Comment Marine Le Pen propose et finance une hausse de 200 euros sur les petits salaires
Outre des mesures de plus long terme, Marine Le Pen propose une mesure phare pour le pouvoir d'achat : une augmentation immédiate de 200 euros pour les petits salaires (jusqu'à 1,4 fois le SMIC). Son porte-parole et directeur de campagne Florian Philippot la détaille et la chiffre.
Dans une autre enceinte, devant un public de petits patrons, Marine Le Pen a développé ses mesures en faveur des PME.
Florian Philippot précise tout d’abors qu’il ne s’agit pas d’augmenter le SMIC : les petites entreprises n’en ont pas les moyens.
Au nom de Marine Le Pen, il se prononce aussi contre la TVA dite "sociale", qui pèserait sur le budget des classe populaires, frapperait les produits étrangers mais aussi nationaux et ne produirait qu’unehausse des salaires totalement hypothétique, car rien n’obligerait les entreprises à répercuter à leurs salariés la baisse des charges qu’elles auraient obtenues.
Il s’agira d’une mesure immédiate : le pouvoir d’achat ne peut pas attendre.
C’est l’Etat qui assumera cette dépense, en prenant à se charge 200 euros de cotisations salariales.
Cette mesure a été chiffrée par les économistes de Marine Le Pen à environ 20 milliards brut, cette somme devant être diminuée des retours positifs qu’aura cette hausse du pouvoir d’achat sur les budgets publics : augmentation de la consommation, donc des rentrées de TVA, sortie de la dépendance de certaines personnes.
Diminué de ces rentrées positives, le coût net de la mesure est évalué à 11,2 milliards au final.
Il sera financé par une contrubution sociale de 3 % sur les importations.
Il s’agit pas ici de la TVA sociale qui frapperait aussi l’industrie française. La taxe prévue ne frappera que les importations.
Son impact sur les dépenses des Français sera nul. D’abord parce qu’il ne s’agira pas de 3 % sur tous les produits, mais seulement sur les produits importés.
Ensuite parce que tout sera fait pour que cette hausse ne soit pas répercutée au consommateur : le projet prévoit en parallèle tout un arsenal de mesures pour forcer la grande distribution à réduire ses marges.
Comment cette mesure est-elle reçue par le patronat ?
Marine Le Pen est allée la présenter, avec le reste de son programme économique, devant un parterre de patrons à l’invitation du mouvement patronal Ethic. Le site Challenges.fr était là et a fait un article :
Le site note que Marine Le Pen n’a pas choqué son auditoire, et souligne son art rhétorique, au bon sens du terme, qui lui permet, sans rien changer le fond de son discours, de le faire passer positivement tant auprès d’ouvriers ex-cégétistes qu’auprès de patrons :
" Une patronne vante "l’analyse très juste de la situation" faite par la présidente du FN mais s’inquiète de savoir s’il ne s’agit que de promesses sans lendemain. En oratrice aguerrie, l’hôte répond avec humour et éloquence. Le public rit et clôt la table ronde sous les applaudissements. Certains s’approchent de la candidate pour lui glisser une remarque ou la prendre en photo. Apparemment, le discours de Marine Le Pen ne séduit pas que les ouvriers."
L’augmentation des bas salaires de 200 euros passe bien également (il est vrai qu’il est prévu que ce soit l’Etat qui la prenne en charge) :
" L’augmentation des salaires allant jusqu’à 1,4 fois le Smic de 200 euros net ? "S’il n’y a plus de pouvoir d’achat, vous ne pourrez plus jamais vendre. Je ne crois pas à une augmentation du Smic, qui repose sur l’entreprise. C’est pourquoi l’Etat assumera cette hausse en prenant à sa charge une partie des cotisations sociales." Le public ne gronde pas, loin de là."
Marine Le Pen détailla également, toujours avec succès, ses autres propositions en faveur des PME :
"La députée européenne se plonge dans ses fiches pour lister les propositions devant amadouer les patrons de PME et PMI : création d’une banque publique d’investissement par le doublement du capital d’Oseo, progressivité de l’impôt sur les sociétés (15, 25 et 34%), simplification de la fiscalité par la fusion de l’IS et de la Contribution économique territoriale, développement des business angels, préférence nationale des PME tricolores pour les contrats de l’administration publique, autorisation de syndicats libres… Et la surprise du jour : la présidente du FN suggère la création d’un fonds de financement des petites et moyennes entreprises, abondé par les 50 plus grosses capitalisations boursières du pays (15% de leurs profits, remboursables en cinq ans). "Pas mal", approuve Sophie de Menthon.
Une seule fois, la salle tique, d’après Challenges.fr :
"Une seule fois pendant la matinée, la salle tique, sur la question des travailleurs sans-papiers, dont les entreprises ont besoin, fait remarquer un auditeur. La présidente du Front joue la fermeté : "Il s’agit surtout d’un moyen de trouver des papiers. Avec moi, il n’y aura plus de régularisation. Il y 24% des étrangers en situation légale au chômage. Et l’immigration pèse sur les salaires, qui sont devenus la variable d’ajustement." On passe à la question suivante, sans agressivité."
Tags : Marine Le Pen
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