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La Voie du Samouraï

Samouraï veut dire « soumis », « celui qui sert ». Le mot vient de l’ancien japonais Saburai, évolué phonétiquement en Samouraï. Son devoir était de servir son maître, dans l’honneur et la fidélité, sans peur ni reproche. Il nous rappelle les preux Chevaliers de Nos Chansons de Geste ou bien les héros des Sagas nordiques. Durant plus de huit siècles (8e au 16e siècle) l’histoire du Japon n’a été qu’une interminable guerre civile et c’est sans doute la raison qui fait que nulle part ailleurs que dans ce pays, les arts martiaux et le culte du guerrier ont si profondément marqué la culture et la psychologie du peuple. Quand ces arts martiaux furent découverts par l’Occident, on s’aperçut que derrière l’habileté fabuleuse des bretteurs se cachait tout un entraînement ininterrompu pour forger une mentalité guerrière inspirée par le Zen, respectueuse du Shinto et basée sur un code d’honneur qui pouvait mener jusqu’à s’imposer le seppuku (suicide rituel,harakiri) en cas de défaite, ou de perte d’honneur.

 

Comme cela était fait par les troubadours du Moyen Age occidental, les hauts faits guerriers nippons furent colportés de château en château par des chanteurs s’accompagnant du biwa. Vantant les prouesses de ces guerriers qui furent aussi parfois des saints, toujours des invincibles, des héros ayant quelque chose de plus que les simples humains.

Féroces au combat, mais poètes à leur heures, d’une volonté inflexible et pourtant d’une sensibilité à fleur de peau, prêts à mourir mais toujours sûrs de vaincre. Fiers chevaliers au port altier, mais si proche de la fleur de cerisier, prête à tomber au premier souffle de la brise matinale…

 

Souvent le féroce guerrier est comparé à cette fleur si fragile d’un éclat inégalable juste avant qu’elle ne commence à se faner…

 

Pourtant, les samouraïs n’étaient pas uniquement des preux héros. Les scènes héroïques renforcent la vision romanesque et Idyllique de l’histoire et déforment la réalité. Le monde des samouraïs était cruel, ne connaissait pas la pitié et était dominé par les intrigues et les trahisons.

 

Ce reportage met en évidence certains des aspects les plus sombres de la vie de samouraïs de l’époque sengoku

 

On y apprend notamment que les samouraïs ne devaient jamais faire confiance à leurs alliés et que vaincre de manière déloyale, ne les dérangeaient pas, l’important étant de survivre sur le champ de bataille, peu importe de quelle façon. Certains documents illustrent avec un réalisme saisissant toute la brutalité de ces méthodes.

 

 

 

 

Collectionneurs de têtes

 

Sur le champ de bataille les samouraïs avaient pour coutume de collectionner les têtes de l’ennemi pour l’apporter au commandant en guise de preuve. Au fil du temps, le nombre de tête présenté est devenu une marque de prestige, et était la garantie d’être couvert d’honneurs et de récompenses, ce qui avait pour conséquence de créer des castes de voleurs de tête qui tentaient de dérober celles de samouraï qu’ ils n’ avaient pas tué. Des samouraïs sans scrupules tuaient parfois leur propre soldat pour dérober leurs têtes !

 

Certains samouraïs tuaient des femmes et des enfants, coupaient leurs nez et leurs lèvres supérieures pour qu’on ne distingue ni l’âge, ni le sexe des têtes et ainsi les faire passer pour d’illustres guerriers du camp adverse.

 

Un autre élément qui n’est pas mentionné dans le reportage, le seisatsu yodatsu, un droit qui stipule qu’un Samouraï avait le droit de vie et de mort sur tout individu de classe inférieure qui lui manquerait de respect.

 

Le Bushido

 

Le code de conduite moral du samurai a évolué au cours du temps. L’origine vient du concept chinois des vertus des guerriers faisant la guerre, ayant évolué vers un code de chevalerie connu sous le nom de Kyuba no michi ("la voie du cheval et de l’arc") pour enfin devenir le Bushidô, la Voie du guerrier. 

