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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Whiplash ou le Darwinisme social à l’école

Whiplash ou le Darwinisme social à l’école

Il faut bien reconnaître que l’industrie du cinéma américain, machine à pondre du succès & navet à outrance, laisse parfois filtrer des œuvres remarquables, l’une d’entre elles, transformée d’un court métrage, traite de la relation d’un jeune musicien ambitieux et un prof de musique obsessionnel non sans rappeler le fameux Srg Hartman.

 

Afin de mieux appréhender le contexte de cet extrait, en voici le pitch pour les non-initiés : le professeur de Jazz aux pratiques rustre est contraint de quitter son poste suite à une plainte anonyme pour harcèlement, afin de briser définitivement la carrière de son délateur présumé, il décide de le piéger en l’invitant à un concert rassemblant les personnalités les plus influentes dans le domaine du Jazz pour le ridiculiser définitivement.

 

On peut en effet un peu mégoter sur la forme, car le gamin semblait avoir déjà abandonné l’idée de faire carrière dans la musique, ou bien est-ce l’effet inverse que le professeur escomptait provoquer ? (aucun batteur remplaçant ?).

 

Bref, le gamin se pointe et s’aperçoit qu’on ne lui a pas donné volontairement la bonne partition, le piège se referme, maladroit, couvert de honte, il s’en retourne à sa vie insignifiante réconforter par la figure paternelle conciliante (cette petite musique durant cette scène ne vous rappel rien ? Le confort d'une vie simple ?), puis le chef d’œuvre qui nous donne matière à réfléchir... commence.

 

Surpris, en colère, puis enthousiasmé jusqu’à la révélation, le statut du batteur évolue au fil de la prestation dans les yeux de son coach, subtilement, on sent jaillir l’engouement du maître.

 

Rétrospectivement, le professeur semble antipathique au premier abord, pratiquant une méthode basée sur l'injure et l'humiliation, il passe rapidement pour un salaud en première lecture, mais sa position reste défendable, il prétend lui-même ne pas pouvoir se contenter d’un travail dit « convenable », le résultat n’offrant aucune perspective de voir éclore un jour, un nouveau prodige.

 

Avec recul, on s’aperçoit de l’ampleur du message véhiculé par ce film qui je pense déborde même la pensée de son auteur.

 

La figure du père ébaubie marque la rupture entre deux manières de concevoir la société.

 

Le nivelage via l’égalitarisme (puis le médiocre) d’un côté sclérosant toutes initiatives versus un processus plus libre, plus sauvage, poussant certain dans leur retranchement et d’autres par-dessus bord.

 

Doit-on attiser l’obsession d’un artiste jusqu’au point de rupture pour aboutir à sa libération ?

 

Sans réelles contraintes, est-il possible de réellement se surpasser ? 

 

Mais surtout, derrière nos écrans, sommes-nous le père ou le fils ?

 

Sur ces interrogations, je vous laisse visionner ce 1/4h d’anthologie :

 

 

Voici aussi l’une des sources d'inspiration de l'auteur : 

 

 

Une autre scène illustrant la méthode pédagogique controversée en question : 

 

 

Darwinisme social ou égalitarisme aseptisant, l’un produit plus de génie que l’autre, c’est certain.

 

Tags : Cinéma Education Enseignement Culture Polémique




Réagissez à l'article

45 réactions à cet article    


  • 9 votes
    La mouche du coche 14 janvier 2016 13:32

    Oui le darwinisme est une des pièces maitresse de la domination ultralibérale capitalistique. C’est pour cette raison qu’elle se bat pour le garder absolument et que tout le monde soit conditionné pour CROIRE en Darwin. Et c’est pour cette même raison que je me bats pour que vous compreniez que c’est une escroquerie. Tant que vous ne l’aurez pas compris, vous resterez des moutons utiles à l’Empire.


    • 7 votes
      doslu doslu 14 janvier 2016 15:03

      @La mouche du coche
      la mouche a merde se met encore et encore en boucle et est hors sujet

      il a lut darwinisme et le voila bondissant avec son cerveau de mouche a merde

      a baver les mêmes inepties que d’habitude


    • 1 vote
      La mouche du coche 16 janvier 2016 21:43

      @doslu
      C’est que vous n’avez pas compris pourquoi on vous oblige à croire au darwinisme.


