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Accueil du site > Actualités > Politique > Le clivage gauche/droite est-il vraiment obsolète ?

Le clivage gauche/droite est-il vraiment obsolète ?

C'est à la mode depuis une bonne dizaine d'années, on nous explique un peu partout que les notions de gauche et de droite n'ont plus, aujourd'hui, aucune signification et que les véritables clivages sont ailleurs. Ainsi, certains estiment que ces clivages s'appliquent entre les libéraux d'un côté qui s'opposent aux anti-libéraux de l'autre tandis que les seconds prétendent que cela concerne les sionistes faisant face aux antisionistes et enfin les troisièmes (non sans raison d'ailleurs) vous expliquent que nous faisons face actuellement à une vision mondialiste en opposition à une vision patriotique des civilisations.

 

En réalité, ils ont tous à la fois raison et tort. Raison car ces clivages existent bel et bien et tort car chacun de ces clivages demeurent partiels et ne permettent pas de tout englober. Reste alors cette bonne vieille opposition "gauche/droite" qui serait, soit-disant, à passer aux oubliettes. 

 

A tous ceux qui prétendent que cette opposition gauche/droite n'existe plus, je réponds : oui c'est vrai mais pour une raison toute simple : c'est que la vraie droite a disparu du champ politique depuis une bonne trentaine d'années ! Idéologiquement parlant, la gauche débat avec elle-même ! Mais pour bien le comprendre, il convient, avant tout, de bien expliciter ce que l'on entend au-travers de ces notions. 

 

Au préalable, revenons donc sur cette sempiternelle interrogation : qu’est-ce que la gauche et qu’est-ce que la droite ? A titre personnel, je tiens à préciser que je n’ai pas la prétention, à moi tout seul, de régler cette éternelle question, tant ces notions gauche/droite ont été fluctuantes au cours de l’Histoire. Mais je tenterai simplement ici de dégager ce qu’on appelle des constantes ou des marqueurs permettant de bien les distinguer.

 

- Ainsi la droite, d’après moi, consiste à défendre une vision verticale de la société, c’est à dire se rattachant à un ordre naturel (ou divin) impliquant, par voie de conséquence, une inégalité de fait entre les individus. Donc la Justice, selon une idéologie de droite, se définit par la volonté de conserver les traditions se rattachant à cet ordre naturel. Les sociétés antiques, notamment sous l’impulsion de Platon, fonctionnaient sur ce principe. Mais une telle société reposant uniquement sur le mode vertical nous apparaît, à juste titre, comme une société totalitaire (au sens où celle-ci englobe l’individu) dans la mesure où l’on faisait fi de toute individualité, les individus n’ayant aucune existence propre hors de la société (Cité). L’individu, d’après la vision antique, était soumis uniquement à un déterminisme ’naturel’ (on dit aujourd’hui génétique) et c’est à partir de ce prisme de la Nature (inégalitaire par définition) que l’on a justifié l’esclavage.

 

- Face à cette vision verticale, la gauche (toujours selon moi) défend, au contraire, une vision horizontale de la société, c’est à dire que la Justice ne se rattache plus à un quelconque ’ordre naturel’ mais passe par ’l’égalité’ entre les individus. Cette notion d’égalité est LE marqueur de la gauche et ce, quelques soient les époques. La gauche, dans sa terminologie, et afin d’arriver à cette égalité, utilisera le terme de "progrès social". Donc l’idéologie de gauche, en opposition à celle de droite, a vraiment pris racine à partir de l’époque moderne (sous l’impulsion de Hobbes, Locke,...et de la philosophie humaniste en général) en voulant, en quelque sorte, en finir avec la Nature. L’individu étant, selon la vision moderne, essentiellement le produit d’un déterminisme socio-culturel. En conséquences, l’individualisme, ou l’individu mis au centre de la civilisation, résulte bien d’une vision de gauche, l’individualisme s’accompagnant nécessairement de l’égalitarisme.

 

Donc la dichotomie gauche/droite ou verticale/horizontale, si l’on accepte l’approche telle que je la propose, remonte en fait bien en amont de celle que l’on attribue classiquement à l’époque révolutionnaire, c’est à dire séparant les parlementaires assis à gauche ou à droite de l’hémicycle selon qu’ils souhaitaient conserver, ou non, la monarchie. Je tiens à préciser que d’autres que moi accolent la notion d’égalité à la gauche, tel Marcel Gauchet, philosophe, dans une interview accordée au Point :

 

" Je dirais qu’il y a deux marqueurs principaux de l’appartenance politique : l’attitude que l’on a par rapport aux immigrés et à l’immigration, d’une part, et, d’autre part, le maniement du thème de l’inégalité qui reste le facteur structurant de la gauche"

 

Pour ma part, j’estime nécessaire qu’une civilisation, pour son bien-être, puisse fonctionner de manière dialectique entre la vision verticale inhérente à la Nature et la vision horizontale faisant place à une égalité "relative" (et non absolue) entre les individus. Or notre société, depuis l’ère moderne, a rejeté la Nature et a placé l’individu au centre de toute forme de philosophie, érigeant la notion d’égalité en tant que valeur suprême ! Dans ce contexte, je me définis donc comme étant "de droite" car soucieux de retrouver un peu de verticalité. Est donc de droite aujourd’hui toute personne remettant en cause l’égalité en tant que principe premier et, par voie de conséquence, remettant en cause la démocratie dans son essence même ! Or force est de constater qu’aucun parti politique de l’establishment, FN compris, ni même aucun dissident du net ne remet en cause l’égalité. Celui qui oserait une telle remise en cause serait immédiatement diabolisé, voire hitlerisé aussi bien par les médias mainstream que par les dissidents de la toile. C’est la raison pour laquelle j’affirme qu’une véritable pensée de droite n’existe, pour ainsi dire, plus sauf exceptions. Que l’on soit social-démocrate (= idéologie actuellement au pouvoir dans les pays occidentaux), libéral-libertaire, ou bien faisant partie de la dissidence marxiste, voire national-socialiste, tel Alain Soral, on est d’abord et avant tout socialiste, donc de gauche ! Ce que le gouvernement, via Valls, reproche en réalité à Dieudonné et aux "dissidents", si l’on traduit correctement, est d’être bien plus à gauche que lui.

 

Adrien Abauzit ou le principe de "l’aristo-démocratie"

 

En parlant d’exceptions, en voici une que j’ai découverte récemment grâce à un article posté sur agoravox tv. Il s’agit d’Adrien Abauzit, jeune historien et avocat, qui souhaite un régime se voulant une synthèse de l’aristocratie, soit le pouvoir qui reviendrait aux meilleurs (rien à voir avec les gens friqués ou une quelconque hérédité) avec une démocratie.

 

 

Ce principe d’aristo-démocratie conviendrait parfaitement à cette dialectique verticale/horizontale que j’appelle de mes voeux. Là où je diverge d’Adrien Abauzit porte sur son souhait de retour à un ’catholicisme d’état’. Mais, en tout état de cause, je me retrouve avec lui sur l’essentiel, à savoir la nécessité d’avoir, enfin, un réel débat sur les "bienfaits" que nous apportés la démocratie.