 

S’il manque à ce code, son honneur lui impose de se suicider, en pratiquant le seppuku.

 

La mort leur faisait regagner leur honneur. Le samurai à qui on demandait de se faire seppuku conservait le respect de ses pairs. Cet acte déterminait le destin de sa famille et de ses descendants. 


Sur le champ de bataille, quand il devenait évident que tout était perdu, les samurais préféraient mourir par le seppuku plutôt que d’être faits prisonniers. 

Le célèbre écrivain Mishima Yukio (1925 — 1970), pratiqua le Seppuku en 1970, après une tentative avortée de coup d’Etat. Il avait choisi de mourir en même temps que ce Japon qu’il considérait comme décadent et soumis aux vainqueurs américains.

 

Certains ont avancé que cette tentative de coup d’État n’était qu’un prétexte symbolique destiné à accomplir le suicide rituel que Mishima avait toujours fantasmé et qu’il avait depuis longtemps prémédité et mis en scène

 

« La voie du samouraï, c’est la mort. » (Mishima)

Par un entraînement constant, une orientation parfaite et un détachement complet devant la mort, vous pouvez devenir vous-même Bouddha, un libéré vivant, arriver là où il y a la Grande Paix avant le combat, Wu-Wei en chinois, Satori en Japonais, Sakinah en hébreu, Salaam en arabe. Là, où le guerrier devient le moteur immobile, le moyen autour duquel la roue tourne, sans tourner lui-même, ayant à l’esprit, la certitude que dans la mort, il trouvera la vie. Voila la voie sacrée du samouraï. Le Paradis est à l’ombre des épées », dit un dicton arabe. Et le Paradis est toujours la récompense d’une vie vertueuse. 

 

Ce qui est illustré par cette maxime de guerre chinoise : Gagner d’abord, combattre ensuite… Ainsi, la peur devant une mort certaine disparaît. 

 

La spiritualité fait comprendre que la vie n’est qu’un rêve fugace, qu’il ne faut pas s’attacher aux choses de ce bas-monde, car il y aura un monde meilleur pour le valeureux qui vit avec honneur, sincérité et fidélité, la vie n’est qu’un passage.

 

Un samouraï qui vivait son code d’honneur ne pouvait qu’être serein en face de la mort. Et on peut se souvenir d’une vieille expression normande : « Qui n’a pas peur, fait peur ! » La fidélité le dispose pour le sacrifice suprême dans le service de son maître. Comme le formule le Hagakure : « Il est sûr qu’un samouraï qui n’est pas prêt à mourir, mourra d’une mort peu honorable ».

 

 Le sabre enfin, est l’âme du Samouraï. Elle doit devenir vivante entre ses mains. « Il en est à la fois l’acteur et le spectateur ».

 

 

Le Sacré et la Guerre

 

La guerre, en tant qu’elle est dirigée contre ceux qui troublent l’ordre et qu’elle a pour but de les y ramener, constitue une fonction tout à fait légitime, un des aspects de la fonction de « Justice » divine. Au point de vue spirituel, ce qui donne à la guerre ainsi comprise toute sa valeur réelle, c’est qu’elle symbolise la lutte que chaque homme doit mener contre les ennemis qu’il porte en lui-même, c’est-à-dire, contre les éléments, qui, en lui, sont contraires à l’ordre et à l’unité du Soi.

La guerre doit toujours, extérieurement ou intérieurement, tendre également à établir l’équilibre et l’harmonie en vue de réaliser la « Grande Paix », laquelle ne peut être obtenue véritablement que par la soumission à la Volonté divine, mettant chacun des éléments à sa place pour faire tous concourir à la réalisation consciente d’un même plan (Satori, Nirvâna). Comme le disait le Prophète Mohammed en revenant d’un champ de bataille : « Nous revenons de la petite Guerre Sainte vers la Grande Guerre Sainte ! » C’est-à-dire, vers le combat dans la voie spirituelle, qui demande autant, sinon plus, de courage et de fidélité.