    • 5 votes
      gaijin gaijin 14 janvier 2016 14:36

      la question a partir d’un exemple réel me parait plus intéressante :
      est ce que tina turner aurait fait la carrière qu’elle a fait sans ike qui lui a explosé la tronche pour l’aider a aller chercher ses tripes ?
      est ce qu’elle n’aurait pas préféré prendre moins de pains et être moins célèbre ?

      et surtout aurait on pu parvenir au même résultat par d’autres méthodes ??
      parce qu’il est évident qu’un enseignant pervers utilisera des méthodes perverses pour arriver a ses fins ................
      la question dès lors devient celle là : comment se fait t’ il que dans notre société soi disant civilisée des pervers se retrouvent a des postes de pouvoir ?



      • 4 votes
        gaijin gaijin 14 janvier 2016 15:28

        @Zatara
        non je veut pas dire ça absolument pas ce que je veux dire est dans la question finale

        ou si vous voulez ici : https://www.youtube.com/watch?v=1pYJBJrkAeI

        l’un : " je crois qu’on va se trouver dans un monde merdique "

        l’autre : " j’y suis déjà dans un monde merdique "

        ( toute ressemblance avec des évènements réels étant fortuite smiley )


      • 1 vote
        gaijin gaijin 15 janvier 2016 08:54

        @Zatara
        en effet il n’ y a pas besoin d’étude

        qui est le plus apte a occuper une position de pouvoir : un type intelligent et froid qui ne va perdre son temps a faire la fête avec les potes ou a jouer a la balançoire avec ses filles un type qui est déterminé dès l’enfance a avoir le pouvoir ( sarkozy , hollande ..............)

        en d’autre termes : un malade, un sociopathe

        notre société est une société structurellement perverse raison pour laquelle elle fait éclore des hitlers, stalines et autre koulibalys

        on a appris que quand un enfant s’amuse a torturer des petits animaux il faut le faire soigner mais il nous reste a apprendre que quand un enfant veut devenir président il faut aussi le faire soigner ....................


      • vote
        yanleroc yanleroc 15 janvier 2016 09:39

        @gaijin

        "qui est le plus apte a occuper une position de pouvoir : un type intelligent et froid qui ne va perdre son temps a faire la fête avec les potes ou a jouer a la balançoire avec ses filles"

        Cela me semble plus correspondre à Asselineau, qu’ à Sarko dont l’intelligence est à prouver, ou Hollande dont le slip est en ébullition !


      • 2 votes
        Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 15 janvier 2016 10:12

        @gaijin
        "la question dès lors devient celle là : comment se fait t’ il que dans notre société soi disant civilisée des pervers se retrouvent a des postes de pouvoir ?"

        Excellente question. 


      • 1 vote
        gaijin gaijin 15 janvier 2016 10:15

        @yanleroc
        ça dépend de ce qu’on considère comme de l’intelligence et aussi ce a quoi elle s’applique

        en résumé :

        http://www.asterix.com/asterix-de-a-a-z/les-personnages/tullius-detritus.html

        il faut aussi se souvenir que l’on peut être a la fois très intelligent , complètement con et totalement amoral .................

        ( ex : mengele )


      • 2 votes
        gaijin gaijin 15 janvier 2016 10:19

        @Qaspard Delanuit
        content qu’elle vous plaise smiley

        j’en ai une autre : dans une société structurée de telle sorte que des pervers arrivent au pouvoir des non pervers ont ils la moindre chance d’y parvenir ?

        ( syndrome de tour de france : quand on laisse certains tricher au bout d’un moment tout le monde triche )


      • 2 votes
        Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 15 janvier 2016 10:22

        @gaijin
        "on a appris que quand un enfant s’amuse a torturer des petits animaux il faut le faire soigner mais il nous reste a apprendre que quand un enfant veut devenir président il faut aussi le faire soigner."

        Très juste. Il y a aussi le fait que le processus de sélection repose sur l’acceptation de l’humiliation par des plus forts dans l’espoir de pouvoir un jour humilier d’autres personnes à son tour et se venger sur des plus faibles que soi en appelant cela l’autorité (principe du bizutage). Ca commence au niveau de la famille avec le père qui frappe son enfant parce que c’est le moyen pour lui de justifier le fait qu’il a lui-même reçu des baffes de son père. 