 

Au nom de l’égalité !

 

Comme je l’ai souligné, la gauche assimile la Justice avec l’égalité or pour un homme de droite, l’égalité peut parfois s’accorder avec la Justice (s’agissant de l’égalité des chances, ou l’égalité au-niveau de la "dignité humaine", vocabulaire employé à tort et à travers, surtout en ce moment...) mais elle n’est pas la Justice ! L’égalité aujourd’hui est devenu un totalitarisme par lequel on justifie toutes les aberrations modernes auxquelles on assiste :

 

- Au nom de l’égalité, on en arrive à justifier le "mariage pour tous", le mariage entre homosexuels devant être considéré comme égal au mariage traditionnel

 

- Au nom de l’égalité, on justifie la "théorie du genre" stipulant, pour schématiser que ce sont les ’constructions sociales’ qui font de l’individu un homme ou une femme. Le résultat étant que les hommes deviennent progressivement des "femmes comme les autres".

 

- Au nom de l’égalité, on insitutionnalise "l’antiracisme" qui criminalise toute forme de pensée jugée raciste ou antisémite, quasi-inexistante depuis fort longtemps mais revitalisée précisément grâce à cet antiracisme provoquant un ressentiment et communautarisant la société.

 

- Au nom de l’égalité, on a justifié le "colonialisme", à l’instar de Jules Ferry qui voulait "apporter la civilisation aux races inférieures" car tel était le devoir des "races supérieures". Et c’est en utilisant EXACTEMENT le même argumentaire de l’égalité que la gauche d’aujourd’hui justifie "l’anticolonialisme"

 

- Au nom de l’égalité, on criminalise les "riches" qui sont présumés exploiter le reste de la population.

 

- Enfin, au nom de l’égalité, on met progressivement en place un "Nouvel Ordre mondial" où les "peuples" existant depuis des millénaires sont tenus de disparaître et de fondre leur identité dans un même magma ! Les frontières étant, dans la pensée marxiste, le Mal absolu !

 

Le corps social : à l’image du corps humain ?

 

L’organisme est constitué de cellules qui s’organisent en tissus. Ces mêmes tissus répondent chacun à une fonction physiologique bien déterminée permettant à l’organisme tout entier son développement. Si quelqu’un nous posait un jour la question suivante : à choisir, estimez-vous que votre estomac est supérieur à vos poumons ? Nous lui répondrions sans hésiter que cette question est profondément débile car elle n’a aucun sens. Et bien pourquoi ne pas faire le parallèle avec l’individu en société ? J’ai pour ma part l’intime conviction que chaque être humain possède un don qui lui est propre et que la mise au service de ce don au sein de la collectivité permettrait, d’une part à tout individu de s’épanouir en se réalisant et d’autre part permettrait à la collectivité de se développer dans le bon sens. Chacun réalisant ainsi ce pour quoi il est naturellement destiné au service de ce grand tout qui le contient et le dépasse et que l’on appelle le ’Bien Commun’. Donc en d’autres termes, une société idéale aurait réussi à dépasser la notion même d’égalité ou de supériorité et d’infériorité, chacun étant à sa place et ne se comparant plus aux autres. Et le ’cerveau’ (c’est à dire les dirigeants) coordonnant l’ensemble de l’organisme (collectivité) permettant à ce ’grand tout’ de grandir !




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83 réactions à cet article    


  • 1 vote
    maQiavel maQiavel1983 20 janvier 2014 12:02

    Encore un article très intéressant micnet.

    Déjà très bien d’avoir précisé que le clivage gauche droite est fluctuants selon l’époque et d’avoir essayé de dégager des marqueurs intemporel permettant de les distinguer, cela permet de bien centrer la débat.

    Pour aller plus loin, il faut rappeler que le clivage gauche / droite était la transposition en France de l’opposition des tories / whigs en Angleterre, les premiers étaient partisans d’un ordre autoritaire théologico-militaire et hiérarchisé et les seconds progressistes étaient favorable à l’économie de marché et à l’émancipation de l’individu, et partisans de la révolution industrielle et scientifique. 

    Quand vous dites que Hobbes, Locke, la philosophie humaniste et libérale en général est de gauche, vous avez tout à fait raison et je me rappelle du débat que nous avions à ce sujet et vous rejoignez ma position, parce qu’à mon avis vous posez bien mieux la thématique.

    Néanmoins quelques remarques :

     

    1. Je ne suis ni de gauche, ni de droite, selon votre définition, pour des raisons trop longues à expliquer, cette précision est importante pour comprendre la subjectivité de ma critique.

    2.  Votre usage du terme « démocratie » dans le sens Tocquevillien qui ne permettra pas de comprendre de quoi on parle. L’usage du terme « démocratie » par Tocqueville est déjà tronqué, il aurait été peut être plus adéquat de le remplacer par un autre mot comme « ochlocratie ».

    3.  Selon votre définition, national socialisme et fascisme sont de droite  ! Il ne faut pas faire du Jean Robin dans le style «  national-socialiste =avant tout socialiste, donc de gauche ». Le fascisme et le nazisme sont les seules idéologies modernes à avoir été pensé comme inégalitaire dès le départ, et a avoir une conception holiste de la société et quand on analyse bien ce sont les seules idéologies moderne (précision importante car les traditionalismes qui ont à peu près la même représentation du monde ne sont pas moderne) à se référer au « bien commun ». Ce qui me fait dire une chose : aujourd’hui, selon votre définition, la droite, ce sont les faschos. smiley

    4. Ne pas confondre égalité et indifférenciation /uniformisation car la gauche ne remet pas en question la notion de hiérarchie, disons qu’elle l’inverse  !

    Pour ma part, je crois que la permanence de la gauche est plus le progrès que l’égalité et à un certain niveau les deux se combinent mais c’est à discuter …


    • vote
      maQiavel maQiavel1983 20 janvier 2014 19:01

       

      Oui mais il va falloir que vous en passiez par là micnet, vous parlez du clivage gauche / droite, vous êtes obligé de classifier le nazisme et le fascisme.

      Vous les classez à gauche selon votre paradigme (vision horizontale / verticale) , expliquez pourquoi ?

      Pas d’histoires à la Jean Robin du genre « Mussolini était socialiste avant de fonder le fascisme donc fascisme = gauche » ou « national-socialiste =avant tout socialiste, donc de gauche », je parle du fond idéologique, de leur représentation du monde, en quoi selon vous ces mouvements étaient égalitariste ? Vous voyez bien que selon votre propre conception du clivage gauche /droite, il est impossible de les mettre à gauche ? Je suis entrain de vous pousser amicalement à réfléchir sur la question du fascisme ...


