Invasion des anglicismes
Face à l’invasion de plus en plus forte d’anglicismes dans les autres langues et notamment en France dans langue française et le risque que cela entraîne pour la diversité linguistique, le Ministère de la Culture a fait réalisé une petite vidéo très ludique et intelligente qui ridiculise les anglobsédés de plus en plus nombreux.
Cette campagne du ministère est rare puisque depuis des années personne dans l’administration et dans les gouvernements n’abordait la question de l’anglicisation, dans une dynamique d’anglophilie générale, au point que la Ministre de la Culture, Fleur Pellerin peut tenir une conférence à Deauville, en anglais (vidéo) ... Le français langue internationale ? Un nouvel espoir semble permis, la secrétaire d’Etat Annick Girardin a récemment publié une offensive contre l’anglicisation.
L’anglicisation n’est pas un processus normal ou sain, car elle se produit partout sur la planète, posant le problème du maintien de la diversité linguistique, et car les anglicismes ne sont généralement pas diffusés et créés par le peuple, depuis le bas, mais par les très nombreux journalistes fainéants ou trop anglophiles dans les médias.
Plusieurs collectifs luttent pour préserver la diversité linguistique.
Tags : Société Langue française
30 réactions à cet article
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Avez vous entendu Hollande parler anglais... ?
Déjà en Français ce n’est pas terrible...mais dans la langue deWilliam Shakespearec’est une catastrophe...que dis je un Tsunami... !-
@michel-charles
Hollande est en effet un aussi mauvais ambassadeur de la langue française que son prédécesseur. "La France, ELLE est ceci... La crise, ELLE est cela..."
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Bonjour, et merci pour cet article.
Le problème majeur, il me semble, est que l’anglais est la langue du commerce par excellence. Et à une époque où il n’y a plus que le commerce, le rendement et la facilité qui comptent, le français n’a plus aucune chance.
En anglais, vous pouvez vendre n’importe quelle connerie, ça passe. En français, le ridicule reprend le dessus.-
@pegase
Je crois savoir que le vocabulaire anglais est plus riche que le nôtre. Il faut dire qu’ils inventent des mots à tire-larigot, selon les besoins du moment, et leur langue s’y prête très bien me semble-t-il. Et puis ils ont les mots repris du français, que les Français ont eux-mêmes oubliés et qu’ils prononcent aujourd’hui à l’anglaise.
Exemple : "challenge". c’est un vieux mot français, qui doit donc se prononcer "chalange". Or j’entends des gens dire "tchalèndge". Et le pire, c’est qu’il y a un mot 100% français pour dire la même chose, un mot plus joli et que l’on prononce sans s’écorcher la gueule : le mot "défi". Tout le monde l’a oublié.
Mais bon, je ne maîtrise pas l’anglais non plus. Toutefois prenez deux mots, faites-en un troisième, ça passe tout seul. Exemple "Bladerunner". Vous traduisez ça en français, et ce n’est plus vendeur tellement on a honte de le prononcer. Idem dans certaines chansons. Vous traduisez certaines paroles et vous vous dites "mais c’est complètement con !". Et là on vous répond "on s’en fout, c’est un tube !"
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@pegase
Eh bien je pense que ce n’est pas bête du tout, même si nous avons au moins autant de torts dans cette histoire que les anglo-saxons.
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@pegase
L’Anglais est tout aussi riche, en terme de vocabulaire, si ce n’est plus que le Français. Il existe en Anglais de nombreux synonymes au sens plus profond, plus noble que ceux usités habituellement au quotidien et qui sont issus du Français.
Exemple :
Pour demander quelque chose, on utilise "to ask" mais pour faire une demande solennelle on utilise "to demand".
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Bonjour à vous deux !
Et sans oublier que l’anglais que vous pointez du doigt se différencie d’un anglais soutenu (oxfordien), au vocabulaire riche et, en dépit des apparences trompeuses, pas si accessible que ça ! (il y a à ce propos Hagège qui en parle dans l’une de ses vidéos)
Je crois donc que ce que vous désignez est plutôt le "globish english", anglais très influencé par cette vision du monde marchande et américaine, ayant déjà perdu de sa richesse pour laisser place à ce jargon de world culture et si reconnaissable à son accent (vous savez le r comme dans perrrrson, où la langue s’aplatit et se tort à la fois) originellement... paysan, voire péquenaud. Le progrès civilisationnel, ça me laisse pantois...
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J’interviens modestement pour dire qu’a priori l’Anglais est plus riche au niveau des verbes mais bien en deçà du Francais pour ce qui est du reste (adjectifs, synonymes etc)
Ex le verbe tirer en francais :
Il m’a tiré les cheveux. He pulled my hair.
tirer les rideaux to draw the curtains
tirer son nom de to take one’s name from, to get one’s name from
tirer qch de qn to get sth out of sb
tirer la langue to stick out one’s tongue
Il a tiré plusieurs coups de feu. He fired several shots.tirer les cartes to read the cards, to tell the cards(=faire feu) to shoot, to fire -
@Joe Callagan
Nous nous avons "solliciter", "prier" ou "mander".