      • 2 votes
        Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 15 janvier 2016 10:41

        @gaijin
        "dans une société structurée de telle sorte que des pervers arrivent au pouvoir des non pervers ont ils la moindre chance d’y parvenir ?" 


        Non, excepté par miracle. Mais comme vous l’avez dit plus haut, une personne saine ne souhaite de toutes façons aucun pouvoir sur les autres consciences, elle ne désire pas être servie ni qu’on lui obéisse, mais seulement être libre et communiquer ouvertement avec toutes les autres consciences qui en sont capables. 


      • 2 votes
        gaijin gaijin 15 janvier 2016 10:53

        @Qaspard Delanuit

        conclusion le fait de vouloir le pouvoir devrait être une condition d’exclusion a tout poste de responsabilité

        il y aurait alors de la place pour que des personnes saines puissent être convaincues de l’occuper dans l’intérêt collectif un tel pouvoir ne serait alors plus une lutte d’arrivistes mais une fonction coordinatrice de la société

        ( ok je rêve mais de temps en temps ça repose les yeux )


      • 1 vote
        gaijin gaijin 15 janvier 2016 10:55

        @Qaspard Delanuit
        " parce que c’est le moyen pour lui de justifier le fait qu’il a lui-même reçu des baffes de son père. " je ne crois pas : c’est un singe sapiens il agît juste par imitation et reproduit ce qu’il a vécu parce que c’est " normal "


      • 1 vote
        Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 15 janvier 2016 11:00

        @gaijin
        "je ne crois pas : c’est un singe sapiens il agît juste par imitation et reproduit ce qu’il a vécu parce que c’est " normal." 


        Aussi, mais pas que. smiley


      • 2 votes
        Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 15 janvier 2016 11:02

        @Qaspard Delanuit

        Je veux dire que nous sommes prêts à inventer beaucoup de mensonges pour nous cacher le fait que tous les gestes de nos parents n’ont pas forcément été des gestes d’amour. 


      • vote
        La mouche du coche 15 janvier 2016 11:15

        @Qaspard Delanuit
        Gaspard, vous vous parlez à vous-même. smiley


      • vote
        Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 15 janvier 2016 11:21

        @La mouche du coche

        Pourquoi ? 


      • vote
        gaijin gaijin 15 janvier 2016 12:00

        @Qaspard Delanuit
        " qui aime bien chatie bien " smiley

        non je déconne bien entendu vous avez raison c’est un autre aspect de la question


      • 2 votes
        tobor tobor 15 janvier 2016 23:45

        Si des pervers sont au pouvoir dans un monde aux valeurs éthiques pourtant élevées, c’est que justement, ces valeurs "mainstream" éloignent du pouvoir, de ses aspirations et de ses visées. Voir par-exemple les 10 commandements bibliques ou encore les 7 péchés capitaux pour ce rendre compte que les états sont les premiers à les bafouer et que l’application scrupuleuse de ces mêmes commandements rend impossible d’accéder à ... ou de combattre efficacement le totalitarisme !
        .
        Le pouvoir réside déjà, à sa mesure, dans la transgression de ce à quoi les autres se plient et dans la connaissance de secrets que les autres ignorent.
        À l’échelle d’un état ou d’un jeu, ceux qui bafouent les règles tout en étant responsables du bon suivi de ces règles tendent inévitablement vers la perversion puisque, en plus, les décisions se prennent entre initiés et qu’une de leurs vocations est d’entretenir cet état de fait.


      • vote
        gaijin gaijin 16 janvier 2016 09:05

        @tobor
        " Le pouvoir réside déjà, à sa mesure, dans la transgression de ce à quoi les autres se plient et dans la connaissance de secrets que les autres ignorent. "

        c’est vrai aussi

        cependant nos valeurs éthiques élevées c’est juste a la surface : on fonctionne comme les prédicateurs de l’ouest américain : la bible dans une main et le fusil dans l’autre : dans une société basée sur la compétition ou le meilleur gagne il est évident que tout les autres doivent perdre et par conséquent que tout est bon pour gagner ........on peut se gargariser de valeurs tant qu’on veut c’est structurel .........


      • 2 votes
        apero 14 janvier 2016 16:04

        Je sais pas où tu vois que le concert final est une vengeance contre le personnage principal. Ok le prof l’avait mauvaise de s’être fait virer de son poste, mais la dénonciation aurait pu venir de n’importe lequel des dizaines de gamins dont il a brisé la vocation (au hasard, le gros au début du film qui se fait virer du groupe à coups de pieds dans le cul, où le virtuose avant de se suicider ).