    • vote
      maQiavel maQiavel1983 20 janvier 2014 21:23

      Pardon erreur pour le dernier message


    • 3 votes
      Croa Croa 20 janvier 2014 12:14

      C’est du n’importe quoi ! La gauche et la droite n’a qu’une référence sûre, c’est la place occupée par les députés à la chambre. Historiquement la gauche était populiste et la droite élitiste. Sur cette base là il faut bien reconnaître que c’est la gauche qui a disparue et non pas la droite (Le classement proposé par l’auteur est erroné et donc sans intérêt.) . Reste un clivage totalement artificiel puisque les partis de gauche ou de droite tels que définis autrefois n’existent plus. Ce clivage artificiel repose sur du n’importe quoi évidemment et les partis se voulant de gauche (gauche usurpée car elle n’existe plus !) défendent par exemple les homosexuels mais demain ils trouveront bien d’autres choses. Quand aux citoyens ils leur faut évidemment chercher d’autres repères que ce clivage droite-gauche qui ne correspond plus à rien s’ils veulent comprendre encore quelque chose en politique et certainement commencer par virer tous les élus du moment !


      • 1 vote
        micnet 20 janvier 2014 12:30
        @Croa

        " La gauche et la droite n’a qu’une référence sûre, c’est la place occupée par les députés à la chambre"

        Cher ami, ce n’est pas le tout de croasser pour contredire : il faut aussi ARGUMENTER smiley Mes critères de définition concernant la gauche et la droite ne sont pas une science exacte mais ils sont suffisamment précis pour que, le cas échéant, vous puissiez les remettre en question sur le fond, ce que vous n’avez pas fait...
        Vous vous contentez de dire que le critère est : assis à gauche ou à droite de l’assemblée ! Super, ça, ça fait vachement avancer le schmilblick ! Et si un député communiste, se rendant à l’hémicycle, se trompe un jour de place en s’asseyant à droite, vous le classez à droite ?





      • 1 vote
        Croa Croa 20 janvier 2014 20:01

        Moi non, c’est lui qui se classerait à droite !


      • 10 votes
        Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 20 janvier 2014 12:26
        "Le clivage gauche/droite est-il vraiment obsolète ?"

        Oui et depuis au moins 30 ans. 

        • 2 votes
          erQar erQar 20 janvier 2014 12:46

          @Qeneral Qaspard
          -
          Je dirais même plus depuis la révolution industrielle, voir peut être à la révolution française.
          -
          Un bougi bougla qui veut nous faire croire que le peuple à toujours eu son destin en main. Pathétique micnet... il y a toujours eu qu’un seul pouvoir, c’est celui du capital.
          -
          La seconde question est à partir de quand le capital n’était pas présent dans le système politique ?
          -
          Et aussi la notion de libéral est un terme fourre tout...il faudrait préciser sa pensée.
          -
          Quoiqu’il en soit aujourd’hui, il y a l’hyper classe d’un côté et les autres de l’autre...
          -
          A bon entendeur


        • 1 vote
          micnet 20 janvier 2014 13:16


          "Pathétique micnet... il y a toujours eu qu’un seul pouvoir, c’est celui du capital."

          ---> Sacré Erdar, pardon ErQar : c’est vrai que le pouvoir du capital à l’époque de l’Antiquité, du Moyen-âge et même jusqu’au XIX è siècle était absolument considérable. smiley
          (Et oui : l’Histoire du monde ne commence pas au XXè siècle...

        • vote
          erQar erQar 20 janvier 2014 13:32

          Sacré Erdar, pardon ErQar : c’est vrai que le pouvoir du capital à l’époque de l’Antiquité, du Moyen-âge et même jusqu’au XIX è siècle était absolument considérable. 
          -
          Lorsque, je parle de la révolution française...c’est avant tout un point de départ pour le projet de domination.
          Lorsque vous bâtissez une maison, cela commence passe par une esquisse...un avant projet.
          -

          Et oui : l’Histoire du monde ne commence pas au XXè siècle...

          -
          C’est à partir du XXème siècle, que les fondations sont posées avec la révolution industrielle.


        • vote
          maQiavel maQiavel1983 20 janvier 2014 12:29

          Sinon, je pense que l’une des grandes faiblesses de la pensée de droite, c’est cette inaptitude à comprendre les processus historiques et sociaux, même chez les meilleurs comme Alain de Benoist.

          C’est à dire que la droite appréhende l’histoire à partir de photo prise à des instant t :

          -Pour les meilleurs, sur ces photos, on voit Hobbes, John Locke, Adam Smith, et d’autres philosophes humanistes et libéraux.

          -Pour les plus délirant, sur ces photos il y’ a le complot judéo -maçonnique.

          Et ces photos bien entendu expliquent le monde  tel qu’il est aujourd’hui  !

          Mais cette droite ne se dit jamais que ces philosophes, ces judéo maçons étaient eux-mêmes les produits de société en transformation. Qu ‘ est ce qui est à l’ origine de ces transformation ? Le processus à l’origine de ces transformations, le capitalisme, n’est pas le produit d’une pensée structurée, il est le produit d’un enchainement de faits non programmé, de collisions entre plusieurs facteurs très complexes (l’existence même de la société marchande, l’usure juive, génoise, vénitienne, les structures socio -étatiques Européennes, la découverte du nouveau monde, l’expansion démographique Européenne, les progrès techniques etc.).

           Ce sont des questions que la droite ne se pose jamais ou alors de façon périphérique alors que c’est une problématique centrale, c.à.d. qu’ à l’ origine du processus de ces transformations historiques et sociales , on retrouve les interactions sociales , quand elles changent par une pratiques particulière ( la pratique capitaliste) , les mentalités changent ( la praxis capitaliste ) et la société change. Les philosophes et les judéo maçons n’existent que pour en prendre acte sur le plan philosophique, politique , et culturel.

          De la même manière, les nouvelles technologies de la connexion transformeront profondément le monde car elles modifient les interactions sociales, un jour un John Lacke produit de cette société virtuelle philosophera et conceptualisera cette nouvelle société, et des gens de droite des siècles plus tard nous expliqueront à partir d’une photo que c’est John Lacke qui l’a produite …

          Bref, l’égalitarisme n’est qu’une conséquence d’un processus social qui s’appelle le capitalisme …


          • 1 vote
            Qamarad Qamarad 20 janvier 2014 12:56

            Exact, c’est une intuition que j’ai depuis longtemps. On pourrait prolonger la réflexion : les marxistes-léninistes (les mouvements anticapitalistes, socialistes, révolutionnaires) sont toujours à la pointe quant à la description de l’ingénierie, de l’histoire et du processus capitaliste. Le tout dans un discours franchement abstrait, théorique et inaccessible pour qui veut comprendre le fond des choses. Les discussions sur ce site m’ont incité à lire Marx sérieusement. Pile ce que je craignais...
            De l’autre côté, la droite monarchiste, traditionaliste se cantonne à désigner les élites en place sans comprendre le processus historique qui les a mises en place.
            L’article se veut profond, et il l’est sur certaines notions. Par pitié Micnet , évitez la prochaine fois les anathèmes sur la gauche, le socialisme qui seraient le mal absolu (robinou et les libéraux incultes le font assez bien).