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@Qamarad
Vous avez sûrement raison, mais je maintiens que l’anglais est vraiment formaté pour être la langue du commerce.
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@Éric Guéguen
C’est tout à fait exact puisque l’anglais est à la base une langue orale et populaire parlée par les petits commerçant alors que l’élite aristocratique s’exprimait essentiellement en français (les anglais en font d’ailleurs encore un petit complexe culturel). La structure grammaticale de l’anglais vise à simplifier les échanges ce qui correspond aux nécessités du commerce, en particulier pour un peuple insulaire qui ne peut pas vivre en autarcie (conditions météorologies défavorables à l’agriculture). Par conséquent la langue anglaise s’est adaptée à l’activité pratique des commerçants, traders, marins... qui avaient besoin d’une langue simple, accessible et directe afin de fluidifier les échanges.
Cette dichotomie sociologique se retrouve encore à l’heure actuelle dans la structure lexicologique de la langue anglaise puisqu’il est assez facile de distinguer le vocabulaire courant, d’origine essentiellement anglo-saxonne, du vocabulaire soutenu ou spécifique souvent issu du français (40% des mots).
Le français moderne, à l’inverse de l’anglais, est une langue savante et en partie artificielle, construite par des poètes et fixée par des politiques, d’où sa précision et son élégance formelle. Langue politique, langue diplomatique... au même titre que l’allemand, avec sa structure particulière, est particulièrement adaptée à la philosophie et aux rigueurs d’un esprit logicien.
De toute façon ce n’est pas en France que l’avenir du français va se jouer mais en Afrique. Malheureusement, la France soutient très peu le français à l’étranger - et la francophonie où elle brille par son absence - préférant se recroqueviller sur des combats d’arrière-garde en France (signalétique, anglicisme, etc.).
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@Joe Chip
Très éclairent, merci beaucoup.
À noter également les irréductibles "Gaulois" du Québec : l’avant-garde et la tête de pont de la défense du français... malgré, par ailleurs, un accent abominable.
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@pegase
Sans tenir compte des facteurs individuels (vous êtes peut-être un surdoué ?) les Français sont connus pour leur goût de l’abstraction (tant philosophique que mathématique) et leur capacité de synthèse. Cet état d’esprit est sans doute lié à l’importance historique conjuguée du catholicisme (valorisation de l’expérience intime et spirituelle) et du carthésianisme.
Dans les pays d’Europe du nord, de tradition plus libérale, l’intelligence, moins corsetée par le pouvoir politique, s’est détournée rapidement de la spéculation métaphysique et des abstractions pour s’intéresser à la valeur pratique (industrie, finance, mécanique céleste...). En France, à l’inverse, les intellectuels et les savants devaient subir la double censure du politique ET du religieux : le seul espace de liberté restant était donc la pensée en tant que phénomène autonome et souverain détaché des contingences extérieures ("je pense donc je suis" et non plus "je suis donc je pense"). C’est sans doute ce qui fait la spécificité du rationalisme français par opposition au rationalisme anglais qui est un état d’esprit appliqué.
En extrapolant un peu, on peut donc supposer que l’ingénieur allemand a appris à concevoir le fonctionnement d’une application et à résoudre des problèmes pratiques, tandis que vous cernez plus rapidement le principe de fonctionnement (calcul du facteur d’échelle) indépendamment de sa fonction ou de son utilité...
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@Éric Guéguen
sache , éric , que la moitié des mots anglais sont issus du français
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Cette petite vidéo démontre, selon moi, le côté grotesque de l’emploi d’anglicismes en général et dans le monde du travail en particulier.
J’ai l’impression que ça permet à ceux qui en usent de montrer qu’ils sont "in", "dans le coup", "en phase". Ca me fait franchement rigoler mais libre à eux.Une poignée de cinglés ayant des velléités d’établir une langue commune mondiale, s’investir dans le respect du bon usage de sa langue est selon moi un acte de résistance.
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@Joe Callagan
Moi au boulot, je fais partie de la "production team". Nous sommes tous francophones, mais au cas où un anglais viendrait à passer dans le bureau, il serait certainement ravi de l’apprendre. Ça s’appelle de la lèche.
Et mon patron nous a dit hier que nous devions veiller à maintenir nos "skills"...
Ce à quoi j’ai répondu "Sir, yes Sir !"
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@Éric Guéguen
Je sors d’une réunion ennuyeuse avec le boss. Retour dans l’open space, bien plus animé.
Au fait, Sylvie m’a-t-elle forwardé la liste des process relatifs à l’ensemble du supply chain ? Le mieux est que je checke mes mails. Ah non, que dalle, elle devrait le faire ASAP.
Bon, que dit ma To-do-list ? Oh putain, j’avais zappé la deadline du projet alpha ! J’suis vraiment overbooké en ce moment, sans parler de ce brainstorming à la con à 17h. J’ai beau avoir un certain background dans le métier, j’ai tjs des problèmes d’organisation.
