Arcady vs Caron : les 2 faces du communautarisme en France !
(Article revu et corrigé)
La colère est, dit-on, mauvaise conseillère et peut-être aurais-je dû m'abstenir d'écrire cet article qui ne va pas m'attirer que des compliments. Sans doute ai-je aussi été très mal inspiré de regarder l' interview chez Ruquier samedi dernier d'Alexandre Arcady, réalisateur du film 24 jours sorti en salle mercredi 30 avril et consacré à "l'affaire Ilan Halimi" du nom de ce jeune juif séquestré et assassiné en 2006. Cette interview, bien que coupée pour bonne partie au montage sous prétexte de "violents accrochages" entre le suffisant Caron et le non-moins pédant Arcady à propos d'une discussion sur le conflit israélo-palestinien, a néanmoins donné lieu à pas mal d'articles sur la toile, la plupart étant d'une incommensurable idiotie.
Donc cette interview ainsi que tous ces articles et commentaires m'ont particulièrement énervé. Car aucun n'aborde le VRAI problème de fond lié à ce film que, personnellement, je trouve particulièrement dangereux. Dangereux car il ne fera que renforcer le communautarisme en France déjà si élevé...
Arcady et Caron : accord parfait contre Dupont-Aignan !
D’abord, avant d’évoquer le sujet proprement dit, il est utile de rappeler que (le très très effrayant) Nicolas Dupont-Aignan, au-cours de la même émission, dut subir, avant Alexandre Arcady, les foudres de (dixit Naulleau) "celui qui possède le QI de Nabilla" ainsi que celles...d’Arcady lui-même !
Chacun pourra donc constater, à ce stade, que Caron comme Arcady s’entendent comme larrons en foire lorsqu’il s’agit de critiquer NDA, surtout lorsque ce dernier traite l’autre grande gloire "journalistique" (énorme soupir) Frédéric Haziza de m...intégrale. (il est vrai que traiter Haziza " d’intégrale" est absolument abject...)
Aymeric Caron : future star des "antisionistes" ?
Ah sacré Aymeric ! Probablement l’un des journalistes les plus détesté du PAF et pourtant, depuis les révélations de cet accrochage non diffusé, voilà que d’un seul coup, les commentaires sur le net se font nettement plus élogieux à son égard. "Il se met à avoir des c...", peut-on lire un peu partout. Mais quel exploit subversif cet homme désormais aussi "bien membré" a-t-il donc pu accomplir en si peu de temps pour que celui, dont Eric Naulleau lui-même estimait que "les attributs virils lui faisaient défaut, contrairement à sa comparse Natacha Polony, à rebours de ce que la Nature prévoit", se trouve d’un seul coup si avantageusement pourvu ?
La réponse est simple : Caron aurait osé critiqué Israël ! (Tiens gageons que si Caron est viré de France 2, il sera invité au "bal des quenelles"...) Car voilà aujourd’hui le summum de la subversion en France : avoir le courage de critiquer ouvertement un pays de 5 millions d’habitants ! Tout ceci serait du plus haut comique si la réalité que l’on vit actuellement en France n’était aussi tragique. Donc Aymeric Caron, à l’instar de beaucoup de "penseurs gauchistes", estime que s’il y a des "Fofana" ou des "Mohamed Merah" en France, c’est tout simplement à cause du comportement de l’état d’Israël vis-à-vis des palestiniens qui engendrerait des frustrations et des radicalisations. Une solidarité de "classe" en quelque sorte : les banlieusards français étant considérés par la "France sionisée" comme les palestiniens par Israël ! Voilà ce que des antiracistes paumés ont dans leur cervelle atrophiée par des années et des années de propagande gauchiste et antiraciste ! On se demande vraiment quelle quantité " d’intégrale" (pour rester dans la logique du propos de Dupont-Aignan sur Haziza évoqué plus haut) tous ces braves gens ont-ils cumulé sur leurs yeux naïfs pour ne pas voir que la solidarité qu’éprouvent tous les petits Mohamed Merah et Fofana en puissance, prêts à faire notamment le jihad en Syrie, n’a rien " d’humaniste" mais qu’elle est essentiellement religieuse !
Car voilà le vrai sujet de fond que personne n’ose aborder : de nouveaux affrontements religieux sur notre propre sol ! communautarisme de type "juif" face à un communautarisme de type "arabo-musulman"
Judaïsme et islam : 2 religions si proche en réalité !
Avant d’aller plus avant, soyons tout de suite très clair : la grande majorité de nos compatriotes de confession juive et musulmane vivent tranquillement leur religion en privé, sont parfaitement heureux en France et ne font preuve d’aucun prosélytisme ni aucun communautarisme en public. Comme la plupart, ils ne demandent qu’à vivre en paix. Il s’agit simplement de minorités mais qui sont particulièrement agissantes, surtout depuis quelques années.
