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Accueil du site > Actualités > Société > Le travail : servitude moderne

Le travail : servitude moderne

Étymologie du mot TRAVAIL : tripalium (latin populaire).

Le mot latin populaire "tripalium" désignait un instrument d’immobilisation (et éventuellement de torture) à trois pieux. On appelle encore "travail" un appareil servant à immobiliser les chevaux rétifs pour les ferrer ou les soigner. Le mot "travail" désignait autrefois l’état d’une personne qui souffre (ce sens est toujours utilisé en obstétrique). Il a été étendu ensuite aux occupations nécessitant des efforts pénibles, celles des "hommes de peine", puis à toutes les activités de production.

L’humanité n’a pas toujours été laborieuse. C’est la révolution industrielle, au 19ème siècle, qui l’a fait entrer dans l’ère du productivisme, qui a débouché, à partir de la seconde moitié du 20ème siècle, sur un consumérisme outrancier. Or, la consommation outrancière et nombre d’activités mettent en péril la survie de l’humanité, puisque les ressources de notre planète sont bien sûr limitées, ce qui rend irrationnel le dogme néolibéral de la croissance infinie. Cette vidéo documentaire met également en évidence que la société de consommation aliène les individus en les forçant à exercer des activités inutiles et corruptrices, en les transformant en victimes de la publicité et de la stratification sociale, en faisant d’eux des gaspilleurs de précieuses ressources naturelles, des oppresseurs des habitants des pays pauvres et en les asservissant à la dette.

 

 

 

La solution ne serait-elle pas le revenu de base universel ?

Le montant du revenu de base est une question qui divise ses partisans et suscite un débat très vif. Jean-Éric Hyafil et Amaru MBape proposent un cadre d’analyse afin de débattre plus sereinement de ce sujet. Ici http://revenudebase.info/2013/09/quel-montant-pour-le-revenu-de-base/

« Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude. L’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes » (Article 4 Déclaration Universelle des droits de l’homme de 1948)

Tags : Travail




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19 réactions à cet article    


  • 2 votes
    bOvinus bOvinus 9 octobre 2013 19:04

    C’est bien beau tout ça, mais cette analyse se fonde sur la situation présente sans anticiper les changements à venir. Il me semble, au contraire, qu’avec la raréfaction programmée des matières premières, il va falloir compenser en fournissant davantage de travail humain (je pense notamment au secteur primaire). Et, évidemment, liquider la majeure partie du secteur tertiaire, en commençant par la partie dite "virtuelle", extrêmement coûteuse en énergie. Enfin, tenir le peuple occupé et abruti par davantage de travail a l’avantage de le faire consommer moins, tout en l’abrutissant plus encore, ce qui minimise le risque qu’il se mette à réfléchir.

    Il ne faut pas se tromper d’époque. Travailler moins, réfléchir à un éventuel "revenu universel", ce n’est plus d’actualité, on aurait dû s’intéresser à ces questions dans les années 1960. À présent, il est trop tard. La grande question aujourd’hui, c’est de savoir comment va-t-on gérer la décroissance, constituer des réserves stratégiques et s’orienter vers une production durable (fini l’obsolescence programmée).


    • 2 votes
      Odomar Odomar 9 octobre 2013 19:41

      La décroissance a déjà lieu, Grèce, Portugal, Espagne... elle est sauvage et imposer. Les réserves stratégiques nous ont échappé depuis longtemps par la privatisation et la fin de la production inutile un doux rêve dans c système.


    • 3 votes
      Ozi Marenlapine 9 octobre 2013 20:05

      Pas tout à fait d’accord, certes on aurait du mettre en place un revenu universel dans les années 70 mais ce n’est pas forcément trop tard, je dirais même que le revenu universel est plutôt en adéquation avec un système de croissance et décroissance sélective (limiter le superflu et aller à l’essentiel), une bonne gestion des ressources et de l’énergie ira principalement au secteur indispensable donc souvent primaire (sa mécanisation ne disparaitra pas), c’est un peu comme ces économistes qui prévoyaient une baisse significative du chômage avec le départ à la retraite des baby boomers, cela fait dix ans ça dur et le chômage continu d’exploser pour la simple bonne raison que ces emplois n’ont pas besoin d’être remplacés..


