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Histoire des relations publiques (2)

Voici la suite de la série sur l’histoire des relations publiques au cours du XX ème siècle. Cette série explique comment ceux qui furent au pouvoir ont utilisés les théories de Freud pour contrôler les foules à l’ère moderne de la »démocratie« de marché.

 

 

 

 

 Dans la première partie, la gestion moderne des foules a été explorée de trois points de vue  :

 

-Celui de la » démocratie« de marché incarné par Edward Bernays.

 

-Celui du national- socialisme Allemand incarné par Joseph Goebbels.

 

-Celui du New Deal, incarné par George Gallup.

 

La première partie du documentaire s’est terminée sur la lutte aux sommets aux Etats unis entre la conception de la démocratie du binôme Roosevelt /Gallup et celle de Bernays promue par le monde des affaires.

 

Cette bataille entre ces deux vues sur l’être humain, à savoir s’ils sont rationnels ou non, changera brutalement avec la guerre et sacrera le triomphe d’ Edwards Bernays et d’Anna Freud. Leurs idées ont été utilisées par le gouvernement américain, par le monde des affaires et par la CIA afin de développer des techniques de gestion et de contrôle des esprits du peuple américain.

 

Une mise au point est ici nécessaire car le sens des mots a une importance capitale. Lorsque le terme » démocratie« sera mentionné dans cet article, il ne fera pas référence au sens premier du mot comme un régime dans lequel le gouvernement est celui du peuple, par le peuple et pour le peuple.

 

C’est l’élite dans ce régime qui exerce réellement le pouvoir, et pour elle, la masse est fondamentalement irrationnelle et des techniques psychologiques pour contrôler son irrationalité doivent être appliquées pour fabriquer de bons »citoyens« (comprendre de bons consommateurs). Cette élite se considérait comme nécessaire pour produire l’environnement adéquat pour que les individus soient capables de se comporter selon ses termes »démocratiquement « .Cette élite ne voyait pas ses activités et son existence comme anti -démocratiques , elle pensait être indispensable à ce qu’ elle appelait »la démocratie« .

 

En réalité il s’ agit d’ un régime mixte entre oligarchie ( régime politique dans lequel le pouvoir est réservé à un petit groupe de personnes qui forment une classe dirigeante , dans notre cas , l’ élite économique , politique et culturelle ) et ochlocratie ( régime dans lequel la foule en tant que masse manipulable et passionnelle a le pouvoir d’imposer sa volonté , dans notre cas , par le suffrage universel ou par ses choix de consommation).

 

Fondamentalement dans cette ochlo-oligarchie, le peuple est vu comme une masse irrationnelle constituée de consommateurs passifs organisés par une élite démagogique (les dirigeants mènent le peuple en le manipulant, en le flattant et en appelant aux passions pour le faire agir comme elle le souhaite , la satisfaction des désirs égoïstes rendant les masses, heureuse et par conséquent docile).

 

Pour rester fidèle au langage employé par les principaux acteurs, le terme » démocratie« sera utilisé dans cet article, mais les guillemets seront inversés pour signifier qu’ il s’agit bien de ce régime ochlo-oligarchique qui est l’inverse de la démocratie authentique comme le recommande Etienne Chouard dans cet entretien :

 

 

Conséquence de la seconde guerre mondiale sur les relations publiques

 

La barbarie Nazie a convaincu le monde de l’existence de forces irrationnelles et dangereuses cachées dans l’être humain pouvant être libérées. Pour empêcher cette barbarie de se produire une nouvelle fois, il fallait chercher des moyens de contrôler cet ennemi caché dans l’être humain.

 

Pendant la guerre, l’armée américaine se trouva en face d’un nombre important de dépression nerveuse parmi les troupes (49 % de to us les soldats évacués des combats furent renvoyés parce qu’ils souffraient de problèmes mentaux).L’ armée se tourna vers les nouvelles idées de la psychanalyse.

 

Les psychanalystes utilisèrent des techniques développées par Freud afin de remonter dans le passé des patients. Ils acquirent la conviction que les dépressions n’étaient pas des conséquences immédiate de la guerre mais que le stress du combat avait réveillé de très vieux souvenirs d’enfance et étaient des réminiscences de sentiments et de désirs violent qu’ils avaient réprimés parce qu’ils en avaient trop peur. Les psychanalystes y voyaient la preuve de la théorie freudienne : sous les apparences, les êtres humains sont guidés par des forces irrationnelles primitives. Le ratio entre rationnel et irrationnel dans l’être humain était en faveur de l’irrationnel. 

 

Pour la classe dirigeante américaine, le seul moyen de faire fonctionner une »démocratie « et de créer une société stable était de réprimer la barbarie sauvage tapie sous le verni de la vie américaine moyenne. La » démocratie « livrée à elle-même devait nécessairement déboucher sur une société sauvage et barbare comme le nazisme.

 

Les psychanalystes étaient convaincus qu’ils pouvaient non seulement comprendre ces forces irrationnelles dangereuses pour la » démocratie « mais qu’ils pouvaient les contrôler par des techniques devant permettre de créer des individus capables d’intérioriser les valeurs » démocratiques « .

 

Anna Freud

 

 

 Anna Freud est la dernière enfant de Sigmund Freud. Elle demeure tout au long de sa vie très proche de son père, affectivement et intellectuellement, devenant notamment, avec son frère Ernst, héritière légale des archives et de l’œuvre de S. Freud, après la mort de celui-ci en 1939.

