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Commentaire de machiavel1983

sur TSCG : le bras de fer commence


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maQiavel machiavel1983 3 octobre 2012 16:47

@voxien

Je suis d’ accord avec tout ce que tu as écrits ... je ne suis pas en désaccords avec une seule ligne ... 
Sinon sur les partis politiques , sur les partis voilà ce que Rousseau en dit dans le contrat social : 

" Je dis donc que la souveraineté n’étant que l’exercice de la volonté générale ne peut jamais s’aliéner, & que le souverain, qui n’est qu’un être collectif, ne peut être représenté que par lui-même (...).Par la même raison que la souveraineté est inaliénable, elle est indivisible. Car la volonté est générale [1], ou elle ne l’est pas ; elle est celle du corps du peuple, ou seulement d’une partie (...).Si, quand le peuple suffisamment informé délibéré, les Citoyens n’avaient aucune communication entre eux, du grand nombre de petites différences résulteront toujours la volonté générale, & la délibération serait toujours bonne. Mais quand il se fait des brigues, des associations partielles aux dépends de la grande, la volonté de chacune de ces associations devient générale par rapport à ses membres, & particulière par rapport à l’Etat ; on peut dire alors qu’il n’y a plus autant de votants que d’hommes, mais seulement autant que d’associations.Les différences deviennent moins nombreuses & donnent un résultat moins général. Enfin quand une de ces associations est si grande qu’elle l’emporte sur toutes les autres, vous n’avez plus pour résultat une somme de petites différences, mais une différence unique ; alors il n’y a plus de volonté générale, & l’avis qui l’emporte n’est qu’un avis particulier. Il importe donc pour avoir bien l’énoncé de la volonté générale qu’il n’y ait pas de société partielle dans l’Etat & que chaque Citoyen n’opine que d’après lui[2]. Telle fut l’unique & sublime institution du grand Lycurgue".

Révélateur non ?Il y’ a aussi cet excellent article du très honorable Erca que je trouve magnifique : 

Le concept moderne de la représentation politique n’est que le corollaire de l’avènement du concept plus global de représentation, que l’Antiquité ne connaissait pas.En gros, comme le dit Castoriadis, entre l’Antiquité et l’époque moderne, on a progressivement détaché le pouvoir des êtres humains "concrets" (on est passé de la polis à l’Etat), en même temps qu’on a considéré qu’il n’existait pas de Vérité universelle. La représentation politique est venue accompagner l’idée que le monde n’existe qu’à travers la représentation qu’on s’en fait.Et en fait, le Léviathan de Hobbes va de pair avec l’idée qu’il y a autant de vérités que d’hommes, et que donc pour les mettre d’accord et éviter la guerre civile, il faut absolument un Léviathan. 

Il n’y a plus de réalité : il n’y a plus que des représentations de la réalité, et aucune n’est plus légitime qu’une autre. Le représentant est là pour imposer une représentation du monde et de la société qui fera office de loi et qui garantira l’ordre.Le concept de représentation, central chez Hobbes, va aussi avec l’idée que les citoyens n’ont plus leur mot à dire en tant que tels, pris individuellement et "concrètement", mais en tant que représentation, en tant que corps. Ce ne sont plus les citoyens qui ont une volonté : c’est un corps abstrait, c’est l’Etat, qui veut pour eux. C’est bien sûr une pure fiction, et pour se maintenir, se maquiller, elle a besoin quand même d’un accord, d’un "coup de tampon" des citoyens réels : c’est l’élection.C’est pourquoi, comme l’explique Didier Mineur, le gouvernement représentatif est un régime en crise quasi permanente car il suppose que les représentés s’identifient à leurs représentants, ce qui ne peut jamais tenir bien longtemps, et ce pour de multiples raisons. Des subterfuges ont bien été inventés pour tenter de renforcer le lien entre représentants et représentés, avec notamment les partis politiques qui étaient censés permettre au peuple d’exprimer réellement ce qu’il pensait à l’Assemblée plutôt que de se contenter d’élire des notables compétents. D’ailleurs, beaucoup ont cru, à la création des partis politiques, que le gouvernement représentatif devenait véritablement démocratique ; mais en réalité, ils n’ont fait que dédoubler le filtre représentatif.


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