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Commentaire de aviso1

sur Takieddine balance : Les 400 millions d'€ de Khadafi, la guerre en Libye, le rôle du Qatar ...


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aviso1 6 janvier 2013 14:30

Malgré les efforts des trois interviewers, l’animateur Laurent Ruquier et ses deux chroniqueurs, Natacha Polony et Aymeric Caron, qui avaient potassé les dossiers très complexes dans lesquels apparaît Takieddine, n’ont pas réussi à empêcher l’homme d’affaires de transformer l’émission en tribune à sa thèse et pour sa défense.

En venant dans l’émission, Ziad Takieddine savait qu’il pouvait mettre les téléspectateurs et les rieurs de son côté, à condition de se contrôler et de sortir quelques petites phrases sans doute soigneusement préparées avec son avocat, du type : « Je veux que la France sauve son honneur »...

Il lui fallait surtout éviter à tout prix de reproduire les images désastreuses de son interview, l’an dernier, avec un journaliste de l’émission « Special investigation » de Canal +, au cours de laquelle il avait pété un câble et insulté son interviewer.

Aux questions sur sa fortune personnelle en France, estimée à quelque 40 millions d’euros sur lesquels il n’aurait quasiment pas payé d’impôts, Takieddine répond calmement avec un démenti que bercy peu très facilement confirmer ou infirmé.


« 400 millions d’euros de Kadhafi à Sarkozy »

Au cours de l’émission, l’homme de l’ombre, qui est sous le coup de trois mises en examen pour blanchiment d’argent, pour complicité et recel d’abus de biens sociaux et pour faux témoignage, par L’Etat français, a lancé quelques affirmations :

  • il a affirmé qu’il y avait bien eu des rétrocommissions détournées dans le contrat des frégates françaises vendues au Pakistan, mais que l’argent de ces rétrocommissions ne s’était pas retrouvé dans la campagne d’Edouard Balladur en 1995 .

  • il confirme bien que l’attentat de Karachi, qui a coûté la vie à onze ingénieurs français de l’armement en 2002, était bien lié à l’arrêt du paiement des rétrocommissions françaises « à des généraux pakistanais ».

  • il a réaffirmé, comme il l’a dit récemment à la justice, avoir vu les preuves d’un financement occulte de la campagne de Sarkozy de 2007 par la Libye de Kadhafi, à hauteur de 400 millions d’euros, et que ces preuves, sous forme de vidéos, de CD et de documents, seraient dans un coffre hors de France en attendant que la justice française les demande.

  • il a affirmé avoir organisé « de A à Z » la libération des infirmières bulgares détenues en Libye, que Cécilia Sarkozy et Claude Guéant étaient allés récupérer à Tripoli, premier gros succès diplomatique de Nicolas Sarkozy en 2007, mais ajoute, contre toute évidence, qu’il n’a pas négocié les contrats de vente de matériel de surveillance français à la Libye, et dit qu’il n’a pas touché un centime de son implication en Libye.

  • il s’est dit « très très ami » avec Jean-François Copé, et a raconté par le menu l’histoire de la montre Rolex qu’il a offerte au dirigeant de l’UMP pour son anniversaire...


Au passage, Ziad Takieddine a lancé quelques phrases définitives sur la France corrompue, la France foutue, la France « Etat mafieux » qui n’arrive « plus à rien vendre » depuis cinq ans.

Vraisemblablement, cette longue prestation de Ziad Takieddine est un mélange d’éléments authentiques et de petits et gros arrangements avec la vérité, au gré de ses intérêts judiciaires, il est mis en examen et sera peut-être jugé un jour par une administration d’un état parti civil.

Et surtout d’un énorme règlement de compte avec ses ex-associés dans les bas-fonds de notre République, tous issus de la mouvance Balladur-Sarkozy.

La recherche de la vérité aura sans doute beaucoup progressé au cours de cette heure d’entretien dans une émission tardive mais très populaire ou la télévision publique sort véritablement grandie de cet exercice qui aurait peut être mérité un cadre plus sérieux . Le débat contradictoire aura lieu dans les pretoires de la justice française .

On ne peut s’empêcher de repenser à cette photo-symbole des années SARKOSY/Takieddine : un Jean-François Copé dans la piscine de son très grand ami, homme des contrats de l’ombre de France , de la visite d’état surréaliste du colonel Gadhafi en France.


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