La Syrie menace la France
Hollande s’est mis tout seul dans de beaux draps. Pour s’en sortir, il fait appel à l’union sacrée.
Comment y arriver sinon que d’inverser les rôles. Ce n’est plus la Syrie qui est agressée par une coalition au mépris de toutes les règles et usages de droit international, mais c’est la France qui est menacée par la Syrie.
L’interview de Bachar Assad est à double tranchant pour les deux parties : Hollande et Assad.
Soit les Français trouvent que Assad est logique et cohérent avec lui-même et défend une cause juste, la sympathie envers lui va augmenter encore le pourcentage des opposants à cette guerre infâme contre la Syrie.
Soit les Français réagissent par patriotisme et cautionnent une guerre pour sauver la face de leur Président.
Je penche pour la première hypothèse. Parce que l’UMP a d’ores et déjà marqué une fissure dans le consensus habituel sur la Syrie.
Bien sûr, les politiques continuent de présenter Assad comme un sanguinaire, un monstre froid et calculateur. Terrifiant d’autant plus qu’il a une apparence tout à fait normal, qu’il est décrit comme timide, cultivé et réservé. Il leur reste l’indignation contre l’attente du vote du Congrès américain pour savoir si la France va faire la guerre ou pas, une question de souveraineté et accessoirement sur la question de la légalité internationale.
"Le dirigeant syrien décrit le Moyen-Orient comme "un baril de poudre". Et en cas de frappes militaires contre son pays, il prédit : "le chaos et l’extrémisme se répandront. Le risque d’une guerre régionale existe".
Enfin le président syrien se fait menaçant et prévient de possibles "répercussions" contre les intérêts français en cas de frappes. "Quiconque œuvre contre les intérêts de la Syrie et de ses citoyens est un ennemi. Le peuple français n’est pas notre ennemi, mais la politique de son État est hostile au peuple syrien, détaille Bachar al-Assad. Dans la mesure où la politique de l’État français est hostile au peuple syrien, cet État sera son ennemi"."
Le Figaro s’est justifié pour son interview en voulant marquer qu’il ne se rallie pas à l’ennemi "
L’éditorial d’Alexis Brézet, directeur des rédactions du Figaro.
Bachar el-Assad n’est pas un dictateur ordinaire : c’est un tyran implacable qui a délibérément choisi de réprimer dans le sang - par des moyens abominables - la révolte de son peuple. Dans cette région du monde, pourtant habituée au pire, sa froide cruauté est un motif d’unanime indignation. Il est aussi le meilleur allié de l’Iran et du Hezbollah et, à ce titre, une pièce essentielle de l’axe radical qui met en péril l’équilibre du Proche-Orient. Pour lui, enfin, il nous le dit sans fard, la France se conduit « en ennemi »…
Cela me rappelle la politique des Anglais vis à vis de Sinn Fein. Leurs médias audiovisuels doublaient la voix des leaders quand ils s’exprimaient. Une façon d’empêcher toute proximité avec les Anglais au risque de voir émerger de l’empathie envers eux.
"Dans le conflit qui oppose depuis des siècles les nationalistes irlandais et la couronne d’Angleterre, l’un des leaders de l’IRA, président du Sinn Fein, Gerry Adams est devenu depuis les années 70, l’ennemi public n° 1 pour les Anglais.
La censure instaurée par Madame Thatcher conduit à une situation absurde suite au décret disant "la voix d’aucun membre du Sinn Fein ne doit être diffusée sur toutes les radios ou télévisions".
Résultat, quelques courageux journalistes font doubler les voix des membres du Sinn Fein par des comédiens professionnels."
Pour ce qui est de l’interview de Bachar Al Assad, et malgré les analyses biaisées que les journalistes et les analystes noyent ses paroles, la plupart des commentaires des lecteurs de Le Figaro en ligne montrent plutôt une sympathie et jugent sévèrement la politique belliqueuse de Hollande.
Syrie : les "preuves" françaises déclassifiées, Al-Assad menace "les intérêts de la France"
Tags : International Syrie
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