        J’ai plutôt l’impression que c’est sa manière d’être, tout simplement. Il est convaincu que son rôle est de mettre des bâtons dans les roues de ses meilleurs éléments en permanence, pour les pousser à se surpasser.

        Et pour ceux qui penseraient que la fin est une happy ending, c’est sûrement pas le cas. Ca légitime les méthodes brutales du prof, qui continuera encore et encore à harceler ses jeunes musiciens. Vu que ça marche en fin de compte...
        Le réalisateur lui-même le reconnaît : http://www.slashfilm.com/whiplash-ending/

        I think so. I think it’s definitely a fleeting thing. I think there’s a certain amount of damage that will always have been done. Fletcher will always think he won and Andrew will be a sad, empty shell of a person and will die in his 30s of a drug overdose. I have a very dark view of where it goes.

        Ou comment former des musiciens qui ne dépasseront pas les 40 ans, voire les 30 ans comme jim morrison ou amy winehouse.


        • vote
          julien julien 14 janvier 2016 18:40

          @apero
          Bien sûr que c’est une vengeance, il lui dit d’ailleurs avant que le concert ne commence : "i know it was you, what, you think i’m stupid ?" ou quelque chose d’approchant et lui met donc la mauvaise partition pour le griller définitivement dans le milieu musical.


        • vote
          le celte 14 janvier 2016 17:16

          La batterie donne le rythme des bruits de bottes sur le pavé. La mélodie est issue du chant des oiseaux et du souffle du vent dans les feuilles des arbres.

          Je suis artiste, et ne pas croire en un rythme absolu, est là ma seule liberté.

          • vote
            tobor tobor 15 janvier 2016 23:51

            @le celte
            J’adhère tout-à-fait en rajoutant quand-même le volet "harmonique" où une liberté des tonalités hors de la gamme tempérée ouvre un énorme champs qui semble n’intéresser quasi-personne.

            Néanmoins, j’aime bien les rythmes, l’ouverture que ça offre vers la danse...


          • 2 votes
            Dubitatif 14 janvier 2016 21:01

            Quand on fait une activité de haut niveau (intellectuelle ou physique)* ou on fait des représentations, il faut s’entraîner, s’entraîner, s’entraîner et encore s’entraîner.
            Le but a atteindre de manière logarithmique (mais inatteignable) étant la perfection, au mieux on atteint l’excellence.

            Si on n’est pas passionné, ça ne marche pas, car cette activité devient le point central de votre vie (plusieurs heures par jour à s’entraîner à faire des efforts pour pouvoir ensuite restituer).

            Je trouves que la comparaison avec le reste des activités est un peu galvaudé, on ne demande pas un tel niveau d’excellence dans un travail "normal".

            Après, on peut soit passer par le renforcement positif ou négatif de la part du "mentor" pour faire progresser son élève.
            Dans le film (que je n’ai pas vu), il semblerait que ça soit le renforcement négatif qui soit choisit.

            Je penses personnellement que le renforcement positif donne de meilleurs résultats sur le long terme avec un apprentissage plus apaisé en profondeur, mais donne moins de résultats sur le court terme (et vice-versa pour le renforcement négatif). Je pense que le débat est plus sur ce terrain là que sur le terrain du "darwinisme social", en tout cas par rapport au contexte de ce film.

            Mais in fine, et pour avoir été mis au conservatoire dans mon enfance, j’ai pu constater que si vous ne faites pas plusieurs par jour d’entraînement, vous n’irez nulle part, donc si c’est vraiment sa passion, il faut dans tous les cas s’arracher les tripes (ça ne l’était pas pour moi, enfin pas au point centrer ma vie autour de ça smiley )
            Mais quand on atteint un niveau supérieur de maîtrise, on prend un énorme plaisir à "faire des figures" quand on devient fluide et qui se voit par tous.

            Le stade ultime pour moi étant une prestation qui fait tressaillir l’âme ;
            des spécialistes blasés qui sont déformés par une vision technique de l’activité,
            et par les béotiens qui sont ébahis
            (ex : un beau geste/match en sport, une œuvre d’art qui transporte l’émotion tout en étant d’une difficulté technique compréhensible uniquement par les pros, etc, etc...)
            Plus ça à l’air simple et fluide, plus il y a des efforts derrière.