    • 1 vote
      bOvinus bOvinus 10 octobre 2013 00:16

      @ Marenlapine


      Disons qu’un revenu "universel" imposerait un changement radical d’idéologie (je ne suis pas contre, loin de là), ce qui est une autre question que le travail. Si on admet une chose pareille, il faudra bien prendre ces fonds quelque part, et je ne vois pas où on pourrait les prendre à part chez les très riches, où à la rigueur sur les profits du capital. La vraie question, ce n’est pas le "revenu universel", mais de savoir qui l’emporte dans l’opposition Capital-Travail. C’est une mauvaise façon de présenter les choses, et une mauvaise solution si on admet une telle présentation.

      En fait, si on y pense sérieusement, c’est carrément de la démagogie : la question d’un "revenu universel" écarte celle de la propriété des moyens de la production, évacue celle de la finalité de ce fameux travail (c’est quand même le sujet de la vidéo), oublie celle de la gestion de la masse monétaire (filez-moi la planche à billets, et je vous sabote votre revenu universel en moins de deux), et zappe celle de savoir quel est l’objectif de la société, sans parler de la gestion des ressources et des infrastructures.

      Concernant l’agriculture, on en sait suffisamment à présent pour savoir qu’une agriculture moderne, fortement mécanisée est pénalisante à la fois pour l’environnement et le consommateur. Si on veut manger sain, faut arrêter de violer l’écosystème, d’où mon hypothèse selon laquelle il faudra y mettre davantage de bras (et dégraisser la mégapole, par la même occasion). Il me semble que la santé physique et mentale, ça relève quand même beaucoup de l’ "essentiel". Par ailleurs, un tel schéma serait beaucoup plus économe en ressources, il ne s’agit pas de maintenir la configuration actuelle au prix d’une réallocation des ressources, il s’agit au contraire d’en sortir.

      Je n’avais pas insisté sur la question des infrastructures, pour ne pas alourdir le débat, mais elle ne manquera pas de revenir s’imposer en force à un moment ou un autre. Moins d’énergie signifie nécessairement moins de gaspillage ; avez-vous pensé aux schémas logistiques que nous pratiquons ? Il va falloir les oublier, ce qui demande de repenser le réseau des infrastructues. Pensez aux coûts que ça impliquerait, en termes de travail, de capital et de compétences.

    • 1 vote
      Odomar Odomar 10 octobre 2013 07:02

      Rien de démagogique dans mon article. :))
      Je ne dis pas que le RU est la solution, je pose la question afin de lancer le débat sur, et vous avez raison, un changement radical d’idéologie.
      Si la formulation de mon article ne vous convient pas, peu importe, l’essentiel est dans c que vous dites et vous soulevez des points importants.
      Le partage des richesses est indispensable pour une société égalitaire.
      Dans le modèle d’aujourd’hui le travail n’est pas rémunéré à sa juste valeur et la richesse produite est confisqué, pour ne pas dire volé
      Le débat reste ouvert...


    • vote
      bOvinus bOvinus 10 octobre 2013 10:56

      @ Odomar
      -
      Mon commentaire précédent s’adressait à Marenlapine, êtes-vous la même personne ?
      -
      Ni la formulation du titre, ni celle de votre introduction ne me pose de problème, il n’y a juste rien à en redire (sauf peut-être sur l’étymologie du mot "travail", que quelqu’un semble contester). Bon, la vidéo n’est certes pas d’un niveau exceptionnel (ça doit être le genre de truc qu’on regarde dans les milieux trotskystes / anti-fa), mais pose tout de même quelques bonnes questions, si on est capable de les déceler.
      -
      Après, ce qui est démagogique, c’est de présenter le RU en panacée miraculeuse qui va résoudre tous nos problèmes.
      -
      Je vous cite :
      "Le partage des richesses est indispensable pour une société égalitaire.
      Dans le modèle d’aujourd’hui le travail n’est pas rémunéré à sa juste valeur et la richesse produite est confisqué, pour ne pas dire volé"
      -
      Vous connaissez des gens qui sont contre le partage des richesses, vous ? C’est sûr que le travail n’est pas correctement rémunéré, ça n’a jamais été la priorité du Capital. Vous prêchez un convaincu, on pourrait me définir comme un genre de dinosaure stalinien. D’ailleurs, dans le système stalinien, je peux vous dire qu’on bossait dur, voire très dur. Ce qui fait que tout le monde y trouvait son compte, c’est qu’on y était extrêmement bien rémunéré (et pas qu’en termes de salaire - on avait notamment accès à un enseignement de qualité, libre et gratuit taillé exprès pour le travailleur en termes d’horaires).
      -
      C’est pas le travail qui est le mal, c’est le travail salarié d’une part (l’aliénation par le salariat, ça vous dit quelque chose ?) et le travail inutile d’autre part (brûler des ressources précieuses pour faire des merdes que le marketing va nous faire acheter quoi qu’il arrive). C’est globalement bien pire que l’esclavage de l’Antiquité. Il y a un excellent film là-dessus, meilleur objectivement que celui que vous relayez (et moins glamour) - In girum imus nocte et consumimur igni . Jetez-y un œil, si vous ne connaissez pas, vous ne serez pas déçu.