Par ailleurs, pour bien comprendre les choses, il s’agit de décorréler le dogme religieux des individus !
Toute religion est potentiellement totalitaire (au sens de contrôler "totalement" la vie des individus) à partir du moment où elle dirige toute forme d’organisation de vie en société. Là aussi, disons le clairement : la pratique d’une religion, quelle qu’elle soit, à partir du moment où elle n’englobe pas complètement la vie des êtres, constitue un facteur particulièrement favorable à l’épanouissement des individus au sein d’une collectivité. Une religion donne des valeurs ainsi qu’une certaine hygiène de vie ce qui est logique dans la mesure où le "fait religieux" existe depuis le début de l’humanité. A l’instar du bon vin qui, consommé de manière mesurée et équilibrée se révèle excellent pour la santé, on pourrait dire que toute religion doit être consommée avec modération. Tel est, en tout cas, le sens de la laïcité en France qui, afin de garantir un tel équilibre, consiste à séparer la pratique religieuse de la vie publique en reléguant les croyances et les pratiques dans le cadre du privé. Or, contrairement à ce que prétendent un tas de guignols sur le net : la laïcité n’a pas été "inventée" par la franc-maçonnerie mais elle est consubstantielle aux Evangiles dès l’origine ! (Sauf à considérer que Jésus était franc-mac...). Ce qui n’est absolument pas le cas ni pour le judaïsme, ni pour l’islam qui ne connaissent pas de frontières entre le temporel et le spirituel ou, pour le dire autrement, entre le politique et le religieux. La laïcité à la Française, calquée sur le modèle du Christ qui invitait tout un chacun à " s’enfermer dans sa chambre pour prier...à l’abri des regards", est donc une invitation à la discrétion. "Dans l’espace public, on n’a qu’une seule identité : on est citoyen français !" Point à la ligne. Or, pour un juif ou pour un musulman, cette distinction dans le domaine public ne va pas forcément de soi ! Pour le vérifier, il serait intéressant que l’on effectue un sondage en France en interrogeant nos compatriotes juifs et musulmans et en leur posant la question suivante : "dans l’espace public, vous définissez-vous d’abord comme citoyen français ou comme juif/musulman ?". Précision importante : il ne s’agit en aucun cas pour moi de prétendre que le christianisme, c’est "bien" et l’islam ou le judaïsme, c’est "mal", ce qui n’a aucun sens mais simplement de comprendre et d’analyser
Donc cette rivalité de plus en plus perceptible entre le judaïsme et l’islam en France aujourd’hui n’est jamais vraiment analysée. Alors que, pourtant,ces 2 religions ont beaucoup plus de points communs entre elles qu’elles n’en ont avec le christianisme. Outre la question de la laïcité évoquée, on peut citer les points communs suivants :
- la pratique de la circoncision
- le statut des femmes
- Les interdits alimentaires
- Une eschatologie qui stipule d’ en finir avec les nations existantes
- La loi du Talion
- Et surtout : une solidarité avec leurs coreligionnaires qui n’existe pas (ou très peu) dans le christiannisme ! Ce point est fondamental pour la compréhension du communautarisme en France. Ainsi un musulman/juif considérera un autre musulman/juif toujours "au-dessus" des autres individus. Là où le Christ commande " d’aimer ses ennemis", marquant ainsi une égalité stricte entre les chrétiens avec tous les autres individus, le judaïsme et l’islam effectuent une nette distinction entre les gens du peuple élu/Oumma et les goys/mécréants. Là aussi, il ne s’agit pas de porter un quelconque jugement dans l’absolu (lequel ne serait pas nécessairement favorable au christianisme, par ailleurs...) mais de bien prendre en compte ces données.
Alors monsieur Caron : à quand une vraie réflexion froide, objective et rationnelle sur ce thème ?
