Je me permets de réintervenir sans avoir toujours vu le doc en entier
mais vos commentaires m’y incitent. Trop souvent on tente de trouver une vérité absolue par
une forme de rationnalité qui serait la clé de la construction
démocratique. Pourtant, et machiavel sera le premier d’accord, une
société ne se construit pas hors sol, en dehors de tout contexte
éco-socio-culturel. On est tous ok je pense pour dire que la démocratie
(ou la forme de société utopique à laquelle on aspire) ne peut se penser
comme quelque chose de purement rationnelle, technique, une logique pure
qui viendrait gouverner un ensemble humain et non humain, ce qu’on
appelle aujourd’hui un milieu, un territoire ou plus récemment un
éco-système. Aussi, il nous faut nous organiser dans ce contexte qui nous échappe mais dont nous ne pouvons nous échapper. Il nous faut donc
oeuvrer avec tous les éléments et énergies en présence pour élaborer des
formes de vie épanouies, n’est-ce pas ?
.
L’environnement puisque
vous employez ce terme n’est pas simplement un décor à aménager pour
induire des comportements vertueux, il est un ensemble qui nous relie et
nous attache, nous dispose et dont nous disposons, un don innée dans le
sens de ce de quoi nous naissons, autant qu’une expérience acquise par
laquelle nous apprenons à être (un) ensemble, en symbiose (ou non) avec
lui/nous-même/nous tous.
.
Il me semble impossible qu’un individu se détache de son environnement, tant sa production dépend du produit qu’il est lui-même de celui-ci. Penser qu’un individu est beau ou laid, génie ou idiot, n’a que peu de pertinence si cela n’est mis en relation avec les ensembles parmi lesquels il évolue et ceux qui permettent de le juger. Autant le concept de prédisposition individuelle à la bêtise me semble limitatif, autant la définition d’une intelligence collective me parait digne d’espoir teinté de craintes quant à l’équilibre des forces qui la constitue.
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Plus qu’un modèle, un but, c’est une manière d’accomplir l’expérience du chemin à parcourir. Plus qu’apprendre le bon chemin (que nous ne suivons jamais), le bon choix (que nous ne prenons jamais), nous apprenons à mieux tracer le chemin et à mieux faire le choix.