Au contraire, Chomsky fait preuve d’une grande sagesse lorsqu’il dit :
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"Pourquoi ce débat autour du 11 septembre est-il si
bien toléré ? Je soupçonne le pouvoir de le voir d’un bon oeil. Il
capte énormément d’énergies et les détourne des véritables crimes de
l’administration, infiniment plus graves. (…) Pensons à l’invasion de
l’Irak, ou au Liban. Ou à ce qu’ils font subir à la population ouvrière
des Etats-Unis. (…) Ils commettent des crimes réels, qui suscitent très
peu de protestations. Une des raisons - pas la seule, bien entendu-,
c’est qu’on dépense énormément d’énergie militante potentielle dans ces
polémiques autour du 11 septembre. Du point de vue des gouvernants,
c’est excellent."
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En reléguant le débat sur les attentats du 11 septembre au second plan, il tente d’éviter un sujet clivant et épuisant parmi des gens qui se soutiennent par ailleurs sur l’essentiel : les USA se sont servis de ces évènements pour relancer la machine néo-coloniale et saper leur propre démocratie. Manipulation ou non, le déroulement du 11 septembre est secondaire, dans un cas comme dans l’autre il n’y a pas caution morale à la barbarie des responsables américains. On peut d’ailleurs appliquer le même raisonnement à la remise en question des chambres à gaz, de la Shoah ou du peuple palestinien.