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Geoffroy de Lagasnerie : « Dès que vous croyez à la politique, vous sombrez dans le mythe »

Geoffroy de Lagasnerie, philosophe, sociologue, vient de publier « La conscience politique » aux Editions Fayard. Un ouvrage qui offre une réflexion très affinée de ce qu’est « la politique ». Ou plutôt de ce qu’on en perçoit de manière erronée. Donc de ce qu’elle n’est pas. L’auteur interroge les formes mythologiques qui structurent le champ de la pensée politique et revient sur des concepts vides de sens : démocratie, peuple, souveraineté populaire, citoyen. Un livre passionnant qui tente de décrire la réalité de nos expériences tout en construisant un nouveau langage. Entretien pour Regards.fr.

Tags : Politique Démocratie Citoyenneté Philosophie Sociologie




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9 réactions à cet article    


  • vote
    tobor tobor 11 décembre 2019 22:35

    Il semble que l’invité est le seul à avoir mis son micro-cravate de façon correcte, les 2 intervieweurs sont entrain de réaliser une série avec leurs micros à l’envers ...
    Son discours est très cohérent, clair et réaliste !


    • 4 votes
      Laconicus Laconicus 12 décembre 2019 08:18

      Il commence très bien en rappelant ce qui est une évidence pour toute personne un peu lucide : l’Etat est une fiction et la politique est une scène symbolique qui a pour fonction de donner une apparence de légitimité à l’imposition d’un pouvoir par la violence. C’est la partie philosophique et intéressante du propos (pour quelqu’un qui ignore les fondements philosophiques de l’anarchie). Ensuite, il retombe progressivement dans les biais de son propre conditionnement politique (qu’il qualifie lui-même "de gauche"), et il contredit la plupart des énoncés précédents. Et ça se finit en gros sur l’idée (très vaseuse) que "les droits de l’homme" doivent remplacer la politique. : -))

      Ce jeune homme sympathique semble cependant honnête et en recherche.  


      • 1 vote
        maQiavel maQiavel 12 décembre 2019 16:15

        Entretien que j’ai trouvé passionnant malgré de nombreux déssaccords.

        Le principal étant que je ne crois pas en l’avènement pratique politique non mythologique et je ne vois même pas en quoi une telle pratique serait souhaitable. Je n’aime pas du tout faire appel à la nature, sachant que dans la plupart des cas, ceux qui utilisent la nature comme argument naturalisent des comportements relatifs à des contextes socioculturels spécifiques mais j’ai la conviction que les communautés humaines construisent naturellement des mythes. Je n’ai aucune preuve, c’est juste une intuition profonde qui s’appuie pour une part sur le constat qu’on ne retrouve aucune communauté historique dénué de mythes, et pour une autre part sur l’idée que l’esprit humain a la propriété de rendre présent ce qui ne l’est pas et de faire exister dans nos pensées des choses ou des êtres qui n’existent pas, l’homo-sapiens ne peut s’empêcher de mettre le visible en correspondance avec un invisible en sorte que toute chose vue, sentie ou entendue le renvoie à autre chose, donc le mythe apparaitra forcément et deviendra croyance collective grâce au langage. Et si j’ai raison, je ne verrai pas où est le problème.

        Il aspire à ce qu’on se débarrasse de la mythologie politique en s’appuyant sur la rationalité juridique et sur la science, mais il montre lui-même que le droit est bourré de fictions, quant à la science elle n’est pas exempte de mythologies, lire à ce sujet cet excellent article « L’invention de la science : la nouvelle religion de l’âge industriel ».


        • vote
          Lucadeparis Lucadeparis 15 décembre 2019 00:24

          Ce qui y pose déjà problème dès la quatrième pas de couverture publicitaire de son livre

          , c’est lorsqu’il y est affirmé que « nous reconnaissons la plupart du temps le caractère fictif ». Qui est ce « nous » ? car je n’adhère pas à cette idée d’un « caractère fictif ».

          Comme l’a remarqué Michéa, cette tendance qu’a Lagasnerie de dire qu’il n’y a pas de peuple, de collectivité rejoint Thatcher qui affirmait qu’il n’y avait pas de société, mais que des individus (alors que Lagasnerie prétend que ce serait une pensée bourgeoise ou néolibérale que de parler de communs, ce qui fait conclure à Michéa qu’il énonce des « âneries philosophiques »)… (p. 120 de Notre ennemi le capital).

          Il est aussi capable d’affirmer qu’il n’existe pas d’intellectuels de droite, et que la sociologie est nécessairement de gauche…

          Sur sa façon d’imposer ses certitudes en excluant d’éventuels opposants du débat, voir le premier passage que je cite de Scènes de la vie intellectuelle en France. L’intimidation contre le débat (http://lucadeparis.free.fr/index/perrin_intellectuelle.htm).


          • 3 votes
            Serge ULESKI Serge ULESKI 6 juillet 2020 21:01

            C’est de l’ultra-individualisme politique à l’origine duquel on trouvera sans doute un individu qui a beaucoup de mal à créer des liens ( théorie autistique ?)...

            C’est l’équivalent de l’ultralibéralisme en économie. C’est un mensonge du même ordre que cette théorie imbécile de la " main invisible" et de l’auto-régulation de la production et des profits qu’on appelle "le marché".

            Bien sûr que nous ne sommes pas des agents libres qui ne doivent rien à personne et à qui l’on ne devrait rien : ni amour, ni solidarité, ni responsabilité, ni considération ; l’être humain livré à lui même dépérit avant de mourir, psychologiquement défait. 