          • 3 votes
            Éric Guéguen Éric Guéguen 20 janvier 2014 13:31

            "Bref, l’égalitarisme n’est qu’une conséquence d’un processus social qui s’appelle le capitalisme …"
             
            M’est avis que votre "bref" est trop bref. Vous évacuez beaucoup de choses, ce qui rend votre phrase partiellement fausse il me semble. Pour moi, l’un et l’autre ont mûri ensemble. Ce sont les forces du marché qui ont sapé la verticalité politique au grand bonheur de la base, ces mêmes forces demandent aujourd’hui leur dû, et c’est la base qui trinque le plus.


          • vote
            maQiavel maQiavel1983 20 janvier 2014 13:50

            @Qamarad

            Je ne trouve pas que micnet ai fait des anathèmes sur la gauche ou le socialisme, il y’ a à redire mais j’ai trouvé son exposé plutôt bon.

            Mais je lui recommande d’aller aux sources du socialisme des origines, ce que les libéraux font très peu …

            @Gueguen

            Quand je dis bref, c’est bien ce que ça veut dire, je fais très très très bref, je’ ai laissé de coté tous le processus social qui a mené à cet égalitarisme, je ne voulais pas surcharger le com.

            Mais avant de faire cela, votre commentaire me permet de vous faire le même reproche que je fais à la pensée de droite, celui ne pas considérer les processus sociaux et historique comme dynamique.

            Quand vous dites « Ce sont les forces du marché qui ont sapé la verticalité politique au grand bonheur de la base » vous faites aussi très bref, mais je connais vos thèses donc je comprends de quoi vous parlez  !

            Les forces du marché ont séduit partiellement la base, vous avez donc partiellement raison mais ce que vous ne voyez pas, c’est qu’il a fallu d’ abord faire usage de violence !

            Les deux mamelles du capitalisme sont séduction et violence, vous évacuer trop vite la seconde mamelle comme si un bon matin, les prolétaires étaient heureux par un ciel gris de se rendre à l’usine pour faire tourner la machine. Il a d’ abord fallu saper par la violence les bases d’autonomie économique, politique et culturelle du peuple ( majoritairement paysans et vivant dans des communautés autonomes) pour en instaurer de nouvelles , et cela , c’ est le processus de prolétarisation indispensable à l’ accumulation primitive du capital !


          • vote
            Éric Guéguen Éric Guéguen 20 janvier 2014 14:19

            En mettant au même plan ce que vous appelez "séduction" et ce que vous appelez "violence", vous passez sous silence le caractère insidieux du marché (notez que j’emploie plutôt "marché" que "capitalisme").
            Je veux dire par là que la logique marchande a percolé dans la société avant de s’établir durablement, de s’imposer et de pervertir le pouvoir. Un événement comme 1789 est l’arbre qui cache la forêt, et c’est à vous, finalement que je ferais le reproche que vous m’adressez. Vous n’avez pas parlé de 1789 ou de toute autre date, résultantes d’un processus plus que temps inauguraux. En mettant l’accent sur la violence, vous semblez condenser le changement qui s’effectue dans le temps en un centre névralgique. Or, il n’y a pas violence à proprement parler, c’est le constat actuel qui vous fait dire ça, au vu de la misère dans laquelle vivent certains à côté du faste quotidien de certains autres. Le marché s’installe et prend ses aises peu à peu, et les grenouilles que nous sommes se sont retrouvées cuites sans avoir senti le moins du monde la température de l’eau augmenter.
            Voilà où je veux en venir : le marché a opéré bien plus qu’un rapport de forces, il n’a pas eu à forcer les murailles, on lui a ouvert la porte.
            Qu’il y ait eu des expropriations (violentes), c’est certain, mais elles ne sont rien au regard de la propriété privée et du souci de confort généralisés dans les esprits.


          • vote
            maQiavel maQiavel1983 20 janvier 2014 15:07

            @Gueguen

            -notez que j’emploie plutôt "marché" que "capitalisme

            R / Précision très importante en effet. Quant à moi, à partir de maintenant j’emploierai le terme « capitalisme » plutôt que « marché » (qui est inclut dedans).

            -Je veux dire par là que la logique marchande a percolé dans la société avant de s’établir durablement, de s’imposer et de pervertir le pouvoir.

            R / Le terme « percoler » convient tout à fait  ! Vous avez raison mais il faut garder une chose à l’esprit : avant la révolution capitaliste de 1789, la très grande majorité de la population était paysanne (jusqu’ à la fin du 19 ème d’ ailleurs) et une très faible proportion de cette population était déjà dans le temps capitalistique.

            -Un événement comme 1789 est l’arbre qui cache la forêt

            R / Je dirai même plus : il est le résultat d’un processus qui a démarré 300 ans plus tôt.

            -Vous n’avez pas parlé de 1789 ou de toute autre date, résultantes d’un processus plus que temps inauguraux

            R /Bien sur je reste superficiel en me limitant à énumérer les point s fondamentaux qui ont engrangé ce processus (l’existence même de la société marchande, l’usure juive, génoise, vénitienne, les structures socio -étatiques Européennes, la découverte du nouveau monde, l’expansion démographique Européenne, les progrès techniques). Mais je crois que beaucoup de gens abordent ce sujet dans de nombreux livres, je ne vais pas m’étendre dans les détails ici.

            -En mettant l’accent sur la violence, vous semblez condenser le changement qui s’effectue dans le temps en un centre névralgique

            R / Oui et je l’assume complètement  ! Je dirai qu’il y’ a des centres névralgiques temporels  (suivant la localisation) qui correspondent au changement de la structure politique au temps t dans un lieu donné. Ce changement est le résultat des modifications socio économiques lente et pernicieuse en amont mais il correspond au besoin de la nouvelle structure sociale d’user de la coercition pour, d’ abord légitimer son existence et ensuite étendre son empire en s’appuyant sur l’Etat et son monopole de violence légitime.

            -Or, il n’y a pas violence à proprement parler, c’est le constat actuel qui vous fait dire ça, au vu de la misère dans laquelle vivent certains à côté du faste quotidien de certains autres

            R / Bien sur qu’il y’ a de la violence, et ce n’est  pas le constat actuel qui me le fait dire mais l’histoire. Par exemple voilà un résumé pour l’Angleterre.

            On peut aller dans tous les pays du monde, on a connu ce phénomène (et avec plus de violence dans les pays colonisé).

            Donc oui, je mets au même plan la violence et la séduction, les deux s’inscrivent dans un même processus mouvant, celui de la dynamique capitaliste.

             

            -Qu’il y ait eu des expropriations (violentes), c’est certain, mais elles ne sont rien au regard de la propriété privée et du souci de confort généralisés dans les esprits.

