• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV Mobile

Accueil du site > Actualités > Technologies > "Illustris", la simulation informatique la plus détaillée de notre (...)

"Illustris", la simulation informatique la plus détaillée de notre Univers

 

Synopsis :

Le projet Illustris a permis de modéliser l’apparition d’environ un million de galaxies et leur évolution sur plus de 13 milliards d’années.

 

C’est une recette bien connue des astrophysiciens : prenez une cuillère de matière, une grosse louche d’énergie, arrosez de quelques équations et d’une pincée de paramètres cosmologiques, puis laissez mijoter dans un supercalculateur. Avec beaucoup de savoir-faire et un peu de chance, vous réussirez peut-être à reconstituer l’aspect de l’univers tel que nous l’observons aujourd’hui, 13,8 milliards d’années après le Big Bang.

 

Dans un article publié jeudi dans Nature, les chercheurs du projet germano-anglo-américain Illustris présentent la tentative la plus aboutie de tambouille cosmique : une simulation reconstituant la fine évolution d’une belle portion de l’univers visible (un cube de plus de 300 millions d’années-lumière de côté, soit un cent-millième de tout l’univers visible !) pendant 13,4 milliards d’années (voir vidéos ci-dessus et ci-dessous). Avec un ordinateur classique, il aurait fallu deux mille ans pour obtenir un tel film. Les supercalculateurs utilisés (l’un allemand, SuperMUC, l’autre français, CURIE) n’ont eu besoin « que » de trois mois.

 

La matière ordinaire plus difficile à modéliser que la matière noire.

 

La modélisation démarre 400 millions d’années après le Big Bang. À cette époque reculée, la matière noire, une substance de nature mystérieuse sensible uniquement à la gravité, commence à former de minces filaments. La structure de cette toile primordiale est tirée de la carte du fond diffus cosmologique, la première lumière émise par l’univers 300 000 ans après le Big Bang (les petites fluctuations du rayonnement fossile traduisent en effet la présence des premiers grumeaux de matière qui donnent naissance aux filaments).

 

Dès le début de la simulation, ce réseau (en bleu-violet) attire la matière noire environnante. Les filaments grossissent, puis se contractent sous l’effet de leur propre poids. Ces phénomènes purement gravitationnels forment des colliers de perles très denses (les tâches blanches). Ces halos de matière noire attirent la matière ordinaire, essentiellement de l’hydrogène et de l’hélium. En se refroidissant, ces nuages s’effondrent pour former des galaxies (il y en a environ un million dans cette simulation) contenant chacune des milliards d’étoiles. À titre de comparaison, une galaxie comme notre Voie lactée est environ vingt fois moins volumineuse que le halo de matière noire dans lequel elle s’est formée (en masse, il y a environ cinq fois moins de matière ordinaire que de matière noire dans l’univers).

 

À partir de là, les choses se compliquent. « La matière noire n’est sensible qu’à la gravité, elle est donc très facile à modéliser et ne représente que 5 % du temps de calcul », explique Frédéric Bournaud, chercheur au CEA. « En revanche, pour la matière ordinaire, il faut prendre en compte les collisions, la température, le rayonnement et bien d’autres phénomènes physiques. C’est une tâche beaucoup plus complexe. »

 

La simulation Illustris intègre plus finement qu’auparavant les explosions d’étoiles (les fameuses supernovæ) ainsi que l’effondrement des gigantesques nuages de gaz dans les trous noirs supermassifs nichés au cœur des galaxies. Ces phénomènes extrêmement énergétiques créent des ondes de choc (les bulles rouges-orange) qui dispersent et réchauffent le gaz intergalactique. « Ce mécanisme permet de réduire le taux de formation d’étoiles », note Françoise Combes, astronome à l’Observatoire de Paris, spécialiste de la dynamique des galaxies. « Mais leur nombre est encore un peu trop élevé dans ce modèle par rapport à la réalité. » Conséquence : trop de galaxies, trop massives, qui se forment trop tôt.

 

Cette simulation parvient néanmoins à former tous les types de galaxies (spirales, elliptiques, irrégulières). « Les résultats sont magnifiques, ils reproduisent même les teintes des galaxies, les bras des spirales et beaucoup de détails très fins, s’enthousiasme Yohan Dubois, membre d’un projet français concurrent, Horizon. La distribution, le nombre et la forme des galaxies se rapprochent de plus en plus des observations. Les modèles classiques semblent bel et bien suffire à expliquer les grandes structures de l’Univers. »


Les différents types de galaxies.

