Ukraine : "ll n’y a pas encore de solution" selon Laurent Fabius
Des jeunes « ultras » attirent l’attention en Ukraine par leurs violences sur les barricades. Incontrôlables, ils semblent issus des rangs des hooligans du football et proches de l’extrême droite, puissante dans le pays. De son côté, le pouvoir semble avoir recours à des bandes similaires, les « tituskies » qui, eux, attaqueraient les manifestants. Lors de l’euro de football en juin 2012, qui se tenait en Ukraine et en Pologne, le phénomène du hooliganisme avait mobilisé les organisateurs. « Exhibition de symboles nazis, racisme et violences émaillent très régulièrement les matchs dans le pays », rapporte ainsi Libération.
Aujourd’hui, les hooligans, issus des milieux nationalistes de supporters de football « ultras », se sont en quelque sorte recyclés dans les manifestations anti-gouvernementales qui agitent l’Ukraine. Et avaient fait au moins 28 morts le 20 février au matin, selon l’AFP. « Ils ont trouvé une rédemption politique en protégeant » les protestataires, observe, non sans ironie, le site de Radio Free Europe-Radio Liberty (RFERL), média financé par les autorités américaines.
Avec la radicalisation du mouvement, les ultras jouent apparemment un rôle important dans les violences de Kiev. « Une surprenante transformation pour un secteur de la société plus connu pour ses beuveries et ses bagarres que pour ses passions politiques », commente RFERL. Ils font un usage intensif de Facebook. Et notamment de sa déclinaison russe Vkontakte (qui a également une version anglaise).
Ces jeunes, souvent issus de milieux modestes, se regroupent notamment dans un groupuscule ultranationaliste appelé Secteur Droit (en russe, le mot « secteur » désigne les rangées de gradins d’un stade). Ils ont leur propre style : généralement par groupe de deux, ils s’attaquent casqués et masqués aux forces de l’ordre, armés de bâtons, de barres de fer et protégés par des boucliers pris aux policiers anti-émeute. « Certains d’entre eux ont même construit une catapulte, véritable trébuchet moyenâgeux utilisé contre les forces de l’ordre », rapporte Le Figaro.
Les manifestations à Kiev débutent dès le refus de l’Ukraine sur l’accord d’association avec l’Union européenne. Les opposants au pouvoir se sont mobilisés pacifiquement sur la place Maïdan pour afficher leur mécontentement. Les manifestations ont pris une tournure violente faisant 100 victimes. La foule est en colère et reste toujours déterminée malgré les repressions de la force de l’ordre.
Autre son de cloche :
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Le ministère des Affaires étrangères de Russie a caractérisé la situation en Ukraine comme une tentative de coup d’Etat. Face à un coup d’Etat, aucun pouvoir soucieux de garder, au minimum, sa vie et, au maximum, son pays ne mène de négociations avec les putschistes, mais donne l’ordre de tirer. Avec ses tentatives de régler le conflit par la voie pacifique, Viktor Ianoukovitch, président faible et acculé au pied du mur du « projet Ukraine », apporte de l’eau au moulin des extrémistes et des néo-nazis. Toute trêve sera exploitée pour intensifier la pression politique sur Kiev et la prise du pouvoir dans les régions."
Tags : Ukraine
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