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Commentaire de micnet

sur La mort de Socrate : une nouvelle naissance !


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micnet 23 octobre 2013 06:30

Afin qu’il n’y ait aucun malentendu, je me permets d’apporter certaines précisions : l’objectif de cet article n’est pas de dire que Jésus = Socrate. Ne serait-ce, d’abord, que sur le plan historique où 4 siècles séparent ces 2 personnages mais également sur le fait que la plupart des historiens s’accordent aujourd’hui à reconnaître qu’il a bel et bien existé un Jésus historique.

Le parallèle évoqué entre JC et Socrate avait pour but premier de montrer les analogies de comportement entre 2 figures authentiquement libres et incitant leurs contemporains à faire de même. Tout au plus peut-on considérer que la figure de Socrate a probablement inspiré en partie les rédacteurs des évangiles. Mais cela s’arrête là. J’ajoute qu’en tant que croyant, je ne suis pas (encore) assez fou pour me tirer une balle dans le pied smiley

Mais puisque j’ai évoqué les analogies, je peux aussi évoquer les différences qui sont ENCORE PLUS importantes !

- D’abord, Socrate enseignait la Raison, Jésus-Christ l’amour de Dieu et du prochain (l’ Agapé). Par ailleurs, l’apôtre Paul s’est opposé fortement aux grecs, précisément sur le thème de la ’sagesse’ (évidemment impensable pour Platon) :

"Car puisque le monde, avec sa sagesse, n’a point connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication. Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse : nous, nous prêchons Christ crucifié ; scandale pour les Juifs et folie pour les païens, mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs. Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes." (1 Cor 1 21-25)

- Ensuite, et surtout, il y a une nouveauté dans le christianisme, totalement inédite pour l’époque, absolument impensable tant pour les grecs que pour les juifs : c’est l’affirmation de l’incarnation de Dieu ! Jésus n’est pas un homme qui a été ’divinisé’ mais c’est Dieu qui s’est fait homme. Ce que la théologie chrétienne appelle "kénose" et qu’on retrouve (entre autres) dans l’épître de Paul aux Philippiens (2, 6) :

"Lui, de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’anéantit lui-même, prenant condition d’esclave, et devenant semblable aux hommes. S’étant comporté comme un homme, il s’humilia plus encore, obéissant jusqu’à la mort, et à la mort sur une croix ! "

Cette théologie, que Jésus a lui-même résumé en affirmant qu’il "était dans le Père et que le Père était en lui " était tellement révolutionnaire qu’il aura fallu attendre le concile de chalcédoine en 451 ap JC pour que l’Eglise admette ce paradoxe du "vrai homme et vrai Dieu"

Cordialement
Micnet

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