 

Impérialisme Japonais

 

Le Japon impérial était la désignation officielle du Japon durant la période allant de l’ère Meiji à l’ère Sh ?wa et englobant la première guerre mondiale et la seconde guerre mondiale.

 

Après deux siècles et demi de fermeture au monde extérieur, le Japon connaît une réorganisation politique et se transforme en nation moderne ainsi qu’en puissance d’envergure mondiale. Le pays se caractérise également par une forte politique expansionniste et impérialiste, qui culmine durant la première partie de l’ère Sh ?wa et la participation du pays au second conflit mondial.

 

Civils chinois enterrés vivants.

 

Le bushido influença la mentalité Japonaise jusqu’ en 1945 et servit de base aux mouvements nationalistes d’avant guerre.

 

Printemps 1945. La guerre du Pacifique fait rage. Les Japonais sont au bord de la défaite. 

 

L’armée impériale décide de demander à ses soldats le sacrifice ultime. Combinant archives, reconstitutions et interviews de pilotes survivants ou des familles des pilotes décédés, ce film raconte comment lors de la Bataille d’Okinawa, des milliers de soldats japonais se sont trouvés enrôlés dans cette attaque kamikaze. 

 

Des archives japonaises et des séquences de reconstitution décrivent l’entraînement des pilotes japonais et l’état d’esprit dans lequel ils se préparaient à mourir. Le film rappelle cette situation paroxystique dans laquelle les autorités japonaises incitent la population au suicide pour éviter de se rendre aux soldats américains avec le slogan : " 100 millions à mourir ensemble ".

 

 

 

 

 

 

Sources :

 

 Eric Grousilliat

 

NB-ONE LARABE-STRAIT

 

J.Karnac, L’Esprit sacré de la Voie du Samouraï et son universalité 

 

Tags : Histoire Japon




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52 réactions à cet article    


  • vote
    gerfaut 8 avril 2014 09:59

    Je ne sais pas si c’ est vrai mais il parait que les armes à feu ont été interdites pendant les batailles pendant des siècles parce qu’elles étaient contraires à l’ honneur d’ un combat loyal.


    Kurosawa dans les Sept Samouraïs montre que ce sont des armes en petit nombre mais dangereuses et qui tuent sans honneur. On est peut-être au moment de leur introduction dans les combats.

    • 3 votes
      maQiavel maQiavel1983 8 avril 2014 10:11

      Non , ils utilisaient des armes à feu sur les champs de batailles. Quand les portugais les ont apportés dans l’ îles, c’ était la guerre civile et tous les généraux en raffolaient.

      Par la suite , sous le shogunat des Tokugawa , les armes à feu était interdites pour tous les clans qui n’ appartenaient pas à celui du shogun , non pour des raisons d’ honneur mais par pur pragmatisme du pouvoir central qui ne pouvait pas tolérer que d’ autres possèdent des armes aussi efficaces qu’ ils pourraient utiliser contre eux !

    • 3 votes
      Haze Haze 8 avril 2014 10:17

      Non, c’est juste qu’au début, seul les clans du sud en contact avec les portugais avec de armes à feu, et forcément elles étaient rares.
      Il ne faut pas croire que les samouraïs étaient tous des guerriers ultra vertueux, d’une extrême habilité au combat.
      Kurosawa dans ses films rappel bien que comme partout dans le monde, beaucoup d’entre eux étaient des salaud ou des mauvais combattants.
      Beaucoup de ronins ne se servait de leur talents que pour gagner de l’argent.


    • 3 votes
      maQiavel maQiavel1983 8 avril 2014 10:23

       

      Evidemment , c’ est ce que j’ explique dans mon article ( mais je ne parlerais pas de « salauds » qui dénote d’ un jugement moral que je ne ferais pas ) , mais il y’ a une image idyllique que l’ on se fait d’ eux mais évidemment , les choses ne sont pas toujours aussi glorieuses !


