Camille & Djafy - La Landsgemeinde de Glaris
De retour de notre séjour en Suisse pour assister à la Landsgemeinde de Glaris, nous profitons de l'occasion pour annoncer le futur reportage réalisé conjointement avec le Cercle des Volontaires sur le Landsgemeinde de Glaris.
Il est intéressant de relever que la constitution fédérale Suisse de 1848 faisait encore la distinction entre les formes républicaines, représentatives et démocratiques en laissant le choix au canton d’assurer l’exercice des droits politiques dans l’une de ces 3 formes.
« Art 6 :
A cet effet les cantons sont tenus de demander à la Confédération la garantie de leurs constitutions.
Cette garantie est accordée, pourvu
a. Que ces constitutions ne renferment rien de contraire aux dispositions de la Constitution fédérale ;
b. Qu’elles assurent l’exercice des droits politiques d’après des formes républicaines, représentatives ou démocratiques ;
c. Qu’elles aient été acceptées par le peuple et qu’elles puissent être révisées lorsque la majorité absolue des citoyens le demande. »
Cette distinction n’est plus visible dans la dernière constitution de 1999, néanmoins, elle y sous-entend la présence d’un référendum d’initiative populaire au niveau constitutionnel.
« Art. 51 Constitutions cantonales
1 Chaque canton se dote d’une constitution démocratique. Celle-ci doit avoir été acceptée par le peuple et doit pouvoir être révisée si la majorité du corps électoral le demande.
2 Les constitutions cantonales doivent être garanties par la Confédération. Cette garantie est accordée si elles ne sont pas contraires au droit fédéral. »
En 1848, en France, ça faisait déjà un moment qu’on utilisait à tord le mot démocratie pour désigner le régime représentatif (cf. Tocqueville & Co).
Quoi qu’il en soit, la Suisse n’est pas du tout une Démocratie au niveau fédéral (système représentatif), et seulement deux cantons ont gardé une forme démocratique (landsgemeinde).
NB : Il est important de rappeler qu’au court d’une législature (4 ans), c’est en moyenne 80% de la population qui participe au moins une fois à la Landsgemeinde. (Certaines Landsgemeinde atteignent 10 000 participants)
Les citoyens ne se déplacent pas si les votes ne les intéressent pas, mais ils ont tous, la possibilité de le faire.
Tags : Démocratie Citoyenneté Suisse
8 réactions à cet article
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Génial, vivement le reportage pour qu’on visualise mieux la chose.
Après faire des assemblées démocratiques dans les villes ne résoudrait pas le problème principal qui est de laisser la diplomatie ou plus concrètement la direction de la guerre ou des "interventions" responsables de tant de malheurs y compris chez nous. Il faut que le pouvoir soit démocratique jusqu’à son sommet. Et éventuellement que le peuple soit armé.-
@zatara
En ce qui me concerne , les dérives à assumer lorsque le peuple est désarmé me font plus peur. -
Je rajouterai qu’on peut remarquer que les sociétés dans lesquelles le collectif a un pouvoir ou un contre pouvoir politique sont celles dans lesquelles les citoyens (ou les sujets) sont armés, tout simplement parce que les élites ne peuvent pas dans ces conditions aller trop loin dans la domination , elles sont en quelques sortes forcées de céder quelques parts du pouvoir politique. C’est une remarque que fait Machiavel d’ailleurs : « Si donc vous formez un peuple nombreux et guerrier, vous le composez tel que vous aurez plus de peine à le manier et à le conduire ».
Je rajouterai qu’armer une masse désordonné et chaotique est extrêmement dangereux mais qu’armer un peuple dans le cadre d’institutions politiques très précise, c’est instaurer les conditions préalable à l’idéal républicain du citoyen -soldat.
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@Avlula
-faut que le pouvoir soit démocratique jusqu’à son sommet.
------> Autant je suis pour que le pouvoir soit démocratique au niveau local , autant je suis contre au niveau national , ce ne serait pas réalisable pour des raisons pratiques ( sans parler de la lenteur que cela amènerait au processus décisionnel , on imagine mal des millions d’ électeurs constamment assemblé pour gouverner ).
Au niveau national , il faut , je crois une minorité de gouvernants et une grande majorité de gouvernés.
Par contre le peuple peut exercer la souveraineté en votant les lois constitutionnelles , en institutionnalisant le référendum d’initiative citoyenne et en exerçant un contrôle des gouvernants par l’intermédiaire d’instances tirée au sort ,qui doivent être en capacité de bloquer les décisions gouvernementales qu’ elles jugeront contraire à l’intérêt général.
Autant , l’idéalisme aristocratique et oligarchique est dangereux , l’idéalisme démocratique l’ est tout autant , il faut je crois faire preuve de prudence , de modération et de pondération.
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@maQiavel
Pour moi "démocratie" ne se résume pas aux assemblées en plein air avec tirages au sort ou votes à main levée, que le peuple ait l’initiative, le contrôle et le dernier mot suffit, donc qu’il soit constituant pour commencer. -
Et on nous explique que rien n’ est possible et que tout est foutu.
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En moins poussé , en France , il y’a Grigny et les conseils de quartier :
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Je dois souligner deux choses :
1. Là où la Landsgemeinde a été supprimée, c’est par un vote du peuple.2. Lors de la Landsgemeinde, les citoyennes et les citoyens votent à mains levées, c’est-à-dire au vu et au su de tout le monde.Je ne suis pas sûr que des Français y soient disposés.
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