 

Après la mort de son père, Anna devint le leader reconnu du mouvement psychanalytique mondial.

 

Sigmund Freud voyait la psychanalyse comme le moyen de faire comprendre aux personnes leurs pulsions irrationnelles. Anna, elle, pensait qu’il était possible d’enseigner aux individus la manière de contrôler ces forces intérieures. Elle en était venue à cette conclusion en analysant les enfants et écrit « la psychanalyse des enfants » où elle cherche l’application des principes de son père pour permettre cette psychanalyse.

 

Dans sa théorie , Anna , développa , pour aider les enfants à contrôler leurs pulsions internes ,l’ idée que s’ ils étaient encouragés à s’ adapter à une famille et à un environnement social idéal , la partie consciente de leur esprit serait renforcé dans sa bataille pour contrôler l’ inconscient ( l’ environnement idéal et le comportement associé étant définit par les psychanalystes eux-mêmes).

 

En 1946, le président Truman signa la loi sur la santé mentale nationale qui prenait racine dans les découvertes des psychanalystes qui montraient que des millions d’américains démobilisés souffraient de peurs et d’angoisse cachée. Le but de cette loi était de gérer cette menace sociale invisible.

 

Deux des principaux architectes de la loi étaient les frères Menninger : Carl et Will.

 

Will à gauche et Carl à droite , au centre le père.

 

Will avait dirigé les expérimentations de psychothérapie durant la guerre. Les frères étaient convaincus qu’il était possible d’appliquer les idées d’Anna Freud sur une large échelle tant aux adultes qu’aux enfants.

 

A la fin des années 40, un vaste projet fut lancé afin d’appliquer les idées de la psychanalyse aux masses. Des centre de formation psychanalytique furent installés dans des centaines de villes américaines, des milliers de conseillers étaient formés pour appliquer la psychanalyse au mariage et des travailleurs sociaux étaient envoyés dans les foyers afin d’instruire la population sur la structure psychologique de la vie de famille. Au centre de ce projet, l’idée d’Anna Freud  : si les individus étaient encouragés à se conformer aux modèles acceptables de la vie sociale et familiale, alors la partie consciente de leur esprits serait renforcés et prendrait le pas sur leur inconscient, la » démocratie « serait ainsi préservée 

 

Le chemin du bonheur pour la masse devait être dans le conformisme et l’adaptation à la société sans jamais questionner la réalité. C’était le début de l’émergence du pouvoir de la psychanalyse en Amérique.

 

Stratégie du désir et fabrication du consentement

 

Les psychanalystes devenaient des hommes d’affaires qui utilisaient leurs techniques pour fabriquer des citoyens modèles (comprendre des consommateurs modèles). Un groupe de psychanalystes conduit par Ernest Dichter reprenait les idées de Bernays, en inventant une série de technique pour entrer dans l’esprit inconscient du consommateur. 

Comme Bernays, Dichter pensait que les américains étaient des êtres irrationnels qui devaient être contrôlé par une élite invisible. Les raisons réelles qui les poussent à consommer s’enracinent dans les sentiments et désirs inconscient. Ernest Ditcher voulait trouver les moyens de mettre à jour ce qu’il appelait « le moi secret du consommateur américain ». Il fonde l’institut de recherche sur la motivation ("the Institute of Motivational Research").

 

Dichter avec d’autres psychanalystes devinrent les nouveaux ingénieurs sociaux, les « garçons des profondeurs » de la société capitaliste consumériste américaine et permirent aux entreprises américaines d’engranger les profits en associant leurs marchandises aux désirs cachés des consommateurs. Cette stratégie de gestion des masses a été appelé par Dichter « la stratégie du désir ».

 

Les politiciens quant à eux, se tournèrent vers Edwards Bernays afin de les aider en temps de crise à manipuler les sentiments et les peurs intérieures des masses afin d’aider la politique américaine dans la guerre froide. Bernays affirmait qu’ au lieu d’essayer d’amoindrir la peur du communisme, il fallait au contraire encourager et manipuler cette peur pour qu’elle devienne une arme pour l’élite américaine, ce que fit la classe dirigeante lors du coup d’état au Guatemala en 1954 orchestré par la United Fruit Company , la CIA et Bernays lui-même.

 

 

Bernays, qui a joué un rôle actif dans ce coup d’Etat en manipulant les américains, était convaincu que les intérêts du monde des affaires et celui des Etats unis était indivisible et que cela ne pouvait être expliqué rationnellement à la masse qui était fondamentalement irrationnelle, il valait mieux atteindre leurs peurs intimes et les manipuler. Il a nommé cela « l’ingénierie du consentement  ».

 

Lavage de cerveau

 

La CIA s’intéressa à la fabrication du consentement comme outil politique dans le cadre de la guerre froide et poussa plus loin l’expérience.

 

A la fin des années 50 ,la CIA versa des millions de dollars aux départements de psychologie des universités américaines pour financer secrètement des expérimentations pour savoir comment altérer et contrôler les pulsions interne des êtres humains.

 

La plus connue de ces expérimentations a été conduite par le psychiatre Donald Ewen Cameron, président de l’ "American Psychiatric Association". 

Il s’occupait de patients souffrant de divers problèmes mentaux et sa théorie stipulait que ces problèmes reposaient sur des souvenirs oubliés qu’il fallait effacer. Cameron utilisa des drogues comme le LSD et la technique de l’ECT (thérapie électro- convulsive) pour fabriquer de nouveaux individus en effaçant leur passé, faire de ces cobayes des pages blanches sur lesquels inscrire de nouveaux comportement.