    • vote
      Odomar Odomar 10 octobre 2013 11:47


      Mon commentaire précédent s’adressait à Marenlapine, êtes-vous la même personne ?
      Non et désolé de vous avoir apostrophé je voulais, sans être impoli, réagir à votre phrase : "En fait, si on y pense sérieusement, c’est carrément de la démagogie"

      Vous connaissez des gens qui sont contre le partage des richesses, vous ?
      Oui : http://actuwiki.fr/eco/inter/34895/ ou http://resistance-medias.com/2013/09/12/docu-evasion-fiscale-le-hold-up-du-siecle-2013/
      Ce sont des exemples, la liste n’est pas exhaustive.

      "Après, ce qui est démagogique, c’est de présenter le RU en panacée miraculeuse qui va résoudre tous nos problèmes."
      Je n’ai pas dit ça. Vous avez mal interprété mes propos et mes pensées. Je me suis peut-être mal exprimé aussi.

      C’est pas le travail qui est le mal : jamais dit ça et ne le pense

      l’aliénation par le salariat, ça vous dit quelque chose ?
      SVP ne vous positionnez pas en "maitre d’école" je ne suis pas votre élève et ça envenime le débat.
      Pour répondre : thématique importante chez Karl Marx

      Pour le film, je ne connais pas, je vais chercher. Merci pour le partage :)


    • 1 vote
      Ozi Marenlapine 9 octobre 2013 20:55

      Merci Odomar pour ces vidéos (comme celles sur le RU d’ailleur), Mr Mondialisation à fait un travail énorme et salutaire !


      • 2 votes
        ffi 9 octobre 2013 22:42

        Je récuse cette étymologie de travail, faute de preuve.
        J’aimerais connaître qui l’a proposé en premier. Cette information n’est disponible nulle part...
         
        Le travail, qui dérive de tripalium est un trépied, pour tenir, par exemple, des chevaux pour les ferrer. Mais le pluriel de ce travail-là, c’est des travails (et non des travaux).
         
        Il y a un autre terme qui peut correspondre : le tribulum (la traboule en ancien français), qui est une sorte de herse à passer sur les gerbes de blé séchées pour en extraire les grains.
         
        L’action de passer le tribulum, c’est le verbe latin : tribulare, qui a donné en Français le mot tribulation. De ce point de vue, le travail, c’est une action qui donne des fruits.
         
        D’autre part, le lien entre le travail et le consumérisme ne saute pas aux yeux.
        Le consumérisme, c’est plutôt le refus du travail.
         
        Je ne crois pas que l’on puisse affirmer que le travail commença au XIXème siècle.
        Il suffit de voir notre patrimoine. Nos aïeux ont beaucoup travaillé, et nous en avons récolté les fruits, dans une certaine mesure.
         
        Je ne crois pas non plus que l’on puisse réduire le travail à une servitude. Travailler, cela peut être une vertu. Comment aurions-nous les moyens de subsister sans travail ? N’est-ce pas le travail qui produit notre subsistance ?
         
        La question n’est donc pas le travail en lui-même, car c’est un dispositif indispensable à notre survie collective. La question concerne plutôt la manière de travailler, les buts du travail, qui l’organise ?



        • vote
          Odomar Odomar 9 octobre 2013 23:16

          Vous trouverez également la même étymologie dans le "Dictionnaire historique de la langue française" (aux éditions Robert)


        • 1 vote
          ffi 9 octobre 2013 23:37

          Je connais par coeur cette affirmation : elle est répétée partout...
          Cependant, je n’ai jamais trouvé une seule référence sur le linguiste qui l’a proposé en premier.
           
          Dans le dictionnaire de l’ancien français de Frédéric Godefroy, on trouve tout les dérivés qui s’attachent à tribulum (qui était une technique agricole romaine).

