Menaces de mort : Marine Le Pen désinvitée de Radio J

Radio J a annulé l’invitation de la présidente du Front national, prévue dimanche prochain, à la suite de protestations de la part d’associations communautaires juives.

"Avec le directeur de Radio J, Serge Hajdenberg, nous avons considéré que la pression était trop forte", a expliqué Frédéric Haziza, chef du service politique, à Libération.fr.

Radio J a subi la pression de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) qui a affirmé que le FN était "structurellement antisémite, raciste et hors du champ républicain".

Le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA) a de son côté affirmé que le FN "n’a pas montré qu’il était un parti républicain".

En réponse, le FN a indiqué qu’il allait porter plainte pour injures ou diffamation à l’encontre des deux organisations. Le parti nationaliste a donc résolument décidé de passer à l’offensive sur le plan judiciaire, en attaquant systématiquement tous ceux qui l’accusent d’être anti-républicain ou fasciste (comme Jean-Luc Mélenchon). Une exception peut-être ? BHL avait aussi traité Marine Le Pen de fasciste sans qu’elle ne réagisse...

Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) a également fait pression sur Radio J. Son président Richard Prasquier avait dénoncé mercredi l’invitation comme "un symbole inacceptable", refusant d’accorder un "brevet de respectabilité" à la présidente du Front national. En janvier dernier, le CRIF avait déjà fait annuler une conférence de Stéphane Hessel à l’Ecole normale supérieure à Paris.

Dans sa dénonciation de l’influence du CRIF, Marine Le Pen pourrait se retrouver en accord, une fois n’est pas coutume, avec Jean-Luc Mélenchon...

Le secrétaire général adjoint du MoDem, Christophe Madrolle, a lui aussi demandé mercredi à Radio J de renoncer à l’invitation de Marine Le Pen, estimant qu’il s’agissait d’"un jeu dangereux".

Interrogée ce soir sur BFM TV, Marine Le Pen a évoqué des menaces de mort. Dans un communiqué, elle déclare :

"L’objectif de ces menaces est d’empêcher nos compatriotes juifs de m’entendre, m’empêcher de leur dire qu’ils n’ont rien à craindre du FN, bien au contraire. Que nous ne sommes ni antisémites, ni racistes, ni xénophobes mais patriotes et qu’à ce titre, nous défendons tous les Français quels qu’ils soient et d’où qu’ils viennent, pour peu qu’ils partagent notre amour de la France, de sa culture, de ses valeurs. Alors on menace de mort, on use de méthodes fascistes, anti-démocratiques et anti-républicaines.

 

Depuis des années, certaines associations communautaristes, type CRIF, UEJF et autres, nourrissent artificiellement la peur du FN chez nos compatriotes de confession israélite. Elles devraient avoir honte et plutôt que de jeter l’anathème sur moi, s’attaquer au véritable antisémitisme qui sévit en France et se développe par l’intermédiaire d’organisations comme « les Frères Musulmans » auxquelles le PS trouve tant d’attrait et M. Juppé tant de charme."

 

Le "cordon sanitaire" ou "front républicain" se met donc en place en réaction aux derniers sondages qui placent Marine Le Pen en tête du 1er tour de 2012, avec la montée au créneau des associations communautaires juives, mais aussi du Modem, après celle de NKM (UMP), qui a annoncé qu’elle voterait PS aux prochaines élections si besoin, et celle de Cécile Duflot (Verts), qui a prévenu qu’elle voterait UMP si la situation l’exigeait. Sans parler de Michel Drucker et Laurent Ruquier, les deux mastodontes du PAF, qui ont décidé de boycotter la nouvelle patronne du FN... et sans compter sur "l’entrée en résistance" de l’acteur Richard Berry... qui préfigure sans doute celle de tout le show-biz, prêt à s’exiler en cas de malheur en 2012. Autant dire qu’avec une telle union sacrée, la candidate du FN n’accédera très certainement - que ça nous réjouisse ou non - jamais au pouvoir.

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