    • 5 votes
      Haze Haze 8 avril 2014 10:26

      La chevalerie francaise était tout aussi vertueuse, même si à la différence de Kurosawa, nos réalisateurs préfèrent la représenter sous ses aspects les plus mauvais ou pittoresque ( Kaamelot ? )
      Pourtant Chrétien de Troyes à très bien conté leurs incroyables aventures, et le chevalier Bayard, Guesclin ect n’ont rien a envié aux samouraïs.


    • vote
      Loki LoQi 8 avril 2014 11:36

      Heu dans le documentaire de Gérard Jugnot "Sans peur et sans reproche" il en prend un peu pour son grade le chevalier Bayard smileyEt puis il semblerait que les moeurs de la chevalerie soient moins vertueuses que dans les chansons de geste et autres troubadourades enjolivées smiley


    • vote
      mmbbb 8 avril 2014 19:33

      oui c’est vrai le mousquet en particulier des la decouverte du japon par les portugais en 1543 


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      lupus lupus 9 avril 2014 22:51

      les armes a feu furent interdites ,au combat bien entendu, ...car elles couvraient la voix du samouraï ,et cela le samouraï ne le tolérait pas. La VOIX du SAMOURAÏ est puissante, aiguë au combat le kaï de bruce lee par ex ET doit rester audible tout au long de la boucherie KAAAAAAAAAAÏÏÏÏÏÏÏÏÏ


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      erQar erQar 8 avril 2014 10:01

      Super Article maQ,
      -
      Mais tu as oublié de citer le rônin, le samouraï sans maître.
      -
      http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C5%8Dnin


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        erQar erQar 8 avril 2014 10:04

        J’ai trouvé ça intéressant :
        -

        Aujourd’hui ce terme désigne les étudiant(e)s qui échouent à leur examen d’entrée à l’université et restent une ou plusieurs années à étudier pour le repasser en espérant être admis. Cet usage dérive probablement de l’analogie entre l’étudiant d’aucune école, et un samouraï r ?nin qui n’a pas de maître à servir. Il y a également un parallèle entre la honte du r ?nin original et sa manière d’esquiver les examens. Par extension, on appelle également r ?nin une personne au chômage.


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        maQiavel maQiavel1983 8 avril 2014 10:20

        Bonjour erQar

        -Mais tu as oublié de citer le rônin, le samouraï sans maître. 

        R / Non, je n’ai pas oublié mais c’est que je ne pouvais pas entrer dans les détails dans un article déjà long et je me suis centré sur la philosophie du bushido.

        Concernant les ronins, c’est effectivement un thème intéressant à aborder qui requiert un article en lui-même.

        Sinon la plus belle histoire de Rônin que je connaisse est celle des 47 rônins d’ako. Cette histoire est aussi une introduction à compréhension de la politique du temps du shogounat et permet de comprendre comment des samouraïs pouvaient devenir des rônins.


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        erQar erQar 8 avril 2014 10:29

        Salut maQ,
        -
        En effet, le sujet est très vaste...
        -
        Quoiqu’il en soit, j’ai apprécié tes parallèles avec les combattants smiley
        -


      • vote
        Nora Inu Nora Inu 8 avril 2014 10:58
        Au cinéma , Kenji Mizoguchi a réalisé la plus belle adaptation des 47 rônin , en 1941 .
        A voir .

      • 1 vote
        gerfaut 8 avril 2014 10:22

        Mon père déteste les Japonais, après ce qu’ ils ont fait en Indochine. En dehors de leur île, ils ont pêté les plombs. Ils ne pouvaient comprendre la diversité et les autres mentalités des peuples qu’ ils ont asservis en Asie, ils voulaient que cela soit comme au Japon. Pour mon père, "ce sont des brutes". Par exemple, ils ont pris tout le riz à un moment, ce qui a déclenché une famine terrible. Il habitait, il faut dire à un carrefour et juste en face il y avait la Kampetai, la gestapo japonaise.


        C’ est bien beau d’ apprécier toutes ces histoires de codes mais cela devait finir en suicide généralisé. Les Français en Indochine devaient être executés si l’ Indochine étaient reprise. La bombe atomique les a sauvée.

