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Commentaire de lsga

sur Les effets délétères du coup de pouce au Smic


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lsga lsga 23 juin 2012 14:03

Tiens, du Smith, ça changera de Marx :

’Le premier cas d’école qui nous intéressera est celui de la formation des salaires chez
Adam Smith (Smith, 1976, Livre I, chapitre VIII). Il est possible de repérer dans ce passage une contradiction importante entre la conception politique du libéralisme de Smith et
l’organisation économique de la société marchande qu’il appelle de ses souhaits. Il est
nécessaire de rappeler que Smith affirme que la division du travail est bénéfique à tous,
travailleurs comme capitalistes (Smith, 1976, Livre I, Chapitre 1, p. 10). Par ailleurs, il est un libéral au sens classique du terme, qui défend l’idée d’égalité des droits de tous les individus, qu’ils soient détenteurs de capitaux ou travailleurs. L’appartenance à une classe économique ne saurait donc être contraire aux bases de la société politique libérale, fondée sur le principe d’égalité devant la loi. Rappelons enfin que la même division du travail accroît l’interdépendance des différentes classes sociales, y compris, donc, des travailleurs et des capitalistes. Cette interdépendance est elle aussi bénéfique car elle serait simplement la traduction sociale d’un phénomène économique.’
.
’Cependant, lorsque Smith est amené à décrire les relations des travailleurs et des
détenteurs de capitaux pour expliquer la formation du salaire, il apparaît que la dépendance des travailleurs vis-à-vis des détenteurs des capitaux est de nature différente de celle de ces derniers vis-à-vis des travailleurs : ils ont besoin d’un salaire pour survivre, tandis que les détenteurs de capitaux ont besoin des travailleurs pour valoriser leur capital. Cette asymétrie dans la dépendance semble d’ailleurs mécontenter les travailleurs qui, constate Smith,émettent diverses réclamations visant à obtenir des augmentations de salaire. Quelles que soient les formes que prennent ces réclamations, elles sont brimées par l’Etat, qui a, en Angleterre, interdit les grèves et les associations de travailleurs, qui de toute façon
“n’aboutissent en général à rien d’autre que la punition ou la ruine des meneurs.” (Smith,
1979, p. 85).

Il s’agit bien d’un cas d’intervention de l’Etat dans la sphère économique, qui
passe par la limitation d’au moins une liberté fondamentale : la liberté d’association. Mais
cette limitation ne vise qu’une classe précise, puisque les associations d’employeurs ne sont pas concernées par ces mesures. Bien au contraire, c’est à leur demande que l’Etat intervient. L’intervention de l’Etat est fondamentale, car elle concerne le marché du travail, et permet aux détenteurs de capitaux d’obtenir le niveau de salaire qu’ils désirent. Il n’y a pas libre concurrence, mais bien gestion institutionnelle du travail. L’action de l’Etat vise par ailleurs à accentuer la dépendance des travailleurs vis-à-vis des détenteurs de capitaux.
ftp://mse.univ-paris1.fr/pub/mse/cahiers2002/R02041.pdf


Pour résumer : de l’aveux même des fondateurs du Libéralisme, si il n’y avait pas un Etat repressif pour casser les mouvements sociaux, et que salariés comme les détenteurs de capitaux étaient égaux en droit, alors les rapports de force sociaux tenderaient vers une augmentation globale des salaires et une baisse des profits.

Le fait que la Chine, Etat ultra-repressif, soit le pays qui serve d’alibi pour baisser les salaires en Occident est un excellent exemple de ce phénomène.


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