Le Pen et le sperme de DSK : "le shampooing Strauss-Kahn !"
De retour de vacances, Jean-Marie Le Pen, tout de jaune vêtu, a, comme à l’accoutumée, commenté l’actualité de la semaine, et a notamment livré son analyse du procès DSK qui n’aura finalement pas lieu. Il s’étonne que seule Mme Diallo ait eu à dire ce qui s’était passé dans la suite 2806, et que M. Strauss-Kahn ait pu, lui, garder constamment le silence. Une question le taraude : comment le sperme de DSK a-t-il bien pu arriver dans les cheveux de Nafissatou Diallo ? "Il n’est pas venu tout seul, ce n’est pas un shampooing ! le shampooing Strauss-Kahn !" (à 10’20). Ce n’est qu’un bon mot, mais tellement drôle, et que je vois peu d’hommes politiques capables de faire. On a trop rarement souligné la drôlerie de cet homme...
On aime ou on n’aime pas Jean-Marie Le Pen. L’Histoire médiatique retiendra de lui le "point de détail" et "l’inégalité des races". Assurément cette réduction sera injuste. Même si je n’approuvais pas ses "sorties de piste", qui n’avaient rien de rassurantes pour un prétendant au pouvoir suprême, je lui reconnaissais le droit de les faire, au nom du droit à la différence, et je crois qu’on regrettera ce genre de politique qui parle vrai, qui n’a pas adopté la langue de bois, et qui se tient droit, face à toutes les pressions. La diabolisation ayant eu prise sur moi, je n’ai évidemment jamais voté pour lui, mais avec le temps je le regretterais presque. Car, même si ses "dérapages" étaient choquants, l’étaient-ils plus que les magouilles des autres, que les guerres injustes que cautionnent toutes les bonnes âmes, que le déni de démocratie du Traité de Lisbonne ? On dit que les mots peuvent tuer... mais les bombes françaises en Libye tuent plus sûrement encore.
Tribun hors pair, dont il n’y a plus d’équivalent aujourd’hui, si ce n’est, de manière lointaine, Jean-Luc Mélenchon et sa propre fille... ou, dans un genre plus aristo, Villepin... en tout cas à des années-lumière des discours creux et truffés de fautes de Sarko, Aubry ou Royal (j’aurais pu rajouter Copé, DSK, Bertrand, Valls, Hollande, etc., bref toute la bande de branquignoles qui nous servent de représentants...), il aura été le seul responsable politique à systématiquement prendre la défense des peuples arabes attaqués par les prédateurs américains et leurs auxiliaires européens, en Irak, en Afghanistan, en Libye, à Gaza. Seul, il aura mis en cause la version officielle du 11-Septembre.
Incontestablement, il aima charnellement son pays, ce que l’on ressent chez bien peu d’hommes politiques. Il idéalisa sans doute trop son peuple. Comme le disait Soral au lendemain de la défaite de 2007, "Le Pen mérite la France, mais je ne suis pas sûr que la France et les Français, tels qu’ils sont devenus, méritent Le Pen..." La puissance médiatique avait alors imposé deux médiocres finalistes à un peuple abîmé par la société de consommation et la télé poubelle.
Il n’est pas étonnant que cet anticonformiste s’attira la sympathie des deux plus grands "infréquentables" de la dernière décennie, Soral et Dieudonné. Ces trois-là, dont je n’ai jamais pourtant apprécié certaines outrances (aux frontières de l’antisémitisme), font partie de cette catégorie de gens très rares, qui résistent à la pression du groupe, restant fidèles à ce qu’ils croient être vrai et juste. Ce type de personnalité, trop pure, inapte au compromis, extrême en un sens, n’a rigoureusement aucune chance d’accéder au moindre pouvoir, et vivra généralement dans l’adversité et le rejet du plus grand nombre, du troupeau auquel nous appartenons presque tous, par peur de la solitude, de l’isolement du groupe, de l’exclusion, de l’excommunication... En cela, au moins, ils sont respectables et peuvent susciter une certaine admiration. Une admiration secrète.
Comme l’expliquait Dieudonné au micro de Serge de Beketch (un autre "démon"...), il était de bon ton dans sa jeunesse de taper sur Le Pen, ce qu’il fit, comme tout le monde, et regretta par la suite...
Ce papier ne se veut pas un plaidoyer pour un homme vis-à-vis duquel une crainte lointaine ne peut s’empêcher de perdurer, justifiée ou non, mais une interrogation après un long embrigadement de la pensée dont on sort péniblement, sans trop savoir encore ce qu’il convient de penser réellement. Je crois que face à ce type de personnage, on ne peut que tanguer : tantôt séduit, charmé, tantôt horrifié. Alors tanguons...
Tags : Politique Jean-Marie Le Pen DSK Alain Soral
17 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON