l’Irak de la Libye, et de plusieurs autres pays du Moyen-Orient avaient déjà été planifiées. »
(extrait de l’article Le plan US au lendemain du 11/9 : envahir 7 pays dont l’Irak, la Lybie et la Syrie, selon le général US Wesley Clark)
La Libye et la Syrie étaient évidemment sur la liste des pays à attaquer pour détruire leurs gouvernements... faut-il le rappeler...
Il faut par contre rappeler que Aux États-Unis, des militaires s’opposent à la guerre contre la Syrie.
Le mot de la fin à Michel Collon : « Si on veut une humanité solidaire et mettre fin aux guerres, il faut voir qui provoque ces guerres. »
PS bis : « (...) Et que dire de la Syrie : Barack Obama avait à peine annoncé cet été le lancement imminent d’une intervention punitive contre Bachar el-Assad, qu’il décidait ensuite de la soumettre au Congrès, avant de l’annuler lorsque la Russie eut proposé le démantèlement de l’arsenal chimique syrien.
Sur le plan géostratégique – économique ou militaire – la puissance réelle des Etats-Unis est loin de s’être affaiblie. Le PIB américain pèse 21,7 % du PIB mondial (la Chine suit à 11,4 %) et 24,8 % de la dette publique mondiale. Leur budget militaire, avec 689 milliards de dollars, est cinq fois supérieur au chinois.
On ne devrait pas devoir s’interroger sur la santé mentale de ceux qui sont à la barre d’une puissance pareille. Le poids de l’Amérique dans le monde lui fait jouer un rôle similaire à celui d’une quille sous un bateau. Mais aujourd’hui, le décalage entre le poids démesuré de ce pays et l’imprévisibilité de ses dirigeants en fait un danger d’un type nouveau. C’est la leçon la plus glaçante du « shutdown ». » (extrait de Shutdown, Syrie… : la vraie dégradation de la cote des États-Unis, Le Soir)
Tags : Etats-Unis Guerre Syrie Qatar
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