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Commentaire de ffi

sur La vérité qui rend libre IV


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ffi 10 septembre 2012 19:33

Machiavel, tu t’emmêles les pinceaux.
 
Pour argumenter, tu vas picorer de-ci, de-là dans la bible, parmi des écrits étalés sur plus d’un millénaire. A ce compte-là, tu peux prouver strictement n’importe quoi, car tu évacues systématiquement le contexte propre à l’époque de l’écrit.
 
Par conséquent, et quand tu dis "on ne peut rien ajouter ni retrancher à l’écriture", tu te dénonces toi-même, car lorsque tu extraies des versets de leur contexte, c’est que tu les retranches à l’écriture, puis quand tu les commentes, c’est que tu y ajoutes...
 
Bref, ça te fait faire de la parole divine une grosse bouillie, passée au mixer, et le désordre ainsi créé en a évacué toute signification... Genre, je prends ce qui m’arrange là où ça m’arrange, pour les besoins de ma cause...
 
Ainsi, lorsque tu cites Jean 14:26  : “Mais le consolateur, l’Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.
Il n’est pas convenable d’oublier que cette parole de Jésus s’adresse aux apôtres.

C’est-à-dire que le vous, ici, ne te désigne pas toi, mais les apôtres...

Et effet, dans les actes des apôtres, on y voit bien l’arrivée de l’Esprit Saint, et ses miracles y sont racontés. Par conséquent, ce n’est pas à toi, personnellement, que l’Esprit-Saint a rappelé tout ce que Jésus a dit, mais aux apôtres puis et aux pères de l’Eglise.
 
De plus, l’enseignement de Jésus, n’est pas intégralement retranscriptible par écrit. Comment pourrais-tu croire que des écrits, aussi courts, puisse raconter complètement les 3 années de sa prédication ? En vérité, il y a un grand nombre de choses qui passent entre le maître et ses disciples, qui consistent en des attitudes, des manières d’être, des intonations, qui ne sont tout simplement pas retranscriptibles par écrit, car la lettre est morte, alors que l’esprit, lui est vivant.
 
D’où, il fallait, et c’est là indice important de la validité, que l’Esprit-Saint continue d’assister les apôtres. D’ailleurs les apôtres ne se basaient pas eux-même sur la narration de ce qu’ils avaient vécus, puisque cette narration est un résumé qu’ils ont eux-mêmes écrits, mais sur un contact quotidien, oral et non textuel, avec Jésus.
 
Bref, l’écrit évacue toujours l’oralité.
Cette oralité ne peut se transmettre que d’homme à homme.
L’écrit laisse une plus grande place à l’imaginaire et à la spéculation.
Songez à la différence qu’il y a entre lire une pièce de théâtre et la voir jouée en acte.
 
Bref, Machiavel, votre méthode de lecture libre, vous pousse aux errements du protestantisme, à savoir que n’importe qu’elle bouillie intellectuelle tirée à partir de la Bible, pourrait être vraie. Mais ça ne marche pas comme ça. Si chacun se fait sa loi à sa sauce, alors il n’y a plus de loi. La loi est forcément commune. C’est aussi la raison pour laquelle, le protestantisme n’a pas tardé a exploser en de multiples sectes qui se chamaillent entre elles...
 
Quant à l’histoire de la désignation de l’église de Rome en tant que "catholique", ce n’est pas du fait de l’église elle-même, dont le nom complet est "Eglise apostolique, catholique et Romaine". Apostolique car elle tient son autorité des apôtres. Catholique car "pour tous", c’est-à-dire universelle (catholique est synonyme de universel : un remède catholique est un remède qui soigne toute maladie voir ici, partie II). Cela date du temps de la réforme protestante et d’un débat entre Calvin et Jean Charron. Calvin assurait que l’église pour tous était dans le ciel. Jean Charron (dans mes trois véritez) répondit par écrit : "L’église catholique (c’est-à-dire "pour tous"), c’est l’église de Rome". Le nom ne s’est imposé que tardivement, car il fallait bien une étiquette pour distinguer les diverses églises entre elles.
 
Sur ce point, je me dois de pointer une autre erreur de ta part. Tu cites le passage dans lequel Jésus affirme que son royaume n’est pas de ce monde, pour dire que l’église ne devrait pas avoir de rôle politique. C’est similaire à la réflexion de Calvin.
Cependant, l’Eglise n’est pas le royaume du Christ du Terre, elle est son épouse, consacrée à lui. Elle est le pont entre la terre et le ciel, une préparation au monde futur.


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