Les Nations unies se penchent sur le cas des robots soldats
Qu’est-ce qu’un robot ? Le Larousse en donne la définition suivante : « Appareil automatique capable de manipuler des objets ou d’exécuter des opérations selon un programme fixe, modifiable ou adaptable ». Il s’agit-là de bien préciser l’enjeu des travaux de la Convention des Nations unies sur l’interdiction des armes inhumaines, qui se tient jusqu’au 16 mai à Genève.
Ce n’est pas encore évident pour tout le monde mais, par exemple, un drone comme le MQ-9 Reaper, dont il est souvent question quand des groupes jihadistes sont la cible de frappes aériennes dans les zones tribales pakistanaises ou au Yémen, ne sont pas des robots dans la mesure où ils sont pilotés à distance et que la décision de lâcher un missile Hellfire revient à son opérateur. Si un tel engin était autonome, c’est à dire programmé pour effectuer certaines tâches, alors le cas serait différent.
Les militaires ont de plus en plus recours à des robots, notamment pour effectuer des tâches logistiques ou bien des missions de déminage.
Cette tendance risque de s’accentuer dans les années qui viennent, à cause, selon un récent rapport du Center for a New American Security (CNAS), un centre de réflexion américain, de l’augmentation du coût des systèmes de combats « habités » et de la compression des budgets militaires occidentaux (avec les déflations d’effectifs à la clé).
D’où la possible tentation d’une fuite en avant dans ce domaine. « Les véhicules aériens et terrestres téléguidés seront bientôt remplacés par des systèmes plus autonomes dans tous les domaines (air, mer, marins, terrestres et spatiales) et dans toute la gamme des opérations militaires », est-il estimé dans le document du CNAS. « Les Etats-Unis auront recours à ces systèmes par nécessité opérationnelle et aussi parce que les frais de personnel et de développement des plates-formes traditionnelles de combat avec équipage augmentent à un rythme insoutenable », y est-il écrit.
D’où la conférence des Nations unies, qui abordera les questions juridiques et éthiques liées à l’utilisation de telles machines sur un champ de bataille. Utilisation contre laquelle plusieurs voix se sont élevées.
Sur la question de la responsabilité de l’emploi de telles armes, le général Yakovleff a apporté un début de réponse dans son livre « La guerre robotisée » (Economica) en se fondant sur les lois de la robotique d’Asimov :
« Quelle que soit la complexité des algorithmes qui détermineront le comportement des robots, la responsabilité humaine restera pleinement engagée, au moins à trois niveaux : le concepteur et notamment celui qui a orienté l’intelligence artificielle ; le chef tactique, qui a décidé de la mission de l’unité engagée et fixé les limites (dont les règles d’engagement qui s’enrichiront forcément d’alinés dédiés aux robots) ; le maître du robot proprement dit, celui qui est relié et qui le commande directement », a-t-il écrit.
Inspiré du jeu vidéo " Ghost Recon Future Soldier", ce court métrage spectaculaire, produit par Ubisoft et scénarisé par Tom Clancy, célèbre romancier américain technologiquement très documentés , illustre cette robotisation des armées.
L’histoire prend place dans un futur proche (2024) avec une équipe de Ghost formée de quatre hommes chargé de neutraliser des trafiquants d’ armes.
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Sources : Ubisoft
Tags : Armée Robotique
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