Les auteurs parviennent ainsi avec leur simulation à construire des images comparables à celles qu’a prises le télescope spatial Hubble. Aux grandes échelles, la concentration en éléments lourds, notamment métalliques, est également compatible avec les observations.
Tous ces résultats très positifs sont à mettre au crédit du code utilisé. Plutôt que de découper l’échantillon d’univers en petit cubes fixes sur lesquels on effectue des calculs, le maillage est « flottant » et suit les déplacements de matière. Chaque maille contient quelques millions de masses solaires de matière ordinaire. « La grille se déforme en fonction de la densité : plus la concentration en matière est forte, plus elle s’affine », explique Yohan Dubois. Cette ruse est un peu plus coûteuse en temps de calcul, mais elle est de toute évidence efficace.

 

Source : Le Figaro.

 

Des images magnifiques de notre Univers, impossibles à voir sans la puissance des ordinateurs.

 

 

Nota Bene :

  • Pour obtenir une liste de vidéos sur les simulations, cliquez [ici].
  • Pour obtenir une liste de vidéos sur les trous noirs, cliquez [ici].
  • Pour obtenir une liste de vidéos sur l’Univers, cliquez [ici].
  • Pour obtenir une liste de vidéos sur la matière, cliquez [ici].
  • Pour obtenir une liste de vidéos sur les étoiles, cliquez [ici].
  • Pour obtenir une liste de vidéos sur les galaxies, cliquez [ici].
  • Pour obtenir une liste de vidéos sur l’énergie sombre, cliquez [ici].
Dans le cas où les liens ci-dessus seraient brisés, vous pouvez les retrouver ici : http://www.blueman.name/Des_Videos_Remarquables.php?NumVideo=7220

 

 

Tags : Astronomie Informatique Science et techno




Réagissez à l'article

14 réactions à cet article    


  • 11 votes
    medialter medialter 24 mai 2014 12:56

    Vu que la matière noire apparaît de plus en plus comme une farce officielle dans les commentaires de scientifiques dissidents (ceux qui ne bénéficient pas des budgets de recherche), on peut s’interroger sur la validité de telles simulations.
    *
    JPP présente la matière noire comme une invention pour sauver les apparences (voir Ici ou Ici), et Haramein nous dit :
    *
    "Dark matter made up of WIMP’s (Weakly Interacting Massive Particle) is theorized to exist because historically some cosmologists have been unable to explain the motion of galaxies and galactic clusters, unless they sprinkle new invisible (hence “dark”) mass into their model of these large scale structures, to make up some 80% of the galaxy’s mass in order to generate the gravitational strength necessary to explain their structures. Without it, current standard theory would have all the stars spinning out and galaxies would never form"
    *
    De forte chance, donc, pour que cette simulation soit une branlette supplémentaire, qui ne correspond en rien à la réalité, destinée à justifier le pognon du contribuable injecté dans les budgets. Avec des belles couleurs sur un écran HD, c’est vrai que ça en jette comme les anciens feux d’artifice du 14 juillet, au temps où les municipalités avaient encore du pognon.


    • vote
      Socarate 25 mai 2014 03:28

      Cette simulation est une très bonne tentative de vulgarisation au contraire !! Il suffit juste de remplacer la ’dark matter’ par ’objet encore inconnue maintenant la structure connu de l’univers observable’ !
      .
      Après oui je suis bien d’accord sur le fait que l’univers jumeaux de JPP semble un peu plus cohérent avec les observation que cette foutu matière invisible !


    • vote
      flesh 24 mai 2014 15:09

      certes... mais BlueMan m’a fait découvrir cette excellente vidéo. Le reste n’est que littérature


    • 1 vote
      julien58 julien58 24 mai 2014 14:09

      L’intérêt dans la science, c’est plus l’histoire des sciences, les équations, les expériences de laboratoire. Ici c’est une simulation à laquelle on peut faire dire ce qu’on veut, avec tous les "potars" qu’il doit y avoir.

      Par exemple la vidéo que tu as postée sur la poussée d’Archimède est beaucoup plus intéressante.

      J’invite les gens à se mettre à la mécanique, l’électricité, la relativité, etc.

      http://feynmanlectures.caltech.edu/I_toc.html


      • vote
        Lisa Sion Lisa Sion 24 mai 2014 16:07

        La danse des étoiles sur musique électrollywoodienne c’est fascinant !
        " Les supercalculateurs utilisés (l’un allemand, SuperMUC, l’autre français, CURIE) n’ont eu besoin « que » de trois mois. " Mais...pourquoi y a t il deux pays européens qui ont rivalisé de compétences et que le résultat est en amerloque hein Blueman ? 


