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Commentaire de ffi

sur Une façon de voir : François Asselineau


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ffi 1er mars 2012 02:32

Les manies de mots de Isga sont amusantes. Il nous sort son concept génial :
la lutte du prolétariat contre l’impérialisme. Mais cela ne nous sort pas du paradigme actuel : la concurrence au travail pour être riches ( ou polémo-ergo-ploutisme -> polemos = guerre en grec, erg -> travail, ploutos -> riche). En effet, le rapport de classe se fait au sein du travail. Par conséquent, la lutte des classes dans le but de s’enrichir est "la concurrence au travail entre les classes pour être riches", donc un polemo-ergo-ploutisme.
 
Le Marxisme est par conséquent l’opposition officielle, et la seule autorisée, parce qu’elle repose exactement sur le même paradigme, la même philosophie que la doctrine libérale (la philosophie que rendre le travail conflictuel serait générateur de richesse).
 
L’internationale socialiste, logiquement basée à Londres (qu’affectionne beaucoup Hollande ces derniers temps), est donc l’organe de neutralisation des opposants à l’Empire, chargé de transmuter tout opposant potentiel en idiot utile. L’internationale socialiste est l’avant-garde culturelle de l’Empire, chargée d’implanter, par ruse ou par force, par la subversion ou les camps de rééducation, les catégories idéologiques adéquates au sein des divers peuples, de manière à faciliter leur intégration dans l’Empire globalisé des producteurs/consommateur asservis, ceci dans une sorte d’ethnocide généralisé de la variété des nations du monde.
 
Par exemple, la grande culture Chinoise, multimillénaire, a ainsi été totalement éradiquée par le communisme (la "révolution culturelle"), avant son intégration forcée dans le capitalisme mondialisé,... par le communisme. Cherchez l’erreur...
 
Bref, Isga doit être très tâtillion sur des mini-nuances verbales, parce qu’au final, le paradigme idéologique revient au même (sauf que certains sont destinés à vaincre, les autres à perdre, certains destinés à trahir, les autres à être cocus).
 
Mais, il vaut encore mieux définir les mots.
Je vous laisse cette réflexion de Louis de Bonald sur le concept de Peuple :
 

Qu’est-ce que le peuple ?

Le peuple n’est qu’une foule d’individus isolés, indépendants les uns des autres dans leur être moral comme dans leur être physique, donc chacun a sa volonté comme il a ses organes, et par conséquent (peuple) est une fiction par laquelle on fait abstraction des individus qui le composent pour en faire un être collectif, être idéal, être de raison qu’on ne peut voir, entendre ni toucher ; et si l’on demande où est le peuple, il est partout par ses individus et n’est nulle part comme peuple.

C’est cet être idéal et sans réalité individuelle qu’on revêt de toutes les perfections, de toutes les qualités et de tous les pouvoirs ; à qui l’on attribue une volonté, une raison, une force et qui cependant ne peut avoir que les volontés presque toujours contradictoires des individus, leurs raisons discordantes, et leurs forces aveugles et brutales.

Une armée aussi est une réunion d’individus mais elle n’est ni une abstraction, ni un être idéal et de raison, parce qu’elle est un corps et un corps organisé, qui a son chef et ses membres, c’est-à-dire un pouvoir et des ministres, ainsi une armée est une société et une société en armes, la plus parfaite image de la société monarchique. Son chef s’appelle « général »,
 mot extraordinaire particulier aux sociétés chrétiennes et dont la raison est prise dans ses croyances ;
 mot qui n’a point d’analogue dans aucune langue ancienne ni payenne,
 mot qui exprime l’unité du corps dont le « général » est le représentant universel, c’est l’armée toute entière réduite en quelque sorte à sa plus simple expression, puisque le « général » parle seul et agit au nom de l’armée.

Ainsi,
 avant toute organisation, le peuple n’est qu’une foule, c’est un corps avec son chef et ses membres ;
 il n’était pas souverain, il n’était rien, il est devenu sujet puisqu’il a reconnu un pouvoir, il redeviendrait foule s’il perdait son organisation. 

 

Je vous soumets aussi la position d’Henri V, dans sa célèbre lettre aux ouvriers de 1865 :
"A la concurrence effrénée, préférer la défense commune"
 
Bref, se gaver de généralités conceptuelles est le rôle de la gauche (c’est en effet l’élite culturelle de l’Empire, chargée de subjuguer les esprits, l’élite militaire devant soumettre les corps, l’élite financière devant diriger les finalités).
 
En revanche, un général de la résistance à l’Empire (ou à l’impérialisme, c’est pareil), lui, son rôle est d’organiser les foules de manière à ce qu’elles soient en mesure d’assurer leur défense en commun ("faire corps"), ce qui implique une spiritualité (défendre l’esprit commun), une armée (défendre les ressortissants et le territoire), une souveraineté monétaire (défendre les finalités communes).


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