            • vote
              Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 15 janvier 2016 10:47

              @Dubitatif
              "Je pense personnellement"

              Que voulez vous dire par cette formulation ? Est-ce qu’il vous arrive de penser non personnellement ?


            • 2 votes
              Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 15 janvier 2016 10:58

              @Dubitatif
              "J’ai pu constater que si vous ne faites pas plusieurs par jour d’entraînement, vous n’irez nulle part, donc si c’est vraiment sa passion, il faut dans tous les cas s’arracher les tripes"

               

              D’abord j’aurai tendance à demander : pourquoi faudrait-il aller "quelque part" en musique ?

              Ensuite, quand on est passionné par quelque chose (ou quelqu’un  smiley), il n’est pas nécessaire de "s’arracher les tripes" pour s’y exercer avec vigueur et plaisir. 


            • 1 vote
              Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 15 janvier 2016 14:29

              @ZardoZ
              "il va falloir"


              Pourquoi va-t-il le falloir ?


              "Et que le monde n’ai absolument pas régis par une logique idiotement mathématique. "

               

              Pourriez-vous poser cela sous la forme d’un équation ?


            • 1 vote
              Dubitatif 15 janvier 2016 15:56

              @Qaspard Delanuit
              Que voulez vous dire par cette formulation ? Est-ce qu’il vous arrive de penser non personnellement ?

              C’est vrai que ça fait un peu "les milieux autorisés s’autorisent à penser" smiley

              Je voulais mettre des pincettes sur mon avis, du moins je ne voulais pas faire "argument d’autorité". J’aurais du mettre à mon humble avis, ou IMHO pour faire "styleeee" smiley


            • 1 vote
              Dubitatif 15 janvier 2016 16:04

              @Qaspard Delanuit
              pourquoi faudrait-il aller "quelque part"

              En l’occurrence dans le film, on parle d’une personne qui veut vivre de cette activité (un professionnel). c’est en sens que j’ai écris ça.
              Vous iriez payer un musicien qui fait des fautes toutes les mesures, un humoriste qui ne vous fait pas rire, une pièce de théâtre ou même votre petite nièce remporterait un molière en comparaison ?
              Même en sport, vous recruteriez en championnat européen un joueur qui a 2 pieds gauches, un athlète qui court le 100m en 15s, ...

              Le public ne pardonne pas, c’est la ""perfection"" ou rien et c’est pour ça qu’il faut ""s’arracher les tripes"" pour pouvoir atteindre ce niveau d’excellence, c’est juste une constatation.

              Effectivement, si vous pratiquez une activité pour votre plaisir, on n’a pas besoin de placer la barre si haut, tout en trouvant du plaisir de progresser et de devenir plus fluide au fur et à mesure de la pratique.


            • 1 vote
              Dubitatif 15 janvier 2016 16:14

              @Dubitatif
              En un mot comme en cent, ce sont des milieux "élitiste" (je sais c’est un gros mot smiley )


            • vote
              tobor tobor 16 janvier 2016 01:21

              @Dubitatif

              je sais également ce que c’est, les attentes du publique, des pros, ... mais je trouve ce niveau d’excellence arbitraire et dépersonnalisant ou uniformisant.
              On aurait plus intérêt à redescendre le niveau et à ouvrir la participation aux profanes qu’à encore et toujours creuser l’écart entre la virtuosité et la musique.
              .
              Je n’ai pas eu trop de difficulté pour sortir du moule, inventer un cadre, trouver des compères, faire de la musique, se produire et finalement se faire produire ( : et en toute convivialité !


            • vote
              Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 16 janvier 2016 13:04

              @Dubitatif
              "Le public ne pardonne pas, c’est la ""perfection"" ou rien et c’est pour ça qu’il faut ""s’arracher les tripes"" pour pouvoir atteindre ce niveau d’excellence, c’est juste une constatation."


              Je ne constate pas la même chose. Dans bien des domaines d’expression artistiques, ce n’est pas du tout la perfection technique qui emporte l’adhésion du public, mais la sensibilité, la délicatesse, parfois même la fragilité. Par exemple, les chanteuses avec des voix extraordinairement parfaites ne sont pas forcément le plus émouvantes, aussi bien dans le chant classique que dans la chanson populaire. 