             

            R / Et vous pensez qu’une masse de paysans dans un souci de confort généralisé ont migré vers les grandes agglomérations pour participer fièrement à la révolution industrielle en étant exploité plus de 14 heures par jours parfois pour des salaires de misères ? Qu’est ce qui selon vous est à l’ origine de l’exode rural ? Que leur descendant aient été content de leur sort par le biais des augmentations salariales et de la société de consommation, oui bien sur, c’est la phase suivante, celle de la séduction et du formatage culturel et de toute façon ils n’avaient plus d’autres choix que d’être des prolétaires. Mais qu’est ce qui a produit les exodes ruraux ? Et il faut noter que je ne parle même pas des peuples colonisés qui ont vu débarquer chez eux des structures politiques, militaires économiques chez eux avec une grande violence …


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            micnet 20 janvier 2014 15:27

            @Qamarad

            "Par pitié Micnet , évitez la prochaine fois les anathèmes sur la gauche, le socialisme qui seraient le mal absolu (robinou et les libéraux incultes le font assez bien)."

            --->
            Comme le fait remarquer Machiavel : où avez-vous lu que je jette l’anathème sur la gauche ou le socialisme dans cet article ? Je ne suis clairement ni de gauche, ni socialiste mais je n’en fais pas pour autant le ’Mal absolu’, d’autant que je me refuse à adopter une vision ’moraliste’ en terme d’analyses politique.
            Par ailleurs, je ne rejette pas la vision de "gauche" (que je nomme vision "horizontale") mais j’en appelle simplement à retrouver un peu de verticalité (vision de droite) afin d’avoir un équilibre. Lequel équilibre me semble effectivement rompu au profit de l’égalitarisme de gauche depuis des années...

            Cordialement
            Micnet


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            Éric Guéguen Éric Guéguen 20 janvier 2014 15:32

            J’avais en effet les enclosures en tête en parlant d’expropriations, et c’est d’ailleurs l’exemple que l’on nous sert à chaque fois.
             
            R / Et vous pensez qu’une masse de paysans dans un souci de confort généralisé ont migré vers les grandes agglomérations pour participer fièrement à la révolution industrielle en étant exploité plus de 14 heures par jours parfois pour des salaires de misères ? Qu’est ce qui selon vous est à l’ origine de l’exode rural ? Que leur descendant aient été content de leur sort par le biais des augmentations salariales et de la société de consommation, oui bien sur, c’est la phase suivante, celle de la séduction et du formatage culturel et de toute façon ils n’avaient plus d’autres choix que d’être des prolétaires. Mais qu’est ce qui a produit les exodes ruraux ? Et il faut noter que je ne parle même pas des peuples colonisés qui ont vu débarquer chez eux des structures politiques, militaires économiques chez eux avec une grande violence …
             
             => Je suis d’accord avec tout ça, mais vous ne pourrez pas me dire après ça que je focalise, comme tout homme de droite, sur des clichés bien ancrés dans le temps... Bien moins que vous en tout cas dirait-on, car moi j’analyse les événements au long cours, dans leur prolongement, leur logique continue. Vous, rivé à votre lecture schmittienne, vous vous retrouvez contraint de bondir d’instantané historique en instantané historique, afin de dénicher la violence. Or, cette violence, je ne la nie pas, elle intervient à certains moments, mais elle n’est qu’un moment d’un processus qui, lui, est résolument sournois. La plupart des gens ne le voient pas car ils ont besoin d’un ennemi matériel, concert et daté ; vous c’est simplement parce que vous avez besoin d’avoir recours aux rapports de force, et les rapports de force manquent de souplesse quand il s’agit d’expliquer le principe de servitude volontaire.
             
            PS : la société de consommation apparaît en Angleterre, bien avant 1789.


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            maQiavel maQiavel1983 20 janvier 2014 16:06

            @Gueguen

            -Je suis d’accord avec tout ça, mais vous ne pourrez pas me dire après ça que je focalise, comme tout homme de droite, sur des clichés bien ancrés dans le temps...

            R / Je vous ai irrité, pardonnez moi mais je suis content, pour une fois que c’est dans ce sens là … smiley

            -la société de consommation apparaît en Angleterre, bien avant 1789

            R / La révolution capitaliste anglaise ( prise de contrôle de l’ Etat ) a démarré au cours du 17 ème siècle et pas en 1789 effectivement, mais il faut faire attention, toute société marchande n’est pas une société de consommation, et le consumérisme de masse n’est lui-même qu’ une étape du processus capitaliste …

            -moi j’analyse les événements au long cours, dans leur prolongement, leur logique continue.  Or, cette violence, je ne la nie pas, elle intervient à certains moments, Elle n’est qu’un moment d’un processus qui, lui, est résolument sournois.

            R / Pareil pour moi, c’est pour ça que je parle également de la séduction, des luttes syndicales qui ont permit l’augmentation du pouvoir d’ achat , de la consommation de masse , du crédit de masse , de la servitude volontaire moderne etc. , il faut le dire et je le dis. Mais rien de tout cela n’aurait été possible sans violence, la masse ne devait plus avoir d’alternative, il faut le dire et je le dis également.

            Je répète : violence et séduction sont les deux mamelles de la dynamique capitaliste. Je ne vais pas faire de hiérarchie car cela n’a aucun sens, les deux sont indispensables pour lancer la machine.

            Les populistes nient la composante séduction collective parce que le peuple est selon eux nécessairement bon et vertueux, il ne peut pas participer à sa propre servitude, il y’ a donc un bouc émissaire responsable de tous les maux, l’élite.

            Les élitistes eux nient la composante violence sociale impulsé par le sommet pour  potentialiser la dynamique, ils ne voient pas que les transformations sociales sont toujours impulsée par le haut (à quelques exceptions) et ne veulent pas voir que la lutte des classes, ça existe  !

            Mesdames et Messieurs, je vous présente Morphéus et Gueguen  ! 


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            maQiavel maQiavel1983 20 janvier 2014 16:12

            Vous avez bien compris que je vous caricature vous et morphéus , je sais très bien que morphéus intègre une petite composante « responsabilité populaire » dans sa réflexion » et qu’ inversement vous intégrez une petite composante « responsabilité particulière des élites » dans la votre. C’est juste que pour chacun , l’ un est la conséquence de l’ autre , pour moi les deux font un tout indissociable , la causalité est pour moi antérieure.


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            Qamarad Qamarad 20 janvier 2014 16:20


            @Micnet
            Bonjour,
            Déjà, merci d’avoir écrit cet article de fond avec lequel je suis plutôt d’accord. J’ai parfaitement compris l’équilibre entre horizontalité et verticalité. C’est la phrase suivante notamment qui me chagrine :
            "voire national-socialiste, tel Alain Soral, on est d’abord et avant tout socialiste, donc de gauche !". Personne dont Soral n’est national-socialiste (si vous faîtes référence à son dernier bouquin, il faut revoir ce passage) Maqiavel vous a répondu plus haut, donc inutile de paraphraser.
            Les deux points de divergences essentielles :
            -le rapport gauche/droite, fluctuant comme vous le dîtes. Le tout étant, cette distinction horizontalité/verticalité n’est pas la première selon moi. Il s’agit du rapport capital/ travail depuis 2 siècle.
            -"l’individualisme s’accompagnant nécessairement de l’égalitarisme." La société soviétique était la société la plus égalitariste de l’histoire. Pourtant, nul individualisme. Cela découle de la pensée philosophique libérale comme le dit Michéa.
            Voilà, un peu bref, car tout à ce sujet a été dit
            Cordialement,


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            Éric Guéguen Éric Guéguen 20 janvier 2014 16:23

             smiley  smiley  smiley
            Avouez qu’on s’amuse bien ici pendant que tous ces connards défilent dans les rues pour leurs prébendes !