        Comme dit Churchill, les Anglais s’ écroulent dans l’ ordre, les Français se relèvent dans le désordre. On peut ajouter, les Japonais les Japonais se suicident dans l’ ordre avant écroulement.

        • 1 vote
          maQiavel maQiavel1983 8 avril 2014 10:34

          -Pour mon père, "ce sont des brutes". Mon père déteste les Japonais, après ce qu’ ils ont fait en Indochine. C’ est bien beau d’ apprécier toutes ces histoires de codes mais cela devait finir en suicide généralisé. 

          R / Ton père a combattu en Indochine ? Sinon je comprends l’opinion de ton père, mais en ce qui me concerne c’était la guerre et la guerre est cruelle, on peut le déplorer mais c’est ainsi.

          -La bombe atomique les a sauvée.

          R / Ca c’est toute une histoire. En tous cas, je comprends pourquoi les américains ont lâché deux bombes atomique sur le Japon, sans l’approuver ou le condamner, encore une fois c’était la guerre et il était impérieux pour les américains de la finir la plus vite possible vu la progression des troupes soviétiques en Asie (que les américains avaient eux-mêmes appelés, une erreur stratégique grotesque que je n’ai jamais compris à moins d’entrer dans certaines théories du complot).


        • 1 vote
          gerfaut 8 avril 2014 10:40

          Et puis cette histoire de Sepukku, c’ est de la barbarie. Le maitre mécontent de son samourai lui demande de se tuer.


          Celui-ci doit donc s’ ouvrir le ventre, et quand le maitre qui regarde cela estime qu’ il a assez souffert, il fait un signa à un autre samourai qui se tient debout à côté du supplicié, pour qu’ il lui tranche la tête et mettre ainsi fin à ses souffrances. 

          Nulle part ailleurs on ne rencontre une chose pareille. Ils sont fous ces insulaires. Il faut respecter les mentalités mais de là à admirer cela...

        • 1 vote
          maQiavel maQiavel1983 8 avril 2014 10:50

          -Et puis cette histoire de Sepukku, c’ est de la barbarie.

          R / Je comprends cette opinon, mais je trouve que le seppuku était une cérémonie splendide. Je ne suis pas entrain de l’approuver et je ne la condamne pas non plus, je dis juste que c’est pittoresque.

          Je trouve que cette mort était d’une grande dignité.


        • 3 votes
          Haze Haze 8 avril 2014 10:55

          Une mort ordonnée par un maitre à son serviteur n’a rien de digne machiavel.
          Même les romains savaient rendre les armes quand la défaite était inévitable.


        • 2 votes
          gerfaut 8 avril 2014 10:58

          Mon père était un enfant à l’ époque, donc juste un civil, mais lui aussi a souffert à cause des Japonais, comme tous les autres civils. Lors de la famine par exemple, il ressemblait à un Ethiopien avec les côtes en pointes. Les Français de Saïgon ont été assignés à résidence pendant les dernieres semaines de la guerre, ils savaient ce que cela signifiait. Tout était prévu pour les executions en cas de débarquement US. Mon père a le statut de prisonnier de guerre. 


          Je passe sur les brutalités, exactions, prison, pillages, pendant et après l’ armistice du Japon, parce que mes grands parents ont encore été attaqués de nuit dans un hôtel par des Japonais qui ont refusé de se rendre alliés au Vietminh.

        • 1 vote
          Erwanet Erwanet 8 avril 2014 11:23

          gerfaut : "Pour mon père, "ce sont des brutes""
          --------
          Euh.. mon épouse est Japonaise (et donc ma belle-famille) et je vais souvent au Japon, je peux te dire que ça a beaucoup changé smiley


        • vote
          maQiavel maQiavel1983 8 avril 2014 11:27

          @gerfaut

          Je comprends très bien l’aversion de ton père pour les Japonais, vu son histoire. Mais comme le dit erwanet, le Japon a beaucoup changé, mais j’avoue que le Japon moderne ne m’intéresse pas, je le trouve pathétique. Ce n’est que mon opinion évidemment , mais lorsqu’ on va au japon et qu’ on allume la télé , on se rend compte que ce pays a rejeté ses traditions , comme à peu près tout le monde sur terre d’ ailleurs , c’ est la modernité !