Fin du pouvoir psychanalytique

Les expériences de Cameron ont été un désastre, tout ce qu’il a pu obtenir de ses cobayes, ce sont des pertes de mémoire et la capacité de répéter en boucle « je suis en paix avec moi-même ».Presque toutes les expérimentations de la CIA se sont soldées en échec.

 

Les expériences d’Anna Freud sur les enfants furent également désastreuses. Le suicide supposé de Maryline Monroe, suivie par un psychanalyste célèbre conduisit la société américaine à une remise en question globale sur la psychanalyse. 

 

Bénéficiait elle aux individus ou était elle devenue une forme de contrainte dans l’intérêt de l’ordre social ? La souffrance mentale était elle une erreur, un signe de faiblesse, un symptôme d’une maladie à éradiquer ? Ou alors elle n’est pas notre ennemi, mais l’indice que la » démocratie « moderne est profondément anormale ? Les victimes ne se trouveraient elles pas parmi ceux qui semblent les plus normaux dans ce sens que la perfection de leur adaptation à cette société anormale donne la mesure de leur déséquilibre mental ?

 

Une attaque de la psychanalyse vint d’un best seller « la persuasion cachée » écrit par Vance Packard qui affirmait qu’elle était utilisée par l’économie afin de contrôler les gens et accusait les psychanalystes de réduire le peuple américain à un statut de poupées émotionnelles dont la seule fonction est de maintenir la fabrication en masse de marchandises.

 

 Une autre charge vint d’un philosophe influent, Herbert Marcuse.

Son argument n’était pas de dire que la psychanalyse avait été utilisée dans des buts malhonnêtes mais il affirmait que l’idée de réprimer les forces inconscientes des individus pour les rendre conforme à la société était mauvaise, ces forces ne sont pas forcément violentes ou mauvaise et menait vers une vie schizophrénique et générait dans la société de l’agressivité.

 

Pour Marcuse, ce à quoi l’individu devait se conformer était déjà corrompu et altéré. La maladie venait de la société elle-même, non pas de l’humain qui vit dedans.

 

Martin Luther King lui-même dans un discours parlera de la psychanalyse en ces termes : « la psychologie moderne a un mot (…), ce mot est « inadapté » (…). J’aimerai vous dire qu’il y’ a des choses dans notre société dont je suis fier qu’elles soient inadaptées. Et j’invite tous les hommes de bonne volonté à être inadaptées à ces choses jusqu’ à ce qu’une bonne société soit réalisée. Je dois vous dire honnêtement que je ne me suis jamais adapté moi-même à la ségrégation raciale, à la discrimination, à la bigoterie religieuse, aux conditions économiques qui prennent le nécessaire à beaucoup et offrent le luxe à quelques uns laissant des millions d’ enfant de Dieu s’ étouffer dans la pauvreté au milieu d’ une société d’ abondance ».

 

L’influence politique des psychanalystes Freudiens était terminée, ils étaient accusés d’avoir aidé à la création d’une forme répressive de contrôle social.

 

Le prochain épisode de cette série racontera l’histoire de la montée au pouvoir des ennemis de la famille Freud qui pensaient que construire une meilleure société passerait par un moi librement exprimé offrant ainsi à l’ élite économique et politique une autre façon de gérer les masses en nourrissant des désirs infinis.

 

Lien menant à la première partie : http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/histoire-des-relations-publiques-144260

 

Sources : ftb Nestapaname2

 




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36 réactions à cet article    


  • 3 votes
    Qamarad Qamarad 24 janvier 2014 15:20

    Enfin un article de fond !
    Je m’empresse de lire ça !


    • 1 vote
      maQiavel maQiavel1983 24 janvier 2014 15:28

      Lien menant à la première partie : http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/histoire-des-relations-publiques-144260

      Je l ai mit à la fin de l’article mais bon, le revoilà, au cas où on passerait à coté.


    • 3 votes
      Éric Guéguen Éric Guéguen 24 janvier 2014 15:29

      Article de fond qui aurait peut-être, une fois de plus, convenu davantage à Agoravox couleur coco.


      • 2 votes
        maQiavel maQiavel1983 24 janvier 2014 15:31

        Non, c’est plus intéressant par ici, de l’autre coté j’avais fait un bide lors de la première partie. Vive les fachossmiley


      • vote
        Éric Guéguen Éric Guéguen 24 janvier 2014 15:32

        Ah non, je dis des bêtises, c’est ce que vous aviez fait il y a deux mois.
        Le problème, c’est qu’ici, les gens préfèrent les vidéos à la lecture et que là-bas votre propos risque d’incommoder les bonnes âmes.


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        Éric Guéguen Éric Guéguen 24 janvier 2014 15:33

        Nos messages se sont croisés.


      • 4 votes
        Haze Haze 24 janvier 2014 16:14

        Il y a tellement d’articles publiés sur agoravox.fr que la plupart ne sont jamais lu car personne n’en a jamais prit connaissance.


      • vote
        Chitine Chitine 24 janvier 2014 16:05

        Merci MaQiavel1983.
        j’avais posté ceci
        http://oi44.tinypic.com/9hksom.jpg
        sur le "Pour devenir idiot il suffit d’être passif" de Quaspard (http://www.agoravox.tv/culture-loisirs/culture/article/pour-devenir-idiot-il-suffit-d-42999#forum12880028)
        Encore merci pour le taff


        • vote
          Éric Guéguen Éric Guéguen 24 janvier 2014 16:13

          Machaivel, penseur de l’estomac, se retrouve dans la peau du cavalier répandant la faim, amusant. Le premier cavalier n’a, lui, pas été grimé. Je propose Frida, pour ses vidéos animalières.