             
            Je vais devoir vous détromper à nouveau sur mon compte, sur ceci :
            "Les élitistes eux nient la composante violence sociale impulsé par le sommet pour  potentialiser la dynamique, ils ne voient pas que les transformations sociales sont toujours impulsée par le haut (à quelques exceptions) et ne veulent pas voir que la lutte des classes, ça existe  !"

             

            => 1. Si reconnaître le besoin de verticalité est être "élitiste", alors je le suis. Autrement non.

             

            2. Je n’ai jamais prétendu que la lutte des classes n’existait pas, et j’ai même dit ailleurs qu’elle avait son rôle à jouer.

             

            3. Quant aux choses "impulsées" par le haut, j’en suis tellement convaincu que pour moi, rien, RIEN n’est impulsé par le bas. Je le déplore, mais la majorité n’est qu’un troupeau, c’est pourtant une antienne que vous m’avez souvent entendu tenir Mach’, non ? C’est même ce qui vous fait voir en moi un "élitiste" ! Alors quoi ! Suivez que diable ! smiley

             

            Ce que j’ajouterais simplement, c’est que le capitalisme (entendu comme stade actuel de la religion du marché) se contente, non plus de forcer les gens à consommer et à penser de telle ou telle manière, mais de faire droit à la spontanéité, à la paresse, de flatter la propension naturelle à la médiocrité dont nous sommes tous porteurs en puissance. Voyez donc pourquoi le terme de violence ne convient plus à mes yeux...


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            micnet 20 janvier 2014 16:41

            @Qamarad

            Merci pour votre commentaire. Je me permets de revenir sur vos remarques :

            . "C’est la phrase suivante notamment qui me chagrine :
            "voire national-socialiste, tel Alain Soral, on est d’abord et avant tout socialiste, donc de gauche !". Personne dont Soral n’est national-socialiste (si vous faîtes référence à son dernier bouquin, il faut revoir ce passage)
            ----> Sur ce point précis, je n’ai fait que reprendre ce que Soral a dit lui-même dans une de ses vidéos et non dans son livre.

            "Maqiavel vous a répondu plus haut, donc inutile de paraphraser. "
            ---> Oui mais justement, j’aurais tendance, moi, à définir le ’national-socialisme’ comme une idéologie de gauche mais j’avoue ne pas non plus avoir très envie de me lancer sur ce sujet qui pourrait nous emmener très loin. Et puis c’est vrai que ça n’a pas grand intérêt...

            Les deux points de divergences essentielles :
            -le rapport gauche/droite, fluctuant comme vous le dîtes. Le tout étant, cette distinction horizontalité/verticalité n’est pas la première selon moi. Il s’agit du rapport capital/ travail depuis 2 siècle.
            ----> Justement : en limitant dans le temps ce dualisme ’gauche/droite’, vous ne pouvez en avoir qu’une vision partielle (je n’ai pas dit fausse, notez bien). Or moi, j’ai justement choisi le prisme horizontal/vertical car il me semble que celui-ci s’applique depuis l’Antiquité jusqu’à aujourd’hui. Même si personne ne souhaite, bien évidemment, revenir à une société antique, on peut malgré tout distinguer ceux qui prônent " l’égalité " entre les individus des autres.


            -"l’individualisme s’accompagnant nécessairement de l’égalitarisme." La société soviétique était la société la plus égalitariste de l’histoire. Pourtant, nul individualisme. Cela découle de la pensée philosophique libérale comme le dit Michéa.
            ----> Quelle définition donnez-vous à l’individualisme ? Pour ma part, j’estime que c’est le fait de placer l’individu au centre de tout, c’est à dire séparé de son rapport à la Nature. Or l’individu est le produit à la fois d’un déterminisme socio-culturel (mis en avant depuis le mouvement humaniste du XVIIè s et accentué par la vision marxiste) et d’un déterminisme biologique ou naturel dont notre époque ne veut surtout plus entendre parler pour cause de négation à " l’égalité nécessaire"


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            maQiavel maQiavel1983 20 janvier 2014 16:50

            @Gueguen

            1.Si reconnaître le besoin de verticalité est être "élitiste", alors je le suis. Autrement non.

            R / Vous l’êtes. Morphéus par exemple ne reconnais pas ce besoin, c’est un populiste (désolé de parler de lui en son absence, il me pardonnera).

            Moi par contre, je suis dans le regret de constater que cette verticalité est nécessaire et je le déplore, j’accepte son existence à condition qu’elle soit sous l’étroite surveillance de la masse. Je suis populiste par idéalisme et élitiste par pragmatisme, et ça donne une combinaison des deux : un pouvoir élitiste pour protéger la société de l’ ochlocratie et des contre pouvoirs populaires pour protéger la société de la tyrannie oligarchique. Le concept d’aristo -démocratie d’Aubauzit me convient …

            2. Oui mais pour vous elle est très périphérique …

            3.Oui c’ est ça …

            4. le capitalisme (entendu comme stade actuel de la religion du marché) se contente, non plus de forcer les gens à consommer et à penser de telle ou telle manière … : c’est vrai, il n’en a plus besoin ou alors disons que cette violence est très périphérique ( dans les sociétés proches des cœurs concentrationnaire de capital parce qu’ à la périphérie cette violence existe toujours et elle est extrêmement brutale ). Il a déjà posé les infrastructures de formatage et le système évolue en roue libre mais il faut savoir que si une fraction de la masse n’y consent plus, elle sera écrasée par la violence, cela s’est vu dans l’histoire  ! Voilà pourquoi le terme violence convient toujours à mes yeux, c’est un élément qu’on ne peut pas évacuer, le bâton et la carotte , les deux fonctionnent ensemble.

             


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            Éric Guéguen Éric Guéguen 20 janvier 2014 17:03

            1. Je trouve assez curieux que vous vous reconnaissiez dans ce que dit Abauzit, qui n’a rien de démocratique, rien d’aristocratique et tout de monarchique, au rebours de l’idée d’équilibre des pouvoirs.
             
            4. Vous omettez une chose : le kérozène du pouvoir économique, c’est le nombre. Sans le nombre, si celui-ci ne suit plus (ce qui a, il est vrai, peu de chances d’arriver en démocratie cardinale), le pouvoir économique s’écroule. D’où l’intérêt d’éviter une trop grande pauvreté. Mais imaginons que vous et moi décidions d’un commun accord de consommer un minimum, de ne plus diversifier les produits que nous achetons, de limiter nos gadgets électroniques et de prendre systématiquement les transports en commun, puis imaginez qu’une majorité de gens fassent comme nous ne serait-ce qu’une semaine : tout s’écroule. Chômage, récession, et compagnie, et pas du fait d’une punition des affreux au sommet, non, de notre propre fait. Ce monde extraordinaire de bêtise Machiavel, nous le plébiscitons chaque jour dans nos gestes quotidiens. C’est inédit dans l’histoire.


