Le ninjutsu : l’art des ninjas
Après l'excellent article consacré aux samouraïs par MaQiavel1983, voici un autre texte présentant d'autres guerriers emblématiques du japon : les ninjas !
A l'opposé des illustres samouraïs, les ninjas n'ont pas forcément bonne réputation auprès du grand public, y compris japonais. Guerriers agissant la nuit, auréolés d'une légende leur attribuant des pouvoirs surnaturels, ils sont pourtant considérés avant tout comme des mercenaires, roublards et sans honneur.
Ayant la chance de pratiquer (à un tout petit petit niveau...) le ninjutsu, considéré comme l'art des ninjas, je tenais à consacrer un petit article à cet art très mal connu mais qui puise pourtant dans l'âme même de la tradition japonaise, du sens de l'honneur et du respect.
Les textes qui vont suivre sont issus du lien ci-joint
http://www.bujinkan-paris.fr/histoire/histoire-du-nin-jutsu/
1 - L’histoire des ninjas
"Le terme "NINJUTSU" est composé de 2 idéogrammes (Kanji) dont les sens sont "technique, art, méthode" et "endurance, persévérance, discrétion, furtif".Les "Ninja" sont donc des individus (Ja/Sha) endurants et discrets (Nin/Shinobu/Shinobi).
Depuis les temps lointains, toutes les nations ont eu recours à des espions ou des guerriers entraînés à récolter les renseignements. Le Japon a pour particularité de codifier beaucoup de pratiques et de traditions. C’est ainsi que la tradition d’utiliser des agents infiltrés et une police secrète fut peu à peu élaborée.
C’est en 660 avant Jésus Christ que l’on trouve l’une des premières traces de l’utilisation d’agents infiltrés au Japon. En ce temps, le premier empereur, Jimmu Tenno, demanda à Shinetsuhiko et à Otokasi de s’infiltrer en territoire ennemi afin de lui rapporter une argile précieuse. la mission fut un succès et l’empereur finit par vaincre son ennemi.Puis vers l’an 600 de notre ère, Otomo no Saijin reçut le premier le qualificatif de "Shinobi" (furtif, discret) de la part du prince impérial Shotoku. Mais c’est de l’ère Chiryaku à l’ère Oho (de 1065 à 1163), que le Ninjutsu se développa vraiment à partir des enseignements de Hakku Un Doshi, Kain Doshi, Daisuke Togakure,...Puis, au cours des siècles, le Japon fut le berceau de multiples groupes isolés qui donnèrent naissance à une multitude de traditions de Nin-jutsu.
Toutes ces influences se sont mêlées et ont donné naissance à des groupes d’individus ayant les mêmes traditions et aspirations, vivant en général en autonomie à l’écart des villes, et louant leurs services au seigneur local ou au gouvernement militaire. De tels groupes avaient souvent pour but de continuer à vivre au contact de la Nature, de rester indépendants du pouvoir en place, et de se spécialiser en renseignements, stratégie, espionnage, ainsi que dans les interventions "commando"."
2 - Qu’est-ce que le ninjutsu ?
"C’est un Art Martial qui compte sur la force naturelle de chaque individu, la pratique du Nin Jutsu pour un ninja est diamétralement opposée à tous les autres systèmes d’Arts Martiaux. Le Nin Jutsu ne tente pas de canaliser les réactions du pratiquant dans les séries de mouvements stylisés et prédéterminés.
Les techniques font travailler le corps dans une dynamique naturelle, exploitant la constitution de ce dernier.
Lors de la pratique, avec un partenaire, ou contre un adversaire, le pratiquant de Nin-Jutsu prend en considération la Loi des cinq éléments.
Utilisant les mêmes techniques en corps à corps ou avec des armes, le pratiquant de Nin-Jutsu permet d’acceder à des millions de techniques basées sur seulement 5 Principes.
Les positions et les mouvements décontractés et fluides s’adaptent facilement aux armes et au corps à corps. Le pratiquant de Nin-Jutsu grâce aux postures spécifiques du Nin-Jutsu, peut combattre ou fuir. Si le pratiquant de Nin-Jutsu peut choisir la deuxième option, il la prendra.
Le TAIJUTSU comme l’ensemble du Ninjutsu est construit sur le symbolisme du GORIN (STUPA) ainsi que sur la théorie des cinq éléments de la métaphysique orientale CHI (la terre), SUI (l’eau), KA (le feu), FU (le vent), KU (l’éther)."
3 - Hatsumi senseï : ’soke’ du Bujinkan
"Hatsumi Sama est une véritable encyclopédie des Arts Martiaux Japonais. Il fût l’ami de personnages célèbres tels que le poète Mishima ou le Judoka Yamashita. Maître Hatsumi est né en 1931, dans la province de Shiba. Diplômé de l’université de Meiji, spécialité études Théâtrales, Maître Hatsumi est aussi Chiropracteur et Kinésithérapeute. Il commença les Budo à l’âge de dix ans, aujourd’hui il est gradé : 4° Dan de Judo, 6° Dan de Karate Shito-Ryu, Hanshi d’Aïkido et bien sûr Maître des 9 écoles du Bujinkan. En 1955 il rencontre celui qui allait devenir son Maître : Takamatsu Sensei. Hatsumi Sensei devient alors son plus proche élève. N’hésitant pas à faire plusieurs fois par semaine le voyage de Tokyo-Nara pour étudier sous la férule de Maître Takamatsu, que les Chinois surnommèrent le Tigre de Mongolie.
A la mort de Maître Takamatsu, Hatsumi Sensei, reprend le flambeau, et devient le Soke (régent et légat) de neuf écoles de Nin-jutsu."
Voici la philosophie que développe Maître Hatsumi :
"« Fort » et « faible » sont des mots courants sur les lèvres des pratiquants d’arts martiaux. J’ai établi une règle pour montrer à mes élèves qu’ils doivent se conduire avec autant de droiture que possible, en accomplissant les devoirs du Ninja. Pour moi, c’est cela qu’être fort signifie. Après tout, pour comprendre un héros un homme doit être un héros lui-même. Je n’apprends pas à mes étudiants à vaincre des ennemis mais à devenir des hommes qui puissent vivre.
Nous pensions tous que Takamatsu Sensei était une sorte de phénix. Ce jour là, pour la première fois en quinze ans, j’ai rompu mon vœu d’abstinence et j’ai bu un verre d’okiyome (saké servi pendant les funérailles). Pendant les quinze années d’entraînement avec Takamatsu Sensei, madame Takamatsu me servait toujours deux bouteilles de saké au dîner.J’ai refusé à chaque fois de les boire car je considérais que je n’en avais pas le droit tant que j’étais en formation. Depuis, j’ai souvent souhaité que nous ayons pu boire ensemble et partager ces moments de complicité. Mais à cette époque, l’entraînement était ma priorité.Seize ans plus tard, en revenant du cimetière où nous avions commémoré le souvenir de mon maître, j’eus une longue discussion avec sa fille. Observant les cerisiers en fleurs par la fenêtre du train, elle me dit : « A chaque fois que père savait que vous veniez, il ne faisait plus attention aux cerisiers en fleurs et marchait de long en large dans la maison, attendant votre visiteComme il était heureux de vous avoir comme élève ! », Puis elle ajouta : « Maintenant vous êtes le seul disciple qu’il ait laissé. » Elle disait cela d’une voix calme comme si elle s’adressait aux cerisiers en fleurs. « Je suivrais mon enseignement tant que je vivrais » murmurais-je en m’adressant au ciel au dessus des arbres en fleurs."
35 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON