Réforme des retraites : la gauche défend ses privilèges de classe

Ceux qui voudraient des preuves que la gauche est inféodée à la CGT plutôt qu’à l’Union Européenne ou à l’économie de marché n’a qu’à suivre les débats sur la réforme des retraites, vaste mascarade servant à couvrir la défense de privilèges du public par rapport au privé. Ils sont si nombreux qu’on a du mal à les lister tous : statut du fonctionnaire, retraite, régimes spéciaux, jours de carence, etc. Et malgré un système de répartition qui s’écroulera mécaniquement dans les 10 années à venir, du fait de l’arrivée parmi les retraités des baby-boomers, et de l’absence de naissances pour compenser, on continue à gloser indéfiniment, et à reporter les échéanches importantes.

 

Le débat que nous avions organisé sur Enquête & Débat à propos des retraites vous montrera bien l’opposition qu’il existe entre privilégiés du public qui refusent de reconnaître leurs privilèges et préfèrent choisir le bouc-émissaire du marché, et le privé qui doit financer les privilèges du privé :

 

 

France 2, chaîne d’Etat, qui d’habitude tape sur le privé, a fait deux comparaisons qui démontrent les privilèges de classe du public, cette nouvelle bourgeoisie opérationnelle :

- En 2007, France 2 avait comparé la retraite d’un conducteur de train avec celle d’un travailleur du bâtiment. Le scandale saute aux yeux. Le retraité du bâtiment s’est arrêté à 56 ans après 42 années de cotisation, il souffre de surdité, il touche 1300 euros net par mois, pension calculée sur ses 25 meilleures années. Il explique la pénibilité importante de son travail. Le retraité cheminot s’est arrêté au même âge, mais n’a cotisé que 36 ans et touche 2000 euros net, ce qui prend en compte ses 3 dernières annuités. Il tente d’expliquer que son métier était pénible, « pas d’horaires fixes », mais cela ne pèse rien face à un ouvrier du bâtiment ayant travaillé 6 ans de plus. Il ne se plaint pas de sa retraite, et voudrait que ses avantages soient étendus à toutes les professions pénibles. Et avec l’argent de qui ?

 

- comparaison entre une infirmière du privé et du public, même boulot, l’une part à 62 ans avec une retraite de 1300€ et l’autre à 57 ans avec une retraite de 1500€, devinez laquelle est du public ?

 

 

Quant à la retraite par capitalisation, toujours pas au programme, sauf pour... les fonctionnaires ! Avec le Prefon retraites, ils peuvent tranquillement bénéficier des avantages du marché, belle hypocrisie de la gauche encore une fois.

 

Prefon retraites : la capitalisation réservée aux fonctionnaires

 

« La Préfon, acronyme pour Caisse nationale de prévoyance de la fonction publique, est une association française (régie par la loi de 1901) créée le 8 mai 1964 par quatre fédérations syndicales de fonctionnaires (CFDT, CFTC, CGC, FO).

 

L’association Préfon a créé en 1967 le régime Préfon-Retraite afin de pallier la non-intégration des primes et indemnités des fonctionnaires dans le calcul de leur retraite.

 

Préfon-Retraite est un régime de retraite complémentaire facultatif par capitalisation qui transforme des cotisations en rente viagère. Il est ouvert aux agents publics, aux anciens agents publics et aux conjoints d’affiliés.

 

Première complémentaire retraite des fonctionnaires, la Préfon compte 375 000 affiliés, dont 100 000 allocataires, pour 10,4 milliards d’euros d’encours fin 2011. La gestion des actifs est confiée à CNP et à trois assureurs : Axa, Groupama et Allianz. »[3]

 

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