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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Léon Bloy, prophète des pauvres et des géants !

Léon Bloy, prophète des pauvres et des géants !

Au sein de notre triste et tiède société, voici l'occasion de réévoquer l'un des plus grands stylistes français de tous les temps et qui inspira, dit-on, Louis-Ferdinand Céline. Il s'appelle Léon Bloy (1846-1917), il demeure malheureusement assez peu connu, malgré sa "plume de feu", sa soif d'Absolu et ses quelques oeuvres magnifiques, comme Le Désespéré ou encore le Salut par les Juifs.

 

Boudé par la critique de son temps, Bloy, dans son roman le Désespéré l'exprimait en ces termes : " Si je poursuis un putois, le glaive de feu à la main, et qu'il me combatte avec le jus de son derrière, c'est absolument son droit et je n'ai rien à dire".

 

Malgré cette méconnaissance, il est à noter que le nouveau pape François, lors de sa première homélie cite Léon Bloy qui fut lui-même un fervent catholique, voire un mystique de l'Ancien temps. Et le pape de prononcer ces quelques paroles : "Léon Bloy a été le prophète des Pauvres, des vrais Pauvres, des derniers survivants de l’ancienne Chrétienté des Pauvres, continue-t-il… Je me demande si Bloy n’a pas été le dernier prophète du peuple des Pauvres". Il est vrai que Léon Bloy, cet "anarchiste-réactionnaire" aura, toute sa vie durant, défendu les plus humbles et les plus pauvres, non pas à la manière d'un militant socialiste de base ou à la manière du catholicisme inhérent à son époque qu'il exécrait mais parce que lui-même aura connu la vraie misère toute sa vie durant. Et cet homme qui aimait sincèrement les plus petits aimait tout aussi sincèrement les plus grands. Tel le magnifique ouvrage L' Âme de Napoléon qu'il a consacré à la gloire de l'Empereur et, quelque part, à la gloire de la France ! Aimer passionnément ce qu'il y a de plus petit sur Terre et ce qu'il y a de plus grand peut sembler paradoxal. A moins que ce ne soit, peut-être, tout simplement l'apanage des vrais hommes libres !

 

Léon Bloy : l ?e défenseur des petits

 

Voici une lecture d’un extrait de l’ouvrage Le Sang du Pauvre, à propos de Christophe Colomb et de la colonisation

 

 

Où Léon Bloy, ce "catholique du Moyen-âge" s’en prend vertement à ses "contemporains". Il a d’ailleurs dit à ce propos

 

" Personne n’a dit aussi fortement que moi l’injustice des catholiques, leur avarice infâme, leur égoisme fangeux, leur poltronnerie à faire vomir, leur sottise, leur mépris stupide pour ne pas dire leur haine de tout ce qui est intellectuel, indépendant et généreux"

 

Léon Bloy : l ?e défenseur du "grand Empereur"

 

C’est assez rare pour être noté mais il se trouve que le journaliste Laurent Joffrin (dit Mouchard), homme de gauche et pourfendeur de Marine Le Pen de son état, a consacré une très belle préface à la dernière réédition du livre l’Âme de Napoléon de Léon Bloy. C’est d’autant plus remarquable d’ailleurs que, si Joffrin voue une véritable admiration à Léon Bloy, il y a fort à parier que, Léon Bloy vivant, la réciproque ne soit pas exacte...

 

" C’était une impossible rencontre. A un siècle de distance, celle d’un empereur, Napoléon, et d’un écrivain maudit, Léon Bloy. L’un croyait à peine au ciel et l’autre, pour ainsi dire, y vivait. L’un voyait dans la religion un simple instrument de gouvernement, un adjuvant de son ambition toute terrestre ; l’autre pratiquait l’extase et l’oubli de soi dans un catholicisme mystique, sombre et flamboyant. L’un mena sa vie comme un météore dont l’éclat illumine encore les imaginations ; l’autre fut un vaincu de l’existence, vivant misérablement dans les emportements vains et les fureurs impuissantes, écrivant faute de vivre et ne vivant jamais bien d’une écriture pourtant magnifique. L’un voyait les humains comme la pâte qu’on modèle pour construire son destin, indifférent aux autres et tout entier dans sa propre légende ; l’autre puisait dans sa foi une immense compassion pour le pauvre, le laid, l’oublié, préférant toujours les humbles aux puissants, apercevant le Salut dans le regard des réprouvés. l’un croyait à la force, l’autre à la faiblesse. Et pourtant Napoléon fournit à Léon Bloy le sujet d’un de ses grands livres, l’un des plus étranges et des plus beaux qu’on ait écrits sur l’homme inépuisable. Dans l’océanique bibliographie impériale, L’Âme de Napoléon figure parmi la poignée de curiosités fascinantes, la gerbe de textes hors du commun que le petit général corse a suscités chez les grands écrivains."

 

Laurent Joffrin pose là, il est vrai, une bonne question : comment la rencontre entre un "vaincu de l’existence" et un "vainqueur de l’Histoire" est-elle possible ? 

 

Face à une lecture "matérialiste" de l’Histoire, Bloy oppose son "essentialisme" mystique

 

Bien au-delà de la personnalité de Napoléon, l’intérêt de cet ouvrage tient surtout à la vision que Bloy développe de l’Histoire et de ce qu’il est convenu d’appeler : "le Destin" propre à l’Empereur et propre à la "multitude" :

 

" L’Histoire est comme un immense Texte liturgique où les iotas et les points valent autant que des versets ou des chapitres entiers mais l’importance des uns et des autres est indéterminable et profondément cachée. Si donc je pense que Napoléon pourrait bien être un iota rutilant de gloire, je suis forcé de me dire, en même temps, que la bataille de Friedland, par exemple, a bien pu être gagnée par une petite fille de trois ans ou un centenaire vagabond demandant à Dieu que sa Volonté fût accomplie sur la terre aussi bien qu’au ciel. Alors ce qu’on nomme le Génie serait simplement cette Volonté divine incarnée, si j’ose le dire, devenue invisible et tangible dans un instrument humain porté à son plus haut degré de force et de précision, mais incapable, comme un compas, de dépasser son extrême circonférence. Il reste ceci, pour Napoléon et pour la multitude infinie des de ses inférieurs, qu’on est tous ensemble, des figures de l’Invisible et qu’on ne peut remuer un doigt ni massacrer deux millions d’hommes sans signifier quelque chose qui ne sera manifesté que dans la Vision béatifique. De toute éternité Dieu sait qu’à une certaine minute connue de lui seul, tel ou tel homme accomplira "librement" un acte "nécessaire". Incompréhensible accord du Libre arbitre et de la Prescience. Les intelligences les plus lumineuses n’ont jamais pu aller au-delà de cette limite. Dans un tel état, l’Homme intégral, ne devant être, selon la Parole créatrice, qu’une ressemblance ou une image, renouvelable par un milliard d’âmes à chaque génération, est donc forcé de l’être toujours, quoi qu’il fasse, et de préparer ainsi, peu à peu, dans le crépuscule de l’Histoire, un avènement inimaginable...Napoléon est le plus visible de ces caractères indéchiffrables, la plus haute de ces figures, et c’est pour cela qu’il a tant étonné le monde."

 

Face aux paradoxes, tel cet "impossible accord du Libre arbitre et de la prescience" que la raison humaine ne peut pas résoudre, Bloy l’envisage à partir d’une dimension verticale inhérente à son désir d’Absolu. Cette dimension s’appelle la Foi ! 

 

Tags : Livres - Littérature Histoire Culture




Réagissez à l'article

108 réactions à cet article    


  • 7 votes
    Éric Guéguen Éric Guéguen 4 juillet 2014 11:35

    Bravo micnet de relever le niveau !! smiley


    • 1 vote
      Arnaulde Schwarzandgueguerre L’Equatorien 4 juillet 2014 11:40

      Je préfère de loin Erick Bernard, surtout un lendemain de cuite, mal aux cheveux, Léon Bloy c’est plus fort que moi, je passe....


    • vote
      Rounga Rounga 4 juillet 2014 13:02

      Il doit y avoir un problème sur le site, car cela fait une heure que j’essaie de poster des liens vers des lectures de Léon Bloy par Laurent James, mais sans succès. Je poste donc les adresses web telles quelles : http://parousia-parousia.blogspot.fr/2013/10/webisode-n3-leon-bloy-le-symbolisme-de.html http://www.dailymotion.com/video/xncsga_bloy_creation


    • 6 votes
      medialter medialter 4 juillet 2014 11:51

      Léon Bloy, c’est un peu le traître catho qui participa à l’envolée du noachisme. Pour ma part, c’est le prototype de l’ennemi absolu.


      • 8 votes
        Éric Guéguen Éric Guéguen 4 juillet 2014 11:55

        Medialter, quand on vous propose de goûter un grand cru, à un moment, il faut cesser de vous gargariser avec du pipi.


      • 1 vote
        Rounga Rounga 4 juillet 2014 11:57

        Il y a des commentaires qui piquent les yeux.


      • 4 votes
        medialter medialter 4 juillet 2014 12:08

        Et Elie Benamozegh, c’est du Petrus ? C’est quand même grave l’emblème grec en face de son pseudo de ne pas savoir distinguer la cause de tous nos maux. Je vous retourne donc la pisse, mon cher Guéguen


      • 5 votes
        Éric Guéguen Éric Guéguen 4 juillet 2014 12:28

        On aime ou on n’aime pas, mais à mes yeux, parler de Léon Bloy en termes d’"ennemi absolu" à une époque d’extrême médiocrité intellectuelle, de matérialisme éhonté et de conformisme démocratique petit-bourgeois comme la nôtre, c’est être soit dans une posture, soit dans la connerie.

        À la vôtre. EG


      • 5 votes
        medialter medialter 4 juillet 2014 12:52

        "à une époque d’extrême médiocrité intellectuelle, de matérialisme éhonté et de conformisme démocratique petit-bourgeois comme la nôtre" *

        Vous parlez pour vous là. Moi je suis tout sauf un petit bourgeois conformiste et démocratique. Un peu courts comme arguments et trop voyant votre souci d’éviter le fond du sujet. Oui, vous parlez vraiment pour vous.


      • 1 vote
        Rounga Rounga 4 juillet 2014 13:07

        Puisque nous sommes visiblement trop ignorants pour atteindre vos hauteurs, éclairez-nous, et expliquez-nous le rapport entre Léon Bloy et Elie Benamozegh.


      • 3 votes
        medialter medialter 4 juillet 2014 13:10

        Ce commentaire prouve que vous n’avez lu ni l’un ni l’autre, sinon vous sauriez. Je n’instruis pas les ignorants, lisez et nous discuterons ensuite.


      • 7 votes
        Rounga Rounga 4 juillet 2014 13:22

        Ce commentaire prouve que vous êtes d’une stupidité profonde, car comment saurais-je le rapport entre les deux si j’ai lu l’un sans l’autre ? Si vous déduisez que je n’ai lu ni l’un ni l’autre, c’est que vous ne maîtrisez même pas la logique élémentaire. Par ailleurs, votre manière de ne pas répondre sous prétexte que vous "n’instruisez pas les ignorants" souligne encore davantage votre médiocrité, car soit vous n’avez pas les éléments pour me répondre et alors vous vous en tirez à coup de bluff, soit vous les avez et vous faites exprès de retenir des informations que le net devrait au contraire répandre. Dans les deux cas ça ne vous honore pas.


      • vote
        Rounga Rounga 4 juillet 2014 13:28

        Et ne venez pas me citer la thèse de Barbaut sur le "luciférianisme" de Léon Bloy, je serais capable de vous insulter.


      • 4 votes
        Éric Guéguen Éric Guéguen 4 juillet 2014 13:28

        Mais Medialter n’aime pas qu’on l’honore, il adore qu’on le conchie parce qu’il conchie les autres, il se sent ainsi exister.


      • 4 votes
        medialter medialter 4 juillet 2014 13:44

        "car soit vous n’avez pas les éléments pour me répondre et alors vous vous en tirez à coup de bluff, soit vous les avez et vous faites exprès de retenir des informations que le net devrait au contraire répandre" *

        Tout est sur le net, il suffit d’avoir la volonté de s’instruire, je n’ai aucune raison de faciliter la tâche à quelqu’un qui juge mon intervention initiale à-priori, pour reconnaître ensuite ne pas connaître le sujet. Ceci pour vous retournez la " logique élémentaire".


      • 2 votes
        Rounga Rounga 4 juillet 2014 13:51

        Je connais assez Léon Bloy et le noachisme pour savoir qu’ils n’ont rien à voir. C’est vous qui avez lancé l’affirmation, c’est à vous de la prouver, sinon elle ne vaut pas un pet de lapin.