        • vote
          maQiavel maQiavel1983 24 janvier 2014 16:21

          Excellent chitine, j’ai bien rigolé, il faudrait trouver une place à Gueguen, je le vois bien en l’un des quatre être vivant (précisément celui semblable à un aigle) qui sont placé autour du trône, et  rendent gloire et honneur et actions de grâces à celui qui est assis sur le trône, ça correspond assez à son « aristocratisme » … smiley

           


        • 1 vote
          Chitine Chitine 24 janvier 2014 17:33

          j’ai placé le hibou en celui qui résiste avec son épée :)
          http://fr.tinypic.com/view.php?pic=314c8za&s=5
          .
          "Machaivel, penseur de l’estomac, se retrouve dans la peau du cavalier répandant la faim, amusant. Le premier cavalier n’a, lui, pas été grimé. Je propose Frida, pour ses vidéos animalières."
          .
          Bah, pour ce qui est de la symbolique des 4 cavaliers de la révélation, tout est affaire d’interprétation et chacun y est allé de la sienne. Pour ma part, la balance que tient machiavel est l’instrument du droit positif qui détermine ce qui est posé comme juste.
          .
          Le premier cavalier laissé tel quel sera la forme de l’élan, le conatus, ainsi que la promesse du triomphe :D


        • vote
          Qamarad Qamarad 24 janvier 2014 16:43

          La barbarie Nazie a convaincu le monde de l’existence de forces irrationnelles et dangereuses cachées dans l’être humain pouvant être libérées. Pour empêcher cette barbarie de se produire une nouvelle fois, il fallait chercher des moyens de contrôler cet ennemi caché dans l’être humain.

          Seriez-vous passé dans le camp du bien ?

           


          • 1 vote
            maQiavel maQiavel1983 24 janvier 2014 16:53

            La première foi s que j’ai vu le lien j’ai pleuré de rire.

            Pour ce qui est de cette phrase, j’aurais du préciser que c’était le point de vue de la classe dirigeante américaine (politique, économique culturelle et scientifique) , pas le mien. Je parle de leur point de vue.

            En ce qui me concerne, je pense que la guerre est de toute façon barbare et que les Nazis ne l’étaient pas plus que les américains, les soviétiques ou les Japonais.

            Mais pour cette classe dirigeante américaine, le barbare devait être l’autre, et sa sauvagerie devait servir à légitimer sa propre existence, à souder son propre groupe. C’est manichéen : nous sommes le bien et les Nazis (les soviétiques par la suite) sont le mal, nous sommes la civilisation et eux sont la barbarie. Mais pour sauvegarder la civilisation, il  y’ a une chose élémentaire à faire : manipuler l’opinion et en prendre le contrôle  !


          • 1 vote
            maQiavel maQiavel1983 24 janvier 2014 17:04

             

            Non, je dirai même plus que manipuler l’opinion et en prendre le contrôle, je dirai fabriquer un citoyen nouveau conforme à l’idée que l’élite se fait du citoyen  » démocratique « ( du consommateur docile, obéissant et adapté au système social capitaliste ).


          • vote
            Qamarad Qamarad 24 janvier 2014 17:10

            J’avais bien compris, c’était pour glisser ma petite taquinerie !
            En réalité, c’est surtout pour poser une question de fond. Je souscris à votre propos.
            Ce qui m’a le plus intéressé, c’est le passage sur Goebells. Au risque de me faire crucifier, cela m’a amené à une réflexion. Comme nous avons définitivement acquis un certain niveau de confort (à l’échelle de l’histoire) et que la foule (au sens de cette masse qui n’obéit qu’à l’instinct, l’émotion) ne saurait être constitutive d’un groupe cohérent, se mobilisant pour le bien commun par devoir moral, je me demande si l’option du führerprinzip n’est pas le moindre mal. Quoique l’on fasse, en aristocratie, ou aristodémocratie, des forces sauront faire imposer à terme l’ordre démagogique amenant toujours l’ochlo-oligarchie. Donc, de la verticalité, réintroduire du fûhrerprinzip en vue du bien commun ?


          • 1 vote
            maQiavel maQiavel1983 24 janvier 2014 17:47

            Qamarad, vous en êtes là ou j’en suis dans ma réflexion. S’il s’avère que la perception des foules de Le Bon, de Feud, de Bernays est la bonne il faut en tirer les conséquences : il faut organiser la masse en la manipulant  !

             

            Maintenant, la question est « la manipuler pourquoi faire » ? Soit on le fait comme les ingénieurs sociaux dont il est fait mention dans l’article, pour le bien de l’élite. Ou alors on le fait pour un bien supérieur, le bien commun.

             

            Le problème est que chacun a une conception du bien commun, quoi qu’on en dise, c’est une notion relative, donc au final, c’est la définition de celui qui organise la foule qui va s’imposer.

             

            Cela veut dire que le sort de la société dépend de la représentation du monde du meneur et de la classe dominante qui lui est associé.

             

            Si la classe qui manipule la foule est bonne (de mon point de vue) elle l’organisera en donnant des contre pouvoirs aux gouvernés et mettra en place des mécanismes éducatifs pour transmettre un certain nombre de valeur à la masse pour sa propre autonomie, ce que les grands instituteurs de république comme Solon, Lycurge ou Clisthène ont fait.

