Je n’aime pas coller des étiquettes, mais le Youssef Gérard est un très
bel exemple d’islamo-gauchisme... d’ailleurs son interlocuteur perçoit
bien la caractère fallacieux de certains arguments, notamment quand il
compare le capitalisme à une religion idolâtre ou quand il amalgame ses
idées socialistes avec la défense de la tradition.
Bon
sinon le capitalisme est tout à fait compatible avec l’Islam, en
particulier avec le courant salafiste et le wahhabisme saoudien, dont le
rigorisme moral (même superficiel) associé à la sacralisation de la
pureté et de la richesse n’est pas sans rappeler l’éthique puritaine et
le prohibitionnisme anglo-saxon, comme le démontrent les monarchies
pétrolières qui fascinent tellement les jeunes musulmans occidentaux,
tout autant fascinés par ailleurs par les marques américaines et
l’exhibition des symboles de richesse (Anelka). Et on retrouve d’ailleurs souvent
chez ces gens un mépris inavoué du petit peuple, du travail obscur et
des "gueux".
Ce n’est pas le capitalisme qui est incompatible avec l’Islam mais le libéralisme. Or, si le capitalisme s’épanouit mieux dans un milieu libéral, il peut aussi s’en affranchir et "faire avec" selon la configuration locale. En Russie, le capitalisme est étato-corporatiste, en Chine, il a profité de la révolution culturelle pour se doter d’une armée d’esclaves décervelés par le Parti, aux USA, il a prospéré avec l’ardente ferveur religieuse des puritains. Dans les pays musulmans, il sponsorise clairement l’islam rigoriste salafo-wahhabite au détriment de l’islam traditionnel et populaire ou de l’islam oriental "éclairé".
Youssef Gérard devrait aller faire
un tour à Dubaï (ville-bulle financière) et voir dans quels secteurs la "finance
islamique" s’investit (hôtellerie de luxe...) ou encore comment le Qatar
traite les ouvriers.
Mais bon, le mal c’est toujours ce qui
extérieur à l’Islam, redoutable sophisme qui met à l’abri de toute forme
d’auto-critique. Tout ce que Gégé-Youssef trouve à critiquer, ce sont
les kébabs et la souffrance animale (l’égorgement de l’animal ne lui pose pas problème, mais l’élevage industriel oui...).