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Entretien de Jiddu Krishnamurti avec André Voisin en 1972

 

Résumé  :

Chaque génération porte en elle la possibilité de changer notre manière de vivre.

Nous sommes à l’origine de l’état du monde dans ses aspects les plus négatifs.

Histoire de l’homme et du diable :
Le diable et un ami se promène. Il voit un homme qui se baisse ramassant quelque chose et l’enfouissant dans sa poche.
L’ami du diable dit : - "Mais qu’a trouvé cet homme ?"
Le diable répond : - "Une partie de la connaissance".
L’ami du diable : - "Ce n’est pas bon pour toi si l’homme dispose de la connaissance".
Le diable de répondre : "Au contraire, je vais l’aider à l’organiser".

Tous les êtres sont conditionnés (voir précédent article, conférence de Krishnamurti sur le conditionnement), ce conditionnement crée la division, alors que l’homme est le même partout. Cette division crée la violence.
Krishnamurti invite l’homme à se libérer, et à être dans la "bonne conduite".
Cette bonne conduite est l’Amour.

L’attention.
(Krishnamurti ne souhaite pas parler en paraboles, parce que "l’ombre n’est pas la vérité".)
La division n’est pas seulement entre les hommes mais en l’homme.
Lorsqu’il y a conflit on ne peut pas penser clairement.
Qu’est-ce que l’attention ?
Etre conscient de tout, sans choisir de voir ceci ou cela. Dans l’attention le moi s’oublie.
Avec l’attention on peut agir vraiment, être dans la vérité.
Le temps engendre le conflit, l’attention vous met hors du temps (est-ce juste ?). Avec l’attention l’unité se crée en moi, entre moi et les choses.
Les relations habituelles entre les êtres sont des relations d’image à image, et non d’être à être. Ce qui engendre une attirance (ce que l’on nomme à tort l’amour) ou une répulsion (conflits) pour l’image ; la vraie relation est au-delà de l’image que l’on se fait de l’autre.

Ces images sont crées par l’accumulation de la mémoire.
Cette mémoire, cette connaissance crée le conflit, la division.
Si on est attentif à ces images, à cette connaissance, elles n’existent plus, on rejoint l’unité.
Il faut comprendre ces images, et non lutter contre ces images pour qu’elles n’existent plus.

 

La division cesse lorsqu’on est attentif, conscient de ses images. La relation devient directe, il n’y a plus de conflit, les images n’ont plus d’existence.

L’image de Dieu divise les hommes.
Si on veut trouver quelque chose ("Dieu") au-delà de la pensée :
il faut abandonner toutes les croyances, ne plus avoir peur, peur de mourir, ne plus être vaniteux, arrogant, adopter une mentalité méditative.
En occident la pensée est la mesure.
En orient ce n’est pas le cas.
Pour trouver "Dieu", la pensée doit être tranquille. Ce n’est pas par la discipline qu’on l’approche parce que c’est encore affaire de pensée.

Il ne doit pas y avoir de distance entre l’observateur et l’observé.
Dieu n’est pas une idée. Nous avons des images de Dieu parce que nous avons peur, parce que nous désirons des tas de chose.

Il faut abandonner ses conditionnements religieux, politiques, pour approcher le fait de Dieu.
Krishnamurti n’aime pas le mot de Dieu parce que ce mot est galvaudé par les hommes.
Il faut être libéré des mots.

La méditation est le chemin qui y mène. Ce n’est pas une technique, parce que la technique c’est encore une affaire de pensée.
Cultiver le désintéressement, la tranquillité. Laisser la pensée tranquille, ne pas songer à la soumettre, parce que c’est encore affaire de pensée que cette volonté de soumettre la pensée.

Le cerveau. Il y a des parties du cerveau qui doivent être activées, fonctionner autrement. Il y a la partie conditionnée du cerveau. Si on cultive cette attention au monde, d’autres parties sont activées.

Une qualité de l’homme : le discernement entre l’image et la non image.

Il y a une communication au-delà des mots.

 

La nature, les arbres qu’aiment Krishnamurti.
Regarder la nature sans image.

Etre lavé d’hier, pour voir la beauté de la nature.
Chaque jour est nouveauté ainsi, on voit la beauté de la nature, les arbres comme si c’était la première fois

Le sommeil. Pour bien dormir, il faut résoudre ses problèmes, "mettre sa journée en ordre " dans toutes ses dimensions avant de s’endormir. Le cerveau n’a plus besoin de résoudre quoi que ce soit. Il n’y a plus de rêves, plus d’images.
On est ainsi beaucoup plus frais, neuf, jeune au réveil.
On atteint ainsi des états hors de la pensée.

Il faut résoudre ses problèmes à chaque instant pour ne pas avoir à les porter plus longtemps que nécessaire.

Rester face à la souffrance, la voir sans division, sans fuite.
De cette souffrance alors la passion légitime nait, une énergie pure et énorme nait.

L’histoire des deux moines et de la jeune fille.
Une jeune fille est en pleurs près d’une rivière dont le cours s’est élargi, elle ne peut plus la traverser à pied seule.
Aussi l’un des deux moines lui propose de l’aider à traverser.
Deux heures plus tard, le moine qui était resté en retrait dit à celui qui est venu en aide à la jeune fille. "Vous rappelez vous de nos vœux, nous ne devons pas toucher les femmes" "Ce que vous avez fait n’est pas bien".
L’autre moine lui répond : "il n’y a pas de problème. Cela fait deux heures que j’ai porté cette femme. Vous vous la portez toujours."

La nature. Garder la relation à la nature pour ne pas la détruire.

Krishnamurti est végétarien.
Cette alimentation donne au corps une énergie subtile.
La vie ne doit pas être tuée ; elle doit être respectée, sacrée.

La révolution intérieure doit advenir. Pour changer le monde il faut se changer soi-même.
Que devient-on alors ? On devient amour, intelligent, neuf.
Ce n’est pas utopique, ce changement est accessible immédiatement à tous.

 

Il faut vivre sans peur, sans division, intensément.

L’art, la création.
L’art a sa place, mais alors je n’existe pas. Il ne doit pas y avoir forcément une expression.

Qu’est-ce que le moi ? Une accumulation de mémoires, d’images.

La connaissance est nécessaire technologiquement. Mais pour une connaissance profonde, il faut abandonner les images, la mémoire.

Le temps existe-t-il ? Le temps est division et mouvement.
Dans un état sans image, il n’y a plus de temps, il n’est plus mesurable.

L’innocence existe : ne pas blesser, être sans blessure.

Le voyage intérieur n’est pas un travail, un effort, c’est naturel.

Agir pour changer le monde. Une action non violente que permet cet état d’innocence.
Eduquer à cela.
Les écoles fondées par Krishnamurti. La difficulté de trouver des enseignants.
La vérité est un voyage sans chemin, sans boussole.

Le silence : la fin de la pensée.
Pour comprendre il faut pratiquer. Les mots, la description sont des pièges.
Le silence comme le sommeil paisible sont à cultiver.

Accepter de mourir à chaque instant, être hors du plaisir d’avoir, hors de la peur de l’inconnu.
On invente des choses pour échapper à la peur de mourir.

La réincarnation
Après la vie, une chose nouvelle existe.
Si l’on est attaché il y a une continuité.

Ce qui importe pour Krishnamurti c’est d’accepter d’être réincarné chaque jour.
Qui sommes nous sans image ? Rien.
C’est à dire sans problème, sans division, sans attachement, sans conflit.

Source  : http://maison-ema.over-blog.fr/arti...

 

Tags : Société Spiritualité Philosophie Culture Solidarité






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