             

            Si la classe dirigeante est mauvaise … on est mal  ! C’est le dilemme dans lequel s’est retrouvé Nicolas Machiavel.

             

            Le moindre mal, selon moi, ce serait d’organiser des pouvoirs  verticaux pour protéger la société de l’ochlocratie mais des contre pouvoirs horizontaux pour protéger la société de l’oligarchie.

             


          • vote
            Qamarad Qamarad 24 janvier 2014 18:37

            "Le problème est que chacun a une conception du bien commun, quoi qu’on en dise, c’est une notion relative, donc au final, c’est la définition de celui qui organise la foule qui va s’imposer."

            Par bien commun, il ne faut comprendre intérêt général, qui n’est que l’addition d’intérêts particuliers. Cela revient à imposer une volonté unique (portée par un groupe) au reste de la population. Par bien commun, j’entends ce qui permet à l’homme de s’élever, tant socialement que spirituellement. Cela passe par la coopération des classes sociales et le maintien d’un capital national s’associant aux travailleurs, le tout sous des règles fixée par consensus et un contrôle étatique.

            "Si la classe qui manipule la foule est bonne (de mon point de vue) elle l’organisera en donnant des contre-pouvoirs aux gouvernés et mettra en place des mécanismes éducatifs pour transmettre un certain nombre de valeur à la masse pour sa propre autonomie, ce que les grands instituteurs de république comme Solon, Lycurge ou Clisthène ont fait."
            J’ai une conception similaire. Un pouvoir exécutif fort : seule condition pour pouvoir imposer ma définition du bien commun. En contrepartie, un système éducatif qui produirait une élite populaire et une forme de démocratie locale. Dans un commentaire de Machiavel, Mussolini écrit (de mémoire) "Demandez à des villageois de se concerter pour déterminer l’emplacement de la fontaine au sein du village, ne leur demandez pas de se mêler des affaires de l’état". Le problème se situe au niveau du contre-pouvoir au niveau national si l’élite trahit.

            "Le moindre mal, selon moi, ce serait d’organiser des pouvoirs  verticaux pour protéger la société de l’ochlocratie mais des contre pouvoirs horizontaux pour protéger la société de l’oligarchie. "

            Tout un programme !


          • vote
            maQiavel maQiavel1983 24 janvier 2014 18:54

            Qamarad

            -Par bien commun, il ne faut comprendre intérêt général, qui n’est que l’addition d’intérêts particuliers. 

            R /Je comprends très bien ce que vous entendez par bien commun, mais c’est votre opinion. D’autre pourront le définir autrement.

            Voyez selon l’individu, les conceptions sont différentes et celle qui l’emporte est celle de celui qui arrive à diffuser sa propre représentation, du monde dans la masse pour pouvoir faire levier et l’imposer.

            -Par bien commun, j’entends ce qui permet à l’homme de s’élever, tant socialement que spirituellement. Cela passe par la coopération des classes sociales et le maintien d’un capital national s’associant aux travailleurs, le tout sous des règles fixée par consensus et un contrôle étatique.

            R / C’est une approche fasciste classique (dans le sens juste du terme et non péjorative). Moi j’ai une grosse crainte des pouvoirs centraux trop centralisé, les dérapages totalitaires deviennent vite la norme.


          • vote
            Rick RiQk 24 janvier 2014 21:58

            Hahaha pas mal la parodie avec hitler !!!
            La chute est terrible...enfin vous voyez ske j’veux dire.



          • 1 vote
            Lisa Sion Lisa Sion 24 janvier 2014 17:11

            Bonjour, je viens de lire en cinq minutes chrono l’article et tous les liens ainsi que toute ma bibliothèque sur le sujet. Je peux donc en conclure sans crainte que tous ces gens là étaient complètement fous et que tous ceux qui attachent de l’importance à leurs recherches sont également dangereux.


            • 1 vote
              maQiavel maQiavel1983 24 janvier 2014 17:26

              Bonjour lisa.

              Que ces gens soient fous, moi je veux bien, c’est une question de point de vue, je dis admettons. Dans ce cas, il faudrait accorder beaucoup beaucoup   plus d’importance à ces personnes, surtout si elles sont folles, parce qu’elles font partie d’un maillon essentiel de l’élite qui a gouverné le pays le plus puissant du monde, qui s’est autoproclamé leader du monde »libre « et qui a dominé le monde en général et l’occident en particulier.

              Ce sont ceux qui n’attachent pas de l’importance à leurs recherches que je trouve très dangereux


            • 1 vote
              ghola ghola 24 janvier 2014 17:29

              cela ressemble beaucoup aux documentaires realises par Adam Curtis pour la BBC, notemment a la serie : the century of the self

              https://archive.org/details/TheCenturyOfTheSelf

              a visioner pour les anglophones.
              c’est un des documentaires majeurs qui m’a permis de mieux comprendre dans quel monde nous vivons. Un monde qui, sous la domination occidentale, est devenu obnubile par le veau d’or, centre sur l’Homme, le consumerisme et la soumission au systeme sense etre garant du bonheur.