Heureusement, je vais pouvoir souffler à l’afterwork de ce soir au Latino Cafe ! En plus, c’est open-bar. Yeahhh baby !
Pfffffffffffffff !
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@Joe Callagan
Exactement ça. Plus player, back-office, home staging, off-shore, etc.
Et plus les gens qui déforment leur langue maternelle en lui faisant dire n’importe quoi, sans avoir à recourir à l’anglais. Exemple : "À l’heure d’aujourd’hui". On a envie de leur dire "pu...ain, mais réfléchis dix secondes à ce que tu viens de dire..."
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C’est un mec qui veut faire branché pipole, il ouvre internet et trouve :
anglais en trois mois trois mille euros... trop cher ! anglais en deux mois deux mille...trop cher ! Et enfin : anglais en quinze jours cent cinquante...ouais ! il appelle, prends rendez vous, arrive à l’heure et sonne. La porte s’ouvre et il dit : bonjour, c’est pas chez vous qu’on peut apprendre l’anglais en quinze jours pour cent cinquante euros ? L’autre le regarde et lui répond : if if, between...-
@Lisa Sion
Bon, je la connaissais, mais c’est toujours aussi drôle, merci.
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Sauf que Fleur Pellerin a annoncé la fin de la loi Toubon qui permettait de limiter le recours aux anglicismes.
http://www.lamanchelibre.fr/national-8324-la-france-a-plus-peur-des-mots-etrangers.html
La presse anglaise ne s’y est pas trompée et a très bien compris que cette "fête aux mots venus d’ailleurs" déguisait un renoncement face à l’anglais qui est passé totalement inaperçu en France, comme cela a été le cas de toutes les lois qui ont entraîné la situation actuelle (loi de 73, etc.)
("La France doit renoncer aux barrières linguistiques")
http://www.thelocal.fr/20150312/france-ready-to-drop-resistance-to-english
("La France cesse la résistance contre l’anglais")
Et le pire :
("La France capitule dans la guerre contre l’anglais")
Communiquer sur la défense du français au moment où l’on renonce quasi officiellement à le défendre... politique, politique...
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Fleur Pellerin qui a par ailleurs fait part de sa "fascination pour l’anglais" devant l’association de la presse anglo-américaine.
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l’hypocrisie du C S A , responsable de ce "clip" , qui délivre des bons points aux radios et télés d’une part , et qui fait preuve de laxisme coupable lorsque nos radios nationales n’interrogent que des spécialistes étrangers entrecoupés systématiquement de chansons débiles et nulles en américain
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Merci à l’auteur et aux contributeurs de ce fil fort intéressant.
Je voudrais juste attirer l’attention sur une forme particulière d’anglicisme qui fonctionne discrètement en amenant à privilégier un verbe plutôt qu’un autre en raison de sa présence dans la langue anglaise..
Il s’agit du verbe "générer" qui m’irrite profondément car il a fait quasiment disparaître le verbe "engendrer".
Ils ont tous deux la même origine latine mais "générer" s’est trouvé boosté avec l’invasion des mots anglais en raison de la prédominance de "to generate. Les anglais ont aussi le verbe "to engender" mais il est d’un usage beaucoup plus rare.
Finalement, nous sommes juste en train de nous aligner sur le fonctionnement anglais avec une prédominance très nette de générer sur engendrer.-
@llsalv
" s’est trouvé boosté"Hihi, dois je comprendre "amplifié" ?
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Depuis que l’on a proclamé BHL comme philosophe, pas étonnant que la langue française soit sur le déclin. Rares sont les oeuvres originales en français écrites ces 10, 20, 30 dernières années.
Il en va de même avec les médias. L’info intéressante aujourd’hui se trouve principalement dans la presse anglophone. Hélas !Pas étonnant que l’anglicisation prolifère ensuite sur le terreau aride de la pensée unique et du politiquement correct.
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juste retour des choses ?
et si l’on se prenait à décompter le nb de mots d’origine française ou indirectement latine, voire d’expressions, d’usage courant en langue anglaise ou dérivéesla question -irritante- ne réside t elle pas dans les prénommes de mimétisme que génère au sein de nombreux domaines (éco, science, militaire, politique, divertissements etc ...) l’extrême profusion linguistique de formules chocslesquelles formules, outre l’ascendant culturel dominant du modèle anglo-américain, bénéficient néanmoins de qqn atouts : concision de la langue, sonorité, rythme et son inaltérable puissance de renouvellement-
Ca n’a rien à voir. La présence de nombreux mots français dans la langue anglaise s’explique par des facteurs historiques et démographiques (conquête normande). Le Français n’a jamais supplanté ni cherché à supplanter les langues d’usage.
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@Joe Chip
l’anglais non plus car les populations l’adoptent volontairement,
ie : l’usage répandu de prénoms anglo-saxon en Asie, précisément en Chine,
ou de pseudo de même consonance ...
en France et étonamment sur ce site
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