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3 cours "élémentaires"

A la manière de Sisyphe, que ça soit à titre individuel ou collectif, il faut toujours tout recommencer. Des forces ne cessent malheureusement de détruire les efforts et la culture d'émancipation. Sans arrêt, emporté par l'ordre social, la machine, et la propagande du système, on oublie trop vite l'essentiel et notamment, tous les petits outils de pensée qui viennent de loin et qui permettent normalement d'éviter bon nombre de pièges.

 

De ce point de vue-là, on pourrait donc envisager des Universités de l'élémentaire !

 

Je précise qu'en cherchant à faire cela, je ne me prétends supérieur à personne et j'appelle d'ailleurs tout le monde à produire en pagaille aussi ce qui leur semblera être leurs "cours élémentaires". Avec passion, je m'intéresserai à ce qui paraît "élémentaire" à untel ou untel.

 

Faire cela, c'est simplement vouloir dire aux autres, en ces temps troublés, et de sur-information, ce qui nous semble encore plus élémentaire que le reste.

 

Le mot "élémentaire" est donc à prendre en fait dans son sens littéral. (c'est-à-dire : ces éléments premiers, insécables, qui font que les choses tiennent ou peuvent tenir)

 

Voici donc 3 prises de paroles qui se veulent trois rappels fondamentaux :

 

Le premier sur l’idée qu’il y a bien un espace public et des espaces privés sinon ça marche pas (si tout est privatisé comme aujourd’hui, ça ne marche pas. Si "l’égalité républicaine" n’existe que pour l’entrée à la piscine et l’obligation d’aller à l’école du système, on ne peut pas parler "d’égalité républicaine") :

 

 

Le deuxième sur l’idée qu’il y a bien aujourd’hui un Pouvoir qui nous contraint, qui nous manipule (Nous ne sommes pas en démocratie). Si on fait comme si y’en avait pas ou si nous oublions trop facilement les vrais contre-pouvoirs, on sera en servitude, et puis c’est tout.

 

 

Et enfin sur "l’idéologie du travail" (fiche de lecture d’un texte de Jacques Ellul) qui nous oblige à savoir distinguer le travail (ou plutôt l’activité), de ce qui relève d’une vraie idéologie avilissante au service des exploiteurs (et il n’y a bientôt plus que ça)

 

 

Dans la vidéo sur "l’idéologie du travail", je pointe deux fois la vidéo d’Albert Jacquard suivante :

 

Pour terminer, sachez que j’ai rassemblé beaucoup d’autres ressources pour tenter de s’émanciper des idées pernicieuses sur le travail sur ce billet : "Le travail, ressources philosophiques diverses". (Je vous invite à aller le consulter). On y trouve notamment beaucoup de choses sur une idée émancipatrice très importante (élémentaire !), celle de "travail libre" grâce au philosophe Alain (N.B : Quelqu’un comme Franck Lepage en parle également très bien - et je vous invite donc à aller regarder les conférences de la Scop le Pavé sur le travail).

 

Ne soyons pas dupes. Cessons - enfin ^^ - d’être pris pour des cons. Un autre monde est possible.

 

Sylvain Rochex, décembre 2013.

Tags : Travail




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3 réactions à cet article    


  • 5 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 30 décembre 2013 10:55

    J’aime bien ce travail de réinformation par le bas, en dehors des circuits très fermés de l’académique, et cette focalisation sur l’élémentaire. On remarque aisément qu’aussi bien au niveau de l’éducation nationale que celui universitaire, les bases ne sont jamais qu’approchées en surface, puis considérées comme acquises pour toujours, ce qui a comme conséquence un apprentissage à partir des représentations sociales (communes et en dehors de l’école) plutôt que profondes et rationnelles. Et comme on le sait tous, qui dit bases fragiles dit château peut-être, mais château de cartes. Reprendre les bases de notre savoir par la base sociale me paraît doublement bénéfique. Ivan Illitch ou Paulo Freire ont assez insisté sur les méfaits de l’école et du mouvement de scolarisation de la société. On devrait créer des réseaux d’apprentissage et de connaissance indépendamment des institutions. Que celui qui désire apprendre sur un sujet puisse trouver celui qui désire transmettre de la connaissance, celui qui veut échanger des connaissances devrait trouver son double également à travers ces réseaux. Celui qui enseigne pourrait recevoir des facilitations sociales sur lesquels se mettent d’accord les acteurs du réseau etc. Bref, dans tous les cas, il convient de soutenir la transmission de la connaissance.


    Concernant les bases élémentaires, pour apporter quelque peu d’utilité à ce commentaire, outre les remerciements pour les 3 vidéos du dessus (même si franchement ce masque est vraiment moche, d’ailleurs j’ai préféré la troisième vidéo, sûrement que l’absence de masque y joue pour quelque chose, la distance est déjà grandement instaurée par la relation virtuelle impersonnelle, pas besoin d’ajout), voici mes trois bases :