        • 2 votes
          BlueMan BlueMan 24 mai 2014 18:31

          Arf, qu’est-ce que j’y peux moi...


          Je suis pas responsable de ces projets. ^^

        • 4 votes
          Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 24 mai 2014 18:48

          "Je suis pas responsable de ces projets."


          Ne mens pas, espèce de salaud, on sait que tes publicités pour éplucheurs de kiwi à ultra-sons servent en réalité à financer tous ces projets de propagandes US. 

          Et d’ailleurs ton pseudo d’amerloque t’a démasqué, sale schtroumpf de la CIA !

        • 1 vote
          Elmapelki Elmapelki 24 mai 2014 18:38

          J’déprime..... smiley....v’la qu’après les volailles, les p’tits lapinoux, les humains, les continents.....on nous met l’espace en cage !
          Mais puiqu’on vous dit que, 1 (l’unique) produit 2 (yin-yang) et 2, à son tour, engendre 3 (les multitudes).....alors..... !!!.....pourquoi s’en faire ? smiley


          • 2 votes
            izarn 24 mai 2014 20:43

            C’est fondamentalement de la connerie. Le moindre lycéen féru de science fiction fait pareil avec son Pentium et un peu de fractales...
            Vouloir recrer l’origine de l’Univers n’a aucun sens, on en connait encore meme pas les lois...
            Je laisse ça aux crétins...


            • 3 votes
              Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 24 mai 2014 21:19

              Mais vous n’avez pas fini d’insulter tout le monde comme ça ? On va vous laver la bouche au savon, espèce d’insolent !


            • vote
              christophe nicolas christophe nicolas 24 mai 2014 23:41

              Oui, c’est de la luxure de l’intelligence


              Régardez l’E-cat marche avec un dopage de dihydrogène H2 ou H-H à ne pas confondre avec le Deutérium ²H.
              Il y a des fusions qui donnent sans doute du deuterure d’hydrogène ²H-H. Voici le tableau des énergies des fusions de l’hydrogène.

              Regardez ce que dit wikipédia sur le Deutérium dans le paragraphe "abondance naturelle" concernant la nucléosynthèse primordiale où les conditions sont cataclysmiques.

              Pendant ce temps Andréa Rossi fait cela couramment, on comprend donc qu’on a affaire à un équilibre stœchiométrique. C’est le même problème que pour le fond résiduel du Big bang, cela peut s’expliquer par le rayonnement du corps noir.

              De même, avec l’antigravité, les trous noirs sont à regarder de près.

              C’est la  théorie de l’intrication qui est dans le juste, c’est évident puisque la première hypothèse des sciences est une analogie des attributs de Dieu. Après la théorie explique l’antigravité, l’E-cat, etc....



              • 4 votes
                medialter medialter 25 mai 2014 00:20

                What the fuck ?


              • vote
                popov 25 mai 2014 13:21

                @christophe nicolas

                Andréa Rossi n’a jamais pu prouver que sa machine produit plus d’énergie qu’elle n’en consomme. Dans les expériences effectuées en présence de témoins, il calcule l’énergie produite par son système en mesurant la quantité d’eau évacuée sous forme de vapeur. Le problème, c’est que personne n’est autorisé à observer la vapeur. Il suffit d’une petite quantité d’eau liquide emportée sous forme de minuscules gouttelettes dans la vapeur pour fausser tous les résultats.

                De plus, pour que son système soit exploitable, il faudrait qu’il produise au moins 3 fois plus d’énergie thermique qu’il ne consomme d’énergie électrique, puisque les dispositifs qui permettent de reconvertir l’énergie thermique en énergie électrique ont un rendement qui dépasse rarement 30%.


              • vote
                lekaner lekaner 25 mai 2014 03:27

                Au contraire de certains, je trouve pas ca inintéressant, mais c’est vrai que dans l’absolu et si on veut faire une image : c’est comme observer des milliers de lancers de javelots, trouver une fonction mathématique (un modèle) qui satisfait le plus possible de ces lancers (si possible tous), et ensuite de lancer une simulation en appelant la fonction des milliards de fois avec différents paramètres de lancers (ici des couples vitesse initiale/angle) pour verifier qu’il n’y pas trop de javelots qui shootent à plus de 100 mètres, soit la borne supèrieure de nos mesures (approximative en l’occurence car je sais pas c’est quoi le record actuellement).



Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Publicité





Palmarès