• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV Mobile


Commentaire de ffi

sur Athéisme ou Agnosticisme


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

ffi 28 novembre 2013 22:46

cob : vous avez manqué le point.
Que la définition Biblique du Bien soit Divine ou pas (c’est une question de croyance), il n’empêche qu’elle peut servir de référence commune.
 
En effet, l’argument énonce que le moyen de la raison est inapte à générer le Bien Commun lorsque les divers prémisses sur lesquelles elle s’appuie sont divergents. C’est tout-à-fait similaire à ce qui est pour le chaos déterministe en science.
 
L’analogie vient facilement, en considérant que la raison est à ses prémisses, comme la loi physique est à sa cause, à savoir le moyen de conclure à partir des prémisses, ou bien le moyen d’engendrer l’effet à partir d’une cause.
 
Ainsi, en physique du chaos, dès que la cause est contingente et indéterminée, l’effet ne peut être déterminé par la loi physique, bien que celle-ci soit déterministe.
 
Il en est de même pour la définition du Bien. Dès que les prémisses sont contingents et ne dépendent que du particulier, la raison ne peut produire que des conclusions particulières.
 
De plus, le fait que vous ne croyez pas que la Bible soit d’origine Divine n’implique pas que les références n’y soient pas pertinentes d’une part et d’autre part n’empêche pas que ces références puissent servir de socle commun à une grande civilisation, donnant naissance à de grandes communautés politiques. La loi Mosaïque (tu ne tueras point,...etc) est un bon support pour une législation.
 
Cependant, pour ceux qui ne se réclament que de la raison, il ne faudrait pas croire qu’il n’y a pas de références non plus. Bricmont, au début, se réfère explicitement à Russel, qu’il qualifie de "plus grand philosophe du XXème siècle". Ainsi, Bricmont se place-t-il lui aussi dans une école de pensée, en assurant être l’héritier de Russel qui apparaît donc tel une sorte de prophète, dont les prémisses de la pensée sont pour Bricmont telles des révélations à prendre comme référence.
 
On voit bien qu’au bout du compte, les athées eux-même se voient contraints d’adopter la forme religieuse, car s’ils désirent une postérité à leurs pensées qui puisse servir de support à un Bien Commun, il faut bien qu’ils figent leurs références en "divinisant" en quelque sorte les fondateurs de leur école de pensée...
 
Critiquez donc Russel devant les Russeliens, critiquez Marx devant les marxistes, critiquez Rousseau devant les rousseauistes, critiquez Voltaire devant les voltairiens, critiquez Freud devant les Freudiens... Vous comprendrez par l’émoi suscité que la raison n’a pas grand chose à voir avec la pérennité de ces écoles de pensée. Les voilà donc contraints à fonder de nouvelles religions pour survivre.
 
Il s’ensuit que l’athéisme et l’agnosticisme engendre en vérité la multiplication des religions, ce qui, bien loin d’atténuer les tensions religieuses, les multiplient à l’infini.
 
Et c’est normal, puisque la multiplicité des prémisses engendre par la raison la multiplicités des conception du Biens Communs.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès