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L’effacement du politique

Pierre le Vigan présente pour le cercle Aristote son livre" L'effacement du politique".

 

 

Critique de "L’effacement du politique" dans Le Spectacle du monde

 

L’effacement du politique, de Pierre Le Vigan

 

 De nombreux ouvrages paraissent pour identifier les causes de la crise de l’idée européenne, mais peu d’entre eux creusent le sujet jusqu’à la racine, comme le livre de Pierre Le Vigan. Préfacé par Eric Maulin, professeur de droit international à l’Université de Strasbourg, il est sous-titré : « La philosophie politique et la genèse de l’impuissance européenne. » Parmi les causes de cette impuissance, l’auteur pointe les « belles idées » qui tournent au cauchemar car mal interprétées : liberté, égalité, morale, droits de l’homme, démocratie, etc. Pis, l’Europe ne s’aime pas et pratique le déni – quand ce n’est pas la haine de soi : « On préfère tout ce qui n’est pas nôtre. Chacun y plante et cultive ses croyances. Toutes les diversités sont bonnes sauf celles d’Europe. »

 

 A force de se penser seulement en termes économiques, celle-ci est devenue une simple zone marchande, informe et fluide, un néant (et un nain) politique : « Impuissante à vouloir, impuissante à se vouloir. » Oui, la crise européenne est d’abord une crise d’identité. Les responsables ? Pierre Le Vigan rappelle les propos de Pierre-André Taguieff, pour qui l’Europe est « gouvernée par des super-oligarques, caste d’imposteurs suprêmes célébrant le culte de la démocratie après en avoir confisqué le nom et interdit la pratique ».

 

 D’où l’urgence de retrouver la voie du politique et de la puissance. Comment ? Certainement pas en s’identifiant à un Occident de plus en plus caricatural. Pierre Le Vigan penche pour une Europe impériale (mais non impérialiste), seule capable de faire face aux géants que sont les Etats-Unis et la Chine.

 

 Dense, d’une grande clarté et d’une érudition sans faille, il s’agit là d’un ouvrage appelé à faire date.

 

Michel Thibault, Le Spectacle du monde, n° 613, juillet-août 2014.

 

Tags : Europe Politique




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2 réactions à cet article    


  • 4 votes
    ffi 4 octobre 2014 16:00

    Machiavelisme pur jus...
     
    C’est bien joli de vouloir la puissance.
    Mais si la puissance est le fruit d’une volonté bien réglée,
    alors une volonté déréglée rend impuissant.
     
    Or il me semble que le système actuel dérègle toutes les volontés ;
    sur des choses accessoires, comme le dernier gadget à la mode ;
    sur des choses illusoires, comme être soi, mais pour personne...
     
    L’impuissance du pays n’est qu’un effet.
    On ne pourra contrer cet effet sans en comprendre la cause,
    et cette cause est la dérégulation générale des volontés,
    devenues esclaves de leurs caprices.
     
    Ce qu’il faut n’est même plus voulu,
    comment alors ce qu’il faut pourrait-il être fait ?
     
    Et si ce qu’il faut n’est pas fait,
    comment prétendre que des choses encore soient possibles ?
     
    C’est l’impuissance collective assurée...
     
    Notre génération postérieure à 68,
    rien ne lui a été interdit,
    tout caprice lui fut légitime.
     
    Une génération, c’est comme une croissance,
    elle augmente les possibilités, la puissance.

    Mais aujourd’hui,
    c’est décroissance et impuissance,
    et le système dégénère.
     
    La génération 68 a produit une dégénération.
    Nés après 68, nous sommes la dégénération 68.
    Rendus impuissants à garder notre volonté bien réglée,
    plus rien ne nous est possible.


    • vote
      gogorat 5 octobre 2014 11:34

       y’a pt’êt pas qu’en Europe : dégénération



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