    1. Le don comme fondement des relations sociales. Ce n’est pas un pieux voeux que cette considération, mais ce qu’on appelle un invariant anthropologique, à la base de toute société sur terre. Le libéralisme, qu’il soit de gauche (dirigé par le soi-disant progrès social) ou de droite (régit par le contrat économique), est le premier courant de pensée et de pratique mis en place qui sape cet invariant anthropologique, qui sape ce qui nous rend humain, ce qui nous permet de vivre. Le libéralisme prône l’émancipation des institutions sociales en tant que ciment social, jugées trop pesantes. Emancipation des tabous économiques pour la droite, valorisation du travail productif et du gain économique, émancipation des structures jugées conservatrices pour la gauche (famille, religion etc). Libéré de l’engagement envers autrui (dette sociale), l’homme surmoderne (Augé) se croit libre. C’est vite oublié que l’homme est avant tout social, c’est-à-dire politico-mystique et culturel. En réalité, ce n’est pas le contrat (qu’il soit politique ou social) qui crée la relation sociale, mais le don. Mauss découvre que le don est obligé et oblige, il est partout. Il induit une triple obligation : donner-recevoir-rendre. Donner les femmes de sa famille permet le contrat politique entre groupes, et aussi d’en recevoir d’autres. Si le projet libéral est compréhensible une fois recontextualisé, aujourd’hui il apparat clairement comme chimérique et enfantin, l’homme étant par nature à la fois généreux et toujours endetté envers sa communauté, sa mère qui lui a donné naissance etc. Pourquoi ne pas se pencher sur un système où les invariants anthropologiques ne sont pas sapés mais valorisés ? Ou le don et le contre-don remplacerait le contrat ? C’est le seul moyen de (se) redonner une identité collective, en chassant l’impersonnel, ce qui permettrait un engagement politique spontané. 

    2. La réimbrication de la sphère économique
    Une fois les bases philosophiques du libéralisme contrées, inutile de tergiverser trop longtemps avec des libéraux "classiques" (ceux qui pensent qu’aujourd’hui on vit dans un monde soviétique et qu’il faut plus de libéralisme), le projet étant non seulement chimérique et enfant, mais également suranné, une fois qu’on le conjugue (dialectique) avec la dynamique du Capital (et du capitalisme, à savoir l’accumulation infinie, la croissance continuelle). Il y a trop de Capital en circulation, certaines personnes ont acquis trop de pouvoir, il y aura toujours plus de salariés dans les multinationales et moins de PME. C’est ce qu’on voit en France, en Italie, mais également un peu en Suisse, qui est pourtant le pays dont les banques possèdent le plus de capitaux à prêter (on préfère désormais faire des prêts à la consommation via les leasings et autre que des prêts dans le monde de la petite entreprise). Vu que le libéralisme économique, réel, n’est plus possible, alors on se concentre sur le libéralisme comme style de vie, c’est ce qu’on appelle le néolibéralisme, à savoir ce mouvement de désimbrication de l’économie par rapport aux autres sphères sociales, par un conditionnement anthropologique (notamment via des chocs sociaux comme le terrorisme ou l’austérité). Pour justifier l’autonomisation complète du Capital, son règne absolu, il faut le consentement des masses, qui sont transformées en homo libéral au sens caricatural du terme. Il doit devenir une synthèse du libéral de gauche (dépolitisé et se croyant libre) et du libéral de droite (se réalise à travers le travail) : gauche des valeurs et droite du travail. L’économie n’est pas le politique, n’est pas la sphère centrale de nos vies. Les besoins ne sont pas infinis, et la machine de production a un rôle précis qu’il convient de retrouver. Cette dernière doit satisfaire les besoins d’un groupe. Si celle-ci remplit son rôle, alors on a une société d’abondance. Dans la notre, la consommation implique la frustration, parce qu’on se prive d’autre chose et qu’on désire une autre à peine l’achat réalisé. En ce sens, Marshall Sahlins montre très bien que l’âge de pierre est un âge d’abondance. Bref, il convient de redonner sens à l’économie, ce qui est faisable uniquement en remettant en perspective la sphère économique, en la relocalisant, en empêchant que des gens l’autonomisent.

    J’avais dit trois mais j’ai pris un peu de temps pour écrire les deux premières. Or je dois moi aussi aller travailler. Salutations !

    • 2 votes
      Qaspard Delanuit Gaspard Delanuit 30 décembre 2013 14:31

      Je n’écouterai que vos vidéos démasquées. Est-ce que je porte un masque, moi ? 


      • vote
        QaviQeQuarQo davideduardo 31 décembre 2013 02:29

        Sur l ideologie du travail :


        cela dépend ce que l on entend par travail :
        Si, quand je lis des livres de philo ou d économie en annotant dans les marges et en me faisant des résumés, pour mon propre plaisir,
        ou quand je sculpte un cartoon en papier mâché pour ma fille,
        ou quand j eleve mes poules....

        ...on considere cela comme du travail, alors oui, je dirai que le travail est indispensable.
        Toi meme, le catalyseur, ton travail de cours sur video ou tes conférences sont du travail, et toi meme tu ne dis pas autre chose quand tu conseilles aux gens de devenir de vrai citoyens : qu ils travaillent sur eux memes, qu ils étudient la philosophie politique....
        et tu critiques cette oisiveté qu ils ont a préférer la passivité du téléspectateur plutot que ce travail que tu leur proposes.

        C est cette oisiveté qui est critiquable je pense, ne s intéresser a rien, alisser passer les jours l un apres l autre sans rien apprendre, créer, enseigner..,..


        Apres, ils ont utilisé cette critique au service de l aliénation du salariat qui est le nouvel esclavage moderne.
        Si le travail c est cela , alors oui cette idéologie est critiquable.



        Apres que ces activités, ou travaux te fasse vivre ou non, qu a coté de tes activités tu ais une vie frugale, ce n est pas un probleme.
        L ideologie du travail pousse surtout les individus a rechercher par leur travail leur place de consommateur.



        Je mettrais un bémol tout de meme a ta critique du fait que l on a pas a chercher a savoir comment tu gagnes ta vie.
        C est au contraire tres important car beaucoup de personne se disant anarchistes (ou apparentés) vivant en fait du RMI-RSA sont en pleine contradiction.


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