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Commentaire de ferrán

sur Cuba et l'exploit de la survie malgré l'inhumain Embargo !


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ferrán ferrán 8 septembre 2012 16:35
Le drame cubain se déroule chaque jour sous les yeux indifférents du monde. Personne ne s’en émeut du sort réservé à une nation sous l’emprise de la tyrannie la plus ancienne d’occident. D’autres problèmes semblent tellement plus importantes partout ailleurs ! En Europe, nombreux sont ceux qui croient encore à la version romanesque d’une petite île luttant dignement contre le géant Goliath des temps modernes. Un mythe soigneusement inventé par quelques intellectuels de gauche il y a presque soixante ans, mais qui subsiste encore aujourd’hui. Au départ, grâce aux subventions soviétiques et dernièrement, au pétrole vénézuélien. Mais les soutiens économiques dont le régime cubain bénéficie n’expliquent pas sa longévité. Il manque aussi un sincère intérêt politique de la part des puissances, commençant par le Etats Unis, nullement intéressée pour normaliser ses relations avec La Havane malgré l’anti castrisme officiel des administrations successives.
Après tout, compte tenu le "ras-le-bol" de la population, une occupation massive et peu coûteuse aurait été depuis longtemps la bienvenue, surtout après l’effondrement de l’Union Soviétique. Cette solution radicale, apparemment si peu démocratique n’est pas nouvelle ; d’ailleurs, elle fut choisie par les élites créoles à la fin du XIX siècle pour en finir avec la Guerre d’Independence contre l’Espagne qui les avait ruinés. Les Etats Unis qui se moque de l’opinion internationale quand elle n’arrange pas ses intérêts, aurait trouvée sans difficultés des cubains sur leur propre territoire, prêts à endosser la responsabilité d’un tel régime, en quelques mois, le temps aidant, personne n’en parlerait déjà plus.
Alors, depuis presque soixante ans aucune invasion à l’horizon. En attendant, prétextant l’hostilité de Washington, nul principe démocratique porté par l’occident depuis la fin du fascisme en Europe ne s’applique là-bas. Pas d’élections libres, aucun droit d’expression ou de réunion ni d’entreprendre. Le peuple cubain est devenu l’otage des intérêts géopolitiques qui le dépassent. Cette folie doit cesser.
Un de trois résidents dans l’île a quelqu’un de sa famille vivant à l’extérieur, soit de façon définitive ou temporelle ; chaque année, des milliers de personnes au péril de leurs vies, choisissent de traverser le détroit de la Floride dans des embarcations de fortune pour gagner la terre promise. Sans oublier les 20 000 cubains qui quittent l’île légalement pour l’Amérique tous les ans. Les chiffres pour d’autres destinations ne sont pas connus, mais ils sont toute aussi impressionnants. D’après l’Institut National des Statistiques cubain (ONE) le solde annuel –négatif- avoisine les 37 000 personnesA cette hémorragie permanente de ses forces vives et de sa jeunesse, s’ajoute le nombre des récentes naturalisations, que grâce à la « Loi pour la mémoire historique » approuvée en Espagne par le gouvernement socialiste, a permis que 80 000 cubains d’ascendance ibérique d’acquérir la nationalité espagnole. Au terme de l’opération l’année prochaine, l’ambassade espagnole à La Havane estime à 160 000 le nombre total des nouveaux sujets de la couronne.
S’il y avait encore des doutes sur la réussite du Castrisme, ces chiffres prouvent le contraire. Personne n’oserait les contester d’ailleurs. Le paradis socialiste des caraïbes est en réalité l’enfer de Dante, une évidence, même pour des nombreux fonctionnaires du régime qui le lâchent quand ils le peuvent.
Il est certain qu’il n’y a pas de guerre civile ouverte à Cuba. Les moyens de répression sont plus subtils qu’en Syrie, mais ils ne restent pas moins violents. Il est également évident qu’après soixante ans de castrisme, toute illusion d’assister à la naissance soudaine d’une société civile saine est un rêve sans espoir, car les cubains ne sont pas seulement prisonniers du régime, mais aussi et surtout, de la géographie.
Cependant une solution consensuelle existe : faire devenir Cuba, par referendum, une autonomie espagnole. Légalement rien ne s’y oppose, le gouvernement autonomique mis en place pour l’Espagne en 1897 peut être remis à l’ordre du jour, puisque la République déclarée en 1902 a été imposée par la Armée des Etats Unis ; sans oublier que le Castrisme aussi, a pris le pouvoir par la force des armes. Aucune consultation populaire n’a pas été faite à Cuba depuis plus de soixante ans. Les avantages d’un tel dénouement sont évidents pour les deux nations.

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