          @haze

          -Une mort ordonnée par un maitre à son serviteur n’a rien de digne machiavel.

          R / Je ne suis pas d’ accord avec toi. D’ abord la notion de dignité est philosophique, on en revient à la notion des valeurs et de leurs relativités, ce qui est digne pour l’un peut être indigne pour un autre, cela diffère pour chacun selon les valeurs et le système d’idée auquel on adhère.

          Quel est le système de valeur du bushido ? Ses sept vertus principales sont : la droiture, le courage, la bienveillance, le respect, l’honnêteté, l’honneur et la loyauté.

          Le samouraï qui commet une faute doit la racheter, c’est la droiture. Lorsque le seigneur lui demande de s’ouvrir le ventre, il fait preuve de bienveillance envers son serviteur car il lui permet de racheter son honneur et de montrer sa loyauté envers son seigneur et son courage.

          Le pire serait une exécution, comme un vulgaire criminel, en demandant à son serviteur de s’ouvrir le ventre, le maître fait preuve de respect envers son serviteur !

          Le serviteur en est reconnaissant et montre que c’est un bushi dans sa mort. On a pas besoin de le forcer à s’ouvrir le ventre, il exécute le rituel sans qu’on ai à le contraindre car il est honnête.

          Les sept vertus du bushido sont dans le seppuku et selon ce système de valeurs, cette mort est la plus digne qu’il soit !

           


        • 3 votes
          Loki LoQi 8 avril 2014 11:31

          Comme quoi les suisses et leur relative neutralité, sans être des bombes, ne s’en sortent pas si mal avec leur armée de milice, leur banques inviolables (hahem) et leur philosophie de vie basée sur le code de la fondue, du chocolat et du vin mâtinée d’un peu de charité chrétienne smiley


        • 1 vote
          Haze Haze 8 avril 2014 11:35

          Donc on ne laisse pas à la personne de seconde chance, le pouvoir de se racheter.
          C’est loin du pardon chrétien ca Machiavel.


        • vote
          gerfaut 8 avril 2014 11:40

          Hé bien profites-en bien, mon cher Erwanet, il parait que les Japonaises sont de bonnes épouses. Il faut dire qu’ ils ont été un peu rectifiés.


          Ils sont polis, raffinés, mais, on ne change jamais tout à fait, quand ils se lâchent..., c’ est n’ importe quoi. Je parle d’ une façon générale.

        • vote
          maQiavel maQiavel1983 8 avril 2014 11:44

          En fait dans le Japon moderne, j’ai l’impression que la mentalité des marchands et des paysans (les castes inférieures du temps de la féodalité) l’a emporté sur celle des samouraïs, surtout celle des marchands !

          C’est exactement l’inverse du Japon entre la fin du XIX ème et 1945 ou c’est au contraire la mentalité des bushis qui s’était nationalisé via le shintoïsme d’Etat.

          @Haze

          La mort est pour le serviteur la seconde chance et le moyen pour lui de se racheter.

          Tu penses que ce n’est pas chrétien ? Moi, j’y vois un lien, n’oublions pas que le christ a racheté l’humanité de ses péchés par la crucifixion. Et sa mort s’est accompagnée trois jours plus tard de sa renaissance, ce que les chrétiens appellent  la résurrection !

          De la même façon, le samouraï qui a perdu son honneur meurt et ne peux renaitre que par le suicide rituel !


        • 4 votes
          Loki LoQi 8 avril 2014 12:04

          Pour toutes ces raisons, ma voie est celle de l’agnostique et de la recherche spirituelle seul, avec mon bâton de pèlerin, loin de toutes sectes, pour ne pas avoir à mourir de façon prématurée, voire absurde ou inutile, sur la base d’une philosophie qui ne m’appartient pas, dans le doute qu’il y aie ou non un au delà, je trouve que cela s’approche le plus de l’idée que l’on peut se faire d’une certaine sagesse en ces temps de confusion, où les mythes, les idoles, les croyances, sont déboulonnées, les unes après les autres.
          .
          Quoiqu’il en soit, très bel article Machiavel1983, merci du partage.