      • 3 votes
        medialter medialter 4 juillet 2014 14:06

        Vous ne connaissez ni l’un ni l’autre


      • vote
        Rounga Rounga 4 juillet 2014 14:15

        Si vous le dites, je suis bien obligé de vous croire.


      • 3 votes
        Éric Guéguen Éric Guéguen 4 juillet 2014 14:39

        Mais j’espère bien Rounga, assez d’insolence de votre part !!


      • 12 votes
        Pablo el GENIO Pablo el GENIO 4 juillet 2014 11:57

        Sublissime !!! MERCI. 


        • 1 vote
          maQiavel maQiavel 4 juillet 2014 12:26

          Je ne parlerai pas de style littéraire car cela me dépasse, je ne comprends pas l’art.

          Si j’aborde la question politiquement, donc en m’attardant sur le « terre à terre », je dirai qu’on ne peut pas aimer la plèbe et les puissants qui la dominent en même temps  !

          Qu’on le veuille ou pas, la lutte des classes existe, il y’ a des antagonismes sociaux, parce que les intérêts divergent au sein des sociétés, je me demande comment on peut faire pour  être le prophète des petites gens et de celui qui a fait tirer sur ces petites gens …

          Napoléon toute sa vie durant n’a fait que servir les intérêts des riches et de son oligarchie (pas par idéologie mais parce qu’il en avait besoin pour assurer sa propre puissance).

          Essentialisme mystique ? Je veux bien mais je n’ai rien compris, et même en y réfléchissant des jours et des jours, je ne le comprendrai jamais, je ne suis même pas sur que je veuille le comprendre, tellement c’est artistique et déconnecté de la réalité politique (tient, ça me fait penser à Nabe).

          Pour le reste , je mentirai en disant que Napoléon ne m’ a jamais fasciné … mais attention , ce que j’ apprécie chez lui , c’ est la même chose que j’ apprécie chez des personnages comme Jules César et Alcibiade ( Oda Nobunaga pour le Japon ) , ce que j’ aime en eux , ce sont les canailles, les fripouilles , les arrivistes ,les caïds , les individualistes avide de gloire , de richesse et de puissance personnelle , animés d’ un courage à toute épreuve qui fait leur la devise de Tony Montana dans scare face à leur paroxysme , « le monde est à vous ».

          Bien que politiquement ces personnages me répugnent, j’aime leur coté truand, j’ai toujours aimé les bons films de gangsters prêt à écraser leur monde pour arriver à leurs fins, et pourquoi s’en priveraient ils d’ ailleurs ? Ils ont leur conception du monde, on peut dire qu’elle est bonne ou mauvaise, ça ne change rien au fait qu’ils font tout pour obtenir ce qu’ils veulent, je respecte leur détermination et leur combativité …


          • 1 vote
            maQiavel maQiavel 4 juillet 2014 12:34

            Enfin, je comprends très bien que c’est un artiste et non un politique, on ne peut donc pas le juger politiquement…

            Le style de Bloy est plus important que le fond j’imagine …


          • 5 votes
            Éric Guéguen Éric Guéguen 4 juillet 2014 12:41

            "Essentialisme mystique ? Je veux bien mais je n’ai rien compris, et même en y réfléchissant des jours et des jours, je ne le comprendrai jamais, je ne suis même pas sur que je veuille le comprendre, tellement c’est artistique et déconnecté de la réalité politique..."

            => Comment pouvez-vous prétendre que quelque chose que vous ne comprenez pas et refusez même d’essayer de comprendre soit "déconnecté de la réalité politique" ? Je n’attends pas de réponse particulière de votre part, mais par cet aveu, vous vous êtes répondu à vous-même.

            Bloy avait un côté Diogène, il ne se contentait pas de parler, il vivait totalement ce qu’il disait, dans les moindres de ses gestes, tout ça dans un contexte social particulier. Pas franchement "déconnecté de la réalité politique", mais au contraire parfaitement "incarné", comme je le disais ailleurs...


          • 3 votes
            Haze Haze 4 juillet 2014 12:50

            MaQiavel, pourquoi ce si grand désir de toujours nous rappeler que vous êtes un grand insensible à toute forme d’art ou de beauté ? Est-ce parce que ceci vous donne une image particulière ? Ne ressentez-vous donc rien dans vos rencontres avec le genre féminin ? On aura en tout cas compris que vous n’êtes pas grand lecteur de Chateaubriand ^^


          • 1 vote
            maQiavel maQiavel 4 juillet 2014 13:00

            Le terme « mystique » est déjà en lui-même déconnecté de la réalité politique. Je n’ai pas besoin d’être un homme de la mer qui la connait et la comprend, pour m’apercevoir que les océans sont très différent de la terre ferme.
             Bloy avait un côté Diogène, il ne se contentait pas de parler, il vivait totalement ce qu’il disait, dans les moindres de ses gestes, tout ça dans un contexte social particulier.
            — -> Je ne le conteste nullement.

             Pas franchement "déconnecté de la réalité politique", mais au contraire parfaitement "incarné

            — ->Je ne compare pas Bloy à Jésus mais ce dernier était lui aussi déconnecté de la réalité politique et cela ne l’empêchait pas d’être incarné ! Mais pas incarné politiquement mais spirituellement, je veux donc bien croire que Bloy était incarné "artistiquement" ! Mais la différence est que Jésus ne parlait pas de politique, Bloy si ! Et le paradoxe que pointe micnet dans l’article n’a aucun sens politique, aucun … sinon quel en est le sens ? Il faut en passer par la mystique pour le saisir … Politiquement ça ne vaut rien mais je veux bien croire que d’un point de vue artistique, métaphysique etc., ce soit splendide …


          • 1 vote
            maQiavel maQiavel 4 juillet 2014 13:08

            @Haze
             pourquoi ce si grand désir de toujours nous rappeler que vous êtes un grand insensible à toute forme d’art ou de beauté ?

            — -> Parce qu’il est important de préciser que je n’ai pas les capacités de juger Bloy artistiquement, comment pourrais je en avoir la prétention alors que je n’y comprends rien ? Par contre, lorsque l’art aborde des questions politiques, on peut juger son contenu politique, même si les questions politiques abordées ne sont que des prétextes à l’expression artistique. Je le précise pour signifier d’ ou je parle …


          • vote
            Rounga Rounga 4 juillet 2014 13:11

            "Le terme « mystique » est déjà en lui-même déconnecté de la réalité politique."

            Ce n’est pas Péguy qui vous approuverait.


          • 1 vote
            Rounga Rounga 4 juillet 2014 13:14

            "Parce qu’il est important de préciser que je n’ai pas les capacités de juger Bloy artistiquement"

            Vous pouvez trouver ça beau ou pas sans être qualifié pour cela. Je me vois mal dire "je n’ai pas les capacités de juger si cette femme est belle", eh bien là c’est la même chose. Si la prose bloyenne n’éveille rien en vous, vous pouvez le dire, et si c’est le contraire vous n’avez pas à le cacher. Vous avez bien un ressenti, ça suffit amplement.


          • 4 votes
            Éric Guéguen Éric Guéguen 4 juillet 2014 13:16

            Oui Rounga, et d’ailleurs Péguy, comme Simone weil, s’est engagé politiquement, concrètement ET mystiquement, tout ensemble. Ils en sont morts tous les deux.

            PS : je vous confirme que depuis quelques jours, la rédaction des commentaires n’est plus pratique du tout.


          • 1 vote
            Éric Guéguen Éric Guéguen 4 juillet 2014 13:26

            Machiavel, vous prenez cette histoire de tripartition (économie-culture-politique) trop au sérieux. Et pour cause, cela convient à votre théorie du jeu à somme nulle (chacun chez soi et tout ira pour le" moins mauvais" dans le "moins mauvais des mondes"). Or, je vous le répète, la Grèce antique a vécu sous le couvert du tout-politique (religion et théâtre étaient d’essence politique), ce qui n’a pas pour autant engendré un "totalitarisme". Votre vision des choses est intéressante et sympathique, mais vous ne pourrez en faire une loi de l’histoire, sauf à avoir votre propre définition du mot "politique". Une fois n’est pas coutume, le lien Wiki est pas mal fait à ce sujet : http://fr.wikipedia.org/wiki/Politique Vous, vous n’en retenez que le point "3". C’est votre choix, mais ce n’est qu’un choix.