              • vote
                maQiavel maQiavel1983 24 janvier 2014 17:31

                -cela ressemble beaucoup aux documentaires realises par Adam Curtis pour la BBC, notemment a la serie : the century of the self

                R / Oui , c’ est normal , c’ est ce documentaire et il est traduit. smiley

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                ghola ghola 24 janvier 2014 18:18

                hahaha
                oui effectivement, on ne peut faire mieu comme ressemblance :)
                j’avais vu ces documentaires il y a quelques annees.
                essentiels
                c’est sur qu’une version francaise ca passe mieux sur Agoravox :)
                a la tienne Machiavel


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                erQar erQar 24 janvier 2014 18:30

                maQ
                -
                Ce documentaire est indigeste dans la forme mais excellent sur le fond. Y a que toi pour proposer des articles de fond smiley
                -
                J’ai apprécié l’approche de Marcuse :
                ces forces ne sont pas forcément violentes ou mauvaise et menait vers une vie schizophrénique et générait dans la société de l’agressivité.
                -
                je me rappelle d’une approche psychanalytique concernant un deuil , j’ai l’impression que toutes les personnes vivent cela mais en remplaçant le deuil par l’impossibilité d’acquérir la marchandise.
                -
                1. La négation (" C’est impossible ! ")
                Dans le cas d’une séparation ou de la perte d’un proche, tu peux avoir tendance à nier ce qui arrive. Tu ne veux pas croire que c’est vrai. Dis-toi qu’il est normal d’être sous le choc et de ne pas avoir d’émotions sur le coup.

                2. La colère (" L’autre n’avait pas le droit de partir ! ")
                À ce moment, tu ressens beaucoup de colère, de frustration, d’injustice et d’incompréhension. Tu perçois le départ ou la perte de l’autre comme une trahison et un abandon. Tu peux avoir tendance à déplacer ta colère sur tes amis, ta famille.
                Être en colère, c’est normal. Par contre, l’agression verbale ou physique d’autres personnes n’est pas un moyen acceptable pour exprimer ta colère. En parler, pleurer de rage : voilà qui est acceptable !


                3. La culpabilité (" C’est trop difficile, je ferais n’importe quoi pour que l’autre revienne ! ")
                À cette étape, tu espères que l’autre reviendra, tu hésites, tu te sens coupable. Il peut t’arriver de regretter beaucoup de choses, de croire que tu as tous les torts (exemple : " C’est de ma faute, j’aurais dû lui dire avant que je l’aimais… "). Mais la culpabilité ne changera rien à la situation. Tu n’as du pouvoir que sur toi-même. Pour cette raison, il est important que tu penses à toi et que tu regardes droit devant.

                4. La tristesse (" Je n’ai plus le goût de rien… ")
                Tu es triste, en proie au malheur et tu pleures beaucoup. Tu as l’impression d’avoir perdu une partie de toi-même, et c’est normal. Tout est une question d’équilibre ; il est important de t’accorder du temps pour pleurer, mais tu dois aussi continuer tes activités afin de te changer les idées. Tu ne dois pas perdre de vue toutes les personnes que tu aimes et qui sont encore autour de toi.

                5. L’acceptation (" J’y pense encore parfois, mais je m’en sors. ")
                Enfin, tu acceptes la perte de l’être cher. En l’acceptant, tu es capable de garder les beaux moments mais aussi les moins bons. Tu commences à avoir plus confiance en toi, tu te sens mieux et l’avenir ne semble pas aussi noir qu’avant. Tu as de nouveaux rêves, tu es capable d’avoir du plaisir. Tu constates que cette épreuve peut te renforcer.

                -

                Je ne sais pas si c’est pertinent ?


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                  maQiavel maQiavel1983 24 janvier 2014 18:41

                  Salut erQar

                  -J’ai apprécié l’approche de Marcuse 

                  R /Attends la suite camarade, dans le prochain épisode, tu l’apprécieras moins. smiley

                  Sur les phases de deuil que tu as développé, j’ai vu ça aussi mais je ne sais pas si c’ est pertinent …


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                  erQar erQar 24 janvier 2014 19:03

                  J’attends la suite avec impatiente smiley
                  -


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                  maQiavel maQiavel1983 24 janvier 2014 19:43

                  Il y’ a un indice à la fin de l’ article. smiley


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                  Morpheus Morpheus 24 janvier 2014 21:13

                  Et si la folie et l’irrationalité dénoncée par la prétendue élite était précisément le fruit de la démence de cette élite ?
                   
                  On peut avancer qu’une population donnée sera effectivement "contaminée" par certaines dérives mentales dès lors que s’installe dans la société un contexte socioculturel qui instaure, justifie, "moralise" même, certaines caractéristiques propres à ces dérives mentales.
                   
                  Ainsi, si l’on pose une forme de gouvernement qui, depuis le mode entrepreneurial jusqu’au système politique, base son fonctionnement sur ce modèle pathologique (compétition, struggle for life, chacun pour soi, pénurie organisée), vu le besoin d’insertion et le fait même de devoir vivre dans ce paradigme (le fameux "conatus" de Spinoza dont parle Frédéric Lordon), il en résulte que tout un chacun est susceptible, à son niveau, de développer peu ou prou des caractéristiques comportementales qui correspondent à ces modèles pathologiques. La raison est simple : la nature humaine, C’EST la faculté d’adaptation.
                   