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            maQiavel maQiavel1983 20 janvier 2014 17:14

            @Micnet &Qamarad

            -j’aurais tendance, moi, à définir le ’national-socialisme’ comme une idéologie de gauche mais j’avoue ne pas non plus avoir très envie de me lancer sur ce sujet qui pourrait nous emmener très loin. Et puis c’est vrai que ça n’a pas grand intérêt...

            R / C’est important micnet car vous ne comprendrez pas pourquoi certains vous traiteront de fasciste ou de néo nazis. Les seules idéologies modernes avec une vision organiciste et holiste de la société, c’est le fascisme et le nazisme. Ce sont les seuls à avoir un projet inégalitaire dès le départ …

            -le rapport gauche/droite, fluctuant comme vous le dîtes. Le tout étant, cette distinction horizontalité/verticalité n’est pas la première selon moi. Il s’agit du rapport capital/ travail depuis 2 siècle.

            R / En réalité les luttes syndicales, les luttes des classes on permit l’incorporation des ouvriers dans le capitalisme par l’augmentation du pouvoir d’achat. C’est l’émergence de la consommation de masse (+ du crédit de masse + de l’épargne de masse).

            Il y’ a sur le plan théorique un capitalisme de gauche qui s’exprime par les luttes syndicales et un capitalisme de droite incarné par les propriétaires des moyens de production. Ces deux entités évoluent en réalité en synergie ! Il n’y a plus en occident de combat entre le capital et le travail comme au 19 ème , le travail a été incorporé au capital ( donc la dichotomie capital travail n’ est plus nette et n’ est plus déterminante) et cela la gauche soi disant anticapitaliste feint de l’ ignorer  !Il y’ a eu une complexification des rapports de classe avec l’émergence d’une classe moyenne salarié tampon entre capital et travail et aujourd’hui avec la mondialisation, c’est encore plus complexe. Je pense que le rapport capital/ travail est obsolète.

             

            -Pour l’individualisme, c’est une très longue histoire. Mais avant tout  mettons nous d’ accord sur une chose, êtes vous d’ accord avec cela : certaines pratiques marchandes peuvent accélérer la dissolution sociale et l’esprit communautaire  ?


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            maQiavel maQiavel1983 20 janvier 2014 17:23

            @Gueguen

             

            Point 1 :J’ai des convergences et des divergences avec lui, dans le précédent article je les avais décrites.

             

            Point 4 : « le kérozène du pouvoir économique, c’est le nombre ». Pas nécessairement  ! On peut en période de pénurie par exemple passer à des marchés très petits de gens très riche , ce qui risque de nous arriver si il n’ y a pas de débouché énergétique et en matière première dans les décennies qui viendront. Sur la responsabilité collective je suis d’ accord avec vous. Mais une chose à rajouter sur votre exemple dans lequel e vous et moi décidions d’un commun accord de consommer un minimum, je pense que si un certain seuil d’ individus fait comme nous , le pouvoir réagira par la violence en nous traitants de terroristes antisémites islamistes et fascistes …sauf dans le cas particulier d’ une pénurie générale pour revenir au début de mon commentaire , dans ce cas le pouvoir organisera la gestion des ressources lui-même en réservant les futurs capacité de production et de consommation à une élite et une minorité associée .

             

             


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            Éric Guéguen Éric Guéguen 20 janvier 2014 17:33

            Si les ressources se trouvaient être réservées à une "minorité oligarchique assistée", nous ne serions plus alors dans un système capitaliste. Le capitalisme table sur la propension de chacun, à son niveau, à devenir un parfait petit consommateur, sourd à la morale et aux scrupules de quelque ordre que ce soit. Le capitalisme a réellement émergé quand la pauvreté est devenue relative, i.e. lorsqu’on a indexé le niveau de pauvreté sur la futilité marchande que les pauvres ne pouvaient pas s’offrir. Pendant des siècles le pauvre n’avait pas de quoi manger (et encore... la grande masse des paysans trimaient mais mangeaient à leur faim !), aujourd’hui s’il n’a toujours pas de quoi manger, c’est possiblement pour rembourser un crédit sur un téléviseur à écran plat.


          • vote
            maQiavel maQiavel1983 20 janvier 2014 17:42

            Là vous parlez du capitalisme dans sa phase de consommation de masse , mais ce n’ est qu’ une phase ...


          • 1 vote
            Éric Guéguen Éric Guéguen 20 janvier 2014 17:48

            C’est la phase ultime, celle du marché le plus étendu Mach’... Ce n’est pas rien.

            Les marxistes sont passés volontairement à côté.


          • vote
            micnet 20 janvier 2014 18:06
            @MaQ

            "C’est important micnet car vous ne comprendrez pas pourquoi certains vous traiteront de fasciste ou de néo nazis."

            ---> Oh que si je le comprends très bien (ce que j’écris d’ailleurs aussi dans l’article sur le fait d’hitleriser tous ceux qui oseraient remettre en cause le sacro-saint principe d’égalité). Mais ceux-là, croyez-moi, je les attends smiley

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            Éric Guéguen Éric Guéguen 20 janvier 2014 18:07

            C’est un peu comme si nous regardions ensemble une courbe exponentielle et que vous me reprochiez de m’attarder sur le point de courbure alors qu’il y en a des milliers d’autres.


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            maQiavel maQiavel1983 20 janvier 2014 18:08

            Mais vous comprenez que quelque part , ils n’ auront pas tort ?


          • vote
            micnet 20 janvier 2014 18:16
            @MaQ

            J’ajoute, après avoir lu vos échanges, que je rejoins complètement Eric sur l’importance à attribuer au "Nombre" quant au développement nécessaire à la phase ultime du capitalisme et cela rejoint d’ailleurs nos échanges sur l’autre fil lié à Marx. Le capitalisme, tout comme le Marxisme (version Attali, j’entends) ont besoin de la "masse" afin d’aboutir à une globalisation du monde.
            Le "Nombre" est LE facteur, le plus petit commun dénominateur (si je puis dire) qui conditionne toute notre société démocratique et dont se nourrissent tout particulièrement la "sociale-démocratie" ainsi le communisme

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            maQiavel maQiavel1983 20 janvier 2014 18:20

            Réponse ci ! Dessus était à micnet.

            @Gueguen

            Non, le capitalisme n’a pas à proprement parler de phase ultime, il fonctionne en cycle et ce là des personnes se décrivant comme Marxiste l’ont dit depuis longtemps.

            Pour ce qui est de l »’ incorporation du travail dans le capital, des radicaux’ ont aussi décrit, c’est la gauche et l’extrême gauche qui a feint de l’ignorer  !


