• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV Mobile


Commentaire de Bruno Lemaire

sur L'économiste Bruno Lemaire défend le programme économique de Marine Le Pen


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Bruno Lemaire 19 avril 2012 09:45

Cher Julich,


merci de vos encouragements.

Je crois que, très souvent, notre éducation, notre formatage, nous empêchent de discuter vraiment, car au lieu d’écouter, on veut ressortir ce que l’on croit avoir compris et/ou ce que l’on pense être la vérité raie.

En tant que vaguement scientifique, je m’était intéreressé, et plus qu’intéressé, à Marx en 1973, parce que dans le débat entre Samuelson et une disciple et jeune collègue de Keynes, Joan Robinson, débat portant sur le "prix du capital", j’avais estimé que Samuelson, le chantre de l’économie libérale, mentait, au moins sur le plan scientifique : l’explication de Robinson "le taux de rendement du capital" est le résultat, entre autres, d’un rapport de forces, m’avait semblé justifié.

Bien sûr, il y a d’autres explications, et actuellement le rapport de forces est plus entre la sphère financière et l’économie réelle, et ressuscitter la "lutte de classes" est une erreur, m^me si les conflits d’intérêts dont évidents.

Mais coller une étiquette à quelqu’un, du fait de sa naissance ou de son appartenance éventuelle à telle ou telle sensibilité est une hérésie : chaque individu est libre, ou devrait l’être, c’est pour cela que, sur ce point, je suis resté "libéral". en revanche, le libre-échange intégral, la loi de la jungle encensée et développée par les marchés financiers, non merci. Mais entre le diktat de la finance, et celui des "marxistes" - n’ayant pas vraiment compris que si Marx était sans doute l’un des premiers économistes à avoir entrevu la dynamique des systèmes, ses voeux ou prédictions en faveur d’une "dictature du prolétariat" étaient plus que stupides, ils étaient criminels - il y a sans nul doute une voie moyenne. 

C’est ce qu’essaye de prendre Marine Le Pen, en régulant la conncurrence interne entre petites et grandes entreprises, entre entreprises et ménages, entre état et citoyens, tout en prônant un état stratège et protecteur, en particulier à nos frontières.

Pas simple à comprendre pour les monomaniaques d’une pensée unique, qu’elle soit "tout est pourri" ou "tout va bien".

Peuple de France, l’avenir vous appartient encore, mais il est grand temps d’agir, et de réagir, pour que (re)vive la France. 

B.L.

PS. Penser qu’un individu peut être entièrement contraint par sa naissance, voire son éducation initiale, est d’un sectarisme absolu : chaque individu a, au fond de lui, un minimum de liberté. C’est ce qui me révulse le plus dans le discours de "lutte de classes", qui semble condamner à tout jamais la liberté individuelle. Entre l’acquis et l’inné, laissons encore de la place, et heureusement, à la conscience individuelle. Il est évident que la naissance compte, mais il n’y a pas que cela. Mon grand père, mort à Verdun, était tailleur de pierre, ma grand mère, d’une famille bourgeoise, a du élever seule ses 3 enfants, dont deux ont terminé agrégés de l’université, l’un en Lettres classiques et en Grammaire, l’autre en Mathématiques. Ce fut dur pour eux, ce fut beaucoup plus facile pour ma génération. suis-je un privilégié : oui ; suis-je formaté pour ne pas voir les problèmes de mes contemporains ? Je ne le crois pas, m^me si les plus démunis d’entre eux ont très souvent beaucoup de choses à dire plus pertinentes que ce que je peux imaginer. Le bon sens est souvent plus utile que l’intellectualisme de nos élites. Mais on a peut être besoin des deux ...

Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès