.
Sur ses accusations contre les présidents Poutine et Al-Assad
Au sujet d’Alep
.
Monsieur le Premier ministre,
Nous venons d’entendre votre discours de politique générale devant
l’Assemblée nationale. Vous accusez l’armée arabe syrienne et leurs
alliés russes de crime contre l’humanité, et vous déplorez les
souffrances de la population d’Alep.
Nous voulons vous dire que votre propagande est maintenant claire
pour nous. Après celle de Juppé et Sarkozy, lorsqu’ils étaient au
pouvoir en 2011, après celle de Fabius, de Hollande et d’Ayrault, vos
propos ne nous surprennent plus.
Nous avons compris comment vous maniez les accusations de terrorisme
et de crime contre l’humanité. Devant une même situation, vous pouvez
appeler criminel contre l’humanité le gouvernement qui défend sa
population contre des forces illégales, que vous qualifierez de
résistantes ou de rebelles, mais vous pouvez tout aussi bien parler de
lutte contre le terrorisme lorsque l’on opprime une population qui
résiste.
En Syrie, vous êtes du côté des terroristes, c’est vous qui les
soutenez, avec Israël, les États-Unis, la Grande-Bretagne, le Qatar et
l’Arabie saoudite. Vous les avez armés, entraînés et dirigés sur un
terrain où ils ont commis depuis 2011 les pires atrocités contre les
populations civiles. En Syrie, vous les avez appelés rebelles, et
lorsqu’ils ont commencé d’opérer sur le sol français, vous avez parlé de
terrorisme.
Vous êtes en train de perdre cette bataille historique, Monsieur
Cazeneuve, aussi ne vous ridiculisez pas en inversant les rôles : c’est
vous et vos complices qui risquez d’avoir des comptes à rendre, devant
l’histoire certainement, mais peut-être aussi devant les Français.
Genève, 13 décembre 2016
Damien Viguier, avocat
Défenseur de civils syriens victimes
de la politique de la France en Syrie