                  Ma propre analyse a déjà conclu (il y a un moment) que le monde dans lequel nous vivons est largement dominé par une folie psychotique, et que chacun de nous, à son niveau, est plus ou moins atteint : je considère que cette société est largement schizoïde. Mais cela ne veut pas nécessairement dire que nous sommes tous fous, ou du moins, que ce soit une fatalité. Il est possible même (c’est une hypothèse) que le sens de l’existence en ce monde soit précisément de trouver le moyen de s’extraire de la folie dominante. En sommes, je pose comme hypothèse que notre civilisation serait un immense asile à ciel ouvert dont le personnel psychiatrique et médical serait constitué de dangereux psychopathes désireux de réguler les masses afin qu’elles rentrent dans leur monde fous.
                   
                  Dans une société oligarchique, régie par le principe hiérarchique, l’état général de la masse souhaité par l’élite dirigeante est ce qu’on appelle l’état « eknoïde », qui est l’état normal du citoyen conditionné et toujours obéissant.
                   
                  Dans cet état, l’homme est étranger à lui-même et à tous les aspects de son expérience, étranger à toute véritable raison d’agir, étranger même à son propre corps quand il n’est pas l’objet d’exploration pour les autres. Dans cet état, l’homme refuse prudemment toute possibilité de changement, si bien que l’on peut dire, sans crainte d’une métaphore déplacée, qu’il a "perdu la tête".
                   
                  La plupart des gens se soumettent à cet assassinat chronique (qui est aussi une forme d’assistanat) en murmurant seulement quelques plaintes et en oubliant vite leur désaccord. De cet assassinat, la compensation est manifeste : on peut devenir riche ou du moins "aisé", diriger une grosse entreprise ou un État, ou même se réjouir de la dévastation écologique d’énormes surface au profit de valeurs admises. Tout bien pesé, il n’y a rien de mieux que d’avoir perdu la tête.
                   
                  Par une série de « métanoïas », l’homme peut sortir de l’état eknoïde (= servitude volontaire). On entend par là un changement de sa personnalité profonde qui atteint son apparence, sa surface sociales. C’est toutefois un véritable chemin de Damas, avec conversion, repentir et, même au deuxième stade de la métanoïa, des "signes" de dépression et de deuil.
                   
                  La première métanoïa conduit à une zone « paranoïaque », état ou l’homme est à côté de lui-même. Si l’eknoïa est l’état où l’on est hors de soi-même, dans la paranoïa, du moins, on en est près. Ici, il s’agit de relations de voisinage avec soi-même, qui peuvent devenir affectueuses.
                   
                  Si l’eknoïa est un état de l’être négatif résultant du conditionnement social inauguré au sein même de la famille, la paranoïa, elle, est le début d’une existence active, début d’une vie consacrée à de nouveaux projets. Il y a certainement une confusion entre les fantasmes persécuteurs et les réalités persécutrices.
                   
                  Avec les premiers, l’homme explore la réalité sociale à travers la projection, d’abord inconsciente puis à moitié consciente, des structures du passé sur le présent. Si, dans le domaine des relations les plus significatives, cette recherche est assez radicale (recherche de la cause des causes), l’homme commence alors à développer une conscience objective de la réalité persécutrice, laquelle dépasse sa personne et ses projections, bien qu’elle provienne de son expérience familiale primitive.
                   
                  La deuxième phase est celle du travail sur soi-même au sens de travail total, notion qui implique cette autre, utilisé en psychanalyse, « l’élaboration ». Elle nous procure un sentiment de cohérence et nous donne l’impression d’être, en nous-mêmes, distinct, comme une personne d’une autre personne, détenteur d’une autonomie qui n’est pas solitude, mais ouverture sur le monde. Ici, l’homme s’encourage lui-même, il s’octroie un nouveau cœur non par transplantation, mais par imagination. Dans l’état d’autosuffisance qui résulte de ces relations avec lui-même, il révèle le défi d’assumer toutes les nouvelles expériences, de sorte qu’il peut se permettre une généreuse ouverture sur le monde (mouvement « noïque »). A ce stade, l’homme est près à abandonner son égocentrisme et à rompre les limites de son être fini.
                   
                  La dernière métanoïa est le passage du moi actif et autonome au moi-dans-le-monde (transcendance, « anoïa »), œuvrant à travers la négation de l’autopréformation dans un moment d’antinoïa. Il n’est plus ici question d’états de l’être, ni de l’illusoire sérénité qu’ils procurent.
                   
                  Il y a évidemment place pour des confusions entre ces états, la plus désastreuse étant la tentative de passer de l’eknoïa et de la paranoïa à l’anoïa, sans avoir l’autonomie requise. L’emploi incontrôlé de drogues psychédéliques, les formes alarmantes de ce qui semble être des « dépressions psychotiques » sont de telles tentatives. Quand cela se produit, les gens sont encore prisonniers du joug de leur famille, ainsi que du joug de l’image familiale qu’ils ont intériorisée, et sont forcément en quête de répliques familiales non contraignantes.
                   
                  Schéma :
                   
                  Eknoïa << 1ère métanoïa >> Paranoïa << 2ème métanoïa >> Noïa (En-noïa) << 3ème métanoïa >> Anoïa / Antinoïa.
                   
                  (remarque : l’état paranoïaque est donc le signe d’une activité libératrice et d’un progrès sur le chemin de l’individuation)
                   
                  Source : Mort de la famille de David Cooper.
                   
                  « Pour Cooper, la maladie mentale n’existe pas, et la folie est une expérience personnelle et sociale, un état modifié de conscience (EMC), un voyage. Il conteste tout classement des comportements mentaux déviants en maladie. »
                   
                  Morpheus


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                    maQiavel maQiavel1983 24 janvier 2014 21:37

                    Commentaire très intéressant morphéus.