        • 2 votes
          Erwanet Erwanet 8 avril 2014 12:08

          gerfaut : "...Il faut dire qu’ ils ont été un peu rectifiés."
          ---------
          Bof, mon épouse respecte bien les traditions japonaises dont elle est très fière. D’ailleurs quand on est là-bas, elle ne rechigne pas à se mettre en kimono, du moins dès qu’elle en a l’occasion (le kimono, ça lui prend presque une heure à le préparer et le mettre) + coiffure très travaillée qui va avec, mais les traditions, ça lui va bien  : http://libertarienpics.free.fr/MichanEnKimono.jpg


        • 3 votes
          gerfaut 8 avril 2014 12:45

          Elle a bien raison de respecter ses coutumes, et cela doit être très joli. Au Vietnam, c’ est pareil, les femmes mettent aussi leur tenue traditionnelle de temps en temps. Et cela leur va très bien.


          Mon frère est allé au Japon, il a beaucoup aimé.

        • 4 votes
          Haze Haze 8 avril 2014 15:11

          Tu en penses ce que tu veux, mais bon le maitre lui pendant ce temps, il ne rend de compte à personne non ?
          C’est toujours le deux poids deux mesures.
          Enfin bon je ne connais pas assez l’ancienne culture japonaise pour en parler.
          Ce que j’en pense c’est que comme le montre Kurosawa dans ses films, il y a les samouraïs d’un coté, avec leurs valeurs ect puis les paysans de l’autre, soumis aux disettes, ne sachant se battre, avares, égoïstes... Mais au final tout n’est qu’une question d’origine sociale. Dans les 7 samouraïs, ceux ci sont horrifiés et considèrent comme blasphème le fait que les pèquenauds dépouillent les cadavres des samouraïs, mais ne le feraient-ils pas eux même si ils étaient dans la même situation ? A l’inverse, dans Kagemusha, c’est le pouilleux qui devenu daimyo se met très vite a donner les ordres et diriger d’une façon presque admirable.
          Sur les champs de batailles, là où les chevaliers ou troupes d’élites se battaient jusqu’à la mort, les pauvres eux prenaient toujours la fuite pour sauver leurs vies.
          Ce sont en fait eux les moins fous, puis qu’ayant toujours vécu dans la misère, ils ont appris à connaitre la valeur de leur vie, à survivre.
           


        • 1 vote
          maQiavel maQiavel1983 8 avril 2014 15:29

          @Haze

          -le maitre lui pendant ce temps, il ne rend de compte à personne non ?

          R / Les daimyos étaient aussi imprégné du bushido, ils se devaient d’être les samouraïs parmi les samouraïs et se devaient d’être plus rigoureux pour ces codes pour eux mêmes (bien sur cela c’est la théorie dans la pratique, certains étaient loin de ces idéaux).

          Il y’ avait de mauvais serviteurs avec de bon maîtres et de mauvais maîtres avec de bons serviteurs, l’idéal du bon maîtres et des bons serviteurs ne se reflétait pas toujours dans le réel, c’est la réalité humaine !

          Mais le statut social des Daimyos leur conféraient plus de responsabilité et l’ histoire a vu certains se faire aussi seppuku parce qu’ils jugeaient avoir commis des erreurs et qu’ ils étaient rigoureux pour eux-mêmes !

          -Ce sont en fait eux les moins fous, puis qu’ayant toujours vécu dans la misère, ils ont appris à connaitre la valeur de leur vie, à survivre.

          R / C’est encore une question de système de valeurs, d’autres diraient que ce sont les moins nobles , voir des chiens !


        • 1 vote
          Nora Inu Nora Inu 8 avril 2014 10:53

          Mishima (le samouraï) et la mystique (catholique) française :


          La mer et le couchant - Lecture de Laurent James .


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