@Gueguen
-Machiavel, si l’on vous suit, il n’y a
strictement rien qui différencie la pensée d’Aristote de celle de Machiavel.
R / Non , ce n’ est pas
ce que je dis !
-Mais vous omettez le facteur intérêt.
R / Pas du tout, vous
allez voir !
-Lorsque Machiavel se
montre garant de l’État, c’est simplement pour le bon fonctionnement d’un tout
organique, là est l’intérêt de la préservation.
R / Tout à fait !
Pour Platon et Aristote,
le caractère primordial de la préservation de la cité ne fait pas de doute,
mais pas uniquement pour que des individus continuent de vivre et de commercer
en paix ! C’est aussi, et finalement, parce que ce cadre politique
paisible est le seul et unique moyen que peuvent avoir une communauté d’homme
pour s’exercer tranquillement aux choses de l’esprit, exercer toutes leurs
vertus et conquérir le savoir.
R / Oui je l’ ai très bien compris !
- Ceci fait une énorme différence, car la fin que se propose Machiavel n’est
encore qu’un moyen pour ses devanciers grecs !!!
R / Mais voilà ou je veux
en venir depuis mon second commentaire !
C’
est pourquoi plus haut j’écris :
« Je
lui répondrai qu’il en est de même pour Machiavel,
malgré la faiblesse de son approche théorique du bien commun dans son œuvre
(entendu comme éviter les pires des maux notamment la guerre civile et la grande
pauvreté et de permettre l’essor d’une vie civile prospère et harmonieuse). On
est loin de la conception aristotélicienne de la politique entendu comme actualisation
optimale du potentiel humain des sujets de l’État et horizon d’un perfectionnement intérieur
C’est vrai mais je dirai
ceci : la conception aristotélicienne de la politique dans le concret
ne peut se faire que dans les conditions matérielles de la conception
machiavélienne de la politique. En
d’autres termes, Machiavel permet à la cité d’Aristote d’émerger en usant de
moyens machiavélien, et Aristote complète et finalise la cité de machiavel. Et
on peut ainsi comprendre d’une façon différente la phrase « la fin
justifie les moyens ».
Les deux ne sont donc pas
à opposer (comme le fait la journaliste en énonçant que Machiavel met la prudence au service d’action
amorale) mais se complètent
l’un l’autre.
Serait-on d’accord ?