                    Plus haut, j’ai posé que la perception des foules des élites Freudiennes (et pas seulement, c’est une perception qui existe au moins depuis le néolithique) était bonne.

                    On peut supposer comme vous le faites que cette perception est une projection de la démence de cette élite.

                    Dans ce cas, cette démence est elle-même une émanation de la structure sociale, les individus qui occupent le sommet de la dite structure sociale sont dément parce que c’est une nécessité pour conserver leurs positions. Les faibles disparaissent et les forts survivent, la lutte de tous contre tous que la société capitaliste a fait passer des groupes fédérateurs culturels aux unités individuelles.

                    Dans ce cas quelles solutions ? S’attaquer à la structure. Qui et comment ?

                     La nouvelle gauche américaine qui a émergé dans les années 60 et dont Herbert Marcuse était le mentor faisait ces constats. Les étudiants commencèrent à attaquer ce système de contrôle social et ces attaques se résumèrent à ce slogan : « il y’ a un policier dans chacune de nos têtes, il faut le détruire  ».Ce policier ne pouvait être détruit qu’en renversant l’Etat et les entreprises. Ils ont choisi d’affronter la structure et ont fait face à la violence de l’appareil d’Etat, on leur a tiré dessus et ils ont été vaincu.

                    Ils ont ensuite comme vous le précisez de travailler sur eux-mêmes, se changer soi même pour changer la société. Mais la suite, c’est au prochain épisode. smiley


                  • vote
                    Morpheus Morpheus 24 janvier 2014 22:15

                    « cette démence est elle-même une émanation de la structure sociale, les individus qui occupent le sommet de la dite structure sociale sont dément parce que c’est une nécessité pour conserver leurs positions »
                     
                    C’est à peu près ça. L’idée est que le changement de structure sociale qui s’est développé à partir du néolithique (aube des civilisations) à modifié à la fois le rapport de l’homme à la nature, mais aussi le rapport de l’homme à l’homme.
                     
                    Comme il s’agit de rapports d’interdépendance mutuelles, il va de soi que ceux qui occupent le haut de la structure hiérarchique (pyramidale) développent diverses pathologies pour assurer leur position sociale (il y a d’énormes différences entre le chef d’une meute ou d’une tribu, et le chef d’une cité ou d’un état), et comme ce sont eux qui décident essentiellement du modèle social et culturel, ils imposent aux classes inférieures des modèles socioculturel "malades" (en déséquilibre avec les principes naturels, et donc avec les principes censés régir sainement les rapports humains).
                     
                    Pour le dire autrement : l’histoire de la civilisation humaine n’est que l’histoire de l’asservissement qui fait des hommes, aussi bien oppresseurs qu’opprimés, le simple jouet des instruments de domination qu’ils ont fabriqués eux-mêmes, et ravale ainsi l’humanité vivante à être la chose de choses inertes.


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                    Morpheus Morpheus 24 janvier 2014 22:26

                    Oups, faute de frappe : « ... de choses ineptes » (et non inertes).
                     
                    Sinon, maQiavel, vous avez compris que la structure qui a été modifiée au néolithique et qui conditionne tout cela est la structure hiérarchique, le modèle pyramidal. C’est cette structure qu’il faut renverser, afin de revenir à une - ou des - structures sociales horizontales. Du moins est-ce ma conviction profonde.
                     
                    Une image d’un film m’a fait réfléchir : je crois que c’est dans le téléfilm "Merlin" où, à la fin, le peuple de Bretagne décide unanimement de se détourner de Morgause (la mauvaise fée), et lui tourne, littéralement le dos, et de ce fait, celle-ci perd son pouvoir. Symboliquement, ils ont cessé de croire en elle, en son pouvoir, ils lui ont retiré le pouvoir qu’ils lui accordaient. Et dès lors, sa magie disparaît. Je crois que c’est une belle allégorie de la manière dont nous pourrions nous affranchir de la "magie" des pouvoirs oligarchiques.


                  • vote
                    maQiavel maQiavel1983 25 janvier 2014 16:11

                    La troisième partie abordera cette thématique du combat contre la superstructure ... 


                  • vote
                     Qanelle Qanelle 26 janvier 2014 22:44

                    superbe MaQ je veux le même version manga.


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                    agent orange agent orange 26 janvier 2014 17:54

                    Je rejoins ghola. The Century Of Self, d’Adam Curtis est certainement le meilleur document sur le sujet des relations publiques.
                    Il est intéressant de signaler que l’héritage Freud/Bernays est perpétué aujourd’hui par leur petit neveu Matthew Freud, petit génie et gourou des relations publiques en GB. Il est marié à Elizabeth Murdoch et est proche de son frère James (Murdoch) qui lui est marié à Elizabeth Hufschmid, dont le frère Eric (Hufschmid) a empoisonné le mouvement pour la vérité sur le 11/9 avec sa posture antisémite. Dans quel but ?
                    L’histoire de la manipulation de l’opinion à propos du 11/9 par le clan Murdoch/Freud, aussi bien du côté de la VO que celui de sa contestation est un cas d’école.
                    En somme, la manipulation des masses reste une affaire de famille.
                    PS : A propos du Dr Ewen Cameron, il est ironique que ce personnage qui dirigea dans les années 60 le projet MKULTRA à McGill University de Montréal fut aussi membre du Tribunal de Nuremberg, assigné à juger les docteurs nazis qui avaient participé aux expérimentations inhumaines dans les camps. (Operation Paperclip)



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