Bonjour sylvain, ton commentaire (je te tutoie, que tu le veuille ou pas, c’est
comme ça ) me permet de préciser certains choses , je vais essayer d’ être
synthétique mais c’ est une de mes faiblesses :
1.
Le capitalisme opère par saut qualitatif et
quantitatif. Il n’est ni homogène, ni linéaire, il a plusieurs formes selon le temps,
la localisation etc. Il est dynamique.
2.
Il existe un capitalisme qui s’appuie sur les
structures traditionnelles et familiales (cfr par exemple l’Europe du XIX ème siècle)
mais ce n’est pas encore un totalitarisme de marché, ce
sont des structures sociales rigides qui enchainent le prolétaire à sa
machine contre des clopinettes. Malgré
la violence, les prolétaires sont encore insérés dans des liens sociaux et de
solidarité autre que ceux du marché et de
l’Etat.
3.
Le totalitarisme, c’est l’Etat total. La société totalitaire procède par anéantissement de tous les fondements des structures sociales tels que la famille, les religions,
les associations, etc. .L’individu supposé libre, est
en réalité libre uniquement de se soumettre à une totalité qui le dépasse et
sur laquelle il est sans prise.
4.
Dans un totalitarisme,
l’identité sociale des individus laisse place au sentiment
d’appartenance à une masse informe, lié à une
atomisation de la société, un
isolement absolu de l’individu qui se retrouve comprimé et écrasé par
l’appareil d’Etat. Émancipé
de ses appartenances traditionnelles, l’individu n’est rattaché à rien, et perd
tout lien social. De là, l’économie
comme le fondement de la société. Ce marché consacre à la fois la disparition du lien qui relie les
individus les uns aux autres et son remplacement par le lien qui unit
l’individu aux totalités de
substitution. L’État et le
marché renvoient à une même forme de re -socialisation, celle de l’individu isolé.
5.
De ce point de vue, les traditions, de par leur
socialisation des individus extérieurement
à l’Etat et au marché sont par définition antitotalitaire et donc,
un frein au totalitarisme de marché qui est un stade supérieur du capitalisme.
6.
Je l’ai
précisé dans l’article mais je mets l’accent
dessus : la vraie tradition est critique, il s’agit en
permanence de l’analyser, elle doit permettre de tirer des leçons du passé. La tradition fixe des principes et non des valeurs.
Les valeurs expliquent comment on vit une tradition, s’évaluent et donc peuvent
changer mais les principes eux ne changent pas. Par exemple, la complémentarité culturelle homme/ femme est
un principe universel parce qu’il s’appuie sur la complémentarité naturelle
homme / femme, il est inaliénable. Mais suivant les cultures et les temps, ce
principe contient des valeurs culturelles différentes qui doivent être
évalué et doivent évoluer en permanence.