          • 1 vote
            maQiavel maQiavel 4 juillet 2014 13:31

            @Rounga
             Ce n’est pas Péguy qui vous approuverait.
            — ->Le mysticisme n’est utile en politique que d’un point de vue utilitariste (et cela passe par une falsification de la mystique pour qu’elle soit adaptée à son utilisation politique). Un exemple, le mystique Tenskwatawa utilisé par son frère Tecumseh pour créer la fédération des tribus indiennes.
             Vous pouvez trouver ça beau ou pas sans être qualifié pour cela.
            — -> Dans ce cas, je dirai que pour moi le fond prime sur la forme. Comme le fait de défendre les petits et le « grand empereur » en même temps est pour moi incohérent, je ne peux pas trouver cela beau … ce qui est beau pour moi, est ce qui a du sens politique !

            Mais c’est là que des gens vont me tomber dessus pour dire que je n’y connais rien à la stylistique littéraire (ce qui est vrai), au style de feu de Léon Bloy et que je suis un ignare en la matière (ce qui est aussi une évidence). C’est pour éviter ce genre de remarque que je ne me prononce pas, je ne connais rien à la littérature, point barre ! P.S : la rédaction des commentaires est vraiment devenue abominable. Sans complexe, j’affirme que ce n’est pas beau du tout (sans parler du coté pratique).


          • 1 vote
            maQiavel maQiavel 4 juillet 2014 13:41

            @Gueguen
             Or, je vous le répète, la Grèce antique a vécu sous le couvert du tout-politique (religion et théâtre étaient d’essence politique), ce qui n’a pas pour autant engendrer un "totalitarisme".

            — ->Bien sur qu’il a existé des totalitarismes en Grèce ( il n’ y’ a pas eu que cela, mais des Tyrannies impitoyable y ont aussi existé).
             Vous, vous n’en retenez que le point "3". C’est votre choix, mais ce n’est qu’un choix.

            — ->Oui, vous avez raison, c’est un choix, celui qui correspond le plus selon moi au réel ! Ceci dit, le point 2 me convient aussi …

            @Rounga Mon lien sur l’utilisation de la mystique par Tecumseh n’est pas passé : http://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/tecumseh-et-tenskwatawa-les-freres-36986 Apparemment, on ne peut plus intégrer les liens dans les phrases … :-


          • vote
            Éric Guéguen Éric Guéguen 4 juillet 2014 13:50

            Machiavel, je laisse de côté l’esthétique littéraire. Sur le fond politique, vous oubliez que Napoléon était un grand populiste et que l’aura du petit tondu a longtemps été promue et défendue, non pas dans les salons mondains, mais au coin du feu dans des chaumines humides. Je ne l’ai pas connu (! !!) mais il me semble que Napoléon possédait à l’avenant la grandeur indomptable et des dehors prosaïques au quotidien qu’appréciaient les petites gens. Un homme sachant s’accommoder de peu quand il le faut et gros du génie qu’on lui connaît, c’était certainement plus attachant qu’une grosse otarie poudrée, avachie dans un confort éternel et prête à détaler en Belgique au moindre coup de canon...


          • vote
            Éric Guéguen Éric Guéguen 4 juillet 2014 13:55

            Religion et théâtre étaient à leur zénith (dans leur aspect politique) durant l’intermède démocratique d’Athènes. Était-ce là ce "totalitarisme" dont vous parliez ?

            Sur les acceptions du mot "politique", pour ma part, j’assume les trois. Et il est vrai que je suis tout particulièrement sensible au premier de ces points. C’est, je trouve, une définition tout ce qu’il y a de plus concret, et englobant. Paradigmatique. Vital aussi.


          • 1 vote
            Rounga Rounga 4 juillet 2014 14:05

            "Le mysticisme n’est utile en politique que d’un point de vue utilitariste"

            Votre manière de formuler la phrase révèle l’erreur que vous comettez selon moi. Le mysticisme, s’il a des retombées concrètes, est aussi éloigné de l’utilitarisme qu’on peut l’être. Il s’agit au contraire de l’élan sacré qu’ont toutes les causes perdues. On agit, on prend des risques sans même chercher la sécurité ou la victoire, non pas parce qu’on veut produire un effet, mais parce qu’il le faut. Et quand on est allé jusqu’au bout et qu’on a tout perdu, le résultat qu’on n’espérait même plus arrive tout de même, sans aucune mesure avec tout ce qu’on a pu imaginer. C’est mystique car il faut savoir aller jusqu’à la mort, comme dans le cas de Jeanne d’Arc, William Wallace...et bien sûr Jésus Christ.