          - triballer : remuer de coté et d’autre, agiter.
          - tribaylle : peine, tribulation
          - triboler  : tourmenter.
          - tribouil : tribulation, peine, tourment.
          - tribouillerie : agitation, confusion.
          - tribulage : obligation de battre le blé du seigneur.
          - tribulance (synonyme de tribulation)
           
          Pour tribulare en latin : voir ici.
          tribulo, ?re, ?vi, ?tum - tr. - [st2]1 [-] presser avec la herse, passer la herse, battre (le blé). [st2]2 [-] tourmenter, oppresser.
           
          Je maintiens donc ma proposition.
          Voir dans tribulare l’origine du mot travailler
          est aussi acceptable (voir plus) que de la voir dans "tripalium".

          d’autant que les divers dérivatifs de ce mot tribulare dans les langues romanes sont :
          catalan : treillar
          italien : trebbiare
          castillan : trillar
          Roumain : treiera
           
          Sachant l’important de l’agriculture dans l’ancien temps, que l’action de "battre le blé" soit devenu le "travail" par excellence ne m’étonnerait pas...


        • 2 votes
          Odomar Odomar 10 octobre 2013 00:12

          C’est votre avis et je respecte votre démonstration intéressante.

          Effectivement les avis divergent sur ce sujet, mais le titre de mon article n’en reste pas moins d’actualité ! le travail de nos jours est devenu une servitude moderne et ça peu importe l’étymologie du mot travail.

          Pour le linguiste, je mets ça sous le coude, cela fera l’objet d’une de mes prochaines recherches. ;)


        • 2 votes
          ffi 10 octobre 2013 09:38

          Vous noterez aussi le synonyme de travail : le boulot. Il a une origine obscure, paraît-il.
           
          Pour le reste, au point de vue des formes modernes de travail, je suis assez d’accord avec vous.
          Mais je considère qu’il est important que les gens travaillent.

          Je pense que le travail est une vertu si on se l’impose de soi-même (on s’évertue à).
          Mais dès qu’il s’agit d’un tourment imposé par l’extérieur, alors, ce n’est plus une vertu.
           
          Au lieu de faire la promotion du travail par l’encouragement à la vertu,
          elle fut faite par l’encouragement au vice.
          Et donc la nécessité de travailler fut imposée par l’extérieur, par l’altérité.
          C’est le fait du libéralisme et de la concurrence qu’il a imposé partout.
           
          Le libéralisme ne peut envisager que l’on puisse travailler par vertu, il doit donc prôner le vice puis obliger sournoisement au travail.


        • 2 votes
          Odomar Odomar 10 octobre 2013 10:25

          Je suis également d’accord.
          La doctrine libérale ne s’embarrasse pas de l’épanouissement de l’homme par son travail.
          L’homme est un pion que l’on place selon les besoins économiques du moment puis que l’on jette une foi la rentabilité atteinte ou pour maintenir (voire augmenter) les dividendes des actionnaires en période économique difficile.
          Système dévalorisant et infantilisant.

          "il doit donc prôner le vice " : cupidité, avarice, convoitise et traitrise
          Il doit aussi promouvoir la peur, l’insécurité et la division pour arriver à c fin.


        • vote
          Qaspard Delanuit Gaspard Delanuit 12 octobre 2013 12:18

          Le travail n’est pas en soi un problème (tout dans la nature travaille à quelque chose). C’est l’asservissement qui est odieux. 


        • 2 votes
          Odomar Odomar 10 octobre 2013 10:33

          Notez que je ne suis pas contre l’actionnariat, à partir du moment où l’actionnaire est celui qui participe à l’activité économique de l’entreprise et pas les parasites que l’on connaît.


          • vote
            Qaspard Delanuit Gaspard Delanuit 12 octobre 2013 12:23

            En effet. C’est le principe des coopératives économiques. L’usager d’un service peut aussi être actionnaire légitimement de l’entreprise qui le produit, il me semble (par exemple d’une ferme qui produit sa nourriture, même s’il n’y travaille pas personnellement).


          • vote
            tofperson tofperson 10 octobre 2013 13:27

            l’important c’est de ne pas se tromper de patron,par naiveté ou par faiblesse....

            la vie est une ecole dans laquel ceux qui travaillent sont ceux qui redoublent (chaque jour est une epreuve et un test)et le diplome c’est l’illumination qui vient avec le non attachement.....


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