"Platon plaçait la beauté du sport au-dessus de la musique et de la poésie, comme le soulignait Michel Clouscard : « Mettez Marilyn Monroe en finale olympique du saut en hauteur : un cul bas parmi des gazelles. »."
La beauté de l’art n’est pas la beauté du corps des artistes, il faudrait donc comparer par exemple un match de foot à une pièce de théâtre ou à un film... et non comparer le corps d’un acteur à celui d’un sportif. Certains films dans lesquels Marylin Monroe a joué sont encore régulièrement vus et très appréciés aujourd’hui, ils nous touchent toujours et traversent les frontières du temps et de l’espace. Ils n’ont pas vieilli, justement parce que c’est de l’art. Peut-on en dire autant des compétitions sportives qui leur étaient contemporaines ? Même la beauté des films sur le sport sont dus au talent artistique - et non sportif - des réalisateurs (on peut aussi faire un beau film sur un tueur en série ou sur une guerre, donc pourquoi pas sur un match...)
La beauté de l’art n’est pas la beauté du corps des artistes, dis-je. Quoi que même en s’adonnant à ce petit jeu, il est possible de préférer le corps d’une actrice au corps d’une sportive de compétition - surtout en considérant sa destruction et son épuisement interne. La beauté est qualitative, le sport est quantitatif ; l’art est équilibre (ni trop ni trop peu), la compétition est extrémiste (toujours plus). Le sport est tout ce qui reste de l’art quand vous en avez retiré l’âme. Et dès que vous redonnez un peu d’âme au sport, cela redevient de l’art (patinage artistique, arts martiaux...) Le sport conserve du sens quand il est populaire, ludique et gratuit. Ce n’est évidemment pas le cas de l’industrie du spectacle de la compétition sportive, qui est toujours laide en plus d’être un facteur de perversion de la jeunesse.