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            Qamarad Qamarad 20 janvier 2014 18:25

            @Maqiavel

            "En réalité les luttes syndicales, les luttes des classes on permit l’incorporation des ouvriers dans le capitalisme par l’augmentation du pouvoir d’achat. C’est l’émergence de la consommation de masse (+ du crédit de masse + de l’épargne de masse).Il y’ a sur le plan théorique un capitalisme de gauche qui s’exprime par les luttes syndicales et un capitalisme de droite incarné par les propriétaires des moyens de production. Ces deux entités évoluent en réalité en synergie ! Il n’y a plus en occident de combat entre le capital et le travail comme au 19 ème , le travail a été incorporé au capital ( donc la dichotomie capital travail n’ est plus nette et n’ est plus déterminante) et cela la gauche soi disant anticapitaliste feint de l’ ignorer  !Il y’ a eu une complexification des rapports de classe avec l’émergence d’une classe moyenne salarié tampon entre capital et travail et aujourd’hui avec la mondialisation, c’est encore plus complexe. Je pense que le rapport capital/ travail est obsolète."

            Je souscris à votre analyse et c’est pourquoi je dis que cette thématique est plus que jamais d’actualité. Votre analyse est celle que tout le monde partage. Il faut cependant prendre en compte 2 facteurs :

            -Cette droite capitaliste, propriétaire des moyens de productions, en imposant le libre-échange, la compétition internationale, arrive au summum de ses contradiction. D’un côté, ils veulent concentrer l’appareil de production dans des zones ultra-compétitives en termes de coût du travail. De l’autre, ils souhaitent refourguer ces produits à des populations en voie de paupérisation de plus en plus prononcée du fait de la désindustrialisation, qui voient leur pouvoir d’achat baisser drastiquement. Le capital se concentre et génère ce degré de contradiction suprême. Cela ne résout en rien le problème de l’idéologie veau d’or dont le peuple est atteint. On ne peut qu’espérer la prise de conscience d’une fraction du peuple grâce à la radicalisation de la crise.

            -Cette gauche capitaliste dont le but est de nous faire gagner un peu d’argent à la fin du mois pour que nous consommions bien sagement est désavouée par le peuple : La sociale-démocratie hollandienne qui se crashe sous nos yeux, Mélenchon qui m’a l’air à bout de souffle.

            Le premier facteur entraînant le deuxième, nous assistons à un véritable changement de paradigme. Les temps à venir vont, parce que ce modèle est voué à rencontrer de nombreux obstacles et à se muer en une machine totalitaire au sens orwellien, connaître la réapparition de cette dichotomie. Certains considèrent le capitalisme comme une dynamique inébranlable, capable ad vitam aeternam de rebondir sur ses contradictions.Ayant une vision également eschatologique, sans laquelle on ne saurait comprendre la direction que nous prenons, je ne m’inquiète pas trop, car je connais le camp victorieux par avance.


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            maQiavel maQiavel1983 20 janvier 2014 18:43

            @Qamarad

             

            Commentaire très intéressant.

             

            -Concernant la droite capitaliste propriétaire des moyens de productions, à mon sens, elle n’existe plus, elle a été supplantée et annihilée par la classe capitaliste. Marx l’avait prédit dans le capital, au moment de la domination réelle de la marchandise, Marx dit qu’une classe capitaliste salariée anonyme nomade se met en mouvement et elle ne gère pas le capital, c’est le capital qui la gère.

            -Concernant les contradictions on est d’ accord. Mais moi je pense que le capitalisme rebondira toujours de ses contradictions, sauf si on y met un terme, et ce n’est pas gagné. Le problème de saturation de marché, il se résout par la guerre. Une fois que tout est détruit, on reconstruit, Rosa Luxembourg parlais de la  « dialectique de la crise, de la guerre et de la reconstruction ».

             

            -Sur la mutation en régime totalitarisme dur, je crois que c’est inévitable sauf si on se réveille. S’il s’avère qu’il n’ y a pas de débouchés énergétiques et en matière première, il faudra des dictatures pour contenir les masses ( bien sur en occident, les apparences de »démocratie« (guillemet inversé à la Chouard) seront préservé mais dans les faits le pouvoir appartiendra aux super souverain style FMI, BCE, commission Européenne etc.). 


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            micnet 20 janvier 2014 18:45
            @Machiavel

            "Mais vous comprenez que quelque part , ils n’ auront pas tort ?"

            -—> Ce que je comprends, c’est le fait qu’ils puissent penser ça dans la mesure où on a subi un véritable matraquage mensonger médiatique ET historique, sur cette association, en grande partie fallacieuse, du "national-socialisme" avec la droite ou l’extrême-droite. Alors que le national-socialisme, selon moi et beaucoup d’autres, est plus (je ne dis pas uniquement) une idéologie de gauche à la base.
            Bon, je ne voulais pas parler de ce sujet mais je sens que vous allez m’obliger à le faire smiley

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            maQiavel maQiavel1983 20 janvier 2014 19:02

            Oui mais il va falloir que vous en passiez par là micnet, vous parlez du clivage gauche / droite, vous êtes obligé de classifier le nazisme et le fascisme.

            Vous les classez à gauche selon votre paradigme (vision horizontale / verticale) , expliquez pourquoi ?

            Pas d’histoires à la Jean Robin du genre « Mussolini était socialiste avant de fonder le fascisme donc fascisme = gauche » ou « national-socialiste =avant tout socialiste, donc de gauche », je parle du fond idéologique, de leur représentation du monde, en quoi selon vous ces mouvements étaient égalitariste ? Vous voyez bien que selon votre propre conception du clivage gauche /droite, il est impossible de les mettre à gauche ? Je suis entrain de vous pousser amicalement à réfléchir sur la question du fascisme ...





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            micnet 20 janvier 2014 19:34
            @MaQ

            " en quoi selon vous ces mouvements étaient égalitariste ?"

            Je vais essayer de vous l’expliquer le plus simplement possible : prenons le cas du racialisme. Là où un racialiste "de droite" dira : " il est bon qu’il y ait dans les sociétés des races ’supérieures’ et ’inférieures’ car cela correspond à l’ordre Naturel des choses", un ’racialiste de gauche’ (tendance nazie) dira tout au contraire : " il n’est pas bon qu’il y ait au sein d’une même société des races différentes. Il faudra donc, soit les expulser du pays, soit les éliminer. La société devant être homogène à tous points de vue"
            Est-ce qu’au travers de cet exemple, vous comprenez ce que j’essaie de vous dire et en quoi le racialiste de gauche est en réalité égalitariste ? Celui-ci ne nie pas les inégalités naturelles mais il ne veut surtout pas que ces inégalités apparaissent dans la société au nom d’une certaine pureté homogène ! Il y a une volonté de nivellement au sein de la gauche qu’il n’y a pas chez la droite
            En d’autres termes, mis à part le nationalisme, le national-socialisme se traduit par une idéologie identique au communisme : il suffit simplement de remplacer la "lutte des classes" par "la lutte des races". (Je simplifie mais l’idée générale est quand même bien là)

            Tenez, lisez donc le discours de J Goebbels et de sa définition du socialisme et vous verrez qu’elle est assez proche du marxisme, au détail près de la composante nationaliste, encore une fois



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