              Il est évident qu’un certain niveau technique est nécessaire (ce point ne me semble pas discutable), mais une fois que l’on est "bon" dans son domaine, c’est plutôt le souffle de l’inspiration, le charisme, l’authenticité qui font faire la différence entre le virtuose de foire et l’artiste qui vous transporte.

               

              Si l’on oublie cela, on risque de faire tomber l’art dans la performance sportive, donc dans le domaine de la "quantité" (plus vite, plus fort, plus haut, plus, plus, plus, etc.) Tout ce que l’homme fait dans le sport peut être mieux fait par une machine (essayez de battre à la course une moto en courant à côté ou de faire un concours d’haltérophilie contre une pelleteuse de chantier). L’artiste n’essaie pas de battre la machine sur son propre terrain (le monde du "plus"), il emprunte une autre voie (celle de l’âme). Donc attention au culte de "l’excellence" qui peut aussi être compris dans le sens d’un perfection mécanique ayant pour but de battre des records et de produire des singes savants devant des admirateurs du principe de puissance (plus, plus, plus, plus...)


            • vote
              Heimskringla Heimskringla 16 janvier 2016 14:35

              ""Le public ne pardonne pas, c’est la ""perfection"" ou rien et c’est pour ça qu’il faut ""s’arracher les tripes"" pour pouvoir atteindre ce niveau d’excellence, c’est juste une constatation.""

              Je suis assez d’accord avec ça même si je reconnais que ce n’est pas la vision de tout le "public".

              En fait la simple vision soft serait de dire, si on fait quelque chose autant le faire bien.


            • vote
              Heimskringla Heimskringla 16 janvier 2016 14:37

              @Dubitatif

              "Effectivement, si vous pratiquez une activité pour votre plaisir, on n’a pas besoin de placer la barre si haut, tout en trouvant du plaisir de progresser et de devenir plus fluide au fur et à mesure de la pratique."

              Je suis d’accord, puis le niveau ou on veut mettre la barre est une question individuelle.



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              Dubitatif 17 janvier 2016 10:21

              @tobor
              @Qaspard Delanuit

              Quand je parles de ""perfection"", je ne penses pas seulement à l’aspect technique, mais aussi à l’expressivité émotionnelle ce qui transmet au public une émotion.

              Un exemple classique, le Jazz, je ne suis pas un grand amateur, mais quand il m’arrive d’en écouter, je préfères les formations avec de l’émotion et qui sont d’écoute plus universelle que les groupes de techniciens qui se tripotent en tripotant leurs instruments en étant d’une virtuosité technique inégalé pour montrer qu’ils ont la plus grande pour un panel des pairs techniciens snobant le vulgum, mais on a une musique froide et sans émotion, comme une figure géométrique aux lignes parfaites, mais sans "âme".

              Je suis plutôt d’accord avec vous, il y a un niveau technique minimum à avoir pour faire une prestation, et par dessus, il faut transmettre une émotion, et l’émotion musicale se ressent avec les tripes (vibrations), mon choix de l’expression "s’arracher les tripes" n’était pas innocent et ne concernait pas uniquement le fait de cravacher comme un fou.


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              Dubitatif 17 janvier 2016 10:25

              @Dubitatif
              Pour mon exemple sur un certain type de Jazz, je peux le résumer en "impressionnant techniquement, mais qu’est-ce que je me fais chier à l’écouter"


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              Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 17 janvier 2016 10:40

              @Dubitatif

               

              Ok. C’est la comparaison avec le sport qui est source de confusion, parce que si le sport n’était pas seulement une performance quantitativement évaluable (un record est un record, un but est un but)... on l’appellerait de l’art . La musique d’Erik Satie est moins "performante" (moins compliquée et moins difficile à jouer sur le plan technique) que celle de Liszt ou celle de Scriabine, mais on ne peut pas dire (il me semble) qu’elle est "moins bonne". Une qualité telle que le mystère, par exemple, n’est pas quantitativement évaluable avec un instrument de mesure ou un arbitrage sportif. Chaque artiste invente au moins en partie sa propre règle du jeu, il ne se contente pas de respecter une règle fixée à l’avance selon laquelle on pourrait le comparer à ses confrères et effectuer un classement.. 



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