Bonsoir,
Merci de partager vos visions et analyses sur ces différents
penseurs. Chacun d’eux est campé apparemment sur le principe des « modernes »
qui propose d’arracher l’Homme à ses déterminismes. Pour les uns l’instinct territorial
(propriété), les autres l’instinct social de coopération ou encore de hiérarchie…
Les idéologies issues des « anciens » (royalistes
et clérical) quand à elles pronent l’alignement sur les lois naturelles et de
se conformer strictement à nos déterminismes en privant la société des
potentiels d’action dont elle a besoin également.
Michéa avance apparemment un déterminisme incontournable en
effet, la coopération nécessaire et empathie que masque la profusion de
richesse (trop de « liberté ») et à ce titre met un pavé dans la
mare. Lordon quand à lui, réintroduit un autre déterminisme humain, les
passions aussi bien au niveau individuel que social (psychologie des foules ou
masses) également.
Ces paradigmes « anciens » et « nouveaux »
sont manichéens et ne recouvrent qu’une partie de la réalité. Les sciences
sociales aujourd’hui, avançant dans leur connaissance de l’Homme, convergent
toutes vers le nécessaire continuum entre déterminismes et liberté. Une société
voulant arracher un déterminisme à l’humain est donc par nature totalitaire et
non démocratique tout comme celle empêchant son potentiel d’action.
Cela m’amène donc à penser que les principes de Montesquieu et
notre Constitution française qui contrairement aux principes de la constitution
américaine (et de l’UE), met la majorité (l’instinct populaire qui neutralise
les marges) comme déterminant le destin de tous et sans suppression des
pouvoirs se propose de les opposer pour qu’ils s’équilibrent, sont les mieux à
même à respecter cette nécessaire continuité et dynamisme.
C’est, autrement dit, ce que vous appelez Eric Guégen "primer le tout sur les parties" ou primer les parties sur le tout".
La conférence sur ce lien expose différents travaux de
sciences humaines dont ce que je connais mieux car c’est mon domaine, la
psychologie sociale expérimentale mais aussi la psychiatrie/médecine ou la
philosophie. Elle répond donc à la question que vous voulez poser, Gaspard
delanuit, à Michea et par l’affirmative. « La morale est-elle naturelle ? »
http://www.cite-sciences.fr/fr/conferences-du-college/mediaconf/c/1248129690837/-/p/1239022827697/seance/1248126421058
La
psychologie sociale consiste à essayer de comprendre et d’expliquer
comment les pensées, sentiments et comportements des individus et des
groupes sont influencés par la présence imaginaire, implicite ou réelle
des autres. La psychologie du travail dans sa tradition française
(opposée au courant anglo-saxon) quand à elle tend à créer la meilleure
adéquation situation de travail/individu(s). Les ténors de ma discipline
(psychologie sociale et du travail) ne touchent pas
réellement le niveau macro-économique, malheureusement.
Savez-vous si quelque
penseur à écrit sur cet angle de la continuité entre déterminismes et liberté ?