            Si Lagasnerie ne connaît pas ni ne reconnaît le Peuple, qu’il demande donc à la Bourgeoisie de nos centre-villes ! Cette bourgeoisie sait qui il est ce Peuple et où elle ne souhaite jamais le trouver ; et puis aussi, qu’il s’adresse à la Commission européenne qui ne sait plus comment nous imposer des directives censées faire de nous tous un Peuple européen alors que les Allemands ne veulent pas entendre parler des pays du Sud de l’E.U et les Anglais des Allemands... etc... 

            J’ai bien peur que cet essayiste (dépressif ? Partagera-t-il le sort d’un Althusser ?) ne nous fasse perdre notre temps. 


            • 2 votes
              Serge ULESKI Serge ULESKI 6 juillet 2020 21:40

              Ce vide que Lagasnerie croit avoir détecté n’est jamais que le fruit d’une vision ultra-individualiste de la politique à l’origine de laquelle on trouvera un individu qui doit sans doute rencontrer quelques difficultés lorsqu’il est question de créer des liens avec ses semblables.

              Théorie autistique que celle de Lagasnerie ?

               

              Cet ultra-individualisme qui est le sien n’est jamais que l’équivalent de l’ultralibéralisme en économie ; ce fameux mensonge théorique ; celui de cette "main invisible" et de l’auto-régulation de la production et des profits qu’on appelle le Marché.


              Rappelons à Lagasnerie, essayiste manifestement sous influence romantique - romantisme qui n’a jamais fait bon ménage avec la politique ; un romantisme nostalgique d’un avenir impossible et fatalement réactionnaire ( quand on ne peut pas avancer, fatalement on ne peut que reculer)...


              Rappelons-lui que nous ne sommes pas des agents libres qui ne doivent rien à personne et à qui l’on ne devrait rien : ni amour, ni solidarité, ni responsabilité, ni considération ; l’être humain livré à lui même dépérit avant de mourir psychologiquement défait. 


              Et si Lagasnerie ne connaît pas ni ne reconnaît le Peuple, qu’il demande donc à la Bourgeoisie de nos centre-villes ! Cette bourgeoisie sait qui il est ce Peuple et où elle ne souhaite jamais le trouver ; et puis aussi, qu’il s’adresse à la Commission européenne qui ne sait plus comment nous imposer des directives censées faire de nous tous un Peuple européen alors que les Allemands ne veulent pas entendre parler des pays du Sud de l’E.U et les Anglais des Allemands... etc... 

              Aussi, on peut craindre que Lagasnerie  essayiste manifestement dépressif ( à la Althusser ? ) ne nous fasse perdre notre temps d’autant plus que cet auteur semble aussi ignorer qu’il n’y a pas plus plein, plus rempli, conceptuellement parlant, qu’un mythe. 

              Ca fait beaucoup quand même !


              • vote
                maQiavel maQiavel 6 juillet 2020 22:34

                @Serge ULESKI


                Clairement Geoffroy de Lagasnerie a un paradigme ultra individualiste en ce sens qu’il ne conçoit la société qu’en partant d’une prétendue souveraineté individuelle absolue. Et toute sa réflexion consiste à construire un ordre dans lequel elle ne serait jamais violée qui pourrait effectivement faire le lit d’un ultra libéralisme et je dirai même d’une forme de dictature technocratique.

                Mais une fois qu’on a dit ça, tout n’est pas à jeter dans son propos, il faut réussir à entendre ce qu’il dit : « la politique c’est le moment où quelque chose de l’ordre de l’irréconciliable et de l’antagonisme radical se met en place. Le langage politique qu’on utilise tout le temps veut évacuer cette question comme si on était tous d’accord et veut gommer l’angoisse fondamentale de la politique qui est que c’est s’approprier des moyens coercitifs, et notamment l’Etat pour imposer à quelqu’un qui n’en veut pas une volonté qu’il reconnait pas comme légitime ».

                C’est une conception très réaliste de la politique. Evidemment la politique n’est pas que ça mais c’est aussi ça. 




              • vote
                Serge ULESKI Serge ULESKI 7 juillet 2020 10:17

                @maQiavel

                Si une vision très émotionnelle et juvénile de la politique...

                La quasi-totalité du corps électoral refuse la lutte... et la violence... il trouve son apaisement dans le compromis et la résignation... une résignation tranquille ... lucide et pragmatique... La rupture, la vraie, c’est quand plus personne n’y trouve son compte dans cette résignation.


              • vote
                maQiavel maQiavel 7 juillet 2020 11:17

                @Serge ULESKI

                Il ne dit pas que c’est la masse qui s’approprie les moyens de l’Etat, ce sont quasi exclusivement des minorités. Donc le fait que la masse soit résignée ne change rien au propos : la politique c’est (aussi) s’approprier des moyens coercitifs, et notamment l’Etat pour imposer à quelqu’un qui n’en veut pas une volonté qu’il ne reconnait pas comme légitime.

                Par ailleurs, la quasi-totalité du corps électoral refuse la lutte et la violence parce qu’il trouve son compte dans cet ordre (donc oui, il y’a rupture quand ce n’est plus le cas). Et on ne peut pas lui donner tort, moi je me méfie beaucoup des « révolutionnaires » qui veulent faire table rase de cet ordre quitte à plonger la société dans un chaos ou dans des alternatives qui seraient incomparablement pire. Mais bon, c’est encore un autre sujet.



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