Laurence Parisot dénonce l’antisémitisme de Marine Le Pen
Une semaine après que Zemmour et Naulleau aient reçu Marine Le Pen sur Paris Première, Laurent Ruquier reçoit Laurence Parisot pour son livre à charge contre Marine Le Pen, et le présente avec enthousiasme comme la Bible à mettre entre les mains de tous les intervieweurs qui veulent contrer la présidente du Front national.
La patronne du Medef se compare elle-même à l’inspecteur Colombo et prétend montrer que Marine Le Pen est antisémite comme son père, alors même qu’aucune déclaration directe n’en atteste. En effet, Marine Le Pen aurait banalisé à deux reprises les propos antisémites de son père, et, selon Parisot, le premier acte antisémite serait précisément la banalisation de l’antisémitisme. Toute la pensée de Marine Le Pen serait bâtie, renchérit la patronne des patrons, autour de la haine de l’étranger.
Ruquier et ses chroniqueuses paraissent approuver cette accusation très grave, dont on verra dans les prochains jours si elle donne lieu à une poursuite en diffamation. L’animateur affirme même que Marine Le Pen n’a jamais désavoué son père, ce qui est un mensonge, comme l’attestent, par exemple, le montage vidéo ci-dessous, ou encore cet article de Libération :
Mais revenons à la prestation de Laurence Parisot sur le plateau d’On n’est pas couché. La présidente du Medef, très sûre de son argumentation, précise qu’elle refuse tout débat avec la patronne du FN, qui l’a pourtant sollicité. Selon Marine Le Pen, le livre de Laurence Parisot "contient un nombre impressionnant d’erreurs, de mensonges et même plusieurs énormités".
Audrey Pulvar fait remarquer à Parisot, avec sa fausse naïveté, qu’elle dénonce les positions du FN sur les étrangers, mais qu’elle reste étrangement silencieuse sur les mesures stigmatisantes prises par l’UMP... On imagine bien que Parisot ne va pas tirer contre son propre camp... son livre s’inscrivant de toute évidence dans la stratégie de campagne de l’UMP et de Nicolas Sarkozy. Il s’agit d’endiguer la progression de Marine Le Pen, que les sondages créditent de 15 à 22% d’intentions de votes au premier tour de l’élection présidentielle de 2012.
De son côté, Natacha Polony fait remarquer à Parisot que son livre ne traite quasiment pas des questions économiques, qui sont pourtant aujourd’hui le point fort de Marine Le Pen et le principal motif de son succès. Ruquier va jusqu’à lui demander si ce n’est pas elle et les patrons qu’elle représente qui sont les premiers responsables de la montée du FN. Parisot botte en touche... Mais elle reste catégorique : si la France instaure des droits de douanes variables avec certains pays à travers le monde, plus aucun échange commercial ne sera possible. Elle joue ainsi de manière manifeste sur nos peurs, alors même qu’elle reproche à Marine Le Pen de le faire. Après nous avoir effrayé, Laurence Parisot en profite pour plaider pour encore plus d’Europe.
A noter, chez la patronne du Medef, cette erreur historique : elle affirme que c’est Pierre Bérégovoy qui a demandé à la Banque de France de se financer sur les marchés financiers... alors que ce changement date de la fameuse de loi Pompidou-Giscard de 1973.
Tags : Economie Racisme Marketing de la peur Jean-Marie Le Pen Medef FN Marine Le Pen
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