La véritable critique du film d’Arcady qu’Aymeric Caron n’aurait jamais osé faire
Tout ceci étant contextualisé, venons-en maintenant au film d’Arcady et critiquons le comme il se doit. Imaginons, pour une fois, Aymeric Caron faire preuve de courage, en regardant Arcady droit dans les yeux et lui adressant les propos suivants :
"Monsieur Arcady, j’ai détesté votre film, le trouvant particulièrement dangereux, voire explosif. Pourquoi ? Parce qu’il risque, en réalité, de faire monter l’antisémitisme, contrairement à votre objectif affiché. Avant de sursauter et de hurler, laissez-moi vous expliquer : ce film, qui évoque la souffrance d’une famille suite à la mort atroce de leur enfant, ne fait en réalité qu’enfermer nos compatriotes juifs dans un rôle de victime permanente. Dans le droit fil de cette "merveilleuse" loi Gayssot, votre film ne fera qu’alimenter cette caricature du "juif pleurnichard" qui a tant sévi tout particulièrement dans les années 30. Mettez-vous, ne serait-ce que 30 secondes à la place de jeunes de banlieue un peu paumés et en mal d’identité à qui des intégristes salafistes expliquent à longueur de journées que "les juifs ont le pouvoir en France et exploitent les gens". En voyant toute la publicité qui a été faite autour de ce pauvre Ilan, ne seront-ils pas tentés de se dire en effet " qu’ il n’y en a que pour les juifs dans ce pays " ?. Non seulement, certes sans le vouloir, vous accolez ce rôle ingrat à nos compatriotes juifs de "victimes éternelles" mais en plus, vous allez alimenter la concurrence victimaire tout particulièrement avec la communauté d’origine arabo-musulmane dont on sait à quel point la relation entre islam et judaïsme a été de tout temps compliquée.
Monsieur Arcady, vous vous inscrivez ainsi dans le discours abject de ces associations communautaires et antiracistes malfaisantes (inutile de les citer) qui, en 30 ans ont divisé le peuple français comme jamais, et ont insinué cette idée perverse selon laquelle, mon pays, notre pays monsieur Arcady, c’est à dire la France, serait un pays profondément raciste et antisémite. Il n’y a pas pire mensonge que celui-là, dans la mesure où la France est le pays qui contient en son sein la plus forte communauté musulmane et la plus forte communauté juive en Europe. Savez-vous, monsieur Arcady, que Les personnalités préférées des français en 2013 sont Omar Sy, comédien d’origine africaine et issu de famille musulmane et Jean-Jacques Goldman, un "juif" ? Je vous l’affirme ici droit dans les yeux monsieur Arcady : la France est le pays le moins raciste et le moins antisémite du monde et jamais, vous m’entendez bien, jamais je ne laisserai quiconque insinuer le contraire. Alors plutôt que de jouer avec le feu au-travers de votre film, pourquoi n’avez-vous pas axé votre réflexion sur les causes racine de cet antisémitisme ? Pourquoi ne dénoncez-vous pas le rôle de ces associations antiracistes sus-citées qui alimentent la concurrence victimaire en permanence ? Pourquoi ne dites-vous pas que la meilleure manière de lutter efficacement contre ce communautarisme qui se développe comme un cancer serait de réapprendre à tous nos compatriotes, quelque soit leur origine, à aimer le plus beau pays du monde qui est le nôtre ? A s’assimiler en s’appropriant notre magnifique Histoire de France ? C’est pourtant une règle de psychologie élémentaire mais pour que des immigrés nouvellement arrivés sur notre sol puissent nous aimer, il faut d’abord que nous commencions par nous aimer nous-mêmes !
Pourquoi, monsieur Arcady n’avez-vous pas consacré votre film à la gloire de ces juifs patriotes morts pour la France lors de la dernière guerre, par exemple ? Ces juifs, qui n’étaient pas, contrairement au CRIF, dans la pleurnicherie mais qui ont donné leur sang pour la patrie ? Pourquoi ne pas avoir fait un film sur Maurice Druon, cet académicien un peu bourru mais véritablement résistant, co-auteur du chant des partisans et amoureux de la langue française ? Pourquoi ne pas faire un film en hommage à ce super-champion sportif et grand patriote qu’était Alain Mimoun, originaire d’Algérie ?
Bien j’arrête là avant que Ruquier et vous-même ne fassiez une syncope. De toute façon, cette séquence sera coupée au montage (ainsi que ma tête) mais pour terminer, je vous laisse méditer sur cette citation d’une grande personnalité juive assimilée, grand historien et grand résistant qui a donné sa vie pour la France
"Je suis Juif, sinon par la religion, que je ne pratique point, non plus que nulle autre, du moins par la naissance. Je n’en tire ni orgueil ni honte, étant, je l’espère, assez bon historien pour n’ignorer point que les prédispositions raciales sont un mythe et la notion même de race pure une absurdité particulièrement flagrante, lorsqu’elle prétend s’appliquer, comme ici, à ce qui fut, en réalité, un groupe de croyants, recrutés, jadis, dans tout le monde méditerranéen, turco-khazar et slave. Je ne revendique jamais mon origine que dans un cas : en face d’un antisémite."
Marc Bloch, L’étrange défaite 1940
Tags : Racisme Nicolas Dupont-Aignan
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