"On est les héritiers d’une histoire. – Non ! C’est réactionnaire."
Lorànt Deutsch a choisi de parler des routes de France dans son nouveau livre « Hexagone » Comme souvent, il rappelle les grands points de l’histoire de France et leur donne un angle à sa manière. Dans le cadre de sa promotion, l’historien était présent sur le plateau de Touche Pas à Mon Poste. Gilles Verdez a été le premier à donner son point de vue :
« Je trouve que votre livre est dangereux parce que c’est un livre de la France blanche, de la France nationaliste. Je trouve que vous nous ressortez une idée de l’histoire qui n’est plus enseignée depuis 1970 (…) C’est une histoire qui flirte avec les thèmes identitaires de l’extrême droite et que je trouve que sortir ce livre en ce moment, c’est dangereux et vous flirtez avec les problématiques extrême droite », a ajouté le chroniqueur.
Lorànt Deutsch n’a pas du tout apprécié ces dernières paroles de Gilles Verdez l’accusant de faire référence à un extrême politique :“Ce qui est dangereux, c’est ce que je viens d’entendre. Est-ce qu’on a le droit d’aimer l’histoire de France ? Est-ce qu’on a le droit d’avoir envie de transmettre et de raconter cette histoire de France sans être taxé de réac’ ou de facho ? J’ai entendu les pires choses à mon sujet [...] on m’a traité de nazillon. Moi qui suis fils de juif, petit fils de déporté et qui pense connaître un peu mieux que quiconque l’intolérance et la haine. Je n’ai qu’un seul combat, c’est de dire du bien de mon pays, de donner envie aux gens de s’intéresser à leur pays“
Gilles Verdez a détaillé les passages du livre qu’il trouve malvenus et réactionnaires. Christophe Carrière est intervenu et a pris la défense de Lorànt Deutsch. L’auteur d’"Hexagone" a une fois de plus soutenu qu’il ne parle pas uniquement de l’histoire de la France blanche : “Je parle malheureusement de l’esclavagisme qui a été affreux […] d’une manière apaisée, et pas avec la véhémence de vos propos et les accusations politiques que vous me portez. C’est odieux !“
On peut comprendre la réaction de Gilles Verdez comme l’expression radicale du progressisme hors sol, les hommes ne doivent plus être dépositaire d’une histoire, héritier d’une filiation.
Selon les progressistes radicaux, ce qui est historique doit être déconstruit pour être remodelé. C’est une forme de constructivisme radical : notre identité est culturelle et peut être remodelé et nous pouvons choisir l’identité que nous voulons !
Les progressistes extrémistes ont une conception du monde, enchaînée aux roues de l’Histoire, visant à promouvoir l’avenir d’une façon permanente et automatique et, par là même, à décrier le passé comme un bloc d’ombre et de barbarie. Est passéiste, réactionnaire, ennemi du peuple quiconque ne sait pas comprendre les éléments de la nouveauté.
Cette critique du progressisme radical ne doit pas se comprendre comme une critique réactionnaire. La réaction radicale qui voudrait reconstruire le passé et retourner en arrière est tout aussi absurde et dangereuse. Le passé n’est bien sûr pas un âge d’or ni un Paradis perdu cependant il peut servir d’appui pour la construction du futur, tel le rétroviseur qui permet de regarder en arrière tandis que l’on conduit, c’est-à-dire que l’on avance (cfr l’éloge du rétroviseur dans Le complexe d’Orphée de J.C Michéa).
Source vidéo : closer (je n’y peux rien).
Tags : Histoire Polémique
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