Le « Nouvel Obs » terrifié par Naulleau
Bruno Roger Petit, chroniqueur politique au nouvel observateur est terrifié par les propos qu’Eric Naulleau a tenu dans cette vidéo :
Le lien vers l’ article au complet : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1121261-organiser-un-debat-dieudonne-zemmour-a-la-tele-le-terrifiant-projet-d-eric-naulleau.html
Voici quelques perles de l’article, à vous de juger :
Éric Naulleau a déployé en quelques secondes, tout l’arsenal de ceux qui entendent jouer les avocats du diable de l’ex-comique, notamment ceux qui, tout en reconnaissant les dérives de Dieudonné, minimisent de façon objective le sens et la portée de ses propos antisémites, en continuant à le considérer comme un interlocuteur ordinaire, un humoriste de talent, un personnage encore fréquentable que l’on doit encore inviter à la télévision, parce que malgré tout toujours campé dans le champ du débat républicain.
De ce point de vue, la séquence ’’Naulleau avocat du diable de la liberté de parole de Dieudonné’’ mérite un petit décryptage, car elle comporte un aspect terrifiant qui en dit long, hélas, sur l’époque.
"Si on me demande, j’inviterai Dieudonné"
’’On a l’impression que l’on prend un marteau-pilon pour écraser un moustique. On a l’impression que le seul problème en France c’est Dieudonné, y a des gens qui commencent à dire mais pourquoi le gouvernement n’est pas aussi réactif dans d’autres domaines’’ a commencé Naulleau, avant d’ajouter : ’’Dieudonné est un humoriste, car il est de bon ton de nous dire aujourd’hui que ce n’est pas un humoriste, y a tout une partie de son spectacle qui est humoristique, il faut l’applaudir ! Quand il dérive de manière antisémite, il faut le sanctionner.’’
’Faut l’inviter à la télévision ?’’ demande alors le chroniqueur Augustin Trapenard, bien inspiré.
Réponse : ’’Je n’ai pas de liste noire, je discute avec qui se présente à condition qu’il accepte la contradiction.’’
Au nom de quoi donnerait-on la parole à Dieudonné ?
Stupeur du téléspectateur et du citoyen. Il est dommage, mais c’est hélas le travers du "Grand journal" où le prompteur oblige Antoine de Caunes à un timing serré, où les séquences s’enchaînent, qu’Éric Naulleau n’ait pas été poussé à préciser sa pensée.
Car enfin, à quoi joue donc Éric Naulleau ? Ce qu’il préconise est tout à la fois insensé et dangereux. Mettre en scène un Dieudonné starisé, face à lui-même et Éric Zemmour, oui, c’est un projet de télévision terrifiant.
Contraindre Dieudonné à ’’accepter la contradiction’’ dit Naulleau. Mais comment ? Au nom de quoi ? On connaît la dialectique rodée de ceux qui portent la parole antisémite dès lors qu’ils sont questionnés directement sur le sujet. Imaginons Naulleau face à Dieudonné : ’’Êtes vous antisémite ?’’ demandera l’animateur. Et l’autre répondra, reprenant des éléments de langage de son spectacle-meeting : ’’Moi pas du tout... En revanche, ce sont les Juifs qui ont un problème avec tout le monde’’... Et ainsi de suite... Est-il bien nécessaire de tendre ainsi un micro, de fait complaisant, à Dieudonné ?
Est-il bien nécessaire de se lancer dans un exercice dont le résultat est d’avance évident, pour le seul plaisir de proclamer que l’on a pas de liste noire ?
Applaudir ses blagues revient à le blanchir
Éric Naulleau, qui joue les chevaliers blancs de la liberté d’expression et d’opinion (se servant de Dieudonné pour défendre son ami Zemmour, ne soyons pas dupes) commet la plus grande des erreurs. Dieudonné est un bloc, et il doit être combattu en bloc.
Il n’y a pas à distinguer entre le formidable humoriste qu’il faut applaudir quand il est drôle, ce que recommande Naulleau, et celui qui serait un occasionnel antisémite qu’il faut sanctionner, parfois. Ce que recommande l’animateur de Paris Première est de ce point de vue sidérant. Applaudir Dieudonné quand il ne fait pas de blagues antisémites (ce qui est de plus en plus rare) revient à le blanchir, lui accorder une certaine respectabilité, lui offrir des circonstances atténuantes que ses propos antisémites ne méritent plus.
Naulleau commet la même faute qui l’a ainsi poussé à commettre un livre avec Alain Soral.
Naulleau ne veut pas comprendre qu’il y a des idéologies qui ne donnent pas lieu à débat.
Il n’y pas de débat à avoir avec Dieudonné au sujet du discours tenus durant des meetings présentés comme des spectacles. Il n’y a pas à lui demander s’il souffre de ce qu’il inflige aux autres. Il n’y a pas à lui suggérer de réitérer à la télévision les horreurs qu’il profère dans son théâtre et qu’il entend propager dans toute la France. Il n’y a pas à poser en victime celui qui est un coupable condamné à de multiples reprises et qui par ailleurs ne ne s’est pas acquitté de sa dette envers la République.
Tags : Eric Zemmour Dieudonné Eric Naulleau
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