          • 2 votes
            maQiavel maQiavel 4 juillet 2014 14:07

             Sur le fond politique, vous oubliez que Napoléon était un grand populiste

            — -> Non, ce n’était t pas un populiste. Le populiste est celui qui défend les intérêts du peuple dans une optique de lutte des classes contre les puissants, Napoléon a assit le pouvoir de la bourgeoisie et de la finance. La fameuse fusion de son consulat, qu’était ce si ce n’est concilier les intérêts de la bourgeoisie révolutionnaire et de la riche propriété foncière de la réaction ? Napoléon n’a jamais hésité à remettre la plèbe à sa place lorsqu’ elle s’agitait un peu trop. Il était l’homme des puissants.
             l’aura du petit tondu a longtemps été promue et défendue, non pas dans les salons mondains, mais au coin du feu dans des chaumines humides.

            — -> Il en est de même des individus comme César. Ce n’est pas parce qu’une mythologie séduit le peuple que celui qui en est l’objet, est un populiste. Seuls les actes politiques comptent. Cela n’ empêche pas que ces personnages aient été jugés attachant par les masses , mais il faut bien comprendre que toutes ces mythologies sont des constructions indispensables pour ces hommes de pouvoir , qui étaient conscient qu’ on ne peut gouverner en étant haï , et que cela est encore plus facile lorsque l’ on est aimé de la masse … le fond est utilitariste. On ne me fera pas croire que Napoléon aimait les petites gens alors que toute sa carrière il les a écrasé …


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            Éric Guéguen Éric Guéguen 4 juillet 2014 14:10

            Rounga, votre dernier message est très beau, bravo. Vous vous doutez bien que je partage pleinement ce constat. Mais c’est précisément ce que Machiavel appelle, du point de vue réductionniste qu’il se fait de la politique, de l’"idéalisme". smiley


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            Éric Guéguen Éric Guéguen 4 juillet 2014 14:18

            Mach’, il y a quantité de choses à reprocher à Napoléon, et il est bien évident que c’était un arriviste. Mais quand je lis ce que vous en pensez, je ne peux m’empêcher de déplorer la chouardisation des esprits et la nouvelle Guilleminite aigüe sévissant sur le net. Vous avez écouté Guillemin ? Fort bien, d’autres sont fans de Benny Hill et il faut de tout pour faire un monde. Mais à présent lisez Thierry Lentz. Lui ne figurera jamais dans l’immense bibliothèque de Monsieur Chouard, car ce dernier sait très bien qu’il n’y trouvera pas ce qu’il y cherche, une vision manichéenne de l’Histoire.

            PS : Auriez-vous un exemple réel de "populiste" selon vos critères ?


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            Rounga Rounga 4 juillet 2014 14:34

            "Vous vous doutez bien que je partage pleinement ce constat. Mais c’est précisément ce que Machiavel appelle, du point de vue réductionniste qu’il se fait de la politique, de l’"idéalisme". "

            Ce que les anti-idéalistes ne comprennent pas, c’est que l’idéalisme est parfois capable de toucher la fibre la plus profonde des êtres humains, ce qui agit avec bien plus de force dans la société que les rapports de force qui fonde tout selon eux. Mais pour mettre ce fait en valeur, il faut des mystiques, des gens qui justement agissent en dépit du rapport de force qui leur est défavorable. Par leur sacrifice ils montrent que la solution n’est pas de répondre à la force par la force, mais au contraire d’y céder, comme en aïkido. Au fond, exclure absolument l’idéalisme de la pensée politique, c’est considérer que l’être humain n’agit que selon ses intérêts et n’est pas capable d’aller au-delà. Le mystique qui va à la mort ne peut pas aller davantage contre ses intérêts, mais pourtant il produit quelque chose d’énorme. Il est en lui-même la réfutation de la conception matérialiste de la politique, et pour cette raison il est finalement très concret, ce qui est un paradoxe remarquable.


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            Éric Guéguen Éric Guéguen 4 juillet 2014 14:38

            J’ajoute à cela que le régime prosaïque actuel est tout sauf "idéaliste". Je n’irais pas jusqu’à dire que c’est l’une des raisons pour lesquelles il va bientôt rendre l’âme mais... oh et puis si, je le dis. smiley



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micnet


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